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Coke en stock (CCXXIX) : la découverte et la chute des fournisseurs d’avions (55)

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On a découvert dans l’épisode précédent que les responsables politiques brésiliens ont pris un vilain pli depuis des années.  Leur pays est immense, et le moindre des déplacements se mesure en milliers de km, aussi ont-ils recours régulièrement à l’avion pour effectuer leurs campagnes électorales ou rendre visite à ceux qui les ont élus. L’autre mauvaise habitude prise étant de faire appel à des jets privés gracieusement prêtés par des industriels, ces derniers ne le faisant pas sans arrière-pensée bien sûr.  En voici quelques exemples, qui vont vite nous amener aux frontières de la légalité, puisque des trafiquants ont eux aussi réussi à détenir ce genre d’avion.  Au passage nous retrouverons une vieille connaissance de la magouille, éjectée du circuit quelques mois après avoir réussi à accéder au sommet.  Un retour qui en dit long sur l’état actuel du pays, dans lequel la défiance de la population vis-à-vis de ses hommes politiques va grandissant, si bien que certains sont prêts à ressortir de la naphtaline ceux qu’ils avaient rejetés hier.  On sait aussi à l’avance, hélas, ce qui arrivera quand les brésiliens ne se rendront même plus aux urnes…

D’autres exemples encore

Les politiciens brésiliens sont-ils à ce point accrochés aux jets privés ?  On est bien tenté de le croire à lire la presse du pays, toujours prompte à suive les traces d’une possible corruption, le phénomène endémique là-bas.  C’est le magazine Exame qui met les pieds dans le plat le 23 août 2012 en faisant le lien entre les hommes politiques et leur propension à voyager aux frais de la princesse dans des jets prêtés par de riches industriels.  L’article est sans ambiguïté :  on a bien affaire à des profiteurs, selon lui. « Le voyage du gouverneur de Rio de Janeiro Sérgio Cabral à Porto Seguro (BA) à bord d’un avion d’Eike Batista a suscité la controverse la semaine dernière. L’homme d’affaires a dit qu’il est libre de choisir ses amitiés et qu’il n’a rien à voir avec le gouvernement. Le groupe EBX bénéficie cependant d’avantages fiscaux. Cabral n’est pas seul. D’autres politiciens entretiennent également des relations étroites avec les hommes d’affaires, qui prêtent leurs avions et font des dons dans des campagnes. Bien qu’en théorie, il n’y ait pas d’illégalité dans ces amitiés, il y a beaucoup de questions sur les intérêts cachés et les faveurs qui peuvent exister. Rappelons, dans les pages qui suivent, les cas les plus récents impliquant des gouverneurs et un sénateur ». Et l’auteur de commencer par le gouverneur de Rio de Janeiro, Sérgio Cabral (PMDB), et son voyage décrié dans l’avion d’Eike Batista (proche de Rousseff comme on l’a vu) à Porto Seguro pour la fête d’anniversaire de l’homme d’affaires Fernando Cavendish, propriétaire de Delta Engenharia (Delta Ingénierie). L’avion était le PR-OGX, un long Gulfstream G550 (le N°553).  Un hélicoptère transportant des passagers de l’aéroport à la fête s’était écrasé ce jour-là dans l’eau, tuant la petite amie du fils de Cabral, Mariana Noleto, 20 ans.  Or, rappelle l’auteur de l’article, « Sérgio Cabral, a accordé des avantages fiscaux aux entreprises du groupe EBX.  Lors de l’élection de l’année dernière, Eike Fuhrken Batista a fait don de 750 000 reals en tant que particulier à la campagne de réélection de Cabral ».  Puis venait le tour du gouverneur de l’Etat de Ceará, Cid Gomes, et ses voyages aux Etats-Unis à bord du jet d’Alexander Grendene : « ce patron possède l’une des plus grandes usines de chaussures au Brésil et dispose de trois unités à Ceará, où il reçoit des incitations fiscales.  Grendene a fait un don d’environ 1 million de reais pour la campagne de réélection du gouverneur » remarque Exame. Gomes utilisant aussi les avions de Construtora CHC.  L’avion visé étant en ce cas le PR-CBT, un Beechcraft 400XP de Easy Taxi Aereo, une des sociétés du groupe CHC.  Un appareil fort prisé aussi par madame, il paraît aussi, pour se rendre aux USA faire ses courses dans les magasins de luxe.  Puis est évoqué le cas d’Aécio Neves, le candidat malheureux à la présidentielle, « qui a utilisé un jet de Banjet Air Taxi lors de la campagne au Sénat lors des dernières élections. La société a comme partenaire Oswaldo Borges da Costa, nommé parAécio pour présider la Minas Gerais Economic Development Company ». L’avion étant alors un Beechcraft-Hawker 800 PT-GAF (le British Aerospace BAe 125-800B N°258261).  Puis vient le tour dans cette longue liste du gouverneur de Bahia, Jaques Wagner (PT), qui « a utilisé un avion de l’homme d’affaires João Carlos Cavalcanti, un milliardaire dans le secteur minier.  Cavalcanti, qui a des affaires à l’intérieur de Bahia et est très attaché au gouverneur, a annoncé le mois dernier sa décision de rejoindre le PT. »  Il est photographié ici devant son appareil, le PT-WIV, un Bombardier Learjet 31A, le N°31-110, vu ici devant les hangars du taxi aérien Abaété sur le Salvador Dep. Luis Eduardo Magalhães airport et ici en 2012 au festival d’Alegre.  Est encore pris dans le collimateur journalistique de la revue un autre gouverneur, celui de Parana, « Beto Richa (PSDB), qui a utilisé un hélicoptère privé pour aller à São Paulo pour assister à une réunion avec les dirigeants de la banque d’investissement BTG Pactual et un examen médical à l’hôpital Albert Einstein. L’affaire est venue au public après que l’appareil, le Bel 206 Jet Ranger, immatriculé PP-JFR, ait effectué un atterrissage forcé à l’aéroport de Campo de Marte (ici à droite)  à cause d’une panne électrique. À l’époque, le conseiller imminent du gouverneur n’avait pas précisé qui avait payé le transport par hélicoptère ».  L’hélicoptère avait  été prêté par l’homme d’affaires du Paraná, Jair Rosa, originaire de Cornélio Procópio (dans le Nord Pioneiro), mais qui était basé à São Paulo.  Ses adversaires ne l’avaient alors pas raté... toutes ces liaisons dangereuses offrant le feu aux critiques, et laissant auprès de la population un dégoût grandissant des mœurs politiques douteuses dans le pays.

