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Le coup d’état de Trump du 6 janvier : les preuves s’accumulent (35)

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Et puis soudain, en cette fin février, une découverte en forme de coup de tonnerre mais qui ne fait pas vraiment de vagues, car hélas noyée dans les soubresauts de ce qui se passe en Ukraine (alors pas encore envahie !) avec un Vladimir belliqueux, qui revendique des territoires au nom d’une véritable manipulation de l’histoire. L’affaire mise  à jour résout à elle seule une séquence obscure, celle du choix de Mike Pence de se ranger le 6 janvier (et même la veille déjà) du coté de la Constitution et de la loi, alors que les affairistes autour de son patron Donald Trump avaient réussi à convaincre ce dernier qu’il pouvait encore à la dernière minute inverser le résultat de l’élection alors que juridiquement ça lui était impossible. Comme vous allez le découvrir, la démocratie américaine est passée tout près de la dictature ce jour-là … sauvée par un jeune utilisateur de Twitter , dont, ironie de l’instant, on n’a cessé de dire du mal ici dans les épisodes précédents avec ce qu’y faisait notamment Michael Coudrey !

Ces dernières semaines ont été en effet fertiles en découvertes, des pans entiers des préparatifs du Coup d’Etat envisagé par Donald Trump ont été révélés. Les plus cruciaux étant la découverte de toute une organisation de détournement du processus démocratique US, qui avait tenté de modifier les résultats des élections dans six Etats, voire même sept, comme on l’a vu. On avait été abreuvé durant toute l’année 2021 des gesticulations ridicules des conseillers comme Sydney Powell (ici à droite) déclarant qu’elle possédait des « preuves » jamais vues de manipulation de bulletins de votes ou de machines à voter, alors qu’elle n’était en possession de rien de tangible mais en profitait surtout pour remplir son tiroir caisse personnel des dons des électeurs frustrés pour le faire monter à un sommet astronomique de 14 millions de dollars (pour elle seule !). Une jolie magouille, purement financière, à l’évidence !!!


Elle était soutenue, notamment par David Byrne, très fâché depuis avec Joe Ottman, mais aussi par un étrange businessman appelé Robert R. Matheson (ici à gauche), un héritier de la fortune de Dow Chemical (c’est l’arrière petit fils du fondateur, le grand-père s’appelait Wiley T. Buchanan Jr.), raconte ici The Stern Facts. Il lui avait offert des pages dans son site pour son organisation un site intitulé EIFFTAR, pour Election Integrity Funds For the Republic. Il en avait aussi vite créé un second en parallèle nommé LDFFTAR, pour Legal Defense Fund for the American Republic.  Enregistrés comme sites sous l’égide du code 501c4 pour les « federal nonprofit social welfare », ils ne l’étaient aucunement pas plus que celui sur lequel ils pointaient tous les deux appelé cette fois LDFFTAR,  pour Foundation for the American Republic,. Aucun des trois n’étant inscrit aux impôt non plus ! Matheson a aussi déposé le nom de domaine defendingtherepublic.org., censé et annoncé par l’avocat véreux Matt DePerno comme devant financer l’audit de Maricopa, il ne lui a ne fait jamais rien versé. Les prétentions politiques dissimulaient à l’évidence une manne d’argent, offerte par des partisans crédules de Donald !!!

En tout cas il est bien de droite, et pas n’importe laquelle : « des tweets archivés de 2017 montrent que Matheson a amplifié des personnalités marginales telles que le fraudeur en série Jacob Wohl (un néo-nazi) , la chroniqueuse Ann Coulter et la personnalité de droite alternative Mike Cernovich (à l’origine du Pizzagate). Il a également retweeté un message soutenant la politicienne française d’extrême droite Marine Le Pen du compte aujourd’hui disparu « Pamela Moore »  (1) – maintenant connu pour être une marionnette de chiffons d’une ferme de trolls du gouvernement russe. En juillet de cette année, Matheson a lancé la Fondation pour la République américaine, qui se décrit comme « travaillant sur le statut 501 (c) 3″ afin de collecter des fonds pour les influenceurs et les journalistes de droite. » Son compte a été supprimé par Twitter pour abus répétés. Il avait aussitôt posté un texte sur le « vote électronique volé« … sur Parler ! Et Trump Jr lui avait répondu en lui disant que son père avait vu ses voix volées «  au milieu de la nuit, pendant que les gens dormaient » (ici droite) !! Pour noircir encore plus son image, il avait aussi attaqué Ilhan Omar, mais applaudi Laura Loomer ou Ricky_Vaughn99, un nazi, et un antisémite notoire (que l’on va bientôt recroiser ici !).

La magouille élaborée et ses complices républicains

Pendant ce temps était passé inaperçue une autre vaste entourloupe organisée par la Maison Blanche, qui a elle seule, démontrait une préparation préalable sophistiquée aux événements du 6 janvier. Un mouvement qui aurait su servir de point d’appui à la requête, quitte à occuper pendant des jours le Capitole, s’il n’avait dégénéré en raison des gens sur lesquels il s’était appuyé, les Proud Boys qui eux ne souhaitaient que le chaos, le moteur essentiel de leur existence, vu qu’il s’agît d’un mouvement sans aucun projet politique, dirigé par un forban sans cervelle tout juste bon à vivre de son industrie localisée de t-shirts provocateurs. En s’appuyant sur eux et les Oath Keepers, Trump a fait l’erreur de sa vie, démontrant une courte vue assez exceptionnelle dans le genre pour un chef d’Etat. On un crétinisme fondamental, sa marque de fabrique pendant ses quatre années pénibles de mandat (ou récemment encore avec l’Ukraine, où ses applaudissements déplacés décernés à Poutine renforcent l’image d’un parfait agent russe ! )..

