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Le kidnapping du Phocéa (11) : l’histoire d’un autre voilier volé…

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Pascal Saken, celui qui avait subtilisé le Phocéa à ses trois propriétaires, n’est pas un cas isolé, hélas.  C’est encore une fois le hasard des recherches qui m’a fait découvrir cette incroyable affaire.  Celle d’un vol de navire, mais dans des conditions ahurissantes comme on va le voir. Pas un méga yacht cette fois, mais un voilier de 11 mètres seulement, qui lui aussi s’est retrouvé emporté par la violence du cyclone Pam.  Un bateau tombé aux mains d’un navigateur pour le moins inexpérimenté. L’histoire était réapparue en avril 2016, en Nouvelle-Zélande, alors qu’elle avait comme point de départ… la Méditerranée, et la France, trois années auparavant. Récit d’un cas assez hallucinant… dans lequel le détenteur du voilier avait eu le loisir (et la surprise !) de suivre les aventures à son bord relatées par internet, et même de voir son voleur à la télévision, à bord de son propre bateau… Hallucinant, je vous dis !

echouageOn commence par une image désolante (pour les amoureux de la voile) : la découverte, en avril (2016) sur une plage australienne d’un beau voilier de 11,7 mètres bien reconnaissable, un modèle Grand Soleil 37 de chez Cantiere Del Pardo; de  J&J Design construit en effet en Italie (c’est la toute première version qui date de 1996, en fait). Un voilier large et très habitable, taillé pour les longues croisières. Apparu en 2005 dans sa deuxième mouture, l’engin, fabriqué en polyester monolithique echouage2(c’est quasi indestructible, car d’un seul tenant et non en « sandwich », comme les bateaux de ce type, réputés moins lourds), avait d’emblée remporté la victoire au Spi Ouest France dans la foulée de la semaine mythique de Cowes, qui est loin d’être une sinécure pour les marins. Un voilier de véritables amoureux de la voile sportive, donc prêts à débourser aux environs de 100 000 euros (d’occasion, voire nettement moins pour un modèle d’avant 2000) pour assouvir leur passion.  Tout, sauf un voilier promène-couillon, en tout cas : une « bête de régate » disait de lui Voiles et Voiliers en septembre 2005 !  Celui arrivé à Wooli, en Australie, en Nouvelle-Galles du Sud, en-dessous de Brisbane, sur la côte Est du continent, était loin d’être en bon état : il avait démâté, perdu sa quille (de 2 tonnes) et sa coque était couverte de bernacles, signe qu’il était resté dans l’eau sans trop naviguer vraiment pendant des mois avant de s’échouer lamentablement là.

bernacles

Le bateau s’appelle le Nirvelli, c’est encore bien visible sur sa poupe.  Cela signifie « enfant de l’eau » en amérindien, preuve que son propriétaire a mis pas mal de sentiments dans cette coque de plastique de plus de 6 tonnes.  A peine l’annonce faite de sa découverte par les autorités, un homme, un français, se pointe sur la plage, discutant tranquillement avec les policiers arrivés sur place.debris  La presse parle alors d’un certain « Lucien », un français, qui s’est aussitôt présenté comme étant le propriétaire du voilier échoué (c’est le deuxième à gauche ici sur la photo). Très vite, on lui apprend qu’il aura à régler des taxes d’enlèvement, (15 000 dollars australiens) si c’est le sien, en effet.  Et très vite aussi l’homme disparaît… comme par enchantement, supposé avoir rapidement repris l’avion.  On apprend qu’il venait de Nouméa et qu’il y était donc reparti.  Le navire reste donc là jusqu’en mai, date à laquelle les flots ont raison de lui, le brisant, et obligeant les autorités à en enlever les débris restants au tractopelle.  Le beau voilier n’est plus qu’un amas de débris déposé sur une décharge.  Triste spectacle !  Triste fin pour ce beau voilier !