Le chanteur à la mode et son avion d’occasion

Et puis il y a un autre cas encore, tout aussi pendable que les précédents et qui en dit bien plus long qu’il n’y paraît sur les mœurs du pays.  On quitte un peu la vie politique, cette fois, avec le cas d’Alexandre Pires do Nascimento, un ex-jeune chanteur à succès (il a aujourd’hui, 42 ans) originaire d’Uberlândia spécialisé dans la Pagode, un dérivé commercial de la samba, destiné à plaire aux rombières (je simplifie) appelée aussi Samba Romântico, ce qui vous donne une idée du genre qui balance entre le loukoum et la guimauve, disons.  Il a même fait dans la « Brazilian Country Music » (ça existe ça (2) ?)  baptisée chez lui « « Sertaneja« .  Avec de tels critères musicaux notre artiste est vite devenu riche, très riche; au seuil des années 2000, vous pensez bien (il a aussi souvent été nominé aux Latin Grammy Awards).  Le couronnement de l’ex jeune crooner (il est né en 1976) étant un disque hommage  en 2007 à… Julio Iglesias (le plus grand vendeur de guimauve au monde, pour sûr).  Comme tout arriviste tôt arrivé, le voici qu’il s’achète un jet, pour faire comme Ronaldo ou Neymar, autres stars d’un autre genre.  Lui a jeté son dévolu sur un… Cessna Citation 500, acheté d’occasion (sa fortune grossira plus tard, à l’époque de ses premiers succès il ne pouvait s’offrir que de l’occase). L’appareil n’est déjà plus tout jeune, c’est en effet un Citation 500 datant… d’avant sa naissance (1975). L’avion est immatriculé PT-LOG c’est le N°500 0284 chez Cessna.

Un vieux coucou refilé 1 million

Etrangement, l’avion choisi n’existe pas avant le 16 mars 2009, date à laquelle il est donné comme enregistré dans le pays dans les registres actuels.  Pourtant on le trouve auparavant photographié sous le nom de l’opérateur Grupo Brasil en 2005 par exemple (mais en 2007 il a changé de mains et n’arbore plus le logo de la société).  En réalité, son âge avancé révèle qu’il a bien eu une existence américaine avec en premier l’immatriculation N5284J, puis N284CC, avant de devenir vénézuélien YV-43CP, (en octobre 1975, les trois se faisant la même année), puis de revenir US avec les N8508Z et N37DW (en 1980 et 1981) et enfin d’hériter du PT-LOG dès… 1988, inscrit au nom de la société Aerotexi Paulista Ltda.  En 1996 il passe chez Itamarati Leasing Arrend. Mercantil S. A. et enfin chez Adriano Coselli S. A sans changer cette fois d’immatriculation.  Le propriétaire, qui faisait dans l’importation de viande et de poisson, a fait la une des journaux en ayant eu maille à partir avec les douanes, en 2000, avec un lot de 210 tonnes de morue norvégienne, saisies « avec une durée de conservation modifiée, en plus d’autres aliments ».  Selon le procureur « Ils fabriquaient la morue, nettoyaient les moisissures et les signes de pourriture avec des brosses en acier, puis salaient à nouveau et reconditionnaient le produit en forgeant la date de péremption pour deux autres années », a-t-il dit. »  Un autre article parle de 270 tonnes de morue avariée et revendue…  Avec cette affaire où on lui réclamait 54 millions de reals de dédommagement, on peut supposer qu’il n’a pas longtemps encore gardé son Cessna Citation qui a donc du atterrir chez « Grupo Brasil, qui semble une association d’industriels influents… argentins  !!!  On peut donc supposer que l’avion a été acquis en 2009 par le chanteur, qui venait alors de finir d’enregistrer son premier DVD « avec 150 personnes autour de lui » note sa bio officielle et en était à son treizième album toutes langues confondues (il chante en portugais et en espagnol).  Mais le chanteur s’est aperçu qu’il avait hérité d’un vieux coucou, et a cherché à le revendre deux ans plus tard, sa maintenance à répétition lui prenant trop de temps (et d’argent).  A partir d’un certain âge, entretenir un avion vieillissant n’est pas la bonne idée en effet, tous les brokers vous le diront :  le neuf revient moins cher à l’usage.  Le Cessna vient alors de fêter ses 34 ans !!!  L’âge de la femme du président Temer, qui lui affiche 75 au compteur (on a assez raillé le couple Macron pour rappeler celui-là, encore plus disproportionné)  !!!  C’est alors qu’il est approché par un acheteur, avec qui il s’entend sur des versements échelonnés, pour un avion vendu 1 million de reals (soit 270 000 dollars, c’est à dire fort peu), divisé en 5 versements de 200 000 reals.  L’homme l’avait séduit car il s’était présenté comme producteur de musique, celui de Level A Productions, qui organisait dans le de Minas Gerais des spectacles de pagodes et de funk.  Ce que l’acheteur est bel et bien aussi, en effet.