La manipulation prévue plusieurs semaines avant le 6 janvier était plutôt tordue. On commence par un rappel nécessaire de comment ça se passe là bas avec les fameux « électeurs » qui sont en fait des représentants de chaque Etat (et de chaque parti), ceux qui représentent le choix des électeurs par Etat   : les électeurs sont des personnes nommées par les partis des États, parfois avant les élections générales, pour représenter les électeurs; et ils ne font que répercuter les résultats des votes de chaque Etat (chaque Etat à son chiffre de représentants, celui qui apparaît lors de l’élection présidentielle (ici à droite : la Floride en a 29, la Californie 55, le Texas 38, le Montana et elle Dakota du Nord 3 seulement chacun – comme l’Alaska), etc…) : . « Le travail est souvent confié à des responsables actuels et anciens du parti, à des législateurs d’État et à des militants du parti. Le vainqueur du vote populaire de l’État détermine les électeurs du parti qui sont envoyés au Collège électoral, qui se réunit en décembre après l’élection pour certifier le vainqueur. Il y a actuellement 538 électeurs, correspondant au nombre de sénateurs et de représentants américains, plus trois pour le district de Columbia. Une fois choisis comme électeur, les membres se réunissent dans leurs capitales respectives le premier lundi après le deuxième mercredi de décembre pour certifier le vainqueur du vote populaire à l’échelle de l’État. Chaque électeur a deux voix : une pour le président et une pour le vice-président ». C’est lors de l’enregistrement de ces voix que Trump avait décidé d’agir :  « pour voter, chaque électeur signe six certificats. L’un est envoyé au président du Sénat, deux au secrétaire d’État de leur État et deux aux Archives nationales. Le dernier est envoyé à un juge local ». C’est le 6 janvier, à 13 heures justement, une fois les certificats envoyés, que le Congrès se réunit pour cette fameuse  session conjointe afin de comptabiliser les votes au Collège électoral. Le processus est prescrit par la loi fédérale et, a toujours été un processus de routine… sauf le 6 janvier 2021 !!

Jusqu’ici, l’envoi au Congrès et aux archives avait donc dû être aussi un exercice de routine. Mais « le 14 décembre 2020, alors que les électeurs démocrates des principaux États clés se réunissaient à leur siège du gouvernement de l’État pour voter, les républicains qui auraient été électeurs si Trump avait gagné se sont également réunis. Ils se sont déclarés électeurs légitimes et ont soumis de faux certificats du Collège électoral déclarant Trump vainqueur de l’élection présidentielle en Arizona, en Géorgie, au Michigan, au Nouveau-Mexique, au Nevada, en Pennsylvanie et au Wisconsin, Ces certificats des « électeurs suppléants » de sept États ont été envoyés au Congrès. Plusieurs alliés républicains de Trump à la Chambre et au Sénat les ont utilisés pour justifier le retard ou le blocage de la certification de l’élection lors de la session conjointe du Congrès. Sur deux des certificats, du Nouveau-Mexique et de Pennsylvanie, les faux électeurs ont ajouté une mise en garde indiquant que le certificat était soumis au cas où ils seraient ultérieurement reconnus comme des électeurs dûment élus et qualifiés ». En résumé, 22 jours avant l’émeute, l’équipe de Trump avait réussi à convaincre les républicains de 7 états d’émettre et de signer ce qui représente bel et bien des faux juridiques !!

Au Nouveau-Mexique par exemple, Jewll Powdrell, Deborah W. Maestas, Lupe Garcia, Anissa Ford-Tinnin et Rosie Tripp avaient signé ces faux documents. Or Anissa Ford-Tinnin est l’une des principales  dirigeantes républicaines sur place. Au Nouveau-Mexique cette attitude est d’autant plus suprenante que l’Etat avait largement sollicité Biden (10% de différence), au regard par exemple du Wisconsin, de l’Arizona et de la Georgie ou l’écart n’avait pas franchi les 1%. Le 27 août 2018, pour les mid-terms, l’Etat avait reçu un soutien de poids envoyé par la Maison Blanche : Dinesh D’Souza, extrémiste de droite… qui venait alors d’être pardonné par Donald !! L’homme s’y connaissait il semble en élection :  il avait été condamné auparavant pour avoir utilisé un « donateur de paille » pour apporter une contribution illégale à sa campagne électorale. Il avait été condamné à huit mois d’enferment, chez lui à San Diego, à cinq ans de probation et à une amende de 30 000 dollars ! Il est ici à droite avec un de ses soutiens… lui aussi pardonné !

