C’est une image d’apparence anodine qui a provoqué l’analyse qui va suivre. Celle de jeunes étudiants américains, félicités par Barack Obama en personne. Elle date de 2012, et l’on voit sur le cliché le président d’alors féliciter un étudiant du nom de Taylor Wilson, à peine âgé de 18 ans, qui venait selon la presse de réaliser un réacteur nucléaire à fusion (inventé à âge de 14 ans il paraît !), cet espèce de Graal des recherches nucléaires qui fait courir tant de monde depuis des années. Le gag étant que ce même Obama avait déjà l’année précédente félicité trois jeunes autres inventeurs ayant réalisé la même chose ! Les trois « stooges » se nommant cette fois , Forrest Betton, Demitri Hopkins et Eric Thomas, inspirés selon la presse « par le mini-réacteur nucléaire dissimulé dans le costume d’acier d’Iron Man »… (il faut bien vendre la chose au grand public !). Deux découvertes encensées dans les médias, deux trouvailles présentées comme révolutionnaires et qui n’ont mené à rien de tangible depuis. Mais assez, en tout cas, pour revenir sur ce fameux Graal nucléaire… et ses supporters.
Une véritable épidémie de jeunes scientifiques à propos d’une seule recherche
Sur la liste qui s’allonge tous les jours des jeunes découvreurs en herbe on a même dégoté un étudiant anglais de 13 ans appelé Jamie Edwards qui lui aussi aurait touché le Graal nucléaire avec son invention réalisée dans le garage de son père, sur le principe élaboré par celui qui sert désormais de référence, le dénommé Philo Farnsworth, en… 1950 (après voir inventé le tube cathodique). Ou encore Thiago Olson, un autre jeune chercheur qui lui a fabriqué un réacteur « capable de chauffer une tasse à café » (va falloir que Nespresso songe au nucléaire, là si ça continue !!! ) …
Sans oublier Kuba Anglin et Noah Anglin, eux aussi deux frangins façon Bogdanoff (je vous rappelle que l’on est en pleine escroquerie scientifique, car les engins ne délivrent de l’énergie que dans un fort court laps de temps, à peine quelques secondes) qui eux aussi auraient « construit en 2016 un réacteur à fusion dans leur chambre« , visiblement bien aidés par un établi Workmate de Black et Decker (quelle publicité !). On a failli oublier dans l’énumération le canadien Caleb Winder, habitant Camlachie, 15 ans au moment de sa découverte, présentée à la Foire de Lambton County Science, et lauréat en avril 2015 d’un prix de 7000 dollars pour son autre réacteur à fusion. Pour son avenir, il hésite encore entre devenir pro de Hockey ou docteur en physique. Souhaitons lui un bon patinage !!! La course au découvreur jeune s’étendant, on en est aujourd’hui à encenser un candidat en le présentant ainsi : « c’est le premier étudiant noir à l’avoir fait« , en sombrant un peu plus dans le ridicule.
Le pauvre Steven Udotong, d’origine nigériane par ses parents, on le plaint avec un tel label sur le dos (ici son site de soutien financier) !!! Ou encore Tom McCarthy, 14 ans, qui lui a choisi de faire ses recherches dans la cabane de jardin de ses parents. Lui étudie au St Gerald’s College de Castlebar, à Co Mayo c’est un irlandais (d’ailleurs, il est roux, celui-là !). Le sommet peut-être bien de cette frénésie d’annonces de « fusionneurs » étant sans doute celle venue du Japon, et de Kyoto exactement avec un réacteur à fusion construit à base de… Legos. Deux étudiants, Taishi Sugiyama et Kaishi Sakane, ayant réussi à en fabriquer un en 4 jours seulement, mais en France, étranglement épaulés par… des techniciens français du projet Iter (ça devient grotesque, mais bon) : « avec notre financement SPEC, nous avons décollé pour la France immédiatement après avoir soumis nos thèses de maîtrise, et passé les quatre jours suivants à assembler des briques LEGO dans le hall du siège d’ITER. Afin de profiter au maximum de notre séjour de quatre jours à Saint-Paul-lès-Durance, nous avons préparé avec minutie un planning de travail détaillé en coordination avec les équipes de communication scientifique d’ITER et nous nous sommes efforcés de créer un modèle impeccable » peut-on lire ici. Un « modèle » bien sur, et non un engin fonctionnel… on a eux chaud : les briques de Lego comme enceinte de confinement nucléaire, ça ne doit pas trop le faire en effet…
En France on a eu aussi notre phénomène, dont on a gardé que la première lettre du nom (ça vaut mieux pour lui aujourd’hui, je pense) un dénommé Julien S., donc, plus âgé que les autres (24 ans au moment des faits) et qui aurait lui aussi créé un réacteur à fusion froide et ce en 2012. L’article de presse relatant son expérience se termine par la phrase « une affaire à suivre qui pourrait faire soit « Pschitt » soit « Boum » » : il semble que ça soit Pschitt, donc, depuis 6 ans maintenant.
Avec lui sous la main, on avait eu droit à une étonnante vidéo sur You Tube avec ses commentaires expliquant l’expérience : du vécu, quoi. On ne sait en revanche, ce que pensaient ces voisins du boucan que fait sa machine, mais bon. On découvre que le même étudiant faisait ses recherches en sous-pente, dans son grenier (il ouvre à un moment un Velux du toit, qui lui permet d’extraire la chaleur émise, voir ici à gauche). Et on ignore aussi ce qu’en pensaient ses parents ou ses proches, voire les pompiers à l’endroit où il effectuait ses expérimentions… Bref, on en conclut que toute le monde peut y arriver, à ce rythme. La fusion comme bricolage de week-end, en quelque sorte, entre deux tontes de gazon. Le net renforçant l’idée de facilité à le faire : ici, par exemple, la recette (dangereuse, je le rappelle) pour fabriquer chez soi un réacteur avec 1000 dollars d’investissements, proposée par le magazine US Discover. Une fusion de smicard, en quelque sorte. Bref, tout le monde s’y est intéressé un jour ou l’autre, à cette fameuses fusion, à croire la presse et encore plus le net. Tout le monde : chez France 2, le 21 juin 2016, devant l’ineffable Pujadas, c’était surtout devenu une belle tranche de fou-rire (le bruiteur devait bosser pour David Vincent et les Envahisseurs je pense)… ce soir-là, en tout cas, on annonçait la première réalisation industrielle pour… 2050. Sans trop se mouiller, façon Pujadas.