Gros bras et intimidation du dealer de coke

Le producteur s’était engagé à verser cinq fois de suite la somme, mais il va s’arrêter en cours au prétexte… qu’on lui a refilé un vieux coucou qui est constamment en révision (il ne semblait pas avoir totalement tort). En définitive on découvrira qu’il n’a effectivement versé que 400 000 reals (soit deux versements seulement, donc). Le chanteur, sans trop sourciller, beau joueur, accepte alors de reprendre le Cessna et de.. rembourser les 400 000 reals qu’il a perçus.  Le problème, c’est qu’il ne sait pas trop bien sur qui il était tombé, et il s’en aperçoit vite quand il voit à l’été 2012 débarquer chez lui des gros bras accompagnant son acheteur, dont le nom est en fait Alexandre Goulart Madeira, alias « Xandi » (ici à gauche) et dont l’activité principale est en fait d’être le plus gros dealer de coke de tout Porto Alegre !!!  Là-bas il possède une sacrée notoriété dans le milieu, et est même devenu une sorte de héros de bas quartiers, distribuant parfois les biftons pour jouer au Robin des Bois.  Les gros bras sont là pour intimider et le presser de rendre immédiatement l’argent.  Le chanteur va s’exécuter, sur les conseils avisés de son manager Aldo Braghetto, qui signe fissa quatre ou cinq chèques, mais aussi va porter plainte dans la foulée pour intimidation.  Alexandre n’a pas apprécié non plus de s’être fait duper et de se retrouver à avoir vendu son jet à un narco-trafiquant.  Le dealer repart avec ses chèques en poche, rend l’avion, mais deux ans et demi plus tard, le 4 janvier 2015.on apprend sa mort brutale.  Il est mort dans une tuerie sauvage, un raid véritable de tueurs venus l’assassiner.  Il n’avait pas que des amis, visiblement.  Il venait de louer avec toute une smala, avec femmes et enfants,  plusieurs villas de plage avec piscine dans l’un des points les plus fréquentés de Tramandaí, lorsque soudain des hommes armés arrivés en Opel Corsa ont surgi dans la résidence et ont tiré plusieurs coups d’armes automatiques et de pistolet de 9 mm.  Xandi décédant sur place, touché par une balle de 5,56 mm en plein milieu de l’arrière de la tête, ressortie par le nez. Dès l’annonce de son décès, d’autres carnages se déclenchent, notamment dans son fief :  « la mort de Xandi, nommé chef du trafic dans la plupart des quartiers de Porto Alegre et dans le condo Princesa Isabel, dans le quartier Santana, a déclenché une guerre ouverte entre les factions opérant dans le trafic de drogue dans la région métropolitaine, jusqu’à la mort du cerveau présumé de crime, au sein de Pasc, en mai de cette année. » Xandi avait visiblement été l’objet d’une vengeance d’un gang rival. Celui dirigé par « Teréu » (de son vrai nom Cristiano Souza da Fonseca), selon la Police. Ce dernier (ici à droite), le grand rival du marché de la coke à Porto Alegre, sera arrêté mais n’aura pas beaucoup le temps de savourer son meurtre commandé : il sera lui-même assassiné dans le pénitencier « de alta segurança » de Charqueadas (Pasc), qui ne mérite donc pas vraiment son nom.  Pour ce qui est de son ex-rival, des agents de sécurité pourtant engagés par Xandi n’avaient pas eu le temps de réagir lors de son assassinat (à droite l’arsenal saisi sur place).  On découvrira avec surprise que leur chef n’était autre qu’un commissaire de police, Nilson Aneli : l’homme sera condamné à 9 ans et 6 mois de prison. Lors de l’arrivée sur les lieux, il avait empêché la police de faire son travail; en rappelant qu’il était lui aussi commissaire !!!

Avion inutilisable, son remplaçant déjà là

Le pauvre vieux jet, lui, avait bien été rendu à Alexandre Pires, mais il ne pouvait plus rien en faire : son certificat de navigabilité avait été suspendu et il était devenu interdit de vol. On l’a donc ramené dans un hangar  à Sorocaba (SP) où il végète toujours semble-t-il.  En prime, il avait été mis sous scellés par la justice comme preuve de blanchiment d’argent et de trafic de drogue ; impossible de l’utiliser, donc !  Alexandre s’en était à vrai dire déjà détourné : il vole depuis en Phantom 100, (immatriculé PR-DHC ici à droite) :  l’ex-jeune musicien branché s’était révélé avisé sur le coup : c’est certes plus petit, mais c’est aussi un avion qui revient un des moins chers en fonctionnement au kilomètre !!!

On peut faire dans la guimauve, être réaliste, et bon en économie (il faut bien aussi éponger les millions de reals perdus dans l’affaire !), à défaut de savoir conduire en état d’ébriété (1).  A droite le nouvel appareil Phantom du chanteur derrière le Cessna 550 Citation II de TAM – Texi Aereo Marelia SA.  On distingue bien la différence de taille.  L’avion est annoncé à 4,4 millions de dollars neuf au tarif 2018 (3,9 à sa mise en service en 2009).  Sur plus de 170 vendus (en 2016) un seul s’est écrasé le 8 décembre 2014 près du Montgomery County Airpark à la suite d’un défaut de signalisation de conditions de givrage de l’aile (ou le pilote, pourtant confirmé, ayant 60 heures sur L-39 et 4 737 au total, avait oublié de l’engager).  L’avion (le N100EQ) était tombé sur une maison, tuant une femme et deux jeunes enfants ainsi que les trois personnes à bord.