volies-et-voilLe stade suivant est l’ahurissante enquête menée par Delphine Fleury du célèbre magazine Voiles et voiliers (exemple de sa prose de spécialiste ici), une enquête qui paraît dans le numéro 546 d’août 2016. Et ce qu’on y apprend est tout simplement sidérant.  En réalité, le bateau n’a jamais appartenu au dénommé « Lucien » : c’était celui d’Eric Emery, un vrai marin enthousiaste travaillant à l’Ifremer à Toulon (il est aussi plongeur professionnel), qui avait prévu de partir pour un ou deux ans autour du monde et qui venait juste pour ça de refaire à neuf son ancien voilier, le fameux Nirvelli, justement. Tout était prévu chez lui, il avait même posé juste auparavant un congé sans solde et s’apprêtait à partir de La Seyne-Sur-Mer où son bateau était amarré.  Or, au matin du 24 août 2013… , au ponton où figurait le Nirvelli, celui-ci n’y était plus. Eric se retrouvait donc sans bateau… mais aussi sans travail ! Le voilier avait été volé la nuit précédente (1) ! Aussitôt les faits constatés, Eric Emery avait averti son assurance (allemande) qui avait passé une annonce de recherches pour vol (ici à droite). Le propriétaire faisant de même rentré chez lui, sur le net, où il va constater à sa grande surprise que son bateau, ou plutôt son navigateur, tient tranquillement un blog sur ses aventures à bord !!!

stolenL’homme s’appelle Lucien… en effet, Lucien Largaud.  Il est né en 1980 (le 18 novembre), et ne se cache pas trop de ce ce qu’il fait, ou a pu faire, en envoyant quelque mois plus tard des photos de ses passages aux San Blas, par exemple, dans la mer des Caraïbes, ou de sa traversée du canal de Panama, comme si c’était… son voilier, dont il n’a même pas modifié le nom !!! Il se photographie même tranquillement à sa barre (ci-dessous à gauche). On ne sait si on a affaire à un inconscient total, avant même d’avoir affaire à un fieffé voleur, tout simplement. Sur sa page Facebook, il s’est choisi une improbable devise le concernant : « un homme est libre quand il n’a plus rien à perdre »…

8157e076-f228-427e-8623-dff8faf19de3Incroyable, en effet : pendant des mois, le véritable propriétaire va assister, impuissant, au long périple de son bateau, un voleur qui va le tenir ainsi via son blog au courant via le net de son trajet.. qui le mènera au milieu du Pacifique à un moment fort mal choisi.  Celui de la naissance du cyclone Pam, qui va littéralement ravager comme on le sait le Vanuatu sur sa trajectoire.  Et ça, notre piètre marin va le payer cher comme on va le voir.. et comme va y assister aussi à distance le véritable propriétaire du voilier… deux ans après le vol initial !

voilier-perdition1Cela commence pour lui par une première sommation, filmée par la Marine Neo-Zélandaise, à bord du HMNZS Wellington, en mars 2015 près des îles de l’arc des Kermadec, entre la Nouvelle-Zélande et les Tonga, à 70 kilomètres au sud de l’île Raoul. Les marins néo-zélandais tombent sur un navigateur visiblement perdu, dépassé par les événements, avec une radio en panne et des problèmes de voile et de moteur, à qui ils conseillent d’abandonner le navire, étant donné l’arrivée prochaine du cyclone qui s’annonce très violent. Pourtant, le Lieutenant Commander Graham Maclean a beau monter à bord, le français refuse la proposition d’assistance et lui annonce qu’il souhaite continuer son périple. La séquence est entièrement filmée par la marine néo-zélandaise et diffusée sur la chaîne « One News » (voir ici photo à droite). Les néo-zélandais ont alors noté comme nom de voilier le « Nerville » et non le « Nirvelli », que Largaud n’a pourtant pas modifié, comme on a déjà pu le dire.