Les héritiers indirects du pas très digne Rossi ?
A quoi rime cette épidémie de « découvertes » fortement médiatisées, axées sur une génération montante, voilà ce qui m’a intéressé et dont je vais vous parler aujourd’hui. On a affaire en fait à des lobbyistes, qui relaient avec délectation ces annonces tonitruantes pour vendre leur gigantesque projet… catastrophique, comme je vais vous l’expliquer. Insister sur la jeunesse intéressée étant un gage de poursuite dans le futur, c’est évident, les projets nucléaires actuels étant au point mort. La poursuite d’une… hérésie. Car toutes ne sont pas si éloignées, finalement, telle celle d’un escroc italien notoire appelé Andrea Rossi et sa fameuse « fusion froide » dont j’ai conté ailleurs (et ici même également) les déboires clownesques !!! Toutes proposent une réaction qui ne dure pas longtemps (quelques secondes seulement !), et qui nécessite toujours de l’électricité pour se déclencher. On est loin, très loin, de l’énergie gratuite et quasi-éternelle promise par ce mouvement revivaliste de vieilles thèses erronées !!! Notre italien a eu pourtant ses partisans, incapables d’accepter que leur idole n’était qu’un charlatan (l’homme sévit toujours en Belgique, comme on peut le voir ici : on y découvre un professeur Belpomme, ça ne s’invente pas, qui vous affirme tout de go que la maladie d’Alzheimer est due à la… Wifi « bien plus grave que les effets néfastes de l’amiante »). Au Canada aussi, des candides chauds partisans de la voiture électrique se sont fait avoir de la même manière. Rossi avait clamé partout pouvoir nous fourguer son mini-réacteur en 2013 : cinq ans plus tard on n’en a plus aucune trace, de son fameux E-Cat !!!
Même s’il y en a toujours pour tenter de nous le refourguer, sans même changer la photo de l’argumentaire, avec un article signé d’un spécialiste du ragot pseudo scientifique. Venant d’un fan des crops-circle, c’est vous dire le niveau : selon lui, en effet, « 20% des trop-circles seraient dûs aux OVNIS » ou qui avance même sans sourire pour leur formation « l’hypothèse d’une force intrinsèque à la Terre, à la vie ou à la conscience ». Une Terre creuse, en plus, je parie ! Voire plate ? Celle où le réchauffement climatique remis en cause par ces fausse infos scientifiques Trumpistes, effectuées par l’extrême droite (australienne pour le cas de Jennifer Marohasy… une « ‘global warming sceptic » repérée depuis longtemps, sauf par notre auteur) !!! Ajoutons au tableau l’incroyable « professeur » Keshe, et son « Magrav » rempli de vide et vendu à prix d’or… qui mène à Konstantin Meyl, un autre affabulateur, lui-même disciple de Georges Lakhovsky. Bref, vous l’avez compris, le thème de la fusion froide attire surtout les gogos… à se demander ce que Barack Obama était venu faire en 2011 dans cette galère…
Les techniques d’enfumage d’Andrea
L’inventeur italien, qui a berné plus d’un gogo depuis qu’il sévit, a pourtant triché à plusieurs reprises, c’est patent. On explique ici très bien les deux points principaux sur lesquels s’articule sa fourberie. La première est l’impossibilité de vérifier ses « résultats » : « pour vaincre les doutes, Rossi va exécuter plusieurs démonstrations publiques « indépendantes ». En science, la reproduction d’une expérience de manière totalement indépendante est un facteur essentiel. C’est le « totalement » qui est important, car les scientifiques savent bien que c’est la seule façon de valider une expérience sans facteur perturbateur extérieur. Et c’est bien le problème. Aucune démonstration publique de l’e-cat n’a pu avoir lieu sans que Rossi n’intervienne d’une manière ou d’une autre pendant la démonstration, surtout pendant la phase cruciale de mesure de l’énergie produite. À chaque fois qu’un expert « indépendant » va être choisi, celui-ci va s’avérer avoir des liens avec Rossi. » (…) La seconde est la falsification pure et dure des « preuves » de sa prétendue réussite : « et pourtant des éléments étranges vont fatalement apparaître.
Par exemple lorsque Rossi donne des échantillons des matières qui viennent d’être sujettes à la réaction de fusion à froid, que la personne les analyse et se rend compte qu’ils n’ont subi aucun changement d’isotope, autrement dit qu’ils n’ont absolument pas subi de réaction nucléaire. Rossi « avouera » alors avoir donné de faux échantillons pour éviter de donner accès à des données secrètes trop sensibles, toujours la même excuse bidon. Leçon 5 de bad storytelling : lorsque c’est indéfendable, avouer et déplacer la conversation sur un autre sujet. Le vrai sujet était : « les échantillons sont falsifiés, prouvez-nous que vous avez les vrais ». Rossi a déplacé la conversation sur le sujet bidon « je ne peux rien donner sans révéler de secrets ». Le fait que les données soient sensibles ne justifie absolument pas le comportement de Rossi. Ce jour-là il a été pris la main dans le sac, mais son bagou l’a encore une fois sorti d’affaire ». Rossi n’est autre qu’un falsificateur, en effet et ceux qui ont crû à ses sornettes se sont retrouvés bernés. Il en existe encore qui y croient toujours, hélas (notez le post drôle faisant remarquer que Rossi porte désormais une perruque !!!).