Un graffiti provocateur  ou le fantôme du quartier

On en a pas encore fini pour autant avec… le fantôme de Xandi :  ce dernier est en effet réapparu sur un mur le 19 mars 2015, peint par un grapheur payé par les résidents cotisés de  la copropriété Princesa Isabel, son ancien fief, ce qui avait provoqué, bien sûr, la fureur de la police qui dès le petit matin s’efforçait de passer au rouleau de peinture blanche l’œuvre provocatrice (ici à gauche).  Le président de l’association des habitants, Eurides Terezinha Pires da Costa affirmant que « des gens pleuraient pendant qu’on recouvrait » le graffiti !!!  Selon lui, ils avaient réuni 10 000 reals au moins pour payer le dessinateur !!!  Sidérant !!!
Au final, cette histoire surprenante n’a rien d’une digression, au sujet de l’affaire Campos : elle démontre qu’avant lui un trafiquant notoire avait facilement pu se procurer un appareil assez voisin du sien (certes plus ancien et moins performant) et que la vie sociale au Brésil est totalement imprégnée de la présence de ces dealers qui sont même parfois perçus comme des Robin des Bois par la populace, lui offrant parfois des largesses comme tout bon investisseur voulant se garantir la fidélité de sa clientèle. Le graffiti effacé, un autre surgissait, à Vila Santa Terezinha (toujours à Porto Alegre) le 25 juillet 2017, le montrant cette fois pistolet à la main gauche et haschich dans la droite avec comme slogan « Gordo Eterno »… et là aussi aussitôt effacé par la police.

De cette notion, tous les politiciens brésiliens doivent tenir compte s’ils veulent perdurer : celle de ménager les trafiquants s’ils veulent durer eux-mêmes !!!  De là à négocier avec eux, il n’y a qu’un pas en effet.  Celui qu’avait franchi Campos !

L’Ecureuil noir de l’ex-président

Au Brésil, on peut toujours aller plus loin.  Entre politiciens, ça ne rigole donc pas.  Le pays est plongé dans la violence entre gangs, et ça se répercute aussi en politique.  En août 2013 ça culmine avec 19 assassinats et trois disparition rien que pour le mois. Ce n’est pas une information nouvelle.  En 1994, déjà,  un commerçant, Antonio Gonçalves Bezerra avait été tué à Vitoria de Santo Antao, à Pernambuco (on y revient !).  Mais sa mort va resurgir en plein été 2013, justement, et rappeler bien des souvenirs à un homme politique véreux dont nous avons déjà tracé le portait peu avenant ici-même.  Celui qui l’a fait assassiner s’appelle Walmer Almeida da Silva, c’est un homme d’affaires versé dans la fourniture de fruits et légumes pour les supermarchés à Maceió, et le concurrent direct de Bezerra qui effectuait fournissait la même chose aux mêmes supermarchés.  Da Silva, d’origine modeste, avait commencé dans la rue, par la vente de fruits de la passion à Anadi qu’il avait au fil du temps transformé en filon d’or. D’où son surnom, « maracujá de ouro ».  Son concurrent, Bezzera, appelé aussi «  Toinho »  ou « Antônio Guarda », venait alors de remporter sous son nez le marché pour distribuer les produits du Groupe Bompreço à Alagoas (magasin de la chaîne « Hiper », ici à droite), très certainement grâce à ses amitiés en politique.  C’en était  trop alors pour Da Silva qui a décidé d’embaucher discrètement trois tueurs. dont José Humberto Paulo de Lima, pour supprimer son concurrent principal.  Chose promptement expédiée peu de temps après.  A l’époque, hélas.  Da Silva était passé complètement au travers de l’enquête, la police n’ayant rien découvert de tangible contre lui, malgré qu’elle l’avait arrêté dans un premier temps.  Mais en 2013, la veuve d’ Antônio Guarda (Antonio Gonçalves Bezerra) qui s’était jusqu’ici tue, révèle tout ce qu’elle savait à la Police.  Au lendemain de l’arrestation de Walmer Almeida da Silva, et celle de sa sœur Vitório Zoolo, la Police lance l’Operation Abdalonimo et découvre que Walmer a mis en place depuis des années tout une structure d »évasion fiscale se montant à plus de 300 millions de reals de détournement.  Il pouvait en effet rouler en Maserati (ici à gauche la sienne) avec tout cela : le genre de luxe ostentatoire qui avait fini par le faire repérer, lui l’ancien petit vendeur à la sauvette !!!  Il était passé des légumes ou des fruits aux Ferrari en devenant le propriétaire du distributeur Lifan, installé sur la Via Expressa, ainsi qu’une autre concession de voitures importées dans la ville de Feira de Santana, à Bahia (ici une de ses Ferrari).  Les policiers auraient dû être plus attentifs :  en 2008 il s’était déjà fait remarquer à Simões Filho, à 595 km du BR-324, près de l’entrée de la ville de Candeias, en roulant avec une Ferrari qui ne disposait d’aucuns papiers valables.  L’engin s’apprêtait à se confronter au démarrage avec une moto Suzuki Hayabusa conduite par le dénommé Bruno do Pega, lors d’une compétition courante là-bas, effectuée avec voie d’affiches comme celle-ci à droite. Walmer Almeida da Silva; le propriétaire, avait mis deux jours pour retrouver le paiement de la taxe d’importation et la déposer auprès du Département National de la Circulation (Detran).  La voiture arrêtée avait provoqué tout un attroupement.  Il semblait aussi distribuer la marque d’hélicoptère Robinson comme le montre une photo de la police prise dans un de ses hangars (ici à droite où trois hélicos sont visibles).  Les enquêteurs on découvert que plusieurs entreprises de ses entreprises ont en effet la même adresse.  Elle découvre aussi qu’au total, de 2008 à 2013 plus de 20 entreprises ont été ouvertes par des prête-noms de la même famille, tous embauchés pour un an seulement !!!  Parmi les entreprises créées, WA Diesel Véhicule Ltda, Walmer Almeida, et  WA Ltda Motos – PPE qui avait remporté un marché d(ambulances de  la municipalité de São José da Laje en truquant visiblement des appels d’offres et en la sur-facturant les prix.  Il possédait aussi un avion, un Embraer 810 D immatriculé PT-VRA (le N°810819), annoncé à 220 000 reals par la Police, après sa saisie, photographié ici par le spotter « Badges » sur le tarmac de l’aérodrome de  Feira de Santana João Durval Carneiro le 5 mai 2012 :