Dans le Michigan (dans lequel Biden l’a emporté de 154 000 voix), il ont été 16 à signer ainsi la même chose, ce faux document, donc, dont… Meshawn Maddock, (lire ici) celle aperçue le 5 janvier sur scène sur Freedom Plaza, avec son mari pour clamer « Stop The Steal » avec tous les autres, la même qui avait été retrouvée la mine défaite, en larmes, derrière une vitre du centre de comptage de voix de Denver, rappelez-vous (ici à droite) Elle avait aussi participé à l’assaut et s’en était vantée sur Twitter, cette parfaite imbécile, en écrivant que était « le plus beau jour de sa vie ! » Elle et ses quinze collègues ont signé un papier en se présentant comme les « électeurs dûment élus et habiles à voter », ce qui représente un faux manifeste… puisqu’ils n’avaient pas été envoyés par leur propre parti !! On se doutait que cette arriviste-là évoluait à la marge de son groupe, mais pas au point de supplanter ces représentants sans leur demander leur avis ! En plus devenue pourtant à la surprise générale la deuxième du parti dans le Michigan, elle embarquait avec elle tout le GOP local dans la forfaiture et le mensonge. Chez  les signataires du Nouveau-Mexique et de Pennsylvanie, on était resté plus prudent en paraphant « Nous, soussignés, étant entendu qu’il pourrait être déterminé ultérieurement que nous sommes les électeurs dûment élus et qualifiés… »
parmi eux Lea Hoopes, de Women For Trump venue raconter sur une chaîne droitière en qualité de « pol watcher » que l’élection n’avait pas été claire en Pennsylvanie ou presque  … alors que les deux groupes de surveillants des deux partis étaient bien présent dans la salle de Denver durant tout le dépouillement !!! Entrenant ainsi le doute sur un mensonge éhonté !

Elle sévira encore dans le genre lors de l’infâmante déposition des sénateurs du GOP (celle avec Giuliani et Mastriano) reçu sur la même chaîne le renfort de Steve Cortes, conseiller de Trump alors qu’il travaillait toujours chez NewsMax (!) et lui-même invité régulier de… Steve Bannon – dans sa War Room (ici à gauche) ! Il a depuis quitté la chaîne, viré pour avoir tout bêtement refus de se faire vacciner !! Et ça, candidature e s’invente pas comme raison ridicule !! Quelle engeance de tarés antivax !

Le schéma tactique à suivre

Le 18 décembre une décision avait été prise, lors de la réunion houleuse de la Maison Blanche où  ce n’était pas vraiment la voix de la raison qui l’avait emportée ce jour-là (c’était celle des conseillers comme Eric Herschmann, sorti furax de la pièce, Pat Cippollone et Derek Lyons qui partageaient entièrement son avis), mais le camp Byrne-Ottman-Powell et Flynn, tous embarqués dans le fol espoir de pouvoir encore contrecarrer les résultats du 3 novembre selon les savants calculs juridiques établis par le juriste universitaire John C. Eastman qui lui-même avait persuadé Rudy Giuliani que c’était possible. On a découvert après-coup le « mémo » qu’avait préparé Eastman, qui tenait en 6 points principaux :

1. Le vice-président Pence, (ils avaient prévus de pouvoir l’éloigner s’il n’était pas d’accord et ce serait alors le plus ancien élu, Chuck Grassley, mis dans la confidence), qui ouvre la séance et commence à comptabilise les votes par Etat, par ordre alphabétique.

2. Lorsqu’il arrive à l’Arizona, il annonce qu’il a plusieurs listes d’électeurs (parmi celles envoyées par les républicains, les fameuses fausses listes donc) et qu’il va donc « reporter sa décision » sur cet Etat (et les suivants similaires), jusqu’à ce qu’il ait terminé avec les autres. Si les 7 états ne sont pas comptabilisés, Trump devient en effet majoritaire !

3. Au final on n’a donc plus en effet que 454 «électeurs nommés» (au lieu de 538)  ce qui donne une majorité plus basse, (228), et sans les 7 Etats comptabilisés, on en est à justement 232 voix pour Trump – le maximum qu’il a obtenu), mais plus que 222 voix pour Biden (qui en a réuni 306 en réalité au final)  ! Pence (ou son replaçant Grassley) annonce donc Trump réélu  (c’est là que la théorie présente une faiblesse, car on laisse carrément tomber les Etats à « deux listes de représentants » et ça n’a rien vraiment de constitutionnel) !!!

4. Si les démocrates se rebellent, Eastman a tout prévu : aucun candidat n’ayant obtenu la majorité nécessaire (270 voix), comme le prévoit la Constitution, on sort le plan B et le débat est reporté  à la House of Representatives, Chambre des représentants, là ù « les votes seront pris par État, cette fois, et la représentation de chaque État disposant d’une voix seulement…” Or les républicains contrôlent alors 26 des délégués des États, ce qui correspond à la simple majorité nécessaire pour remporter le vote: résultat, Trump passe à nouveau devant ! On y transporte alors les grosses sacoches de cuir contenant les récépissés des Etats, ce que nous rappelle ici la jeune assistante de 19 ans Virginia Brown, de Bethesda, devenue héroïne le lendemain 6 janvier en allant les mettre en sécurité pendant l’invasion. « La photo qui circule est en fait celle du début de la journée d’avant le siège, ou peu importe comment vous voulez l’appeler. Nous avons commencé à faire le premier tour des certifications des collèges électoraux et nous avons commencé avec l’Arizona, ce à quoi quelques sénateurs s’opposaient. Nous avons donc transporté les votes, qui sont dans les grandes boîtes en cuir que vous pouviez voir, de la chambre du Sénat à la chambre du Congrès où ils pouvaient être certifiés. » Elle même avait été simplement avertie que ça aurait pu durer plus longtemps que prévu, sans plus  :« nous avions regardé par [les fenêtres] plus tôt dans la journée. Avant que le président ne prononce un discours, nous pouvions voir que la foule était assez clairsemée. Nous nous attendions certainement à ce qu’ils deviennent beaucoup plus nombreux, mais nous n’avons vu aucune violence ou destruction venir – je ne pense pas que quiconque s’attendait à ce que cela aille aussi loin. [Avant de venir travailler], nos superviseurs nous ont certainement avertis que cela pourrait devenir incontrôlable – nous pourrions finir par devoir passer la nuit si les objections duraient longtemps. Mais ils ne s’attendaient pas à ce qu’ils fassent irruption dans le Capitole. C’était juste  « quand tu arrives au travail, quand tu pars, sois prudent. Vous voudrez peut-être apporter des vêtements qui ne vous donnent pas l’impression d’aller au travail. » Je pense que c’était juste quand vous êtes dehors, pas quand vous êtes à l’intérieur du bâtiment, car on pense généralement être incroyablement en sécurité ». 