Un peu d’histoire d’abord
La découverte des expérimentations foireuses de Rossi avait croisé d’autres recherches que j’effectuais au même moment. Par pur hasard, il est vrai. Les articles, toujours visibles sur le net ont été rédigés après le suivi des voyages en Argentine d’un admirateur des U-Boot allemands, Harry Cooper, ancien coureur automobile de Daytona devenu militaire au Strategic Air Command, qui s’était déplacé lui-même en Argentine, persuadé que des nazis (et peut-être bien Hitler en personne, selon-lui) avaient pu s’échapper d’Allemagne à la fin de la guerre.
Le fait est qu’à Bariloche, on en avait croisé pas mal en effet, dont Erich Priebke, le responsable du massacre des Fosses ardéatines où 335 civils italiens avaient été exécutés, qui avait réussi à fuir aidé par un réseau bien connu charpenté autour de la Croix-Rouge, celui de la « Route des Rats » (1). Priebke, quoique condamné en Italie n’a jamais été emprisonné. Il a en effet vécu 50 ans comme hôtelier connu de tous à Bariloche et avait été renvoyé en Italie en 1995, où, condamné à la perpétuité, il avait simplement été assigné à résidence et se promenait libre à Rome !!! Ce qu’avait découvert notre fan de sous-marins allemands, en plus de la présence de Priebke en Argentine, c’était en fait les vestiges situés à Huemul des travaux du « physicien » allemand Ronald Richter (ici à droite devant ses appareils, les parenthèses étant pour rappeler qu’il avait au départ falsifié ces diplômes), à savoir des bâtiments qui auraient dû héberger un réacteur à fusion nucléaire (2) !!! Le dictateur Juan Peron, berné par le pseudo-chercheur, avait englouti 300 millions de dollars dans le projet, qui n’avait jamais abouti.
Le site fut dynamité, sur ordre présidentiel, afin qu’on ne garde pas trace de ce qu’on avait pu y faire exactement : d’où les monceaux de gravats découverts par notre admirateur de nazis américain !!! La fusion, bien enterrée en Argentine, allait resurgir pourtant sous sa forme « froide » en 1989, avec les médias qui s’emballeront très vite au sujet de deux autres physiciens présomptueux, Martin Fleischmann, et Stanley Pons, qui ressortaient la thèse de la fusion froide, faisaient la une de tous les journaux pour finir par se faire repérer comme énièmes affabulateurs sur le sujet. Il tomberont effectivement sur un os : Esther Kepplinger, le responsable des brevets US, qui refusera de leur en accorder un en 2004, argumentant que « comme les machines perpétuelles, ça ne marchait pas. » La presse US, alors à cours d’idées (il y aura le retrait des russes de l’Afghnistan en début d’année, la chute du Mur de Berlin ne se produisant qu’en novembre) avait entre-temps beaucoup monté en épingle les pseudo-découvertes des deux chercheurs, comme on le fera également avec le thème de la « mémoire de l’eau », de Jacques Benveniste, exactement à la même époque. Deux sujets qui resurgissent depuis régulièrement avec une certaine constance, à croire que la science n’a toujours pas réussi à éliminer ces chimères de la tête du public, qui adore tant les histoires merveilleuses, mystérieuses ou sensationnelles et non la réalité scientifique. Même le magazine Time s’était fait (presque) avoir…
En France, on avait eu dans le même genre la machine de Priore dans les années 60, avec les mêmes effets à long terme. Elle aussi a gardé toute son attirance vers les sites complotistes d’extrême droite. La preuve ici. A l’été 2016, ici-même, je vous avais rappelé sa totale inanité. Et évidemment, on était venu balancer le contraire sur l’article cité… en créant vite fait des pseudos… ou pire en s’affichant et en oubliant que sur YouTube le même posteur proposait une vidéo antisémite sur les Protocoles des Sages de Sion ce faux notoire ou une interview de.. Soral !!! Apportant ainsi de l’eau -sans mémoire- à mon moulin, liant désinformation et droite extrême ! Pour certains, l’éventualité de voir sortir un jour de terre un réacteur à fusion froide reste du domaine des jeux vidéos, comme le montre cette amusante image extraire du jeu Command and Conquer.
