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Le kidnaping du Phocéa (9) : l’explosion de 2016

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On croit en avoir fini avec la saga, et soudain, en septembre 2106, patatras, voilà que l’homme se présentant comme le propriétaire du Phocéa sans jamais l’avoir acheté refait parler de lui.  En d’autres termes, plus graves encore, cette fois, puisqu’il s’agît d’une mort d’homme. Et d’un proche, pour lui. Lors d’un autre incroyable naufrage encore, et l’explosion, carrément, d’un grand yacht à moteur fraîchement refait et repeint  de façon clinquante.

La presse française avait totalement ignoré totalement la nouvelle, et pourtant.  Elle nous laissait entendre encore une fois que les activités réelles de Pascal Saken étaient fort éloignées de celles dont il nous abreuvait sur ces 28 sites internet différents… Comment les trois propriétaires (français) du Phocéa ont-ils pu faire confiance à un tel individu ? Ou plutôt, pourquoi donc n’ont-ils pas dénoncé s’être fait voler leur bien par ce véritable pirate des mers ???

les-durs-a-cuire-bisOn en était resté là, en effet, avec un bateau kidnappé véritablement, embarqué grâce à de faux papiers par un individu plus que questionnable se prétendant milliardaire, alors qu’il ne déteste nait qu’un parc d’origine douteuse de yachts et un petit chantier de menuiserie navale, ne comportant qu’une dizaine d’employés, ou plutôt de fidèles qui sont à la fois peintres, menuisiers ou même capitaines, selon les besoins.  La photo de Vu Anh Quan Saken paradant sur le Phocea (lui même arborant un t-shirt siglé « Enigma » !) avec deux d’entre eux jouant les durs à cuire laisse en effet une drôle d’impression de mise en scène… ridicule. L’un des deux sbires étant peut-être bien … Jaroslav Horejsek, l’un de ses « menuisiers », voire… le capitaine du navire, Rudolph Kolic, grand admirateur de vieux gréements (il a supprimé son lien Linked’in depuis, dans lequel il se présentait comme celui d’un « super yacht de 255 pieds » fort reconnaissable…). Bref, un homme à tout faire, chez lui ! En mai 2016, il annonçait que l’Angelina irait faire un tour pendant 10 jours en Méditerranée... or il semble bien que personne ne l’ait vu à cet endroit ce été là : impossible qu’il n’ait pas été « spotté » quelque part… Saken utilisait aussi alors un autre skipper, Johan Van Der Pluym, celui que la liste des gens à bord du Phocea avait appelé « Johannes ».

En réalité c’est un « freelance », tel qu’il se définit lui-même, « toujours en quête de boulot« , affirmait-il sur sa page Facebook en 2015.  Pas sûr que les « croisières » de Pascal Saken soient si florissantes que ça !!!  N’empêche : pour faire fonctionner le Phocéa, cette énorme engin, il faut 14 personnes à kolicbord, pas moins  (cf la liste ici à droite, on les aperçoit à gauche au Vanuatu, où ils resteront coincés… huit mois).

Le capitaine « Johannes » – Van Der Pluym- est hollandais, le second, Paul, est anglais, le reste est tchèque (Roman, Peter, Karel) sont tchèques, plus quatre philippines, un australien et un néo-zélandais, et enfin deux serbes (Branislav et Maksimovic). Ci-dessous, le Phocéa, toujours majestueux, de retour à Phuket :

L’empire du faux et de la « fashion »

phuket-fashionTout était esbroufe en effet chez Saken.  Et comme on l’a déjà dit, c’est assez facile à vérifier, car c’est lui-même qui en démontre la fausseté. C’est le cas à l’évidence de son site du « billionnaire yacht club », qui présentait son mirifique « projet » de Shangaï, avec des images, toutes en fait empruntées à d’autres (on retrouvait vite en cache les noms originaux des photos, même pas modifiés !!!).  Une rapide vérification voit en effet apparaître (voir ci-dessous) les noms de Paris Hilton, l’incontournable fêtarde du milieu, mais aussi celui de Salvo La Fata et de Riccardo Frezza, autres incontournables du milieu : ce sont en effet deux paparazzis (ne manque que Roberto Cavalli, le roi du jean sablé et le pote de Michael Adam !!!). Chez Saken, cette faune de jet setters exerce une attirance certaine. Comme autre photo détournée on trouve en effet celle d’une fête en l’honneur de la femme du dénommé Michael Adam, justement. C’est en quelque sorte l’idole de notre homme : il s’appelle en réalité Michael Adam Lisowski, et c’est le fondateur et dirigeant de Fashion TV, une chaîne télévisée câblée visible en France et d’un vide sidéral, puisqu’elle fait tourner en boucle des défilés de mode… sans aucun commentaire.