La police découvre donc en 2013, plutôt effarée, les avoirs réels du gang de Walmer Almeida da Silva : des villas, des voitures, un avion, comme on s’y attend, mais aussi un hélicoptère bien particulier. Un Eurocopter Ecureuil (« Esquilo »)  tout gris, immatriculé PT-YOO. Il appartient en effet à  la société Setana Motors Comércio de Veículos, de Feira de Santa, Bahia, une des entreprises appartenant à… Walmer Almeida da Silva.  Il est aussitôt saisi. Le hic, c’est qu’un homme politique de renom, le sénateur Fernando Collor (ce nom doit vous dire quelque chose !) l’a utilisé ostensiblement durant toute sa campagne pour devenir  gouverneur d’Alagoas en 2010, comme on le raconte ici  « si vous revenez un peu dans la matinée du 3 octobre 2010, peu après avoir voté à Maceio et été hué lors de sa session électorale, le sénateur Fernando Collor a dit de façon arrogante sur le site UOL: « J’ai un hélicoptère maintenant et je voyage avec à l’intérieur. Je vais planifier ce que je vais faire.  » Et il est reparti à bord de «L’Ecureuil gris», évalué à 2 millions de Reals. Pendant la campagne, il a atterri dans presque toutes les municipalités d’Alagoas en tant que symbole de puissance, d’ostentation, de richesse et de luxe. Et il a réussi à rassembler quelques votes » note de façon sarcastique le journal.  « Collor, lors des élections de 2010, s’est ramassé une troisième place au premier tour ». 

Un revenant 

On retrouve le même hélicoptère d’Helibras quelque temps plus tard, saisi à une « bande d’évadés fiscaux » selon la presse.  C’était en effet devenu l’appareil de Walmer Almeida da Silva, accusé d’être le chef du « gang qui a dissimulé  plus de 300 millions de Relals d’impôts à Alagoas et Bahia ces cinq dernières années. »  On était bien retombé sur le même !  « Et maintenant, moins de trois ans plus tard, le 26 septembre, la police fédérale a exécuté un mandat d’arrêt à l’aéroport international de Guararapes à Recife, dans le cadre de l’opération Abdalônimo. Bingo : l’hélicoptère, arrivé de Paraíba, était le même PT-YOO utilisé par Collor dans la campagne (cf ici à droite où il en descend, on remarque les auto-collants électoraux à l’avant et sur la porte).  « Il s’agissait du deuxième don le plus important qu’il ait déclaré avoir reçu lors de l’examen des comptes  électoraux, soit 2 500 reals par heure de vol, pour un total de 220 000 reais. » Le sénateur Collor avait en fait bénéficié des largesses d’un assassin !  « C’est cet argent sale qui a aidé à financer la campagne de Collor au gouverneur de l’État, augmentant les mystères éternels au sujet de ses fonds de campagne. Au moment où il se présentait à la présidence, les «reçus» avaient noté plus de 20 millions de dollars de «versements» – et personne ne sait où cela est allé.  Mais l’écureuil noir est coincé, arrêté, alors que le procès contre le gang court aujourd’hui dans le secret de la justice ».   Vous vous demandez, comme moi, bien sur (vous avez lu l’épisode (53) si le Collor devenu sénateur est le même que le président du Brésil déchu le 15 mars 1990, en raison des allégations du trésorier de sa campagne, Paulo Cesar Farias, retrouvé mort « suicidé » avec sa maîtresse ?  Hélas, oui, c’est bien le même (ici à droite alors qu’il était président du Brésil ) !!! De retour, inoxydable !!!  Il était redevenu sénateur en 2007, et tenez vous bien, a même été réélu en 2014 comme on peut le voir ici … avec 55,69% contre 31,86% à son adversaire principale (Heloísa Helena du Rede Sustentabilidade, le parti de… Marina Silva !).  Non, vous ne rêvez pas : nous sommes bien au Brésil !!!  La vie politique ressemble souvent là-bas à un feuilleton TV genre Telenovela :  lors de la dernière campagne, Collor avait aussi failli affronter une autre paroissienne:  sa propre belle sœur, Thereza Collor , la veuve de Pierre, le frère cadet de Fernando Collor, sorte d’Anne Sinclair en politique au Brésil .  « Dans la lutte contre le cancer qui l’a tué, Pierre a dénoncé les relations de Fernando avec le trésorier de sa campagne, Paulo Cesar Farias, le PC. La jeune Thereza, d’une beauté remarquable, se tenait à côté de son mari. Avec la mort de Pierre, elle s’installe à São Paulo, où elle rejoint le monde des affaires et épouse l’homme d’affaires Gustavo Halbreich. Le lien familial de Thereza avec la politique ne s’est pas terminé avec le Collor. Le député du PTB d’Alagoas, son père, l’agriculteur João Lyra (3), était un candidat pour le gouvernement de l’Etat. L’entrée de Thereza dans la campagne est l’un des mouvements les plus impressionnants de la campagne d’Alagoas, qui commence d’une manière tumultueuse ». Au final, elle ne s’était pas présentée.