Retour sur la promotion d’un étudiant
Le lobby du nucléaire est à l’œuvre derrière ce flot d’annonces estudiantines à répétition rappelées ici en début d’article. Ainsi pour Demitri Hopkins et son réacteur « beam-target ». Or, surprise, l’étudiant a été partout mis en avant par un dénommé James Conca, présenté comme étant le Dr James Conca, un « expert en énergie nucléaire et en bombes sales » (???) , selon Forbes. Avec lui, c’est en fait le lobby du nucléaire qui s’active pour renouveler l’attraction du public vers une offre nucléaire et le détourner des solutions alternatives honnies, même si au départ notre « spécialiste » s’était montré fort réticent sur la fusion. C’est flagrant en effet, chez lui, ce retournement de casaque. Car en deux coups de cuillère à pot, on découvre qui est ce fameux « docteur » Conca, présenté partout avec l’étiquette de « scientifique », est un des plus acharnés lobbyistes de l’industrie nucléaire, ayant trouvé en lui un porte-parole qui n’hésite pas à parader pour vanter les seuls mérites de l’énergie nucléaire actuelle. Comme ici à gauche devant des fûts de béton en plein air du Nouveau-Mexique où il assure que non, il n’y a aucune radiation qui est émise de ces barreaux d’uranium ou de plutonium sortis de l’eau de leur piscine quelques mois auparavant., après y avoir baigné cinq années pour faire baisser leur taux de radioactivité (parfois seulement trois, alors que la norme voudrait 10 ans au minimum, les américains sont plutôt laxistes sur le sujet). Des fûts « qui ne coûtent pas cher et qui sont sûrs », clame-t-il avec assurance. « Nos conteneurs de déchets nucléaires ont été testés au cours des 30 dernières années en les faisant rouler dans des bunkers en béton à 80 km / h, en les laissant tomber sur de gigantesques pointes d’acier, ou brûler dans des milliers de degrés ou plongés dans l’eau pendant des semaines. Ces choses sont aussi solides que les humains peuvent les faire ». La question d’un tremblement de terre possible dans la région ne l’effleurant pas, visiblement. Pas de quoi avoir peur, quoi, selon lui : les éléments dedans vont rester radioactifs 350 000 ans, mais c’est bien connu, le béton comme l’acier ça dure tout aussi longtemps… Les fûts sont conçus industriellement et certifiés pour durer… 100 ans, mais on admet sans sourciller (et officiellement) que « des fissures pourraient apparaître vers 30 ans.« .. Question mensonge asséné, notre bonhomme n’est donc pas mieux qu’un Rossi !!! Au départ, l’insidieux spécialiste avait pourtant écrit « qu’en tant que scientifique nucléaire, je vais commettre une hérésie et affirmer que nous n’avons pas besoin de la fusion nucléaire comme source d’énergie générale. Cela dit, je veux vraiment pousser pour que la recherche continue pour obtenir cette capacité puisque, comme le programme spatial, les avantages technologiques qui en découleront valent l’investissement, et sont habituellement inconnus avant que vous ne les ayez. » Mais au préalable il avait indiqué également au sujet des jeunes expérimentateurs « que c’est de la grande science, mais à peine la percée vers un avenir énergétique vert que nous avons tous envisagé avec la fusion depuis la bombe à hydrogène. Mais c’est vraiment cool que nous puissions avoir une idée du problème de gain d’énergie et que nous pourrions éventuellement avoir de l’énergie de fusion (WNA) ». Partisan au départ du nucléaire classique par la fission, notre spécialise s’est en effet bien vite converti à la fusion, il me semble. L’homme, alors toujours partisan du nucléaire classique, avait pourtant soulevé un problème évident, auparavant (oublié aussi vite depuis): « mais la plus grande ironie de tout ceci est que ceci n’est réalisable que pour une cible de deutérium / tritium. Cela signifie que vous avez besoin d’une source de tritium. Où allez-vous obtenir cela ? À moins que vous ne soyez sur la Lune, ce sera un réacteur à fission. Pourquoi construire un réacteur à fission pour produire du tritium par capture de neutrons sur du deutérium pour fabriquer le combustible d’un réacteur à fusion, alors que vous pourriez simplement utiliser le réacteur à fission pour produire l’énergie en premier lieu ? » L’histoire un peu de la poule et de l’œuf en quelque sorte !!! Ou bien plus retors encore : pour lui, les centrales classiques devront rester, ne serait-ce que pour fabriquer le combustible de celles à fusion !!!
C’est le même Conca qui a beaucoup sévi aussi,vous vous en doutez, à propos de l’après Fukushima, où rien de grave n’est toujours en train de se produire non plus, selon lui. A la suite d’un article alarmant de Business Insider, en effet, le même Conca était venu dire que c’était la méthodologie retenue pour expliquer la hausse des cancers de la thyroïde sur place… et pas les taux de radiation qui était en cause. « Ils ont intentionnellement comparé les mauvais ensembles de données, les ensembles de données qui n’étaient pas comparables, qui utilisaient des méthodes différentes, examinaient des caractéristiques différentes, et même des âges différents. Ces entités nouvelles ne sont pas particulièrement connues pour leur traitement des questions scientifiques et pourraient être excusées pour ne pas connaître la recherche, mais un simple appel téléphonique à un vrai scientifique aurait été un moins long chemin pour prévenir cette peur. « avait-il écrit, toujours sans sourire ni lever le sourcil : circulez, y’a rien à voir. Parmi les arguments qu’il a osé développer, celui-ci est particulièrement ignoble : « M. Conca nous dit aussi que le nombre incroyablement élevé d’enfants ayant des nodules détectables est simplement parce qu’ils utilisaient un équipement à ultrasons très sophistiqué. « Selon le Dr Jane Orient dans un article qui vient d’être publié dans le Journal of American Médecins et Chirurgiens, les appareils à ultrasons modernes, tels que ceux utilisés dans l’étude AUT, sont capables de détecter des carcinomes thyroïdiens de quelques millimètres, bien avant qu’ils ne puissent venir à l’attention clinique. « En somme ils ne sont pas vraiment malades, autour de la centrale de Fukushima, ce sont les appareils qui détectent mieux les symptômes avant qu’ils ne s’aggravent !!! Tout scientifique se réjouirait de cette détection préventive… sauf l’ineffable Conca !!!
Le positionnement étrange de Conca à propos de la fusion
Un conférencier (ici à gauche au Rotary Club, repère bien connu de scientifiques comme on le sait…) si persuadé du bien fondé du fonctionnement des centrales nucléaires classiques aurait dû logiquement se montrer plus sourcilleux, sinon davantage circonspect, vis-à-vis de la fusion qui n’a encore rien démontré, sinon des appareils consommant de l’électricité au départ et capables d’en rejeter… quelques millisecondes seulement. Ça a été sa positon au départ, mais on a vu qu’elle avait depuis changé. Le grand écart de Conca recèle une idée, pour sûr. Au départ il se présentait en effet comme un « friend of fission » lors d’intervention à propos… du changement climatique (tout est bon pour fourguer du nucléaire !). Sa conversion est donc suspecte ! Sa présence en soutien du jeune chercheur est donc assez surprenante, lui si sûr de son industrie qu’il n’a de cesse de présenter comme aboutie. Cela ne peut s’expliquer en fait que d’une seule façon : question innovation, dans le monde de la production d’électricité nucléaire, on tourne en rond, il faut bien le constater.
