C’est la seconde grosse surprise de cette nouvelle enquête sur la disparition du MH370. Après les morceaux de drone rejetés sur des plages des Maldives au milieu des débris de l’appareil, voici un autre pan inattendu de cette histoire invraisemblable. C’est l’actualité récente qui nous a fait remonter toute un suite d’événements, comme je vais vous l’expliquer aujourd’hui. Et vous dire clairement aussi que la seconde campagne de recherches de débris du Boeing disparu n’avait pas pour but de les trouver… ce qui est pour le moins étonnant. Non, car le navire recruté est avant tout un chercheur d’or, ou plus exactement d’épaves en contenant. Encore une fois, avec lui, on a donc trompé les gens !
On l’avait bien remarqué en effet, durant cette seconde campagne de recherches effectuées depuis février dernier (2018), ce drôle de navire portant son pad d’hélicoptère comme une verrue sur son nez. Celui d’Ocean Infinity. Une seconde campagne qui aurait été déterminée, paraît-il, tout d’abord, par l’envoi par la France de quatre clichés classés jusqu’ici « top secret » paraît-il toujours, car pris par un satellite d’observation à grande définition français de 980 kg de type Pléiades (qui sont en fait deux, l’un le Pléiades 1A opérant en accord sur la même orbite que Pléiades 1B, mais situé à à 180° du premier). Les deux engins offrant une résolution de moins d’un mètre sur une cinquantaine de km2, on le rappelle (résultat: ils auraient du voir les deux flaperons flotter, ce qui ne semble pas avoir été le cas), on pouvait s’attendre en effet à être efficaces en cas de recherches de morceaux d’avions, même petits. Ironie du sort, dans la publicité pour vanter la définition des satellites, on avait choisi … l’île de Malé, une des îles des Maldives, à croire que le coin intéressait pas mal de gens déjà !!!
Cette annonce de clichés « top secret » jalousement gardés pendant trois ans a de quoi surprendre. Le texte qui l’évoque tout autant : « début 2017, l’Australie, la Malaisie et la Chine mettaient un terme aux recherches sous-marines au sud de l’océan Indien pour retrouver le vol MH370, un avion disparu le 8 mai 2014 avec 239 personnes à bord. Mais un élément nouveau a permis de délimiter une nouvelle zone de recherche, située au nord de la zone de recherche initiale.
Ce nouvel élément ? Quatre photos satellites prises par la France… mais dévoilées trois ans après leur prise de vue. Ces clichés, dont les orignaux et le niveau de résolution n’ont jamais été rendus publics par le ministère français de la Défense, ont permis aux enquêteurs australiens de délimiter une nouvelle zone de recherche, celle que sillonne aujourd’hui Ocean Infinity, l’entreprise privée américaine qui a débuté de nouvelles recherches le 11 février 2018. « Or comme on vient de le préciser, ces clichés avaient déjà été diffusés, dans le monde entier (cf ici par exemple à droite). Ils n’avaient rien de nouveau : alors pourquoi les présenter ainsi ? Qui donc se le permettait ? N’était-on pas en face d’une énième manipulation ?
Des photos anciennes présentées comme neuves
Le 20 mars 2014, déjà, BFM TV montrait par exemples deux clichés sur lesquels on pouvait voir un « morceau de 24 mètres de long », ainsi qu’un nombre important de « spots » ici pointés en vert, indiquant de possibles débris flottants. Le 23 c’était la TV indienne Times Now qui montrait les morceaux dérivant « près de l’Antarctique » (donc très, très au sud !). Le 26 mars 2014, par exemple encore, le Daily Mail en avait fait grand cas. A l’époque on avait déjà parlé de 122 objets répertoriés, et le ministre de la défense et des transports de Malaisie en personne, Hishammuddin Hussein (ici à gauche) était même venu montrer une de ces images satellite lors d’une de ses conférences destinées à rassurer les familles de disparus. Bref, les photos annoncées comme « neuves et inédites » ne l’étaient en rien. Tout le monde avait déjà pu les voir il y a trois ans !!! Pourquoi donc les ressortir ? Pour légitimer, à l’évidence la seconde campagne de recherches, pardi !
La découverte d’un Illiouchine chinois, au départ
Mieux encore, car si les français avaient pointé leurs satellites Pleiades à cet endroit précis, c’est qu’un avion particulier passé au-dessus du même endroit leur avait indiqué de le faire pour vérifier ce qu’il avait trop brièvement aperçu. Or cet avion était… chinois, c’était un gros quadriréacteur Ill-76 qui était rentré à Perth (en Australie (cf les deux photos ici présentées de son retour de la zone de recherche), après avoir « photographié un petit objet flottant qui semble être une sorte de panneau mince, bien à l’est des objets précédents ».
Au moment où l’avion de recherche chinois avait atteint les zones de recherche, de nouvelles images satellites ont indiqué que le champ de débris s’était déplacé vers le SSW, hors du champ de recherche de l’avion » note ici le site d’information MH370debris. Le site ajoutant que parmi les débris vus du satellite » deux objets étaient beaucoup plus grands que n’importe quel conteneur d’expédition ». Des objets de grande taille qui n’ont donc pas été repêchés depuis. Où sont-ils donc passés, mystère ! S’ils flottaient parfaitement à cette époque, on aurait dû les retrouver avec les autres ! Un mystère de plus ! « L’équipage de l’Iliouchine a transmis ces nouveaux éléments aux autorités australiennes, qui coordonnent les opérations dans cette région, ainsi qu’au brise-glace chinois, le Xuelong, également envoyé dans la zone par Pékin, a indiqué Chine nouvelle. »
Mieux encore avec cette surprenante révélation tardive signée ABC News en date du 1 juin 2018 : « au début d ‘avril 2014, un navire de la marine chinoise, l’Haixun 01 (leur plus grand garde-côtes), à 25 degrés Sud et 101 degrés Est, a capté deux signaux distincts ayant la même fréquence de 37,5 kilohertz que ceux provenant d’une boîte noire d’ avion. On les a observés à la surface de l’océan à environ 90 kilomètres du Haixun 01. Les autorités australiennes ont alors déclaré qu’il n’y avait aucune confirmation que les signaux ou objets blancs étaient ceux de l’avion manquant ». Ci-dessous les deux Il-76 chinois dépêchés et stationnés à Bullsbrook, à 35 km de Perth :
Pourquoi donc la Chine, qui a orienté les recherches vers le sud avec sa « détection » d’échos sous-marins, n’a-t-elle pas à ce moment-là proposé cet engin (ici à droite), aperçu fin septembre 2017 lors de manœuvres conjointes avec les russes ? Un mini sous-marin de sauvetage, porté par une corvette de Classe Dalao (Type 926) et appelée Changdao. En fait un sous-marin d’origine anglaise: le LR7, fabriqué par Perry Slingsby Systems et entré en service dès 2010. Vous allez me dire certes, mais il est inadapté, c’est pour sauver des hommes restés coincés dans un sous-marin. Mais on peut supposer qu’il est lui-même toujours précédé de rovers… chinois. Des engins copiés, sur celui-ci, par exemple, rendu aux américains qui l’avaient perdu en face de Subic Bay dans les Philippines ! Nul doute qu’il ait été décortiqué avant !! Les américains ayant clamé auparavant que c’était un canot sorti le 15 décembre 2016, d’une frégate ASR-510, de type Dalang III qui l’avait subtilisé !!! Une frégate… de sauvetage (1). La Chine, dont beaucoup de ressortissants figurent parmi les victimes, a-t-elle pleinement joué le jeu des recherches, ou non ? Mais alors pourquoi avoir laissé cette impression de manque d’allant, elle aussi ?