5. Si cela ne ne se fait pas, en gros, on retourne en secours au débat général… et aux obstructions qui seraient telles que l’on ne déboucherait sur rien (et comme ça durerait des jours, voilà d’où vient l’idée de l’occupation des lieux) : Eastman cite comme élus mis dans la confidence pour tout bloquer notamment Ted Cruz, et Rand Paul, deux fidèles absolus de Trump ! Qui savaient, donc eux aussi, obligatoirement !

6. L’essentiel, insiste Eastman est que « Pence le fasse sans demander la permission – que ce soit à partir d’un vote de la session conjointe ou de la Cour »... selon Estman, la Constitution attribuerait ce pouvoir au vice-président et il; ajoute  » nous devrions prendre toutes nos actions dans cet esprit » . On le voit, tout repose sur la direction des débats qui est faite par Pence et c’est là que ça ca coincer, justement…  à moins de trouver une idée pour s’en débarrasser, l’éloigner, ou l’encadrer suffisamment pour qu’il marche à la baguette ce jour-là ! Et surtout qu’il ne doute pas de la manœuvre, qui semble malgré tout risquée car des zones de flou constitutionnel demeuraient  !!! En somme c’était un Coup d’Etat, mais qui sauvait les apparences (à droite c’est le même Eastman lors de la remise d’une médaille-hochet à la Maison Blanche – la National Humanities Medal-  le 3 décembre 2019, au nom du Claremont Institute, on note son air pataud les bras ballants  : visiblement le gars aimait les honneurs et les recherchait !)  !!

Une fois le plan accepté, il est proposé à Pence dans le bureau ovale, mais alors que l’équipe Trump s’attend à ce qu’il acquiesce, ce dernier émet des réserves, tergiverse, et annonce en un premier temps qu’il donnera sa réponse définitive le lendemain. Trump, favorable au projet, bien entendu, tente alors de lui forcer la main en lui disant « tu dois vraiment écouter John. C’est un constitutionnaliste respecté. Écoute-le « , selon le livre « Peril » de Woodward et Costa (relatant les propos d’employés de la Maison Blanche présents). Le memo, avait fait bondir le sénateur  Mike Lee, de l’Utah, spécialiste du droit et conseiller de Trump, qui l’avait rejeté avec force comme étant clairement anticonstitutionnel. Lindsay Graham, proche de Trump, aurait eu la même réaction disent les deux auteurs. Selon Jonathan Chait dans la section Intelligencer du New York magazine, ce mémo était tout simplement  « l’horrible plan juridique de la guerre de Trump contre la démocratie » ! Le grand public sera tenu à l’écart de de texte, noyé entre le retrait des troupes de l’Afghanistan et la traque du petit ami assassin de Gabby Petito, qui passionnait davantage il semble bien les foules à ce moment là, hélas…

Et c’est à ce moment là aussi qu’entre en scène un autre personnage…

Un juge à poigne et à l’éthique douteuse à la rescousse

Les juges, aux Etats-Unis, ont un rôle différent de celui qu’ils ont en France : ils sont avant tout nommés à vie. Les juges fédéraux ou de district sont en effet  nommés par le Président et le Sénat. Disposant d’un très grand pouvoir, on leur reproche souvent d’être très éloignés de leurs concitoyens. Ou de la société américaine en général : 73% des juges sont des hommes, et 80% sont des blancs !!! Sous Trump, en prime, les efforts pour diversifier davantage le recrutement amorcé par Obama ont été anéantis en quatre années de nominations autoritaires d’hommes plutôt… blancs, en priorité. Et plutôt orientés vers la droite dure, qui plus est. Certains, hélas ne sont pas vraiment des modèles d’impartialité, mélangent un peu trop vire privée et vie publique. Plus médiatisés qu’ici en France, ils ont des carrières parfois stratosphériques qui leur permettent de se tourner vers le privé et peuvent alors négocier des tarifs très élevés sur leur seule réputation de stars de la justice. Payés dans les 180 000 dollars annuels par l’Etat, ils doublent ou triplent facilement leurs revenus en devenant conseiller juridiques de majors industriels.

L’un d’entre eux a réussi à combiner ces deux tares durant sa longue carrière. J. Michael Luttig (ici à gauche lors d’une cérémonie au Collège de Charleston), né en 1954, est entré comme docteur en droit en 1981 au service d’Antonin Scalia comme assistant juridique, chez qui il a très vire calqué son extrémisme de droite. Devenu ensuite procureur, il a été nommé juge en 1991 par George H. W. Bush., pour s’y forger une image de rigoriste intransigeant qui à l’époque plait déjà énormément à un un dénommé Ted Cruz, qui deviendra plus tard son ennemi juré. Il s’opposera en revanche à G.W.Bush sur le sort de José Padilla et la dénomination « d’ennemi combattant » donnée par l’Attorney General Alberto Gonzales pour les envoyés à Guantanamo (l’excluant ainsi du droit de protection de la Convention de Genève : au final Padilla, dont la culpabilité demeure floue, (lire ici « travesty of justice » : le 22 février 2007, une psychiatre l’avait jugé inapte à suivre les débats d’un procès (2) ) devrait sortir de prison du Colorado en 2026).