Rien de neuf nul part. Les centrales de nouveau type (EPR, comme celle de Flamanville et ses déboires à répétions) peinent à se mettre en route, et leur conception est déjà mise en cause avant même leur démarrage. Mais cela, James Conca ne nous le dit pas ou se garde bien de nous le dire. Toutes ont dépassé les attentes, mais pas dans le secteur de leur efficacité supposée : c’est dans les coûts, devenus faramineux, ou dans les retards à la construction. Ce qui n’est pas le sujet du « spécialiste » scientifique, c’est évident !!! Plus personne n’ose aujourd’hui imaginer qu’elles puissent un jour être efficaces et leur rentabilité n’est plus le sujet depuis longtemps. Résultat, difficile pour Conca, comme pour ses collègues lobbyistes, de nous « vendre » un avenir serein ou de nous faire rêver avec ces centrales classiques qui ne font plus rêver. Le voilà donc à encenser toutes les mini-initiatives, même les plus foireuses, pourvu que reste dans les esprits l’idée d’un nucléaire nécessaire, sinon obligatoire. Tout lui est bon, désormais pour nous convaincre qu’il n’y a pas d’autre issue que celle du nucléaire à tout crin. Et la fusion, sujet mythique, s’inscrit désormais aussi dans ce principe. Encore quelques mois et il va finir par nous dire que les bidules de Rossi marchaient parfaitement, finalement !
Le secret espoir de Conca et sa clique
En fait les espoirs des lobbyistes ne reposent plus aujourd’hui sur les Etats-Unis, mais sur… la France, et l’Europe, terrain de jeux d’un projet qui s’annonce depuis un bout de temps déjà comme la pire catastrophe industrielle du siècle, et qui se retrouve aujourd’hui dans la situation du F-35, autre ratage industriel notoire (3) : « too big to fall », c’est bien sûr le projet Iter, un gigantesque tokamak, réacteur à fusion inventé par les russes Igor Tamm et Andreï Sakharov, qui est devenu déjà tellement gros qu’on ne peut plus le mettre en retrait ou carrément l’arrêter (Tamm, prix Nobel de physique en 1958, a aussi été à l’origine de la première bombe H soviétique). Il est irréalisable, on le sait, mais on continue à le construire coûte que coûte. Et là, le « docteur Conca » ne peut que s’en réjouir : ce sont nous les européens qui le finançons en grande partie, les américains et les russes également, remarquez (ainsi que l’Inde et le Japon) !!! Les américains ont louvoyé pour son financement : ils y avaient participé surtout au début, puis s’étaient retirés, pour revenir à nouveau dans le projet. Questions dépenses, on en est aujourd’hui à plus de 20 milliards d’euros, soit déjà plus de quatre fois le montant initial des dépenses !!!
L’engin, gigantesque (ce n’est pas un Lego !), devrait commencer à balbutier en 2025 seulement, et comme tout cela repose sur une idée, il n’est pas sûr qu’il puisse marcher correctement : on annonce sa « pleine puissance « pour 2035 » maintenant, et rien n’assure qu’on puisse y arriver. L’engin pose de séreux problèmes pour le faire fonctionner. Toute intervention, une fois refermé, sera impossible. Elle ne pourra se faire que par robots interposés. Les radiations à l’intérieur tueraient tout intervenant humain. Son contrôle est surtout d’une difficulté extrême. Son but étant, on le rappelle, assez surprenant quand on voit les dépenses investies. Si tout se passe bien, il devrait certes générer une puissance de 500 Mégawatts avec 50 seulement injectés au départ (et donc fabriquer dix fois plus d’énergie qu’il n’en consomme), mais ce pendant… un peu plus de 6 minutes seulement !!!! C’est le pari assez ridicule sur lequel a été établi tout le projet en effet !!! Ce ne pourrait être une centrale à raccorder au réseau électrique, c’est en fait le prototype d’un bidule qui devrait être… dix fois plus gros pour pouvoir servir de source de courant via la récupération de la chaleur pour faire chauffer… de l’eau, comme pour les centrales actuelles (la plus grande bouilloire aux monde ?). En comparaison, 250 éoliennes de 2 mégawatts en produisent autant… mais dans un laps de temps uniquement déterminé par la présence de vent ou pas et non pas sur uniquement 400 secondes. Les plus grandes éoliennes fabriquant 5 mégawatts : une centaine représente donc l’équivalent d’Iter, qui marchera… si peu de temps (au delà on ne répond plus de rien; allez donc dompter le soleil et lui demander de s’arrêter en appuyant sur un simple bouton, quoique l’arrêt est simplissime sur cet engin: si le plasma se refroidit la réaction – et le processus- s’arrêtent d’eux-mêmes) ! Pour résumer rapidement la question, on peut rappeler le texte de 2004 de Raymond Sené, de la Gazette Nucléaire n°211/21. » Iter, techniquement c’est que du bluff » ! On fabrique en ce moment une gigantesque escroquerie industrielle !!! La plus grande jamais faite !