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« Avec parfois des exercices de style intéressants : les cinq marques dessinées par Karl Lagerfeld qui défilent coup sur coup, ce qui permet d’observer que les souliers changent assez peu d’un défilé à l’autre. Vers le soir tard, on a le droit à un peu plus de garçons en slip, parfois même des drag queens, glanées dans des défilés plus underground-sensibles. L’investissement est minime puisque les images sont fournies par les maisons qui laissent parfois au passage leur logo en parasite sur l’écran. Il n’y a même pas de commentaires, tout juste des synthés laudateurs en bas de l’écran qui défilent quand un couturier italien devient fashion victim à Miami. Pas d’émissions non plus, un peu comme si la chaîne météo ne passait que des images satellite sans commentaires 24 heures sur 24 » avait écrit Libération pour décrire ce néant télévisuel.fashion-tv Les Inrocks, en 2014, évoquait aussi « [ses] images de défilés de mode au kilomètre pour animer les écrans des salons d’aéroport ou des bars d’hôtel lounge. Le degré zéro de l’information mode ». Son arrivée à Paris, en tout cas, avait été remarquée :  » deux fêtes monumentales le propulsent dans la capitale. Sa somptueuse résidence de l’avenue Foch fait beaucoup parler ceux qui l’ont visitée : 800 mètres carrés meublés dans un style chargé, 13 pièces principales, 4 salles de bains, le tout suréquipé en rétroprojecteurs avec écran mural (même devant son Jacuzzi !). Un palais de maharaja pour lequel Michel Adam – ou plutôt une société basée dans le paradis fiscal des îles Vierges – acquitte un loyer de 165 000 francs par trimestre. Lui ne verse rien. On le lui « prête » ». A droite, c’est lui qui est au shooting (plutôt lourdingue) d’un des modèles de maillots de bain…

Une idole sulfureuse

C’est tout cela que présente en exemple Pascal Saken, qui semble aussi avoir oublié que son idole, qui adore les fêtes (de mauvais goût) en son honneur (ou avec d’autres « cas ») avait fait fortune avec une entreprise de textile en Thaïlande (ah, tiens) dans les années 90-2000 (cela s’appelait l’Eden Group) avant de lancer les Café Fashion à Paris, puis de franchise des  « Love-f-Cafe » à Milan et Monaco, notamment. Oublié surtout, le fait qu’en novembre 1996, il avait quitté sans préavis son usine de Bangkok, en laissant des dizaines de millions de dollars de dettes, et 400 travailleurs au chômage, selon un site allemand. Et surtout oublié que le «  »Le « Crésus » de la mode » comme l’avait appelé LePoint, avait été aussi l’agresseur sexuel du mannequin Eva Cyankiewicz, en 1997.  Lors de la perquisition chez lui, plutôt mouvementée, on avait décelé de la coke dans ses urines, mais pas dans la maison, nettoyée de fond en comble pendant plusieurs heures avant que les policiers ne puissent forcer l’entrée. En mai 1998, il se fera pincer à Monaco pour à nouveau usage de cocaïne : son garde du corps du moment, Thomas Reda, se chargera lui-même de son usage pour disculper son patron, mais sans trop de succès. Au même moment, une enquête sur sa chaîne TV, pourtant acceptée par le CSA, se retrouve « soupçonnée de blanchir de l’argent et serait liée à des réseaux de prostitution ».titre Condamné par le tribunal de Paris en 2000 malgré son avocat de renom (Francis Szpiner), il était alors recherché par Interpol en attendant sa décision de faire appel. Dès 2000, en fait, il avait en fait quitté la France… sans avoir fait appel, justement, semblait-il. En 2004, on avait appris où en était son affaire, à savoir la saisie pure et simple de son immeuble parisien par le fisc français : « Adam Lisowski, qui affirme être « victime de son succès », a, l’année dernière, discrètement transféré son siège administratif vers Israël ». « Où il réside désormais » (ah tiens, lui aussi !). « Il aura laissé une ardoise de plusieurs centaines de milliers d’euros au Trésor public français »… on y apprenait aussi que « né à Varsovie, il possède un passeport autrichien délivré à Bangkok », ah tiens, lui également !!!  Et le 4 juillet dernier, sans trop de surprises, il a aussi été rattrapé par les Panama Papers.  On a découvert que sa chaîne, pourtant acceptée par le CSA, était sous la direction de Fashion TV Holding Ltd, qui est la structure centrale de son groupe, et qui est aux îles Vierges britanniques. Mieux encore quand on découvre aussi que deux autres entités, FTV Russia Ltd, créée elle aussi aux îles Vierges, et F-Athena Holding Ltd lui appartiennent aussi. Et aussi qu’en 2013, une bien étrange société chypriote, Nakula Management Ltd, était entrée dans le capital de Fashion TV Holding en achetant de nombreuses parts. Or, derrière Nakula, on retrouve le milliardaire russe Oleg Boyko, (à droite ici son yacht « Blade ») via son fonds Feldmans Management Ltd, (du groupe Finstar)… Deux autres sociétés, « Widok 10 » et « Fredry 6 » demeurent chez lui encore plus mystérieuses (elles semblent gérées par son frère, Gabriel Liswoski).  Pascal Saken admire décidément de drôles de gens !!!