Un drame est survenu chez lui en 1994 quand son père, John Luttig, alors âgé de 63 ans, un vétéran de Corée ; est abattu dans sa voiture, dans un parking, tué par un (très) jeune délinquant de 17 ans appelé Napoleon Beazley, qui voulait lui voler sa Mercedes (sa mère échappe de peu aux tirs ce jour-là). La jeunesse du meurtrier devient vite un argument pour lui évier la peine de mort, ce que ses avocats tentent d’obtenir par une pétition, en alertant la Cour Suprême qui se défile, car trois juges sont en relation avec Luttig : Antonin Scalia  avec qui il a travaillé, et David Souter and Clarence Thomas (qui partage les idées extrémistes de Luttig) que le juge a réussi à convaincre de ne pas intervenir, conduisant alors Bealey à la chambre à gaz car avec un nombre de juges de 6 donnant 3 partisans d’accepter la demande et 3 pour la rejeter, cette dernière ne peut passer. L’action de persuasion de Luttig a convaincu le juge Thomas, qui aujurd’hui doit faire face à un bien plus grand scandale à venir, en raison de l’intense lobbying d’extrême droite de sa femme, dont un tweet antisémite ici pris au  hasard encense carrément les émeutiers du 6 janvier… Son influence plus que néfaste a été révélée récemment par le vigilant Seth Abramson. La femme d’un des membres de la Cour Suprême qui écrit « love MAGA people », en saluant les manifestants qui vont aller ensuite dévaster le Capitole (en passant devant le bâtiment de la Cour Suprême, côté façade Est), avouez que c’est troublant, très troublant !!

Après un long combat judiciaire de 7 ans, la demande du meurtrier est définitivement rejetée le 28 mai 2002 par la Cour Suprême (par un verdict de 6-0 cette fois), et il est exécuté par injection léthale dans la journée même. Ses deux complices Cedrick et Donald Coleman ont hérité de 80 ans de prison. Pour beaucoup d’observateurs, Luttig n’a pas été impartial dans cette affaire, et n’a pas fait preuve d’éthique en se laissant dominer par un ressentiment personnel légitime, mais… pas à sa place dans sa fonction. « Amnesty International a également insinué que l’influence du fils de Luttig, un juge de la cour d’appel fédérale, aurait pu jouer un rôle dans la condamnation de Beazley. « Bien que nous ayons la plus grande sympathie pour la souffrance de la famille Luttig, nous sommes préoccupés par le rôle que le fils de la victime, un juge fédéral, a joué dans la procédure », a déclaré le groupe dans un communiqué. Le Conseil de l’Europe, composé de 43 nations, a également demandé instamment que la peine de Beazley soit commuée, le président du Conseil Lord Russell-Johnston et le secrétaire général Walter Schwimmer faisant un appel écrit à Perry au nom de Beazley. « Nous vous appelons maintenant à faire preuve de retenue dans le cas de Napoléon Beazley dont la vie dépend désormais entièrement de votre décision », ont-ils écrit. « C’est une question de décence humaine de redresser le tort avant qu’il ne soit trop tard. » Dans l’affaire, Luttig a finalement perdu, car Beazley aura été l’un des derniers délinquants appelé « juvenile » là-bas,à être exécuté aux États-Unis. Trois années seulement après l’éxécution, en 2005, en effet, la Cour Suprême a fini par interdire la peine de mort pour les délinquants ayant moins de 18 ans lorsqu’ils ont commis leurs crimes.

Luttig deviendra alors un franc partisan du port d’armes pour tout le monde (son père ne l’ayant pas été), ce qui ne résout rien comme on le sait, et en même temps du maintien de la peine de mort. Pressenti pour atterrir lui-même à la Cour Surprême, il ne sera pas retenu en 2005 par G.W.Bush. Bush choisira Harriet Miers qui laissera vite sa place, car critiquée par le Sénat, à Samuel Alito.  Sous sa tenure de juge, pendant ses 15 ans de service, devenu un des principaux juges de la Haute Cour, il a formé et envoyé plus de 40 de ses étudiants dans l’administration, surnommés les « luttigateurs », c’est à dire des juristes aussi durs en affaires que lui (dont un en particulier comme vous allez le voir). Et en mai 2006, Luttig, nommé à vie, démissionne pourtant de ses fonctions, juste après  l’affaire Padilla (mais affirmera que ça n’avait rien à voir avec). Il prend donc sa retraite…  Mais c’est pour filer aussitôt travailler comme avocat chez Boeing qui l’emploie à un salaire absolument mirobolant, une fois nommé « executive vice president and general counsel »  : 3 743 647 dollars annuels en 2009 par exemple, dont 736 160 en salaire propre et des « petits plus » en primes de 463 615 dollars en actions, 752 800, 523 039 et 93 014 dollars ! L’année précédente, sa prime en actions, avait été de.. 1 033 757 dollars  (pour un total de 2 798 962 de revenus ) !!!

« Sur la base de sa rémunération en espèces de 1 488 960 $ en 2009, Luttig s’est classé 42e dans l’enquête sur la rémunération du GC en 2010, contre 79e l’année précédente. » note-on ici.  De quoi largement s’offrir une résidence secondaire sur Kiawah Island, en Caroline du Sud (il avait payé 1,8 million de dollars, sa résidence principale étant à Chicago, pas loin des usines Boeing). Ici, lez tarifs du Governor’s Club de l’île, où tout se paye… cher. Sa notoriété est telle qu’on parle de lui à un moment comme remplaçant de James Comme pour diriger le FBI !