Le doute subsiste et les risques n’en valent pas la peine
Pourquoi donc cette frénésie sur le sujet ? La fusion, froide ou non, parce qu’elle est irréalisable sur la durée, fait rêver tout le monde depuis des décennies. En 2014, une société d’aviation – Lockheed Martin- et son labo de recherche (Skunkworks) était elle aussi rentrée de façon surprenante dans la danse en annonçant la faisabilité d’une « petite machine » (appelée « compact fusion »), tout le monde ayant crû à une sorte d’E-Cat à la Rossi facile à installer chez soi. Un bidule construit sur les principes de Farnsworth, et donc rien de neuf en fait. «Lockheed a déclaré que le réacteur d’essai mesure seulement deux mètres de long sur un mètre de large, beaucoup plus petit que les réacteurs de recherche existants.» Dans un petit réacteur, vous pouvez créer les générations plus rapidement, incorporer de nouvelles connaissances, développer plus rapidement. «Si le programme réussit, il pourrait produire un réacteur qui pourrait tenir dans un semi-remorque et produire 100 mégawatts de puissance», a-t-il dit. «Il n’y a aucune garantie que nous y parvenions, mais cette possibilité est là. « Après quelques mises au point médiatique, elle annonçait il y a peu que de « portable » son projet était passé à 7 mètres de diamètre, pour 18 mètres de long et qu’il ferait 2000 tonnes. Adieu le semi-remorque, bonjour le sous-marin d’attaque !!! Va falloir agrandir les garages, visiblement pour installer le chauffe-eau de Lockheed !
Le soutien des climato-sceptiques aux thèses de Rossi !
Plus surprenant encore: Pour fourguer la fusion au commun des mortels, des procédés insidieux sont apparus, et le net en est envahi désormais. De la désinformation, qui possède une particularité, celle d’être liée à des négationnistes du réchauffement climatique, eux-mêmes souvent en relation avec des négationnistes tout court. Un observateur se prétendant avisé, Joseph P. Farrell, de Principia Scientific International (PSI), a une effet réussi à faire sur le net le lien entre la surprenante annonce de Lockheed et les expérimentations argentines passées de Richter (en bon acrobate de la science ?) . C’est lisible ici: « et pour ceux qui ont suivi les origines de telles notions sur la fusion, il rappelle également les processus suggérés par le Dr. Ronald Richter, même plus tôt, en Argentine. Richter a bien sûr subi la dérision et la dénonciation publiques, pendant que l’USAF l’interviewait secrètement (suspicieusement, après la série américaine de tests de bombes à hydrogène Ivy et Castle), et Farnsworth a été traîné hors de la scène tandis qu’un mur de silence descendait sur lui. Richter ne cessa jamais, jusqu’à ce que Pons et Fleischmann clament leurs revendications.
Donc, en d’autres termes, vu d’une certaine façon, Lockheed admet peut-être que ses idées sont devenues profondément « noires » (allusion aux « Black Projets »). Etonnante révélation, que l’auteur poursuit en laissant entendre qu’un jour Rossi pourrait même réussir, ce qui est est tout simplement… affligeant : « ce qui est intéressant à envisager dans tout cela, c’est le contexte plus large, à considérer, nous avons vu ces dernières années la libération d’un éventail ahurissant de technologies et d’histoires, tirées de l’impression 3D, dont j’ai soutenu les premiers pas sur l’arbre technologique vers une sorte de « réplicateur Star Trek », l’utilisation de cette technologie déjà pour examiner les choses sur une planète (Mars), et l’impression 3D sur un autre (Terre). Nous avons vu l’objectif déclaré de la DARPA de rendre les Etats-Unis « Warp capable » dans 100 ans, et plus récemment, des histoires sur les essais réussis de « tractor beams ». Ajoutez-y la puissance de fusion et … eh bien, vous obtenez l’image: il semble que l’élite de pouvoir, toute affairée à la lente combustion de l’ancien système financier (pour emprunter l’hypothèse analytique de l’ancien Secrétaire adjoint HUD Catherine Austin Fitts), repend aussi lentement et libère délibérément des histoires de nouvelles technologies. Dans ce cas, cependant, la sortie semble avoir été chronométrée pour détourner l’attention du sujet embêtant de la fusion froide, ce qui est une honte, car il se pourrait que l’approche de Rossi et celle de Lockheed (si elle se donnait la peine de partager certaines données concrètes), puissent indiquer des zones communes, et peut-être de nouvelles pistes d’expérimentation fructueuses »… On reste sidéré par le propos complotiste, mais on l’est beaucoup moins quand on découvre qui se dissimule derrière Principia Scientific International : « c’est une organisation basée au Royaume-Uni qui fait la promotion de vues et de matériel marginaux pour prétendre que le dioxyde de carbone n’est pas un gaz à effet de serre ».
Cette filiale de PSI Acumen Ltd. société anglaise qui apporté un soutien sans faille « au climatologue indépendant de premier plan, Dr Tim Ball (ici à gauche et en haut également), qui est également membre fondateur et ancien président du PCI », selon elle. Des sceptiques venus à la rescousse des thèses de Rossi ? En effet, outre l’accueil à Londres pour des conférences du Dr Murry Salby (en lui payant tous ses frais), un australien opposé à la thèse du réchauffement, la société s’est aussi mêlée de dénigrer les vaccins en parlant à leur sujet de « canular », selon les mots d’un de ses membres, Andrew Baker L’organisme a aussi édité à ses frais le livre « Slaying the Sky Dragon – Death of the Greenhouse Gas Theory » de prétend être la « seule réfutation totale de la théorie des gaz à effet de serre du réchauffement climatique artificiel » (on pense alors à Reynouard et sa manière de faire du négationnisme, selon les mêmes formulations !). Parmi eux, on relève la présence centrale en effet du canadien Tim Ball, qui a longtemps servi comme conseiller des grands groupes pétroliers ou gaziers avant de se lancer dans sa croisade de désinformation. Les plus grands « réchauffeurs » de la planète avec les industriels du charbon !!! C’est aussi lui qui en 2006 avait osé affirmer que les CFC n’étaient pour rien dans la disparition de la couche d’ozone !! Selon lui en effet « les CFC n’ont jamais été un problème … c’est seulement parce que le soleil change » (4). Il y a encore du travail à faire avec ce genre d’imbécile (5) ! La même équipe, venue se greffer sur l’annonce de Lockheed-Martin pour « placer » les vieilles théories mises en échec de Richter, on croit vraiment rêver !!! On relira pour se convaincre du danger que représente ce scepticisme climatique la lettre toute amourachée de Tim Ball à un dénommé Donald Trump :« maintenant, nous avons Trump, un leader mondial qui met son pays en premier, qui ne s’intéresse pas à la construction de la nation à l’étranger ou au prosélytisme de la religion de l’environnementalisme. C’est un plaisir, après toutes ces années, de participer à l’élaboration de la politique, à la santé mentale, à la raison et à la science ». Tout le monde aura noté l’allusion à la santé mentale des concitoyens de Trump… ce gars-là est un comique !!!