Pascal au pays du faux

montage-madamel

Chez Saken tout est faux aussi, on l’a déjà un peu dit ici. Les yachts du site défunt du « billionnaire yacht club » étaient tous des engins dont les photos n’avaient pas été prises par sa propre équipe mais qui avaient été empruntées à d’autres sites de ventes ou de location ; à ce stade c’est de l’escroquerie caractérisée, puisque ce qu’on voit n’est pas ce qu’on découvrira une fois sur place (si tant est qu’il y ait eu effectivement quelque chose sur place). Ainsi le « MadameLYart » ou «Carbon 28 » « refait en 2011″ selon Pascal Saken emprunte sa photo de présentation au site plus célèbre et plus sérieux de Yacht Charter Fleet : c’est en effet le modèle « Take Off », un Mangusta de 25 mètres (82 pieds) construit en 1995 et refait en 2010.  C’est bien le même cliché d’origine.  C’est en effet l’ancien « Perla di Mare » d’Overmarine, et ce n’est donc en rien le « MadmeLYart » !!! Sur une autre page encore, un rachat présenté comme étant son Le Grand Achilles Yart Carbon 92 est en réalité un modèle Leopard 27, dont la photo montrée en exergue du site même du millionnaire révèle un tout autre nom:

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pub-rateeMême chose encore pour le même modèle Leopard 27 dont la photo est pourtant légendée « MangustaYacht.com/Leo11 » sur le site : encore une fois ce n’est pas le Perla Di Mare comme photo d’origine (ici à droite), mais celle d’une publicité pour la mise en vente du modèle « Twenty Seven Angel » en 2009, chez Edmiston & Company (au tarif de 1,95 million d’euros à la place de 2,95 millions) un bateau décrit comme « construit en 2002 » : rien à voir avec ce qu’affiche Saken, qui parle d’un modèle « construit en 2014 » !!!

Rien ne correspond, et les images sont récupérées d’autres sites : en prime ici le décor en arrière-plan (ici à droite) est méditerranéen et non la baie de Phuket !!!

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Et re-belote avec l’image de son « fameux » Mangusta 105: la photo du site de Pascal Saken reprend celle d’un modèle 105 mis en vente chez SeaStar, installé à Viareggio (même si le site lui-même ressemble à une énième arnaque, lui aussi). Le bateau est annoncé dater de 2002, et il serait localisé… en mer Tyrrhénienne !!! On est loin de Phuket, encore une fois !!! Idem encore avec son produit-phare, le Mangusta 108 « Yart Carbon 38 Mon Amour « … retrouvé lui aussi… en Italie, chez « The Yacht Market », en vente à 1,950 000 euros pour un modèle de 2004, annoncé comme « 2014 » chez Saken !!!  Sans oublier les erreurs manifestes, comme d’afficher un Mangusta modèle 72 muni d’un logo de charter pour illustrer le fameux 108, toujours sur la même page !!!  Comment peut-on oser autant être autant approximatif, ou vouloir tricher et mentir ?  Pourquoi ne pas mettre les photos réelles des yachts ?  Par absence de moyens financiers ? De technicité ? Voilà bien toute la problématique de notre homme, à faire douter de l’intégralité de l’existence de son prétendu parc de yachts, avec ses approximations de présentations !!! A droite le « Tango » devenu pseudo-militaire, et à gauche un des employés montrant fièrement l’installation de l’hélice de compét’ montée dessus…