De vieux bateaux, un vieux tonneau et une ancre… maigre bilan !
Selon les officiels, ce sont ces fameux « hot spots » qui avaient servi à « réorienter les recherches parties au départ vers le Golfe de Thaïlande (sur la trajectoire de départ de l’avion) vers le sud de l’Océan Indien, à l’Ouest de l’Australie… Ces premières recherches, effectuées par les deux navires jumeaux Fugro Equator et Fugro Discovery, notamment, aidés ensuite par le Fugro Supporter et l’Havila Harmony en renfort (ici à gauche, avec la même « verte que son confrère rouge).
Parmi leurs découvertes, lors de cette première campagne, les navires chercheurs, bien équipés en robots sous-marins dotés de caméras, avaient montré un bateau de pêche en métal (ici à droite, deux en bois, un vieux tonneau d’essence et des vestiges d’épaves comme cette superbe ancre de bateau (ci-dessous plus loin à droite). Tout est dans le rapport de recherches final. Leur bilan est bien maigre ! On a ratissé des milliers de km2 pour ne trouver que cela ?
Une première recherche orientée par de faux signaux sous-marins
Ce reportage de Sky News insiste sur ce qui avait déclenché la ruée des navires, des avions (et même des sous-marins militaires) vers le sud : un signal sous-marin émis et détecté sur la fréquence des boîtes noires (on indique 37,5 khz). Celui donc perçu en premier par les chinois… Avant d’envoyer les bateaux déjà cités, d’autres avaient été dépêchés sur la zone, tels l’HMS Echo de la Royal Navy, ou l’énorme navire de 105 mètres de long et 8500 tonnes de déplacement dépêché par les australiens, l’Ocean Shield, (ici sous ses anciennes couleurs) celui qui aurait à nouveau « pingé » les signaux du fond de l’océan grâce à ses équipements spéciaux. « Un signal compatible avec les transmissions de l’enregistreur de vol à boîte noire et de l’enregistreur de voix du vol de Malaysian Airlines manquant a été capté pendant plus de deux heures dans l’océan Indien, selon le responsable du centre de coordination des agences australiennes. Angus Houston, le chef du centre de coordination de l’agence australienne, a annoncé lundi que le navire de défense australien avait détecté deux signaux distincts dans le partie nord de la zone de recherche ». Le 6 avril, la détection avait provoqué un énorme espoir, le 8 il était vite douché : on ne recevait plus rien, déjà. Mais tout le monde avait été attiré vers cet endroit ! Etait-ce bien les boîtes noires, ou… un sous-marin militaire discret venu jouer les trouble-fête pour éloigner les recherches loin de l’endroit où l’avion avait disparu ? Ne s’était-on pas trop vite précipité ???
« La première détection a duré deux heures et 20 minutes et la seconde 13 minutes. Le navire continue à surveiller la zone pour déplacer le signal. « Aujourd’hui, je peux rapporter des informations très encourageantes qui se sont déroulées au cours des 24 dernières heures. Le localisateur de pings remorqués est déployé à partir du navire australien Ocean Shield qui a détecté des signaux « , avait déclaré Angus Houston. Les deux engins utilisés étant le petit « Phoenix » l’hydrophone hyper-sensible tracté, « Pinger Locator ») pouvant descendre à 6000 m, et le Blue Fin 21, un radar à balayage latéral, porté par une sorte de torpille autonome jaune avec l’arrière bleu (d’où son nom). Deux engins de l’armée américaine, en fait. Avec l’annonce des sons émis, tout le dispositif de recherche parti au départ bien au sud allait remonter sensiblement :
On bougeait alors tout l’armada : neuf avions militaires, trois civils et quatorze bateaux, qui se voyaient priés d’aller fouiner ailleurs ! Celui qui avait baptisé la détection comme crédible, c’est Chris McLaughlin, de la compagnie de satellite Inmarsat, venu devant les caméras expliquer que les « pings » avaient « coïncidé avec la dernière transmission de l’avion effectuée à 0h19 GMT « ... des « pings » différents de ceux envoyés automatiquement par les réacteurs Rolls-Royce, société qui ne veut toujours pas communiquer comment elle les a reçus ! Pour appuyer sur le champignon, l’ineffable ministre de la défense malaisienne Hishammuddin Hussein, avait alors affirmé avec candeur ou irresponsabilité la plus totale que « j’ai toujours dit aux familles que les miracles pouvaient arriver »….
Round Two en 2018
Etonnamment, donc, quand on claironne une fois la fin des premiers recherches avérées négatives que l’on va remettre ça… au même endroit, ou pas très loin, en tout cas vers ce qui a déjà orienté des recherches qui ont échoué ! Très vite aussi on fait courir le bruit que les recherches dirigées par une entreprise privée américaine, appelée Ocean Infinity, dotée d’un « fantastical ship », le Seabed Constructor, ne se rémunéreront pour ce contrat précis que si l’avion disparu est découvert. Etrange deal appelé « no cure, no fie” en anglos-saxon. « L’accord conclu entre Ocean Infinty et la Malaisie est des plus atypiques. La société américaine ne sera payée qu’en cas de succès des opérations » nous dit le site MSN France. « C’est-à-dire seulement si la carcasse de l’avion est retrouvée ». Un bateau de ce genre coûtant 100 000 dollars par jour pour le déplacer, selon son propre armateur, on se dit que quelque chose cloche, ou que l’on n’a pas bien tout compris dans cet étrange contrat effectivement signé avec les autorités malaisiennes (il a été signé le 10 janvier 2018). Bien entendu, pour donner du poids à cette initiative du gouvernement malaisien, on vient saluer la recrue sélectionnée : « c‘est une organisation très impressionnante. Ils ont un équipement formidable», a ainsi commenté David Griffin, un scientifique qui a dirigé un projet de modélisation de dérive pour le bureau de recherche australien ».