Ce qu’il est advenu d’un des lauréats de 2012
Cette histoire regorge de surprises pendables. Je vous en ai trouvé une autre, pour détendre un peu l’atmosphère de vacances. Des trois larrons encensés par Obama, Demitri Hopkins est celui qui a réussi depuis a fonder sa société, appelée AGNI , « a transformative beam-to-target fusion power source of high energy neutrons » selon son slogan. Dans son équipe, le Chief Executive Officer s’appelle Troy Dana. Et sa société présente quelque chose d’ironique, après ce qu’on vient de lire. L’homme n’a rien à voir avec le nucléaire : il est négociant en bois !!! Son nom était apparu en 2013 dans un article surprenant sur l’usage de bois rares pour fabriquer… des guitares (donc un intérêt pour sa personne, en grand admirateur du travail d’un Mark Erlewine par exemple, ne vous demandez pas trop pourquoi). Des bois se raréfiant, valant donc cher, et dont parfois l’importation est interdite. Comme exemple, dans l’article, est citée la guitare de Carlos Santana, fabriquée par le luthier Paul Reed Smith et achetée 10 000 dollars paraît-il (mais en bois estampillé et non volé). Un corps en érable, venu de chez Greg Lippincott, son fournisseur, dont un jour du bois dérobé était parvenu (à son insu) à son atelier.
L’interview du négociant féru de nature nous apprend qu’il avait jadis tiré la sonnette d’alarme sur ce trafic dommageable : « Dana dit qu’il a essayé de sonner l’alarme au sujet du vol d’érable il y a dix ans. Il se souvenait des ventes de drogue dans les parkings de Kmart. Il a donc proposé de former un programme de certification par un tiers, pour l’érable façonné. Il pensait que ce serait bon pour les affaires. « Si vous vous appelez Eddie Van Halen, Carlos Santana, un certain nombre de joueurs talentueux et talentueux, vous voulez probablement savoir qu’il n’y a aucune chance que ce dessus en étable ait été volé. » Mais Dana dit qu’il a été repoussé par l’industrie et que l’idée est morte. Michael Reid, l’acheteur de PRS Guitars, pense que les choses sont meilleures qu’elles ne l’étaient il y a dix ans. Il reconnaît néanmoins que son industrie pourrait faire plus pour lutter contre le marché noir de l’érable façonné ». Un défenseur de l’environnement (vendant du bois !) qui soutient un appareil encensé par les climatologues-sceptiques, avouez que c’est… à la fois surprenant et même franchement risible !!!
Pas de fusion froide ou non, nul part, tout simplement !
Car au total, le jeu n’en vaut pas la chandelle, pour les particuliers mais aussi pour les Etats, écrit ici un observateur plus éclairé que les précédents dans cet article intitulé « La fusion froide laisse encore de glace » paru en septembre 2016 chez l’Agence Science-Presse : « c’est le risque inhérent à toute recherche privée menée derrière des portes closes. Et c’est la raison pour laquelle les défenseurs de la fusion froide aimeraient beaucoup que des gouvernements investissent : une recherche financée par des fonds publics oblige les chercheurs impliqués à davantage de transparence. Mais certains ne veulent justement pas être transparents, convaincus d’être à deux doigts de la découverte du siècle qui les rendra riches et célèbres ». Tout le problème est là : doit-on laisser faire des farfelus, leur laisser perdre leur chemise, ou bien est-ce aux Etats de s’occuper de la fusion, comme avec Iter et foncer tête baissée dans la gabegie ?
Dans le New Scientist, même écho, mais avec une conclusion plus nette et tranchée : « l‘argent des contribuables pourrait fournir de la crédibilité et assurer que les résultats sont correctement rapportés, plutôt que de simples rumeurs. Et s’il y a quoi que ce soit à la fusion froide, il serait dans l’intérêt du public d’en faire une enquête appropriée. Mais c’est un énorme « si ». Il n’y a toujours aucune raison impérieuse de penser que la fusion froide fonctionnera. Laissez ceux qui ont de l’argent le brûler et prendre le risque et, si cela se justifie, d’obtenir les récompenses pour leur audace. Pour le reste d’entre nous, il est préférable pour la fusion froide de rester à l’écart dans le froid. » Vaut mieux en effet la laisser au frigo, la fusion froide, car elle dissimule aussi d’autres pensées moins amènes que celle de nous simplifier la vie, comme on vient de le voir (à droite une annonce de Science et Vie datant de 1990, annonçant la mise en marche prévue d’un réacteur à fusion en 1998) !!! Le papier est lui aussi resté au frigo depuis.