billiionnaire

La « carbone touch »

passeport-tchCertains yachts décrits existent bel et bien, pourtant. Notamment un. La fine équipe de menuisiers charpentier du chantier de Vu Anh s’est enrichie ces dernières années de spécialistes du carbone, matière à la mode en nautisme comme en Formule 1, qui se sont mis en tête d’en mettre partout à bord d’un des fleurons des yachts annoncés sur le site de « Millionnaire » de leur patron. Trois ouvriers sont dévolus à la tâche : Jaroslav Horejsek, Miroslav Hvalik, et Lucas Bondezan.  Ce dernier, on va le voir, est un (jeune) employé plutôt particulier.  Les deux autres sont tchèques, lui est… brésilien.  nonaComme pour le petit « Tango » 48 un temps présenté en livrée bling bling, or et argent (voir épisode précédent) les voici à vouloir remettre à neuf un modèle Mangusta, cette fois.  Un Mangusta 105 d’ancienne génération.  Le Mangusta est l’invention en 1985 de l’italien Giuseppe Balducci, créateur d’Overmarine pour concurrencer le Cobra de Technomarine.  Une trentaine de 105 ont été construits…  Un modèle de l’année suivante s’achète aujourd’hui 700 000 euros (ou un peu plus en général, un neuf dépassant les 3 millions d’euros). Bien entendu, le bateau vieux de vingt ans est annoncé comme… neuf, chez notre homme : « construit en 2014 » dit-il (« built and converted by Yartmarine in 2014« ).  un1kC’est celui figurant sur la fameuse vidéo du groupe de rap sous le nom de « One to Five » à la place de « One Again » (voir l’épisode 7). Ne cherchez pas à vous retrouver dans les appellations, Saken les modifie à sa guise (voir ici à gauche sur son propre site la photo du Mangusta 105, dont le nom ne correspond à rien à celui cité et encore moins à  celui de Seastar).  « Construit » ou « refait » en 2014, l’engin ne semble pas avoir pris preneur auprès des loueurs comme auprès des acheteurs potentiels.  D’où l’idée, on suppose, de le transformer de fond en comble, en virant toutes les boiseries vieillottes à bord et en refaisant tout sous la « carbon touch ».

Sur le site dédié à l’engin, on a pu suivre pendant des mois l’évolution de la menuiserie, puis des ajouts de carbone et des gadgets bien ridicules ajoutés, telle l’évier extractible mû par un moteur électrique… avec une plaque de couverture qui retombe lourdement, gâchant tout l’effet souhaité au départ.  De la frime, avant tout !  Et les employés, très fiers de leur travail, de nous montrer leur dextérité de menuisiers spécialisés sur la plage arrière notamment du Mangusta modifié :

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couleLes travaux semblent avoir duré près de deux années (preuve encore une fois du manque patent de personnel chez Saken, ou du peu d’argent de rentré). En prime, dans un pays où les employés de chantier sont payés avec un lance-pierres, rien n’assure que des travaux de la sorte soient efficaces si on ne fait pas attention à tout. C’est bien en quoi il avait été fort hasardeux de confier à un gars comme Saken le chantier de l’entretien du Phocéa !!!  L’un des exemples en date de ce qui peut toujours arriver là-bas, est assez significatif disons… c’est celui d’un lancement raté de superyacht survenu le 10 décembre 2010 chez Ruea Yachts (anciennement Yacht Solutions of Bangkok, installé à Samut Sakorn, près de Bangkok, sur la rivière Tha Chin, qui semble lui aussi avoir fermé depuis). A l’origine là aussi un gros refurbishing en chantier : pensez-donc, puisqu’il s’agissait d’une ancienne vedette anglaise hydrographique, la HMS Fox, datant de 1968, remodelée entièrement en yacht de luxe, et qui a fait naufrage… à peine remise à l’eau.saken-new-yacht Beaucoup de travail pour un ratage en beauté !  L’image (ici à gauche) a fait la une (et la risée) du net pendant un certain temps. Le précédent slogan de la firme affirmait « qu’avec elle il y avait toujours une solution »… Heureusement, a-t-on pensé en voyant cette mise au fond, pardon, cette mise à l’eau particulièrement ratée !