neo-zelandLe deuxième épisode se situe un peu plus tard encore : 24 heures exactement, où le Wellington revenu à la charge arrive cette fois à convaincre Largaud d’abandonner le voilier (c’est lui qui a rappelé les néo-zélandais), étant donné le renforcement du cyclone Pam alors en cours.sourire  On peut voir ensuite en vidéo le français quitter le bateau et se retrouver tout sourire à bord du Wellington. « Sa vie était en danger, c’est l’une des plus grandes tempêtes que nous ayons vues dans ce domaine dans l’histoire. C’est l’une des tempêtes les plus intenses que j’ai vu se développer dans cette partie du monde aussi », a déclaré M. Maclean. «Nous sommes tenus, en vertu de la Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer, par l’intermédiaire des Nations Unies, de lui venir en aide. Plusieurs heures après leur réunion du matin, le yachtsman a appelé la radio du Wellington pour dire qu’il était prêt à abandonner son navire » écrit « News Now », le 13 mars 2015. L’histoire fait même la une du journal télévisé de One News. On y voit la journaliste de la télévision Néo-Zélandaise, très « pro » montrer du pouce derrière elle le bateau et son pilote avant que ce dernier n’accepte de monter à bord, du bateau de guerre, tout sourire (ici à droite)…  On vient en fait de lui sauver la vie, à coup sûr, car le cyclone était pires que ceux des décennies précédentes !!! L’affaire, rondement menée, servira même d’exemple dans le magazine de la Navy néo-zélandaise : 

wellington-news

voilier-perduEt ce n’est pas fini, encore : il reste le voilier, laissé à lui-même.  La Marine néo-zélandaise ne communiquant pas exactement parfaitement avec les australiens, c’est bien le même voilier qui est survolé le 23 juillet suivant dérivant à vide, à 470 miles nautiques à l’Est de Brisbane et à 365 au Sud Ouest de Nouméa. Une photo faite lors du survol est mise en ligne (visible ici à gauche). Il n’y a aucun doute, ce sont bien les mêmes formes trapues et fort reconnaissables d’un Grand Soleil 37, poussé par son seul foc resté déployé (sa grande voile semble alors avoir déjà été descendue et nouée, comme on avait pu le voir sur le magazine de la Navy néo-zélandaise), comme c’était le cas lors de son abandon en mars. Comme le signale la presse, cela faisait alors quatre mois qu’il dérivait ! Les néo-zélandais finissent par signaler aux australiens que c’est bien le même dans les heures qui suivent. Ils auraient même déposé à bord un GPS émettant la position du voilier, au cas où son propriétaire le retrouvait intact quelque part. Il dérivera encore pendant 9 mois de plus, en fait… soit 13 au total !!!  13 mois d’attente insupportable pour son réel propriétaire !!!

casse

2014-03-26Car tout cela, donc, Eric Emery avait pu y assister en direct ou presque, à savoir de voir son propre voilier ainsi abandonné en pleine mer. Terrible épreuve !!! Il dérivera donc plus d’un an encore, de mars 2015 à avril 2016 (d’où les nombreuses bernacles sur sa coque !). Lorsqu’on le retrouvera au final à Wooli, démâté, sur les côtes de l’Australie de l’Est, dans le mauvais état décrit, une autre mauvaise surprise l’attendait : c’est lui qui avait dû payer en définitive les frais de destruction de l’épave, l’assurance ayant remboursé une partie mais n’ayant pas fait de transfert de propriété. Le voleur lui, n’avait en rien changé ses habitudes après ça, à part qu’il résidait désormais en Nouvelle Calédonie (contraint et forcé, dira-t-on !). Toujours sans complexe (il était ici à droite) et sans honte, il se présentait toujours sur CouchSurfing toujours un « marin » ayant tout perdu (et toujours aussi inconscient semble-t-il de ce qu’il avait fait (2)) : « Salut, je m’appelle Lucien, je suis un marin français, j’ai voyagé avec mon voilier de Toulon. J’ai été secouru par la Navy de nouvelle Zélande à cause du cyclone Pam : J’ai perdu mon bateau et suis maintenant en nouvelle Calédonie pour travailler… » J’ignore ce qu’il est advenu de lui depuis, pour tout dire, quatre années plus tard. Et s’il a compris la peine qu’il a pu occasionner au propriétaire du bateau, qui y avait investi toute sa vie !!