« Les huit sous-marins regorgent de hautes technologies. Ils embarquent des caméras haute définition, différents écho-sondeurs qui permettent de générer des images 3D des fonds sous-marins, des magnétomètres qui détectent des objets métalliques et de nombreux sonars. Les batteries de ces sous-marins peuvent les maintenir dans l’eau pendant près de deux jours et demi ». C’est le même Griffin qui n’avait pas arrêté de dire de retourner... faire des recherches, en indiquant même où aller chercher à nouveau !!! Il s’était même avancé à prédire de façon bien présomptueuse l’endroit exact où trouver l’épave, situé très au sud, selon lui, au 35,6 S et 92,8 E, c’est à dire à 1500 km de la latitude des terres australes françaises ! Vers le sud toute, cette fois !!!
Au final, quand s’arrête la deuxième campagne de recherche, l’impression qui prédomine, après son échec patent (mais attendu) est que le fringuant bateau rouge a été convoqué pour faire des ronds dans l’eau, déployer ses merveilles de technologie (le plus loin possible), avant tout pour faire taire les familles éplorées, en sachant dès le départ qu’il ne trouverait rien (ce qu’on lui avait très certainement annoncé avant même qu’il ne débute !). Comment comprendre alors son contrat de rémunération lié à la seule découverte de l’épave du B-777 tant recherchée ? Par un paiement en sous-main, sans doute, par exemple celle d’un premier ministre aux abois dans l’opinion, qui reposait lui-même sur un matelas d’or. Avec 4,5 milliards de détournés, le paiement des chercheurs d’or ne représente qu’un petit pourboire pour sa fortune personnelle ! Si en prime ils avaient découvert un vieux galion plein de pièces d’or, au passage, c’eût été une prime, la cerise sur le gâteau pour l’armateur du Seabed Constructor, avant tout chercheur d’or et accessoirement d’épaves !!!
Arrivé les mains pleines ?
Le contrat signé, le Seabed Constructor, très affairé jusqu’ici, s’était rendu en effet disponible et gratuitement, même, semble-t-il, selon ce qui a été abondamment dit et disséminé partout. Le premier ministre malaisien, corrompu jusqu’à la moelle comme on l’a vu (la somme qu’il a détournée avoisinerait les 4,5 milliards de dollars !!!), se devait en effet de faire quelque chose après l’abandon des premières recherches et la fureur déclenchée chez les proches des victimes, ou sous la pression de Pékin qui comptait beaucoup de ressortissants parmi ces mêmes victimes (lui-même pourtant ne semblant pas y mis toute l’énergie qu’on aurait pu lui supposer). En annonçant de coûteuses nouvelles investigations, il se serait mis à dos une partie de son propre électorat mais également la Chine, qui avait déjà participé aux frais de la première campagne et avec qui tout est toujours délicat à négocier, disons. D’où l’annonce de ces recherches qui ne seraient réglées « qu’en cas de succès » ce qui avait étonné tout le monde, à vrai dire. Un monde qui avait déjà oublié d’où il venait pour recommencer à ce tarif imbattable pour le client demandeur, et chercher une nouvelle fois l’épave du MH370 toujours introuvable après une première et longue campagne d’observation des fonds marins. Car le « bateau fantastique » serait en fait entré déjà millionnaire dans l’Ocaén Indien, de l’argent plein les poches, ou plutôt remplies de lingots d’or, et pas n’importe lesquels, et cela il faut que je vous l’explique en effet. On ne s’en était pas aperçu tout de suite de ce qu’il faisait ou de ce qu’il était allé faire là-bas, dans l’Atlantique Nord juste avant son expédition dans des eaux plus chaudes. Pas un journaliste n’a fait le lien lors de son arrivée dans l’Océan Indien, et il y a de quoi aujourd’hui s’en étonner en effet.
Pourtant, en début d’année, la justice islandaise (on est loin de l’Océan Indien) avait en effet rappelé son commandant pour qu’il explique la présence de son bateau a un endroit précis de la côte islandaise. Le bateau avait en effet été poursuivi et arrêté par le Coast Guard islandais Þór, (vu ici à droite en train de le suivre, une belle bête lui aussi, « navire amiral de la Garde-côtes d’Islande depuis son armement le ). « Selon Iceland Monitor, l’équipage a donné des «explications vagues et différentes» lorsque les garde-côtes lui ont demandé pourquoi ils étaient là. Georg Lárusson, directeur de la Garde côtière islandaise, a déclaré au site qu’il n’avait pas de permis de recherche dans les eaux islandaises. Il a déclaré: «Les premières réponses que nous avons eues étaient qu’elles regardaient une« cible intéressante » de la Seconde Guerre mondiale, mais qu’elles ne pouvaient pas en expliquer davantage.» A ce moment-là, le Seabed Constructor s’était déclaré comme travaillant pour la firme anglaise Advanced Marine Services.