Chez Saken, on rêve toujours d’imiter les plus grands. Cette fois, on a carrément copié le look d’un plus grand engin, tel ce magnifique Mangusta 108 baptisé « FFF »; ici à gauche, renové lui aussi  (c’est l’ex Ohana attaché au port de Saint Jean Cap Ferrat) en 2015 et vu en location en Corse. Entre l’engin précédent et le rénové, les tarifs de location sont passés de 47 000 euros à 62 500 la semaine : c’est peut-être bien ça qui avait titillé notre Saken…  Ses peintres sont partis visiblement sur la même voie avec du bleu et de l’argenté et, hélas, des filets rouges qui gâchent plutôt tout. Le patron lui-même étant venu se prendre en photo devant la coque, en 2013 (avec sa sempiternelle valisette d’alu), bien avant la finition et le lancement du bateau entièrement refait (ici à droite).  L’heure du premier départ approchait, donc… en septembre 2016.

depart

Sa première sortie… et la dernière

departChez Saken, on est nettement plus confiant, quand une fois le Mangusta fraîchement refait à neuf (re) lancé, il s’agît de lui confier tout de suite une mission, à savoir de l’envoyer directement à Singapour. Oh, pas pour ce qui semblerait être un charter : c’est sans aucun passager à bord, mais avec un bateau bien chargé de valises, plutôt. On assiste donc à son départ le 16 septembre dernier, vers 19H30 (pour un voyage de nuit, tiens donc aussi, voilà qui peut aussi étonner cette « discrétion » voulue !). Il part du yacht club de Langkawi ou il avait mouillé auparavant. boatpenang-transformedLe bateau a été encore une nouvelle fois repabtisé, il est devenu « l’UN1K », en lettres rouges et grises (je n’en ai pas trouvé l’origine, entre rappeur-dub plus ou moins connu, dance ratée, musique de boite de nuit, un site de chaussures de mode et jeu de mots de banlieue, je ne sais). Quatre marins affairés sont vus à bord au moment du départ. Trois encore à l’arrière, à ce moment-là, un seul à la barre. Un arrière encombré de valises de toutes sortes, d’après ce qu’on peut voir sur la prise de vue au téléphone portable (ci-contre à gauche). « On croirait l’avion d’Afflelou« , me souffle-t-on : effectivement il y beaucoup de valises pour aussi peu de personnes) ! C’est peut-être une des premières sorties de l’engin remis à neuf pour un aussi long trajet. Il ne naviguera pas en fait plus de cinq heures d’affilée : en passant au large du phare de Muka Head, en venant de la baie de Penang, Jusqu’alors le bateau naviguait en Malaisie, mais passé Langwaki, au nord, on le sait, il aurait été en Thaïlande. Un phare qu’il doit en effet contourner, s’il veut se rendre à l’inverse vers le sud vers Singapour, vers qui il se dirigeait, ou vers l’ouest, vers l’océan indien. Soudain, il connaît »des problèmes techniques« , dans un premier temps, dans le compartiment moteur (la carrosserie est neuve mais le moteur est ancien, pour sûr!) puis quelques heures plus tard, se déclenche un rapide départ de feu qui mène à une très violente explosion. Juste avant de sauter à l’eau, le capitaine a réussi à envoyer un signal de détresse par satellite, vers minuit cinq.

blesseTout s’est joué très vite. Un bateau de pêcheur venu de Kuala Kedah repêche trois des hommes à bord vers 3H40 du matin, tous trois sur l’un des radeaux de sauvetage du bateau. De ce radeau, on extrait en effet nos charpentiers déjà cités : le serbe Novak Novakovic, 28 ans, et le tchèque Jaroslav Horejsek, 37 ans, mais aussi notre commandant de Phocéa, le croate Rudolf Kolic, 61 ans, qui s’en sont tous trois sortis on ne sait comment.  Des trois, c’est Jaroslav le plus atteint, on le transporte à l’hôpital en civière, la jambe fracturée (ici à gauche).  Les deux hôpitaux sont ceux du Sultanah Bahiyah et d’Alor Setar.