Mais en janvier 2020, alors que Boeing est dans les choux avec les deux crashs des 737 de Lion Air Flight 610 et de l’Ethiopian Airlines Flight 302 , le voici qui annonce adroitement son départ… après 14 ans de service. Oh, pas pour la retraite pour autant : revoilà qui débarque chez… Coca-Cola avec une mission bien précise : éviter à la firme  de payer des milliards de dollars d’impôts et ce depuis 2015 ! Bref, voilà un juriste qui n’a pas laissé l’image d’une grande probité, pour résumer sa carrière ! On notera que sa nomination a  été rendue effective… le 6 janvier 2021, le jour même de l’envahissement du Capitole !

La scène digne d’un épisode de NetFlix

Le reste est digne d’une scène de feuilleton télévisé. Nous sommes restés au 4 janvier, jour auquel Donald Trump a essayé de convaincre son vice-président d’entrer dans le jeu tordu quel vient d’élaborer le fameux Eastman, qui, il faut le préciser au passage a aussi été un des étudiants de Luttig, justement, qui l’a formé aux arcanes de la jurisprudence. Notre juge fortuné qui sera nommé deux jours plus tard chez Coca-Cola est alors  chez lui tranquillement dans sa résidence principale du Colorado, attendant sans doute qu’on lui confirme son nouveau job, c’est le soir, lorsqu’il reçoit un coup de fil d’un assistant de la Maison Blanche, qui lui demande si c’est bien lui et lui dit « je vous passe une personne », qui est en fait Richard Cullen (ici à gauche), l’avocat de Mike Pence, venu du cabinet McGuireWood, l’ex Procureur Général de Virginie, les deux hommes se connaissant bien et étant amis de longue date, et qui lui dit d’emblée  « parlez-moi de John Estman »…

« J’ai compris que c’était un moment marquant de l’histoire. Et que je devais jouer un rôle, ne serait-ce qu’en vertu du fait que mon ancien juriste conseillait au président et au vice-président que nous faisions ne pas avoir à accepter le vote du collège électoral. » Luttig a dit à Cullen qu’Eastman avait tort. « J’ai dit: » Eh bien, vous savez, il ne fait aucun doute que le vice-président n’a pas le choix en matière constitutionnelle. « Eh bien, j’ai pensé que c’était ce que tu pensais, » dit Cullen. Bref, en quelques secondes, le juriste spécialiste avait conclu que le fameux plan ne tenait pas debout !! Il venait de ruiner le plan des complotistes !

Et ça n’est pas fini : « les deux ont finalement raccroché mais tôt le lendemain matin, le 5 janvier, Cullen a rappelé. Cette fois, il y avait une urgence dans sa voix. Pence était censé rencontrer Trump, et Cullen voulait s’assurer que le vice-président était armé de son propre argument juridique. Et qui de mieux placé pour passer outre Eastman que son ancien patron « Je ne me souviens pas vraiment de ses mots exacts. Mais l’essentiel était: » Y a-t-il quelque chose que vous puissiez faire pour aider et soutenir le vice-président ? A raconté Luttig à la question de Cullen. Luttig était prêt à aider mais n’était pas sûr de ce qu’il pouvait faire. « J’ai juste fait un blanc », a déclaré Luttig. « D’abord, je ne savais même pas ce qu’il voulait dire. Mais surtout, il ne le savait pas non plus. »La question de savoir ce qui pouvait être fait a déclenché une série d’appels frénétiques entre les deux vieux amis ce matin-là. Cullen a dit à Luttig qu’il rappellerait dans cinq ou dix minutes. »

Et c’est là où ça va devenir génial, car encore un peu et tout aurait pu foirer avec la maladresse informatique flagrante du super-conseiller: « quand il l’a fait, alors que Luttig terminait sa tasse de café, Cullen lui a demandé s’il avait pensé à quelque chose. »Et j’ai dit: » Non, je ne l’ai vraiment pas fait « , se souvient Luttig. Cullen lui a dit que le temps était important et qu’il rappellerait dans cinq minutes. Après quelques allers-retours supplémentaires, Luttig a finalement dit à Cullen qu’il venait de créer un compte Twitter quelques semaines plus tôt. Il n’y avait qu’un seul problème, a déclaré Luttig à Cullen : « Je ne sais pas comment tweeter. Et je ne sais pas comment tweeter un fil (de discussion), je pense que c’est comme ça que vous l’appelez. » Cullen a dit à Luttig qu’un tweet serait parfait, mais Luttig hésitait toujours. Non seulement il ne savait pas comment le faire, mais il voulait être assuré que Pence était d’accord. Cinq minutes plus tard, Cullen a rappelé et a dit que Pence serait d’accord avec tout ce que Luttig aurait tweeté ».