L’or d’Hitler qui fait tant fantasmer
C’est l’autre surprise de cette seconde enquête en effet. Le 23 juillet 2014, en effet, le Daily Mail révèle que les marins et les plongeurs brièvement arrêtés d’Advanced Marine Services étaient en effet sur les côtes islandaises pour un travail très précis : plonger au-dessus de l’épave du SS Minden (en photo ici à droite c’est le SS Porta, son sistership), que le Seabed Constuctor avait retrouvé. Un bateau bien ordinaire, que ce Minden, construit en 1921 et faisant 109 mètres de long, appartenant à Norddeutscher Lloyd, et qui était au fond de l’eau depuis le le 24 septembre 1939, car il avait été coulé délibérément par les allemands à l’approche de deux navires de la Royal Navy, l’HMS Calypso et le HMS Dunedin, qui avaient ensuite participé au sauvetage des marins ennemis. L’engin avait été découvert récemment par 2 240 mètres sur les fonds marins, à 120 milles au sud-est de l’Islande. Et Advanced Marine Services Limited (AMS) avait commencé à plonger en avril dernier, en louant dès le 9 avril, le Seabed Constructor pour le faire. Ses plongeurs étaient sur le point de percer la coque du navire, contenant surtout du caoutchouc (de l’« industrial resin » pour la presse), pour en extraire un coffre, mais sans avoir demandé l’autorisation officielle aux autorités islandaises. Percer ou éventrer carrément le navire, peut avoir des conséquences, comme on va s’en apercevoir des mois après : c’est l’autre surprise étonnante (décidément, c’est plein de rebondissements). Selon la presse à gros titres anglais, le navire, s’il avait été prestement envoyé par le fond dès l’arrivée des navires anglais, c’est qu’il contenait un trésor, des lingots d’or destinés à l’Allemagne hitlérienne. Ce que l’on a pas davantage prouvé à ce jour, mais il est vrai que le navire visitait aussi l’Argentine, où il y avait déjà une forte communauté allemande, comportant de riches industriels, notamment à Bariloche, bien avant le début de la guerre, aurait pu fournir ce trésor de guerre véritable. Le Seabed Constuctor avait-il remonté le gros lot ? Aujourd’hui encore on est dans le flou le plus complet. En fait, la presse à scandale avait d’autant plus sauté sur l’occasion qu’un mois à peine auparavant avait été découvert à Beccar, dans un faubourg de Buenos Aires, toute une collection d’objets nazis. En Argentine, le führer a toujours eu ses admirateurs, et des nazis y ont longtemps vécu sans être inquiétés, on le sait, tel l’ancien SS Priebke; responsable du massacre des Fosses ardéatines et mort (libre !) le à Rome.
Le Minden, lorsqu’il a été coulé, revenait en fait du Brésil, qu’il avait quitté le 6 septembre 1939, affrété par Banco Germanico, un comptoir de sa société mère, la Dresdner Bank. Ce n’est pas le seul a avoir été coulé à proximité de l’Islande, comme on peut le voir ci-dessus, mais son cas est plus intriguant. Son affrètement en lui-même, laissant augurer d’un chargement bien particulier. Les nazis étant bel et bien fascinés par l’or, on le sait. En fait, ce sont des passagers particuliers qui avaient attiré l’attention des historiens au sujet du navire coulé : selon l’auteur de « La guerre des plages », Þór Whitehead (ici à droite), le 6 septembre 1939 l’ambassade d’Allemagne à Rio avait reçu l’ordre de faire partir au plus vite le navire, en « l’approvisionnant de 1 052 tonnes de réserves de charbon et de 50 tonnes de carburant diesel. Peu avant le départ, deux hommes venant de chez Stolze and Co. et un employé de Banco Germanico étaient montés à bord, souhaitant naviguer sur le cargo en tant que simples passagers pour rejoindre l’Allemagne. » Fait particulier : tout l’équipage à bord était chinois (autrement dit ne pouvait pas comprendre ce qui se disait à bord) !
La Gutta-Percha qui se répand pendant un siècle
Les autorités islandaises avaient suspendu l’autorisation d’AMS d’entrer dans la coque du Minden pour une raison bien établie : « L’attention est attirée sur le fait que l’autorisation d’exploitation de l’Agence pour l’environnement concerne des facteurs de contamination potentiels, mais pas la valeur que l’on peut trouver dans l’épave. La licence est demandée pour s’inscrire, et doit préciser ce qui provient du naufrage (quantité et type) et donner les informations à l’organisation », explique le site Web de l’Agence pour l’environnement. « Lorsque le navire de recherche Seabed Constructor a reçu la notification de la Garde côtière que le navire devrait retourner immédiatement au port le dimanche était que l’équipage avait commencé à se déplacer près de l’épave Minden sur le fond de l’océan et était prêt à couper l’épave avec des équipements spéciaux » a-t-on pu lire. « A l’évidence, le Seabed Constructor cherchait de l’or et de l’argent, qui seraient cachés dans le Minden et son histoire ».
La licence avait été redonnée peu de temps après : « la licence d’exploitation est accordée en vertu de la loi no. 7/1998, sur la prévention sanitaire et la pollution, cf. et règlement no. 785/1999 et valable jusqu’au 1er mai 2018 ». Que craignaient donc les islandais ? Un phénomène étrange qui en fait perdure depuis des années sur les côtes françaises, espagnoles, anglaises ou hollandaises : leurs plages reçoivent en effet régulièrement d’étranges plaques carrés aux bords arrondis faits d’une matière qui a durci depuis, mais qui reste souple. Elles sont toutes marquées « Tjipetir ».
Voilà qui nous envoie directement un petit village de l’ouest de l’île de Java, spécialisé au début du siècle dernier dans la fabrication de plaques de gutta-percha, un latex d’origine naturelle (on me l’avait enseigné ce nom au collège, et il m’était resté dans la tête par son exotisme, ce produit jouissant d’une imperméabilité absolue, on l’a énormément utilisé pour enrober les câbles sous-marins; mais aussi des balles de golf !). Depuis des années, on pense qu’elles pouvaient provenir … du Titanic, qui en était rempli, paraît-il. D’autres arrivées sur les rivages portaient la marque « Senawang », qui existait aussi au début du 20 ième siècle dans les plantations de caoutchouc en Asie.
Cette fois, l’éventration du Minden aurait pu provoquer la même chose, avec sa « résine » indéfinie et les autorités islandaises, fort suspicieuses question environnement, n’avaient pas apprécié cette entrée non déclarée dans l’épave, en dehors de l’or qui aurait pu s’y cacher. D’où l’inquiétude, l’arrestation et… un certain black-out de la presse, à part les infos « sensationnelles » données par ces « Sunday Papers » comme les décrivait si bien Joe Jackon. Fox News avait abondamment relayé l’affaire en effet. Les chasses au trésor, ça fait toujours rêver. L’or des nazis encore plus y semble… surtout le public de Fox News ! Même si là il aurait s’agit plutôt cette fois de gomme de Ficus Elastica, un caoutchouc naturel prisé des allemands et que l’on trouve au Brésil !
Le chien en arrêt (et la proie envolée ?)