Au Brésil, le mauvais exemple vient de très haut

Le mauvais exemple vient donc d’en haut, au Brésil; c’est donc sans surprise que l’on découvre aussi que l’actuel président Michel Temer n’échappe pas non plus au principe.  « Michel Temer a déjà fait l’objet d’une enquête à la Cour suprême pour corruption, organisation criminelle et entrave à la justice, après avoir été convoqué comme bénéficiaire d’un pot-de-vin de 500 000 reals payé par JBS. En 2011, il s’est rendu à Comandatuba, Bahia, dans l’avion Learjet d’une compagnie privée. »  Manque de chance pour Temer qui l’avait nié, le pilote de l’avion,  José de Oliveira Cerqueira, âgé de 61 ans et pilote depuis 33 ans, un peu trop bavard,  avait confirmé avoir amené toute la famille le 12 janvier 2011  sur l’île de Comandatuba à Bahia, São Paulo, ce que son patron Joesley Batista avait également dit dans le bureau du procureur général.  L’avion concerné étant le Learjet PR-JBS. Rebelote, « en 2014, comme l’a révélé Zero Hora, le vice-président d’alors est allé à Tietê (SP) dans un hélicoptère de Juquis Agropecuária (à gauche l’hélicoptère immatriculé PR-HAA, un Eurocopter modelo EC 135P2, utilisé pour son trajet à Tietê (SP)).  « La société appartient à l’entrepreneur Vanderlei de Natale, qui dirige également Construbase, un entrepreneur enquêté au sein du Lava-Jato, soupçonné de formation de cartels et de paiement de pots-de-vin pour obtenir un contrat avec Petrobras. Dans les deux cas, lorsqu’on lui a demandé comment il avait voyagé, le président a déclaré qu’il avait utilisé des avions de la Force aérienne brésilienne ».« Plus tard, le conseiller aux communications de la présidence est revenu sur cet avis et a admis que le président avait pris l’avion de JBS et l’hélicoptère de Natale, prêtés par  les «amis» de Temer.

Les valises pleines de Geddel

Dans ce pays où les politiciens ont comme principal objectif l’argent qu’ils pourraient accumuler lors de leur mandature, il y en a un qui sort du lot.  C’est l’ancien ministre du tourisme, Geddel Vieira Lima, accusé jusqu’ici d’avoir reçu des pots de vins pour la construction d’un stade de foot pendant la coupe du monde 2014 :  en somme un des nombreux ministres à s’être sucrés au passage.  Celui-là, plus son mandat durait et plus son tour de taille s’agrandissait.  L’homme a aussi été ministre de l’Intégration nationale du gouvernement Lula (cf ici à droite) , vice-président de la Caisse d’Epargne fédérale , et aussi fait partie du gouvernement de Dilma Roussef.  Mais  il n’y a pas que son tour de taille, qui a enflé.  Son compte en banque également.  Le 6 septembre 2017, le voici piégé par la police rue Barão de Loreto, Graça, Salvador, près de Bahía, alors qu’il occupait un appartement prêté par un ami.  Il y serait venu « ranger les affaires de son père, récemment décédé ».  Un coup de fil dénonciateur adressé à la police le 14 Juillet 2017 avait recommandé de faire vite pour investir les lieux, « car il y avait quelque chose à voir d’intéressant sur place« .  A ce moment-là, il a déjà été arrêté et l’enquête à son sujet était en cours.  Mais il venait juste d’être libéré par la deuxième instance de la Cour fédérale de Brasilia pour purger une peine en résidence surveillée !!!  Or il avait été arrêté pour avoir empêché des magistrats et des policiers d’enquêter !!!  Les policiers, comme on peut le voir sur la photo à gauche, ne seront pas déçus du coup de fil reçu, en effet.  Sur place, ils découvrent en effet des sacs de voyage, des valises et des cartons remplis de billets.  Le cliché est assez sidérant en effet.  Et ce ne sont pas des reals, dans les valises ou les cartons, mais bien des billets verts bien reconnaissables : il y en a en effet pour 16,3  millions de dollars !!!  De quoi s’acheter en liquide le Jet de Lewis Hamilton, un Bombardier Challenger 605 G-LCDH – à condition de ne pas payer dessus la TVA !!!  Les policiers mettront 14 heures pour tous les compter !!  C’est l’Operación Tesoro Perdido,, sous-partie de l’opération Cui Bono qui est à l’origine de la découverte.  Une opération portant sur un vaste système de fraude dans les caisses du Caixa Econômica Federal entre 2011 et 2013, une période qui correspondait justement avec le mandat de Geddel Vieira Lima en tant que vice-président et la personne morale de l’institution.  Se retrouvent visés son frère, le député fédéral Lúcio Vieira Lima et leur mère, Marluce Quadros Vieira Lima, plus un ancien employé, Job Ribeiro Brandão censé compter les billets selon la presse, plutôt moqueuse.  Des empreintes digitales de l’ancien ministre, de son allié Gustavo Pedreira Couto Ferraz, ancien directeur du Salvador Defesa Civil, du conseiller Lucius Job Ribeiro Brandão ont été retrouvées sur les billets  (ici à droite les sachets de billets comptabilisés). Le gang était avant tout familial : sa famille possédait en effet pas moins de 12 fermes à l’intérieur de Bahia pour une valeur de 67 millions de reals.  Les fermes servaient au blanchiment d’argent par le biais de la fausse location de machines agricoles et des opérations de «gado de papel», de fausses déclarations d’animaux !!!  De fausses vaches, ou des taureaux sans papiers en quelque sorte !!!  La presse raconte que lors de la visite de la maison de sa mère, les policiers étaient tombés sur un document fort intéressant : « la police fédérale (PF) saisi dans la maison de la mère de l’ancien ministre Geddel Vieira Lima (PMDB) une enveloppe portant la mention « achat d’avion, » des notes sur l’offre d’un aéronef, les dossiers d’achat et de la vente de bétail et les minutes des réunions de la Federal Savings Bank. Le tribunal fédéral de Brasilia a autorisé PF à fouiller l’appartement de Marluce Vieira Lima à Salvador le même jour où il a ordonné l’arrestation de Geddel vendredi dernier ». En fouinant un peu plus on découvre lequel, d’avion, à moins que la famille souhaitait le remplacer.  De août 2003 à février 2012, Lima a en effet possédé un appareil acheté à Politec, obtenu à prix d’ami, 210 000 reals, bien loin des 700 000 reals sa valeur normale. L’avion était le Cessna 402C PT-LKB, (N°402C-0118) qui avait subi un sérieux changement de décoration ces dernières années.  L’appareil avait été enregistré dès le 28 avril 2002 au Brésil, c’était l’ex N27117 américain qui porte la mention étrange « exported to Mauritania » sur les registres officiels US !!!!  Il y était devenu en effet le 5T-JMJ (en Mauritanie, donc au moment même où le pays en voyait arriver bien chargés de coke après avoir traversé l’Atlantique, tel l’ex N441TF !) avant de venir au Brésil chez la TAMIG – Taxi Aéreo Minas Gerais, tout d’abord puis être acheté effectivement par Afrisio de Souza Vieira Lima (le père du ministre).  Or Politec a  aussi une histoire de contrats suspects avec le gouvernement.  La société est en effet apparue dans l’Operação Caixa de Pandora, à propos d’irrégularités dans les contrats du gouvernement.  Geddel avait affirmé que l’appareil lui avait été donné par son père, l’ancien député Afrísio Vieira Lima. Mais le rapport d’enquête avait alors révélé que le pilote de l’avion, Francisco Cezar Martins Meireles, avait son salaire versé par la Chambre des représentants, y étant inscrit comme… fonctionnaire !!!  Vieira Lima possédait un autre appareil un Embraer immatriculé PT-WNP (nous versons bientôt ce qu’il en est advenu)…