Quand on dit que certains osent tout….!!!

 

 

tao(1) Le 10 juin 2015, à la Ciotat, un beau Dufour 44 baptisé « Tao » avait aussi été volé.  La police retrouvera le coupable et des « éléments du bateau », sans plus, le yacht ayant été estimé… coulé par son voleur.

(2) On notera ici le texte plus que mordant balancé sur le net par le propriétaire à l’individu lui ayant subtilisé son bateau :

« Je m’occupe de ton cas. Compte sur moi pour connaitre la vérité sur les conditions de ton périple à bord de Nirvelli. Je connais bien l’univers marin. Plus de 30 ans d’expérience. 

Tu avais grise mine à Raoul Island. La tempête qui t’attend sera bien pire. 

Tu te dis « Marin », on va voir si tu résistes à la déferlante qui t’attend. Tu n’aurais pas du quitter Nirvelli. Sois maudit pour l’avoir laisser dériver ainsi, 13 mois durant. Honte sur toi de l’avoir ainsi dégradé et négligé 18 mois durant, incapable d’assumer durablement l’existence de MON ENFANT DE L’EAU. Tu n’es pas mieux qu’un pédophile. Les images que j’ai pu voir de son état avec ton sale cul dessus me révulse. 

Tu vas maintenant apprendre les vrais lois maritimes. Que tu sois voleur, violeur, ou receleur, ton destin maritime est tout tracé. Caches toi bien. La mer est mon univers, autant dans mon mêtier que dans mes passions, et nombreux sont mes amis dans le domaine. Sans autres frontières que celles de la nature excessive et essentielle des océans et mers qui existent autour des maigres étendues terrestres. 

Quel que soient les raisons de ta présence à bord de Nirvelli, navire d’exception, à la mesure de sa conception transalpine et de mes efforts pour la préserver, seuls tes souvenirs te resteront. Un passé sans avenir. J’espère pour toi que tu en as bien profité, car maintenant est venu le temps des compensations. Je ne suis pas sur que tu es été si chanceux de rencontrer la marine Néo Zélandaise (comme tu l’as dit toi même dans tes interviews lamentables). Tu aurais du mieux prendre soin de Nirvelli. Les capitaines qui abandonnent leur navire sans que leur vie soit directement menacée sont face au rubicon. Un dernier fleuve à franchir avant leur disparition dans de grandes souffrances morales et physiques. Tu es maintenant en prise directe avec un cyclone dont tu ne peux imaginer la force destructrice. Le carré de Nirvelli, souillé par ta présence, a été pour toi un luxe immérité, qui te hantera jusqu’à la fin de ta vie où que tu sois. Fais moi confiance sur ce point, ton tourment ne fait que commencer. Je te connais maintenant et je ne t’aime pas. Ta photo est placardée sur tous les murs de ma profonde haine pour toi. Tu es tombé sur un gros pépin qui va t’étouffer. Mon prochain bateau te sera en partie destiné. Le monde maritime n’est pas si grand. Sur chacun des quais où je poserai le pied, ton forfait sera connu . Et la terre est si petite, si peuplée, que bien des regards se tourneront vers toi jusqu’au vertige final. Attends toi à de nombreuses visites, toujours hostiles, mon réseau maritime est activé. Le réseau terrestre, lui, ne relève pas de mes compétences et m’importe peu, il ne servira qu’ à faire valoir la justice humaine. »