Voici donc le Seabed Constuctor entrant en début d’année en vainqueur dans l’Ocean Indien avec une solide réputation de chercheur d’or, ou d’épaves contenant de l’or, et non pas de débris sans valeur marchande mais devenus des enjeux politiques fort convoités. Il venait de partir de Durban en Afrique du Sud, la semaine précédente, ayant déjà quitté l’Islande. C’est ce comportement qui va nous rappeler que sa fonction nouvelle de chercheur de débris semblait en dissimuler une fondamentale chez lui. Les chiens de chasse, quand ils trouvent une cible potentielle, se mettent en arrêt pour l’indiquer, quand ils ont été bien dressés, on le sait. Aussi tout le monde va t-il tiquer en remarquant le « fantastic ship » faire la même chose … puisqu’il arrête soudainement ses recherches, le 31 janvier, en coupant son géolocalisateur (l’AIS Transmitter) par la même occasion, et ce, pendant trois jours d’affilée (80 heures), et ce, sans donner aucune explication.
La presse (ici deux exemples) s’en étonne. Découverte ou pas en cours, c’était en tout cas une grave erreur… diplomatique, au regard de la demande de transparence des proches de victimes, en plus d’être un manque de tact envers eux : « bien entendu, la (soudaine) disparition du navire avait bouleversé la famille des victimes. Ceux qui s’apparentent aux passagers à bord du vol manquant ont appelé le gouvernement malaisien et Ocean Infitiy pour expliquer la panne. Parmi eux, KS Narendran a demandé aux entités une plus grande transparence sur la disparition temporaire du navire. «J’ai trouvé le développement assez étrange et inquiétant», a-t-il déclaré. «Si ce silence et le fait de se rendre invisible étaient intentionnels, pour éviter les soupçons, une explication satisfaisante est due. Si c’était pour d’autres raisons, dans l’intérêt de la transparence, nous devrions savoir ce qui en est la cause. «Il n’y aurait pas de journalistes et pas de membres de la famille à bord du navire de recherche. J’espère qu’il y en avait… Nous surveillons de bonne foi. J’espère que la divulgation officielle en cours est d’une telle importance qu’il y a peu de place à la spéculation, à la controverse ou à un soupçon de complot ». Pour la énième fois, le gouvernement malaisien se mettait en défaut, à croire soit qu’il était masochiste, soit qu’il vivait l’affaire dans l’improvisation la plus totale depuis le début (ça sent l’amateurisme partout depuis le début de l’affaire !).
Et prolonger ainsi la plus grande confusion, entretenue et sans véritable fin n’est pas pour améliorer la situation. Pour ajouter aux critiques, l’intervention plus que maladroite du ministre des transports Datuk Seri Liow Tiong Lai (ici à gauche) ajoutait en effet du feu aux braises en venant dire devant les caméras que le capitaine du navire avait bien selon lui le « droit de couper son transpondeur », selon le journal The Star... Une déclaration étrange provenant de celui qui est alors aussi le président de la Malaysian Chinese Association (MCA), nommé justement après la catastrophe !!! Le même ayant déclaré auparavant qu’il y avait 85% de chances de le retrouver lors de cette deuxième campagne ! Sa déclaration fort maladroite avait été automatiquement reçue comme un droit à dissimuler certaines choses !!!
Quel deal avait-il été conclu entre les autorités et l’entreprise chercheuse autorisant ce genre d’écart à la conduite acceptée au départ ? Un arrêt intempestif du navire qui ravivait l’idée d’un navire fureteur de trésors, qui serait allé faire un petit détour au-dessus de l’épave de ce que l’on croit être le S.V. Inca, un très beau schooner (à voiles donc, construit en bois) construit au Pérou qui avait disparu en 1911, en route vers Sydney. Confirmant aussi par la même occasion que son trajet était très proche de la précédent recherche, puisque l’épave avait déjà été repérée par Le Havila Harmony, gisant à une profondeur de 3,7 kilomètres (12 100 pieds), une découverte de janvier 2016. L’autre navire trouvé déjà en 2015 étant le West Ridge, en fer celui-là, malgré ses trois mâts, qui avait disparu avec les 28 membres d’équipage alors qu’il était parti d’Angleterre vers l’Inde. Faisant entre 1 000 et 1 500 tonnes, il a été retrouvé presque intact, en position verticale, au fond de la mer, à environ 4 km de profondeur. Sa photo présentée en couleurs dorées avait ravivé les spéculations de trésor potentiel (encore de la manipulation, visuelle cette fois).
Un autre navire, découvert le 19 mai 2015, aurait pu être le W Gordon ou bien le Magdala, le premier ayant disparu en 1877 avec 10 personnes à bord, le Magdala en 1882, parti du Pays de Galles, pays du charbon, pour l’Indonésie. Celui-là, pas de trésor à bord, c’est sûr : les robots avaient prélevé justement un bout de charbon de l’épave qui provenait de là-bas. Selon les observateurs, c’est l’explosion de sa chaudière… à charbon qui l’avait envoyé au fond de l’eau : un accident fréquent à l’époque ! Au final, le Seabed Constuctor fait chou blanc, et la seconde campagne s’arrête donc le 29 mai dernier (2018), avec toujours pas de carcasse d’avion de découverte. Voici notre « super-bateau » au chômage, donc. Et pas payé, du moins officiellement ! Ou payé pour faire croire pendant des mois que c’était bien de ce côté-là qu’il fallait chercher, le temps qu’on fasse autre chose ailleurs ???
Pendant ce temps, le Fugro ….
Les chercheurs d’épaves ne tombent pas sur des lingots d’or à chaque fois. Mais les budgets des musées ou les dons de férus d’histoires, permettent parfois à ses engins coûteux en fonctionnement de trouver de quoi fonctionner.
Après la vaine recherche du Boeing 777, le Fugro Equator ne reste pas à ne rien faire. C’est lui qui va participer à une découverte importante pour l’archéologie marine… mais dans un secteur bien particulier, celui de la première guerre mondiale.
Epoque où déjà les sous-marins ont joué un rôle important. C’est ainsi que le 14 septembre 1914, le sous-marin australien AE1 (construit en Angleterre), un engin de 55 m de long, le premier jamais possédé par la Navy australienne (ici à droite), et le destroyer HMAS Parramatta (D55) quittent ensemble la base de Blanche Bay près de Rabaul, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, pour une patrouille ordinaire au large de Cape Gazelle, à la pointe est d’East New Britain, en Nouvelle-Zélande. Leur objectif: les allemands installés en Nouvelle-Guinée.