Pence avait besoin d’informations claires, pour refouler les présomptions de Trump pour le lendemain, et le renvoyer dans les cordes avec des arguments juridique bien frappés… seulement voilà,  le fameux défenseur de Boeing, qui fait tous ses avions de manière informatique (via le logiciel Catia de Dassault !)  et Coca-Cola qui fait ses campages ciblées sur les réseaux sociaux était du genre old school et n’avait tout simplement jamais tweeté de sa vie !!  La scène est vire devenu surréaliste, avec toujours  à l’autre bout Richard Cullen :  « avec le recul, Luttig a ri du temps qu’il lui a fallu pour créer la série de tweets ce matin-là. « Et donc je suis assis là, Richard devenait un peu fou, en disant … « Avez-vous déjà fait ça ? Avez-vous déjà fait ça ? » Et j’ai dit : « J’essaie.’Novice autoproclamé sur Twitter, Luttig avait envoyé son premier tweet quelques semaines plus tôt et avait demandé à son fils de l’aider à comprendre comment utiliser la plate-forme. « Après ce premier tweet, j’avais eu mon fils qui est un gars de la technologie. Et j’ai dit: » Écoute, dis-moi juste comment faire ça. Vous savez comment sont les enfants ces jours-ci. Donc il n’allait pas perdre son temps à m’apprendre comment faire ça, alors il m’a juste envoyé les instructions officielles de Twitter ou peu importe comment vous l’appelez, sur la façon de faire un fil de tweet. Luttig avait enregistré les instructions sur l’écran d’accueil de son ordinateur et ce matin-là, il avait suivi attentivement les étapes de création d’un fil. Même avec le compte à rebours, il a pris son temps pour s’assurer qu’il avait bien compris ».  C’est devenu assez épique et fort artisanal en effet : « Luttig a d’abord tapé sa déclaration dans un document Word, puis a compté le nombre de caractères et les a coupés et collés en sept fils précis. « Je suis un perfectionniste. J’ai donc parcouru cela, peut-être cinq ou dix fois sur Twitter, avant d’appuyer sur le bouton », se souvient Luttig. « Le faire exactement comme je le voulais, en veillant à ce qu’il n’y ait pas de fautes de frappe. Et puis, enfin, appuyez sur le bouton. A 9h53 précises, le 5 janvier, Luttig a tweeté sa déclaration selon laquelle la Constitution ne donnait à Pence aucun pouvoir pour rejeter les électeurs et annuler les élections comme Trump le demandait ».`

La veille du 6 janvier, Pence, convaincu, pouvait dire à Trump, lors d’une dernière réunion
houleuse, qu’il s’opposerait à ce qui ressemblait à un coup de force, avec de solides arguments cette fois apportés par sa lecture des Tweets de Luttig. Le lendemain, le même Trump l’accusera (ci-dessus) en pleine émeute de ne pas avoir eu de courage, et le lassera se faire lyncher par la foule… ce à quoi il échappera de peu, grâce à un policier qui a attiré à lui les manifestants qui criaient vouloir le pendre, et avaient dressé à l’extérieur un échafaud symbolique… à 3h46 du matin, le 7 janvier, Mike Pence pouvait annoncer officiellement que Joe Biden a été élu. La démocratie l’avait emporté.

Un pays, c’est fragile (3)…

Cette démocratie tient parfois. à peu de chose. L’Histoire retiendra que le 4 janvier 2021, donc, la démocratie US a eu la vie sauve in extremis, grâce à un obscur ex-juge immensément fortuné, une vraie caricature pourtant d’un système qui a favorisé des carrières juteuses dans des proportions magistrales, un homme proche en prime des idées extrémistes, ayant mélangé convictions politiques et événement particulier de sa vie privée pour devenir un partisan du lobby des armes. Mais aussi grâce à son fils, qui en lui apprenant sur le tas la manipulation de Twitter que son père de type old school n’avait alors jamais utilisé, lui a permis d’envoyer in extremis à Mike Pence les rudiments juridiques qu’il souhaitait pour pouvoir s’opposer à la volonté de son président de lui faire rejeter le résultat des urnes dans 7 états fondamentaux… et  faire échouer ainsi un coup d’Etat, une vraie séquence surréaliste à méditer, car montrant la fragilité d’un système dont voulait s’emparer ce qui a bel et bien été un dictateur, ou aspirait à le devenir véritablement, un homme beaucoup  plus proche des nazis US comme on va le voir bientôt ici même

 

(1) Selon The Philadelphia Inquirer, deux comptes Twitter étaient très célèbres en 2016 :  « Jenna Abrams (ici à gauche sa représentation) était une figure populaire dans les cercles de médias sociaux de droite. Avec près de 70 000 abonnés, Abrams a été présenté dans de nombreux articles de presse lors de l’élection de 2016, mis en lumière par des médias aussi variés que USA Today, le Washington Post, la BBC et Yahoo! Des sports. Son tweet sur CNN diffusant du porno pendant l’émission d‘Anthony Bourdain (ce n’est pas le cas) a été rapporté par de nombreux médias. Mais Abrams n’a jamais existé. Selon des informations publiées par les démocrates de la Chambre plus tôt cette semaine, Abrams était l’un des plus de 2 750 faux comptes Twitter créés par des employés de l’Internet Research Agency, une « ferme de trolls » financée par le gouvernement russe basée à Saint-Pétersbourg. En plus du compte Abrams, plusieurs autres personnalités conservatrices populaires des médias sociaux – @LauraBaeley, SouthLoneStar, Ten_GOP – se sont toutes révélées être des comptes de trolls. Tous ont été désactivés sur Twitter. Selon le Daily Beast, l’agence a développé une suite autour du compte Abrams en proposant des prises de vue humoristiques et apparemment apolitiques sur des personnalités de la culture pop comme Kim Kardashian. L’agence a également fourni au faux compte, qui date de 2014, un site Web personnel, un compte Gmail et même une page GoFundMe ».