1) Lors de sa mort, j’avais proposé un article à Agoravox, qui me l’avait refusé à trois reprises (les 13 et 27 octobre puis le 6 novembre 2013, ou plutôt par les rédacteurs d’extrême droite qui avaient envahi le site votant contre sa parution : j’y évoquais trop, semble-t-il pour eux, les liens avec l’extrême droite française, en citant notamment Vincent Reynouard et son soutien effectif appelé… Dieudonné. En note j’avais également évoqué Soral et Alexandre Gabriac, fascisant notoire qui soulève si facilement le bras droit (… et j’avais aussi proposé le 22 avril 2014 un article sur le gaz de chlore employé par Bachar el Assad qui avait eu l’air tout autant de leur déplaire). J’ai quitté le site après une série d’épisodes similaires (le blocage de la modération par ce groupuscule où certains sévissent toujours, modifient régulièrement leur pseudo, agressant et moquant les rédacteurs tel Fergus, et s’en ventant ouvertement ailleurs). Mes textes parus y sont encore tous (ceux bloqués aussi !). Aussi incroyable que cela puisse se faire, Reynouard, le négationniste, est toujours présent sur le net, avec un site lui appartenant (ne comptez pas sur moi pour vous dire lequel) où l’on peut lire de façon toujours aussi scandaleuse que « je ne me contente pas de démontrer que les chambres à gaz homicides hitlériennes n’ont pas existé et qu’aucun massacre systématique des juifs à l’échelle du continent n’a été décidé ; j’explique également le pourquoi des camps de concentrations, le pourquoi de l’antisémitisme hitlérien, le pourquoi des massacres commis à l’Est par les Einsatzgruppen, le pourquoi des grandes déportations opérées à partir de 1942, et le pourquoi de ces spectacles apocalyptiques découverts en 1945 dans les camps de concentrations par les Alliés. » Scandaleux propos ! Evidemment, je tiens à préciser ici que j’en demande fermement une fois de plus la fermeture définitive. Et l’on pourrait aisément l’obtenir il me semble. L’adresse de contact du site est une adresse anglaise de gestion de sociétés étrangères. Un service facturé 899 euros par an à ce jour. On souhaite bien sûr que des responsables des deux pays, France comme Angleterre, se penchent sur le cas de cette entreprise qui ne semble pas beaucoup se soucier des personnes à qui elle remet des clés pour répandre pareilles insanités … c’est tout simplement inacceptable !
(2) on peut relire à ce propos toute l’enquête ici :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/liberation-53-les-reves-nucleaires-95417
on peut lire ça aussi :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/liberation-50-les-etranges-95378
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/liberation-51-la-visite-guidee-des-95383
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/liberation-52-le-nid-douillet-95411
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/liberation-55-carlos-menem-l-95700
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-liberation-56-les-ailes-de-98370
3) comme lui on a lancé directement le projet final sans passer par une phase intermédiaire de prototype. Industriellement, c’est une hérésie.
(4) On eut lire sur les CFC :
https://www.picbleu.fr/page/fluides-frigorigenes-hcfc-hfc-supergaz-effet-de-serre-environnement
(5) un imbécile qui laisse croire que le réchauffement climatique est une affaire de mode, et que la thèse est récente. Or elle ne l’est pas et l’histoire nous l’enseigne : dès 1895, c’est en fait le chimiste suédois Svante Arrhenius (ici à droite) qui a émis le tout premier l’hypothèse d’un lien entre l’augmentation du taux de CO2 et ce qui sera appelé plus tard « l’effet de serre« . Cela fait plus d’un siècle aujourd’hui !!! Il recevra le prix Nobel de chimie en 1903 pour sa théorie ionique. Puis en 192o, c’est le physicien américain Alfred James Lotka qui calcule que l’activité industrielle humaine fera nécessairement augmenter dans les décennies à venir la quantité de gaz carbonique atmosphérique, et ce, dans de fortes proportions selon lui. Dix ans plus tard le mathématicien serbe Milutin Milankovitch, se penche lui sur les chiffes de l’ensoleillement reçu par la Terre lors des 600 000 dernières années et édicte les règles de l’arrivée d’une glaciation.
Après guerre, en 1949, le chercheur anglais Guy Stewart Callendar (mort en 1964) « l’homme en avance sur son temps », émet formellement l’hypothèse que l’augmentation de 10 % du gaz carbonique atmosphérique constatée depuis un siècle en 1940 est directement liée au réchauffement des températures observé dans tout le Nord de l’Europe et en Amérique du Nord, depuis leur observation régulière а partir des années 1880 (à gauche un de ses croquis de 1938). Bref, contrairement à ce que racontent les climato-sceptiques, c’est une vieille histoire déjà. Ses effets actuels se démultiplient et ne cesseront de croître avec l’activité humaine.
Sur Richter :
http://www.guigue.gcastro.net/publicaciones/divulgacion/Richter/richter.html
A noter ceci dans l’article : « par inadvertance, Ronald Richter a également déclenché un succès scientifique bien au-delà de l’Instituto Balseiro. Les revendications frauduleuses de l’Autriche ont poussé les physiciens américains à agir, les incitant à réfléchir sur la conception d’un véritable réacteur thermonucléaire. Lyman Spitzer, alors astrophysicien de Princeton âgé de 36 ans travaillant sur le projet de la bombe à hydrogène, a lu l’annonce de Perón, et a commencé à se demander s’il serait possible de confiner un plasma chaud dans un champ magnétique. Il a soumis le concept à la nouvelle Commission américaine de l’énergie atomique, promettant de construire une «bouteille magnétique» pour recréer l’énergie solaire sur Terre. Avançant rapidement en deux ans à l’automne 1953, Spitzer développe le Stellarator, première étape de divers projets de recherche sur la fusion nucléaire. » A noter que les USA « ont abandonné le 22 mai 2008 leur projet national NCSX (National Compact Stellarator Experiment) car celui-ci excédait la limite budgétaire de 50 millions de dollars impartie par le Congrès des États-Unis ». On comprend mieux leur retour dans le projet Iter, avec ça… A noter que le Wendelstein 7-X, variante allemande du Stellarator, s’appelait au départ projet Matterhorn (un nom… bavarois). En 2015, le plasma à l’intérieur est bien monté à 1 million de degrés. Pendant un dixième de seconde… et récemment 40 millions de degrés. Pendant 2,5 secondes. L’engin n’a aucune vocation a fournir un jour de l’énergie, électrique ou autre.
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