Nota : d’autres navires s’échouent toujours sur les côtes australiennes…. malaysiennes ou thaïlandaises. Comme par exemple le magnifique Clair De Lune, voilier datant de 1959, piloté par un hollandais de 70 ans qui s’est retrouvé le 5 décembre 2016 à racler de près un endroit dénommé Flat Rock au nord de de Stradbroke Island pas loin de Brisbane.  Mais aussi un autre vaisseau « fantôbateau-perditionme » (ici à gauche), aperçu entre Narooma et Bermagui le 22 décembre, presque totalement submergé, ce qui le rend très dangereux pour les autres naviguant.  En 2008, un catamaran « fantôme » lui aussi avait été aperçu par un hélicoptère en patrouille à 80 miles de 80 miles de Townsville en Australie toujours, toutes voiles déchirées.  Les trois hommes montés à bord avaient disparu… L’enquête montrera que l’un d’entre eux, novice total de la mer, ayant essayé de démêler dans l’eau sa ligne de pêche prise à l’arrière dans l’hélice, avait vu son frère tomber à l’eau pour l’aider, les deyacht372ux ne portant pas de gilet de sauvetage, le troisième à bord (le skipper) étant alors éjecté lui aussi à l’eau par un brusque retour de la bôme. Le catamaran avait alors filé tout seul, les trois maladroits marins inexpérimentés s’étant ensuite sans aucun doute noyés… En novembre 2012 encore, un voilier de 38 pieds (un Beneteau 393 de 11,62 m), l’Indigo, abandonné par ses deux occupants (Stephenyacht Jones et Tania Davies), après qu’une énorme vague les avait laissés inconscients et leur bateau fort abîmé à 692 kilomètres au sud-ouest des Tonga avait fini par s’échouer sur les côtes près de Bundagen, à Boambee Beach, après 4 mois de dérive. En une journée à peine, il avait été dépouillé de tout son équipement de bord. D’autres aussi s’échouent à Phuket : ainsi l’Adventure, appartenant au jeune russe Alexander Travkin et à sa compagne Julia Mironova, ukrainienne, ycht-indocoulé en une nuit le 20 juin 2016, devant la plage d’Ao Nang après de fortes rafales de vent.  Sa quille d’1,4 mètre, prise dans le sable, rendait alors son sauvetage fort délicat.  Il s’en était sorti finalement avec l’aide de 50 personnes le 27 juillet suivant.  Ailleurs aussi, des voiliers sont retrouvés vides, parfois, de tout occupant : ainsi l’Intender, voilier de 15 mètres (ici à droite) échoué en septembre 2016 mât brisé à Pulau Long, contre le Dry Reef, à Long Island, près de Belitung, en Indonésie. Vide, moteur diesel noyé et avec à son bord des drapeaux des USA, de Singapour du Chili et, plus surprenant, de… Pologne. Et toujours aucune trace de ses occupants ! Là c’est le bateau Elysion piloté par Paul Van Isacker qui est retrouvé couché sur la plage de Pulau, à Weh, une petite île juste au large de Banda Aceh. Pulau. Weh, une petite île juste au large de Banda Aceh. Un peu avant, Isacker s’était déclaré bien vivant à la Thai Marine Business Association; (TMBA) basée à Phuket. Il avait rassuré ainsi tout le monde : “je naviguais sur Elysion, un yacht belge, depuis Phuket (Thaïlande) jusqu’à Langkawi (Malaisie) mais j’ai du abandonner le navire à environ 40 miles nautiques à l’ouest de Koh Lipe le 1er Janvier” indique M. Isacker. Le skipper a dû abandonner le navire à cause de plusieurs avaries, notamment une panne moteur parmi d’autres problèmes, signale t il “J’ai été secouru par un cargo qui croisait non loin” ajoute t il. » Plus de peur que de mal cette fois. Mais le vol est aussi courant, hélas… Ainsi pour la terrible histoire du vol du beau ketch Lady Isabelle, en Polyester monolithique (GRP) lui aussi, subtilisé en 2016 à son ponton de Juan les Pins, un beau Scorpio 44 S72, des chantiers Ta Chiao Bros, dessiné par Robert Perry, qui a aussi fait des America’s Cup et qui semble depuis ne jamais avoir été retrouvé (je n’ai pas assez d’éléments à ce jour pour vous le confirmer). Il n’en existe que 30 exemplaires pourtant (ici le Lady Nathalie, en Turquie et là le Tara Bay marseillais), … ce qui aurait dû faciliter sa recherche ! Il aurait été vu en Tunisie, puis aux Canaries, et on pense qu’il est aujourd’hui quelque part en Amérique du Sud…