Le second, qui a perdu de vue dans un brouillard dense l’AE1, va en fait rentrer seul au port : le sous-marin ne réapparaîtra jamais. Parmi les 35 victimes alors supposées figure le néo-zélandais John Reardon, qui est le premier habitant du pays à mourir pendant la guerre : d’où l’importance de la disparition aux yeux des néo-zélandais. Une première campagne de recherche de son épave n’aura lieu qu’en 2003. D’autres suivront, toutes infructueuses, malgré un espoir de détection en 2007 (par le sonar de l’HMAS Benalla (???)) et une confusion en 2011 avec un mini sous-marin japonais de la WWII. En septembre 2017 une équipe d’archéologues marins et d’historiens navals de l’organisation « Find AE1 Limited« , financée par le gouvernement australien et la Fondation Silentworld, soutenue par l’Institut sous-marin d’Australie et le Musée maritime national australien, ont réuni assez de fonds pour tenter une nouvelle expédition, la treizième, et ils repartent en campagne à bord du très équipé MV Fugro Equator. Trois mois plus tard ils sondent à nouveau le secteur des îles du duc de York. Le sonar à balayage latéral du drone largable et autonome (le Hugin 3000 AUV du Fugro, ici à gauche), amené à 40 mètres au dessus des fonds, finit par découvrir l’épave tant recherchée le 21 décembre 2017 (et intacte, ici à droite) gisant à 300 m de profondeur au large des îles du Duc d’York. Il aurait été victime d’un accident de plongée et non d’un combat. Tombé lourdement au fond par l’avant, avec une telle force que son kiosque s’était séparé. Il aura fallu 103 ans pour le retrouver !!! En somme, en trois mois de recherches, un engin faisant 50 mètres de long et dépourvu par définition d’une envergure de Boeing, si reconnaissable, a été découvert par un seul drone radar, déjà utilisé dans la première campagne de la recherche de l’avion…
De sérieux doutes sur la seconde campagne d’Ocean Infinity…
Pendant cette seconde campagne inutile, des doutes sont apparus comme exprimés ici par LePoint le 14 mars 2018 : « nul doute qu’Ocean Infinity progresse rapidement. Cependant, si bon nombre de personnes ont repris espoir depuis le début de l’opération, certains doutent de son honnêteté. Selon plusieurs observateurs, Ocean Infinity ne chercherait pas uniquement le Boeing. D’après le Time et Sky News, le principal actionnaire de la société, un riche homme d’affaires dénommé Anthony Clake, « a investi dans plusieurs sociétés de récupération d’épaves et en a déjà trouvé onze et un butin de pièces d’argent ». Autre information, Ocean Infinity est associée avec l’entreprise spécialisée en récupération de trésors Deep Ocean Search (DOS).
En 2016, DOS s’était fait remarquer en repêchant 100 tonnes de pièces d’argent dans le City of Cairo (ici à gauche), un bateau à vapeur britannique coulé en 1942 par une torpille allemande et enfoui à 5 150 mètres de profondeur. Le butin était estimé à 47 millions d’euros. » Torpillé par un sous-marin allemand le 6 novembre 1942, le «City of Cairo» et les 236 personnes à son bord avaient sombré dans l’océan, avec 7422 tonnes de marchandises qu’il transportait depuis l’Inde vers l’Angleterre ».
Deep Ocean Search avait alors utilisé le SV John Lethbridge, pour une remontée d’or devenant recordman du monde avec plus de 5000 mètres. « Parmi ces marchandises : 2182 coffres remplis de 100 tonnes de pièces d’argent. Autant dire que les chasseurs de trésors de tout poil se sont cassé les dents de nombreuses années pour mettre la main sur l’épave du navire, propriété de la couronne britannique. Mais c’est finalement en septembre 2013, après deux ans de recherche, qu’une équipe de Français de la Deep Ocean Search (DOS), société spécialisée dans ce type d’exploration, a décroché le gros lot. «Ces recherches ont été difficiles avec des profondeurs excédant 5 000 mètres, le temps agité, les vagues et les courants très forts dans cette zone», explique aujourd’hui la DOS. L’épave a été retrouvée à 5 150 mètres de profondeur exactement, ce qui constitue en soi un défi. Puis il a fallu remonter l’argent à la surface… » Deep Ocean Search s’était aussi illustré auparavant en effectuant les recherches sur le crash du vol MS804, en remontant les boîtes noires de l’avion de la compagnie EgyptAir, le Cockpit Voice Recorder (CVR) le 6 juin 2016 et le Flight Data Recorder le lendemain alors, fait surprenant, qu’elle n’avait pas été autorisée à le faire !!!
Un accident resté polémique, partagé entre la théorie d’un incident dans l’armoire technique puis un envahissement de fumées du cockpit, et celle de traces de TNT découvertes sur les corps de passagers selon les égyptiens seuls. Les enquêteurs français avaient démenti cette seconde thèse. 12 français sont morts dans la catastrophe.
Lors de l’enquête, avait été rappelé le cas du très violent incendie survenu dans le cockpit du Boeing Boeing 777-266ER, immatriculé SU-GBP d’EgyptAir (vol MS667), heureusement alors au sol, parqué sur l’aéroport du Caire dans la zone F7 du Terminal 3, le 29 juillet 2011. Sa bouteille d’oxygène qui alimente le masque du co-pilote, située côté droit, mal reliée électriquement à l’avion, avait alimenté le feu, provoquant un incendie catastrophique en moins de trois minutes qui avait totalement détruit le tableau de bord et la console centrale de l’appareil. Cette piste a pourtant été évoquée dans le cas du vol M370 (1).
Autre recherche… dans un autre océan
Il ne va pas rester longtemps ainsi et vite se retrouver une autre mission appelée à la rescousse… en Argentine. Décidément. L’annonce a eu lieu cet été, le 17 août, par l’agence de presse AP qui a fait dans le sobre, allez donc savoir pourquoi. Le Mirror, en Angleterre, un de ces fameux « Sunday Papers » (allez on réécoute !) ayant suggéré l’usage d’un autre type de recherche… ridicule (et les russes ayant sauté sur l’occasion pour bien se faire voir, les américains ayant montré leur Poseidon et envoyé un chambre de sauvetage, au cas où (ici à droite, elle sert en ce cas à déposer les plongeurs au fond). Sur place on avait noté le déploiement du Skandi Patagonia, engin de 83,4 m de long, déplaçant 3722 tonnes, présenté comme le porteur de la chambre de sauvetage apportée par les américains, un « off-shore supply ship » norvégien (son port attache est Bergen !), sur le modèle de notre « fantastic ship » .