Avant d’en arriver là, Vieira Lima avait été accusé d’avoir reçu un pot de vin de 20 millions de reals de la part de Lúcio Funaro, un industriel proche du président Temer. Viera Lima, en fait été rôdé aux malversations depuis toujours ;  dès 1993 il avait déjà été cité dans le scandale des « Anões do orçamento« , », dans lequel des députés avaient créé des sociétés fantômes pour recevoir l’argent versé par entrepreneurs qui détournaient des fonds publics !!  Le 25 novembre, il est contraint (enfin) de démissionner; mais pour « pour trafic d’influence » seulement au sujet de la construction d’un projet immobilier à Salvador de Bahia  qu’il aurait voulu empêcher ...

Le drôle d’ami de Temer

Un troisième trajet en hélicoptère comme le second réalisé par le président actuel est aujourd’hui reproché à Temer , avant même d’être devenu président « cette fois-ci, la présidence a pris plus de 24 heures pour répondre à la demande d’informations sur le voyage effectué en mars dernier (cf en 2016), dans  l’hélicoptère d’Adballa, un partenaire de Citrosuco, le plus important transformateur de jus d’orange du monde.(il est ici à droite c’est le Bell 429 Global Ranger 57103 immatriculé PR-VDN).  L’e-mail confirme que le vice-président d’alors a utilisé l’hélicoptère d’une «connaissance» et qu’il a «payé pour le service, selon la facture fiscale ci-jointe». La facture envoyée n’est pas une location, mais un achat de carburantpour 1031,77 reals, émis par Air BP Brazil Ltda à Paulicopter, la société de Toninho Abdalla (...). L’épisode soulève la question suivante:  pourquoi le vice-président préfère-t-il voyager en avion d’affaires, même en contournant les règles de sécurité, au lieu de commander un hélicoptère de la FAB ? »  Et pourquoi donc avoir choisi l’appareil du jet-setter qui est aussi le seul représentant national de la marque anglaise de voitures de luxe Bentley (et de Buggati), et qui en 2011 affirmait candidement avoir acheté un appareil Global Express XRS à 58 millions de dollars pour ne plus avoir à faire d’escales lors de ses longs trajets ???  Pour savoir d’où vient sa fortune, à celui-là, il faut simplement se rappeler que la famille de Toninho Abdalla avait reçu avant l’an 2000 la plus haute indemnité jamais payée pour une expropriation de terres au Brésil décidée en 1988.  Des terres situées dans la zone principale de la ville de São Paul, et servant alors de décharge, devant être transformées en Parc Villa-Lobos par l’Etat, contre le versement de 1,7 milliard de reals, versés à la famille Abdalla par lots de 250 millions de reais pendant 10 ans à partir de 1999  !!!  Un jet setter qui a commencé tôt son métier de provocateur :  en décembre 1977, à 23 ans, il avait envoyé à ses amis une carte de Noël illustré par une photo de lui à côté d’un modèle entièrement nu avec la légende: « Que ton Père Noël soyez aussi généreux que le mien »… depuis il a inventé le bar à caviar..Dans le genre mauvais goût il n’a été battu que par Chiquinho Scarpa, autre millionnaire mondain ayant clamé partout sur les réseaux sociaux vouloir enterrer sa Bentley favorite (vendue par Abdalla) pour pouvoir l’utiliser dans l’au-delà après sa mort « comme les pharaons »… c’était en réalité une mise en scène, mise en scène, pour promouvoir le don d’organes, une idée de mauvais goût de la célèbre agence Leo Burnett !  « Pour le sociologue Simon Schwartzman, chercheur à l’Institut d’études sur le travail et la société et auteur de textes sur l’éthique en politique, la séquence des mensonges reflète un problème moral. Cependant, contrairement aux Etats-Unis, où un mensonge flagrant du président peut motiver une destitution, au Brésil il n’y a pas de prédiction de peine… »