Les bateaux retrouvés abandonnés sont plus souvent des navires ayant servi à trafiquer de la drogue, comme leurs pendants aériens étudiés ici depuis… 2009 sous la série « Coke en Stock », qui a parfois aussi parlé de voiliers, avec le bel exemple du Wall Street, un Dufour de 62 pieds retrouvé plein de drogue !). Le 6 septembre 2019 ,on retrouve un yacht échoué, encore accroché à un récif.  Il s’est échoué dans les îles Abrolhos au large de Geraldton et des côtes ouest de l’Australie, un secteur piégeux où ont lieu des naufrages au XVIIIeme siècle. Il se nomme le « Zero ». A son bord, il y a plus d’une tonne de cocaïne, de méthylamphétamine et de MDMA que l’on retrouve en partie caché sous des algues. « La police a déclaré que l’ampleur de l’opération indiquait un réseau criminel établi. Un Américain de 45 ans et un Britannique de 35 ans ont été arrêtés dans le quartier central des affaires de Perth, tandis qu’un homme de 50 ans de la Nouvelle-Galles du Sud a été appréhendé à l’aéroport de Perth » cite le communiqué de presse : déjà sur place la police avait arrêté deux hommes, les deux skeepers du navire, perdus sur l’ilot minuscule de Burton après leur naufrage. Surprise : si l’un des deux était anglais, Raham Kurt Palmer, âgé de 34 ans, l’autre était français et s’appelait Antoine Robert Dicenta, âgé de 51 ans. Ils s’étaient rendus à la police après avoir été attaqués par un phoque mâle qui ne semblait pas apprécier avoir été dérangé durant sa sieste… Le voilier de 17 mètres, un superbe Janneau 57, avait été estimé à lui seul à 560 000 dollars.

En 2012 c’était aussi voilier de chez Jeanneau, un 13 mètres cette fois, de type Sun Odyssey 44 appelé « en français sur la coque« , le « Je Rêve« .. ou plus exactement le « Je.Re.Ve » comme l’indiquait clairement sa poupe qui avait été retrouvé échoué, amené par le flot. Voilier dont « on » avait perdu la trace le 5 octobre précédent alors qu’il approchait justement des îles Cook (pas loin des Tonga). Le voilier, ex « Jonathan », d’origine française (il était de Bayonne !), vendu en Floride, était parti… de l’Equateur le 20 août, déjà suivi par des avions de surveillance US,  pour s’échouer en Australie  à plus de 10 000 km de là ! Sur le pont, il y avait un corps décomposé et 204 kilos de cocaïne à l’intérieur (115 millions de dollars) !!! L’engin, complètement démantibulé, avait traversé au moins trois tempêtes tropicales !! Le corps retrouvé s’avérera être celui de Milan Rindzak… (ici à droite) un slovaque de 35 ans ! L’organisateur de l’envoi étant le trafiquant Paul le Roux, alias « Solotchi », arrêté cette année-là au Libéria, et extradé depuis aux USA, qui faisait aussi beaucoup dans le trafic de métamphétamines, mais aussi d’armes (avant de se lancer dans le Bitcoin, sous le nom de Solotchi) ! Il a circulé en Thaïlande, au Vietnam, en Malaisie, aux Philippines, mais aussi aux Maldives et même en Papouasie, voilà qui nous en rappelle un autre !). Son lieutenant principal, Joseph (Manuel) Hunter, alias « Rambo » a été arrêté à Phuket, comme par hasard, en 2013 (où il habitait !) avant d’être extradé aux USA (ici à gauche). Ancien vétéran sniper US (de 1983 à 2004), il a avoué avoir waterboardé des individus, en avoir passé par dessus bord et avoir fait tuer une agent de la DEA (Catherine Lee, exécutée froidement par des tirs en pleine tête) : il a écopé de la prison à vie en 2019. Calder, lui a choisi de coopérer… pour atténuer sa peine !

 

Le journal citoyen est une tribune. Les opinions qu’on y retrouve sont propres à leurs auteurs.


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