En fait de recherche « gratuite », le gouvernement argentin, aussi aux abois que le malaisien, avec ses sous-marins vieillissants et mal entrevus, avait offert dès le 15 février 4 millions de dollars (98 millions de pesos) si on pouvait apporter des indications sur l’ARA San Juan. Cette fois, c’est 7,5 millions d’offert si l’épave était retrouvée , mais par contrat : les argentins étant aussi incohérents que les malaisiens !!! Il faut attendre le 16 août pour qu’on sache à qui a été faite l’offre : à Ocean Infinity bien entendu ! Et pourquoi donc encore elle ? Car derrière, il y a là un autre trésor à trouver, peut-être bien (le premier pactole étant joué d’avance, puisque la zone de recherche a déjà été délimitée précisément par les sons émis par l’implosion) ! Noter qu’un étonnant tableau découvert par un internaute curieux a exposé les offres de recherches faites par les compagnies spécialisées au gouvernement argentin. Elles s’échelonnent entre 2,25 millions pour la plus basse (celle de Falcon High Tech, USA) à 21,38 millions pour les argentins de Cia, Sud Americana de Dragados, SA, l’offre américaine sélectionnée étant médiane.
L’auteur du texte d’un forum belge avait ajouté ceci : « quatre entreprises semblent intéressées pour se lancer dans la recherche du sous-marin perdu, ce sont : SEA-Sistemas Electrónicos Acuáticos (la firme du vénézuélien), Odyssey Marine Exploration (USA), Nauticos Corp (USA) et Phoenix International (USA). Il y avait une cinquième société intéressée, Ocean Infinity. Cependant, ils ont commenté que bien qu’il y ait eu des sondages avec la Défense argentine, ils ont abandonné le projet parce qu’ils ont décidé de se concentrer uniquement sur la recherche de l’avion de la Malaysia Airlines qui a disparu dans l’Océan Indien avec 227 passagers à bord. Voilà, ‘Ocean Infinity’ est engagé depuis le 22 janvier dans la recherche du vol MH370 de la Malaysia Airlines dans l’Océan Indien. Le problème c’est que ça fait plus de 3 mois qu’il cherchent, ils ont scanné plus de 80 000 km² de fond marin mais ils n’ont toujours rien trouvé ! Alors, on peu quand même se poser des questions, comment cette entreprise (dont le but principal est de gagner de l’argent, et beaucoup si possible) peut-elle continuer de chercher l’avion dans l’Océan Indien alors qu’en un peu plus de 3 mois de recherche ils ont probablement déjà dépensé plusieurs dizaines de millions de dollars (pour l’utilisation de 8 drones sous-marin, de 6 drones de surface, d’un bateau-mer de 120m + l’équipage et les équipes d’experts qui se relèvent par rotation) et que comme ils n’ont toujours rien trouvé, ils ne recevront pas un copec en retour !! »…
Un sous marin à trouver, ou un autre trésor ?
Le 7 septembre dernier voici donc notre chercheur de trésors retenu déjà sur place, quittant le port de Comodoro Rivadavia pour rejoindre sa zone de recherche .
Le sous marin, parti de Patagonie (d’Ushuaia) a éclaté sur le rebord du plateau continental argentin, vers le golfe de Puerto Madryn, au fond du Golfo Nuevo, à une profondeur respectable (on n’est pas dans le cas de fosses marines de plus de 4000 m). Enfin, pas dans les abysses, mais à 1 000 mètres quand même environ : c’est comme on l’a dit son implosion qui a été détectée à distance et qui a permis de le localiser par triangulation d’axes d’émissions (un peu comme la géolocalisation téléphonique). Graphiquement, cela se situe dans le rectangle rouge situé vers le 59,30 Ouest et le 45-46’30 Sud (ici à droite). Un bloggeur suit sur Twitter ses déplacements au jour le jour, nous donne sa position exacte, grâce à sa fameuse balise transmettrice. Au 10 septembre, Ocean Infinity avait déjà mis à l’eau trois de ses petits sous-marins chercheurs sur huit. Logiquement, la découverte ne devrait plus tarder. D’ailleurs, le 12 le navire de recherche signalait avoir déjà détecté « quelque chose » ‘remarquez, nous sommes aujourd’hui début novembre et ça n’a pas l’air d’avoir été probant…
Mais ce nouveau challenge du « fantastic ship » pourrait très bien dissimuler une toute autre recherche. Celle d’un événement dont je vous avais parlé en… 2009. Celui d’un mystère… en Patagonie.
Un remorqueur de lingots ?
Un petit remorqueur, le Polar Mist, tombé en panne le 24 septembre 2009 au large de l’Argentine sud et pris en remorque par un navire chilien venu à son secours avait fini par couler par un mer démontée. La nouvelle avait fait la une des journaux, car la petite taille du bateau dissimulait une valeur bien plus grande à l’intérieur : il était rempli de lingots d’or et la mise en remorque par des chiliens ressemblait presqu’à un kidnapping ! Ce qui avait aussitôt attiré du monde : était aussitôt apparu dans la mise en scène pour retrouver le petit remorqueur, l’inévitable Skandi Patagonia, encore lui en effet, mais après une valse hésitation, dont celle d’Odyssey qui avait été vu en train de pointer son museau, c’est le C-Sailor, un bateau « Offshore Supply Ship » encore un de 2 705 tonnes et 70 mètres de long, battant pavillon brésilien, qui avait réussi à remonter les lingots. Il avait découvert le remorqueur le 23 juin précédent.
La remontée avait fait l’objet de tout un pataquès, les premiers plongeurs arrivés amenés par le Skandi Patagonia, sous la direction des travaux de sauvetage des anglais de British Ince & Co ayant menacé de ne pas remonter l’or s’ils n’étaient pas augmentés immédiatement, ce que la Lloyd’s, à qui appartenait le navire et qui en assurait le chargement, avait hésité à faire…
en un premier temps, pour se tourner juste après vers la firme hollandaise Mammoet, celle qui avait relevé le Koursk (en le découpant), qui avait alors sélectionné le C-Sailor pour effectuer le travail. En réalité on avait assisté à un bel imbroglio, le chargement d’or appartenant à plusieurs propriétaires: deux d’entre eux, les sociétés minières Cerro Vanguardia et Tritton, avaient trouvé les tarifs des premiers plongeurs contactés trop élevés. Car sur les 9,5 tonnes, 6,9 appartenaient à Cerro Vanguardia, une mine détenue par Anglo Gold Afrique du Sud (à 92,5 pour cent) et à la chilienne Fomicruz (pour 7,5 pour cent), tandis que le reste appartenait à la société minière Triton Argentina, une filiale de Canadian Pan American Silver. Bref, une belle cacophonie en perspective.