Bref, au Brésil, les hommes politiques mentent à tout bout de champ, et se font prêter des jets par des industriels à qui ils offrent, une fois élus, des marchés juteux.  C’est une pratique devenue une tradition, semble-t-il.  Mais pour le cas d’Eduardo Campos, c’était encore autre chose.  Et c’était bien pire, comme nous allons le voir très bientôt ici-même, si vous le voulez bien…

(1) Alexandre Pires, chanteur et chauffard : « le 6 février 2000 , Alexandre Pires a écrasé et tué avec sa Jeep Grand Cherokee le vendeur José Alves Sobrinho, qui était en moto.  Alexander avait quitté une boîte de nuit dans la ville et voyageait au-delà de la limite de vitesse. Il n’a pas sauvé la victime et s’est échappé de la scène de l’accident. Sobrinho est entré dans le coma après avoir été écrasé et est mort trois jours plus tard. L’accident s’est produit à Uberlândia , dans le Triângulo Mineiro . Alexander a nié qu’il était ivre, mais aucun examen n’a été fait sur le chanteur le jour de l’accident pour déterminer s’il avait bu. Il y a eu, par la suite, un verdict qui a déclaré Alexander innocent, puisque, comme l’a allégué la défense, le motocycliste zigzaguait devant la voiture au moment de la collision. Ainsi, il a été prouvé qu’Alexandre n’avait aucune intention de provoquer ledit accident ».

(2) Hélas pour les oreilles, oui.  Un des représentants actuels, style garçon coiffeur d’équipe de foot s’appelle Luan Santana, qui n’a pas trop l’air d’un intellectuel, il pourrait jouer au PSG.  Il dissertait pourtant il y a encore quelques mois dans  le magazine « Playboy », affirmant « qu’il souhaitait parler un peu de ses « petits jouets ».  En plus du jet, Luan a également une Ferrari 458 blanche. « La seule chose que j’ai achetée et dont je n’avais peut-être pas besoin était Ferrari, une belle voiture … Avant, j’avais une Porsche Boxster, un de mes rêves quand j’étais enfant », a-t-il déclaré au magazine.  Un rêve facturé 196 000 euros écrit ici l’Automobile pour la 458L’avion dont ils parlait était le Cessna 550 550-0222  PT-LNC repeint de façon ostentatoire à son nom (ici à droite).  Un  vieux coucou lui aussi datant de 1980, ex N6800Z chez Ryan Group Aviation Inc, puis N17RG chez le même pour passer en 1987 avec cette immatriculation chez Teterboro Aircraft Service Inc puis Skylease of Delaware Inc avant d’émigrer au Brésil chez Defensa Agrochemical Corp le 27 août 1998 et ensuite chez TAF – Transporte Aéreo Fortaleza.  Comme notre autre vedette, il semble s’en  être lassé, un magazine People brésilien déclarant  que « le chanteur, qui est l’un des mieux payés au Brésil, a mis en vente son jet privé et veut acheter un modèle encore plus grand et plus confortable.  L’avion actuel de l’arrière-pays serait en vente pour 4,5 millions de rials » (1,2 million de dollars ce qui paraît bien élevé, ça en vaut à peine la moitié).  Encore quelques albums de sirop et il pourra passer au Panthom 100 comme son collègue….

 

PT-LNC Luan Santana  CESSNA 550 550-0222 Rgd 08/02/2011

ex Private (Defensa Agrochemical)

TAF – Transporte Aéreo Fortaleza

Serial Number: 550-0222

Matrículas anteriores: N6800Z, N17RG SKYLEASE OF DELAWARE INC TRUSTEE
DOVER , DE, US 03-06-2006

 

Reg Airline Delivered Status
Not Seen It N6800Z Ryan Group Aviation Inc 31.03.81 Left Fleet
Not Seen It N17RG Ryan Group Aviation Inc 00.06.81 Left Fleet
Not Seen It N17RG Teterboro Aircraft Service Inc 00.09.86 Left Fleet
Not Seen It N17RG Skylease of Delaware Inc 12.01.87 Left Fleet
Not Seen It PT-LNC Defensa Agrochemical Corp 27.08.98 Active

Ano de fabricação: 1980

http://ego.globo.com/sertanejo/noticia/2015/07/luan-santana-estaria-vendendo-seu-jatinho-de-r-45-milhoes.html

Luan Santana a déjà pris son envol, mais maintenant il veut voler plus haut! Selon une source d’EGO, le chanteur, qui est l’un des mieux payés au Brésil, a mis en vente son jet privé et veut acheter un modèle encore plus grand et plus confortable.  L’avion actuel de l’arrière-pays serait en vente pour 4,5 millions de reais.
À la recherche de l’EGO, le bureau de presse du chanteur a nié la vente du jet et a déclaré qu’il n’était pas au courant de l’intérêt de Luan pour un avion plus gros.
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Dans une récente interview pour le magazine « Playboy », le sertanejo parlait un peu de ses « petits jouets ». En plus du jet, Luan a également une Ferrari 458 blanche. « La seule chose que j’ai achetée et dont je n’avais peut-être pas besoin était Ferrari, une belle voiture … Avant, j’avais une Porsche Boxster, un de mes rêves quand j’étais enfant », a-t-il déclaré au magazine.

Selon le magazine, l’avion qui transporte Luan à ses spectacles à travers le pays est un Cessna 560 Citation V, capable de transporter sept ou huit passagers.

 

Le journal citoyen est une tribune. Les opinions qu’on y retrouve sont propres à leurs auteurs.

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Coke en stock (CCXXV) : la découverte et la chute des fournisseurs d’avions (54)


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