« Une fois que le compte Abrams a commencé à développer un public, le ton de ses tweets est passé des coups de poing et des coups de pouce aux célébrités à des points de vue qui divisent sur des sujets brûlants comme l’immigration et la ségrégation. « A ceux qui détestent le drapeau confédéré. Saviez-vous que le drapeau et la guerre n’étaient pas une question d’esclavage, c’était une question d’argent », a écrit le compte Abrams en avril 2016. Le tweet est rapidement devenu viral, gagnant des reproches de la part de l’historien Kevin Kruse et Al Letson, l’hôte du populaire podcast Reveal du Center for Investigative Reporting. Ces reproches n’ont fait que permettre au message initial d’Abrams de se répandre encore plus largement, ce qui était l’intention ultime de la campagne de propagande de la Russie – semer la dissension et augmenter la fracture raciale parmi la population électorale américaine, révélant la seule superpuissance du monde comme un pays en déclin ».

Mais ça ne valait pas encore la suivante, ou plutôt son public : … « Pamela Moore (ici à gauche), une autre personnalité en ligne populaire lors des élections de 2016 qui a tweeté en utilisant le pseudo @Pamela_Moore13. a également été créé dans la même usine de trolls russe avec la même mission fondamentale – semer la division et accroître les tensions raciales parmi les Américains. Contrairement au compte Abrams, qui a fait tout son possible pour dire qu’il n’était pas pro-Trump, presque tous les tweets de Moore menant aux élections semblent avoir été conçus pour soutenir la campagne de Trump.
Parmi les messages les plus largement partagés du compte avant les élections, il y avait des tweets répétant des mensonges et des théories du complot sur la candidate démocrate à la présidentielle Hillary Clinton et poussant des thèmes de la campagne de Trump, y compris ce message anti-réfugiés qui a été partagé plus de 4 700 fois ».
On peut aussi citer Harmony Anderson, comme troll.  Elle reprenait avec délectation… du Tucker Carlson (ici à droite) !

Et voici le pompon en effet: « l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Trump, Michael Flynn, a suivi les deux comptes. Son fils, Michael Flynn Jr., a partagé un tweet du compte Abrams quelques jours avant les élections » (on rappelle que la fonction de Flynn chez Trump était celle de « conseiller à la sécurité »… leurré par des trolls russes !! quel imbécile ! ). « Flynn n’était pas seul: ​​Donald Trump Jr., Kellyanne Conway et Brad Parscale, le directeur numérique de la campagne de Trump, ont tous retweeté de faux comptes Twitter russes dans le mois précédant les élections. Le vice-président Mike Pence a suivi cinq comptes différents liés à l’Agence de recherche Internet, selon le Daily Beast. La campagne de désinformation de la Russie ne s’est pas limitée à Twitter ; le pays a utilisé des publicités et de fausses inscriptions sur de nombreux comptes de médias sociaux différents, y compris Facebook et Instagram, ont montré des informations publiées par le House Intelligence Committee. »

(2)… G.W.Bush avait commis une erreur, en taxant Padilla « d’ennemi combattant », cette nouvelle catégorie juridique créée exprès par un US Patriot Act si décrié pour enfermer sans jugement ceux accusés de terrorisme et leur refuser les droits élémentaires de la Convention de Genève sur les prisonniers, dénoncés notamment dans le remarquable ouvrage « Guantanamo and the Abuse of Presidential Power«  de l’avocat Joseph Margulies. Manifestement, des juridictions d’exception ont ainsi été créées, qui en rappellent ici en France d‘autres de sinistre mémoire. Le mensonge bushien avait bâti tout un arsenal juridique car il se savait lui-même… hors la loi ! « S’appuyant sur des renseignements obtenus par la torture d’autres prisonniers, le président Bush a étiqueté Padilla du terme d’« combattant ennemi » l’excluant du droit de protection de la Convention de Genève et des droits constitutionnels fondamentaux. L’armée l’a détenu de 2002 à 2005 et, pour augmenter leurs efforts interrogatoires, lui a bloqué tout contact extérieur, notamment avec sa mère et ses avocats. En prison, les agents du gouvernement ont soumis Padilla à un grand nombre de techniques d’interrogatoire similaires utilisées sur les détenus de Guantánamo Bay : la privation de sommeil et la privation sensorielle, l’isolement extrême, des changements drastiques dans la lumière et de la température, des position prolongée set douloureuse de stress, et la violence physique. Padilla et sa mère ont déposé deux poursuites distinctes devant des tribunaux civils fédéraux contre les fonctionnaires responsables de la torture et des mauvais traitements. Motivée par le désir de rendre des comptes et de prévenir les abus similaires à l’avenir, ils poursuivis pour seulement 1 dollar en dommages. Invoquant des préoccupations de sécurité nationale, les tribunaux fédéraux – y compris la Cour suprême des États-Unis en juin – ont refusé de considérer si oui ou non les États-Unis ont violé les droits de Padilla ». Le terme d’ennemi combattant avait été abandonné en 2009, pourtant. La Cour Suprême américaine avait pourtant jugé dès le 12 juin 2008 que les détenus de Guantanamo devaient avoir accès au système judiciaire ordinaire. Ce n’est toujours pas le cas. Le 9 septembre 2014, dans l’indifférence générale, Padilla a été condamné à une nouvelle peine… de 21 ans de prison. La presse parle toujours de lui comme d’un membre d’Al—Qaida, dont la seule accusation de poseur de bombe « nucléaire » provient toujours des « aveux » de Zubeidah !

On pourra lire sur Padilla cette sentence assez bien sentie sur son cas : « je n’ai jamais compris comment tant d’Américains ont accepté la torture de Padilla – un citoyen américain sur le sol américain, et même pas un étranger détenu à Guantánamo – sans reconnaître que, bien qu’il soit un latino devenu musulman converti , aujourd’hui « un combattant ennemi », demain ce pourrait être une autre américain diabolisé à sa place. »

(3) je ne vous le fais pas dire…

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