La Lloyds étant l’assureur de Cerro Vanguardia, avec ces 7 tonnes protégées par un contrat de 16,4 millions de dollars en cas de perte, on comprenait son désir de retrouver les sacs d’or rapidement. D’où son engagement … et ses tergiversations compréhensibles pour remonter l’or perdu. Le trajet du navire avait été lui-même fort étrange : parti le 14 janvier de Punta Quilla, en Argentine, le Polar Mist devait s’arrêter à Punta Arenas, un port situé à l’extrémité sud du Chili. Puis de là il devait se rendre vers le nord et vers Santiago du Chili, les lingots devant ensuite rejoindre… la Suisse, mais par avion ! C’est ainsi que l’on a appris que c’était la pratique habituelle des société minières ! Selon la petite histoire, les plongeurs de la nouvelle équipe arrivée avec le C-Sailor avaient réussi à remonter tous les lingots, sauf un (sur 475 au total), qui était retombé au fond lors de la remontée. D’autres transports du même type, méconnus, ont-ils eu lieu depuis ? Notre chercheur de trésor va-t-il se diriger sur cette zone après avoir découvert (rapidement) les restes de l’infortuné sous-marin argentin ?
Lors de ce second volet de notre enquête est apparu le cas d’un violent incendie à bord d’un appareil qui s’est écrasé ensuite. Ce qui nous a remémoré immédiatement celui d’un autre cas similaire, ayant touché un autre gros porteur bien particulier, il y a déjà plusieurs décennies. Demain, nous verrons de quel engin il s’agît, et constaterons également que son cas est véritablement emblématique. Au point de pouvoir être comparé à celui qui n’a toujours pas trouvé sa solution à cette heure…
(1) lire ici la passionnante analyse de l’événement. Sa conclusion est sans appel et fait appel à la notion de « navire océanographique », terme qui permet pas mal de choses puisque la célèbre Calypso de Cousteau a mené aussi des opérations militaires discrètes, on s’en doute… Cousteau étant un ancien du contre espionnage ! « Sur le plan du renseignement technologique, la pêche de l’Ocean glider ne devrait pas rapporter grand-chose aux Chinois puisque, selon la marine américaine, c’est un matériel qui peut être acquis sur étagère, non couvert par une quelconque clause de confidentialité. En outre, les Chinois ne devraient pas avoir de problème pour accéder aux informations collectées sur les eaux explorées par le drone puisque de telles données ne sont pas classifiées (…) Ce n’est pas la première fois que les Chinois tentent de faire obstruction aux missions de relevés hydrographiques de l’USNS Bowditch (ici à droite). Ils savent très bien combien il est important pour la navigation, sous-marine en particulier, de pouvoir collecter des informations sur tous les paramètres des eaux locales et de leurs variabilités : température, salinité, conditions de propagation des ondes, courants sous-marins, etc… »
(2) Sur l’incident du B777 d’Egypt Air :
http://avherald.com/h?article=44078aa7/0000
Extrait du Daily Kos :
« Mise à jour (de Edy): voir ce commentaire par un capitaine B777 (pilote) qui soutient la théorie d’un feu de cockpit et offre plus de détails, et aussi le lien I fournit plus d’information sur le feu de cockpit. OK, maintenant pour une petite conjecture: Si le feu a eu lieu à 35 000 pieds, sur un avion allant à 524 mph (471 noeuds), il est plausible de supposer que ce serait catastrophique. (Pour le contexte, les plus forts ouragans de catégorie 5 jamais enregistrés ont eu des vents soutenus de ADH « seulement » 215 mph, assez fort pour détruire de nombreux bâtiments qui ne sont pas en béton armé.)
Si un tel feu rapide et dévastateur est survenu à bord cockpit MH370, cela pourrait être en partie cohérent avec les faits connus:
* les communications sont coupées brusquement (les pilotes luttent pour l’éteindre, la vitesse du feu, l’électronique est détruite)
* pas de signaux mayday envoyés (pas de temps avant que le cockpit soit inhabitable à cause de la fumée et du feu, et / ou des instruments détruits),
* le transpondeur qui tombe en panne,
* aucun appel de passagers (trop élevé pour le contact avec un téléphone portable, pas de temps, panique)
* peut-être le « bruit de fond » quand un autre pilote émet un message radio
* le rapport d’un travailleur de la plate-forme pétrolière de voir un objet brûlant haut dans le ciel, qui a brûlé pendant 10-15 secondes,
* Peut-être un changement de cap et / ou de l’altitude (si l’avion a continué à voler pendant un certain temps, même avec l’électronique de cockpit en raison d’un incendie qui a détruit de plus en plus)
* Peut-être l’avion a disparu quand soudain le feu atteint un point critique (par exemple enflammant des réservoirs de carburant, eut-être des réservoirs de cabine ou d’oxygène, ou le nez cône / pare-brise avec et une entrée catastrophique de l’air déchirant l’avion, etc.), et
* Peut-être (quoique moins probable) le feu a-t-il pu atteindre des températures supérieures à 2000F, endommageant ainsi l’enregistreur de données de vol ( « boîte noire »).
Ce pourrait être une coïncidence si cela s’est produit peu après avoir traversé la frontière aérienne entre la Malaisie et le Vietnam. Si oui, cela pourrait expliquer la confusion, avec les contrôleurs de la circulation aérienne malaisienne, si l’on suppose qu’il était alors en toute sécurité entre les mains des contrôleurs aériens vietnamiens, et les Vietnamiens en supposant qu’il avait tourné le dos à KL alors était encore entre les mains des contrôleurs de Malaisie . C’est juste une conjecture. Encore une fois, il n’y a aucune preuve de cela, c’est juste une des nombreuses possibilités ».
Le tour photographique sur les fragments découverts. Sauf l’extincteur, bien entendu, qui n’a jamais été cité:
https://www.dailymail.co.uk/news/article-4297982/How-three-year-hunt-yielded-fragments-MH370.html
Le journal citoyen est une tribune. Les opinions qu’on y retrouve sont propres à leurs auteurs.
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