passeport-kolicLes autres souffrent de brûlures diverses.  Mais il en manque un, le quatrième homme. Une personne plutôt embarrassante pour Vu Anh Saken, vu qu’il s’agît de son jeune beau frère, notre kidnappeur de Phocea ayant épousé une brésilienne, dénommée Leticia Bondezan (d’où aussi le nom d’un de ses autres yachts; le Leticia, un… Mangusta 80, son modèle Achilles étant un Tango 80), Lucas était son jeune frère en effet, âgé de 24 ans seulement. Et personne ne sait alors ce qu’il en est advenu…

De vaines recherches pendant des mois

disparumissingLa famille du disparu va croire longtemps à sa survie possible.  Dès le lendemain de la catastrophe, venue spécialement du Brésil, elle lance des recherches, et offrira même dès le 22 septembre une récompense pour sa découverte, l’espérant toujours vivant.  Des recherches qui dureront des mois : le 11 décembre 2016 encore, on apprenait que la famille venait de louer un sonar perfectionné après avoir eu recours à un drone sous-marin prêté par la Navy thaïlandaise pour tenter de retrouver l’épave dans laquelle le corps de l’infortuné serait resté, après avoir payé trois plongeurs professionnels (deux tchèques, Jakub Hejhal, et David Has, et un Thaïlandais Weerawut Phetsawat en photo à gauche). C’est Miroslav Hlavik, du chantier de Saken qui en fait la démonstration. Le corps de l’infortuné Lucas n’a jamais été retrouvé.  Pourquoi donc ce yacht a-t-il surtout explosé aussi vite pose question : les incendies en mer sont peu fréquents plongeursmais ils existent (1), les explosions de ce genre beaucoup plus rares.  Est-ce le trop grand usage à bord des matériaux en carbone, capables de brûler lentement aussi bien que des pneus (ce qui aurait expliqué que le feu aurait pu continuer à couver dans le compartiment moteur, constitué de deux diesels) ou plutôt la présence à bord de matériaux explosifs eux-mêmes qui aurait provoqué la catastrophe ? La question reste posée. La présence de munitions ou de produits explosifs aussi expliquerait les dégâts survenus en fort peu de temps. Un autre indice aussi : c’est le plus jeune des marins, pas forcément au courant des dangers déjà rencontrés, qui a disparu. Les « habitués » ont vite filé dans le radeau de survie, sans demander leur reste (comme s’ils se doutaient de l’issue selon ce qu’ils transportaient). Tout s’est passé de nuit, rappelons-le, ce qui n’a pas aidé, on s’en doute, pour retrouver le jeune naufragé. Sur place;, la presse avait noté « qu’après l’accident Lorsque le bateau a coulé au large de Penang, Wu And Saken a été vu à Alor Setar (nota : c’est capitale de l’État du Kedah, en Malaisie péninsulaire, un endroit où circule pas mal de drogue, comme on le voit souvent dans la presse), mais il ne voulait pas parler à la presse. Il n’ pas permis de parler à la presse de parler aux membres d’équipage blessés ». On le voit ici quittant l’hôpital d’Alor Setar : c’est une des dernières photos que l’on ait de lui. Avec l’accident, et la mort surtout de son jeune beau-frère, c’est aussi une grande partie de son petit monde du mensonge entretenu qui venait de s’effondrer…

Déjà au Brésil en 2008, et une dernière et étrange découverte

yachtmeditLe Brésil, Pascal Saken y avait songé dès 2008, d’après une dernière découverte : celle d’un site étrange appelé SPA-CIAL, ce qui déjà en dit long sur les connaissances en orthographe de notre personnage.  Un site installé sur le même serveur de Chicago que celui de Pascal Saken, vantant… les bienfaits du yoga sur un des yachts de la firme « Tango », déjà et de façon assez ahurissante, puisque au dessus des photos de relaxation figure l’exposé de la motorisation en Carterpillar du bateau concerné.

Etrangement encore, les photos d’intérieur du yacht étaient les mêmes que celles figurant sur le site vantant les bateaux thaïlandais de Saken. La page suivante, « SPA-CIAL Thaïlande » révélant des photos inédites du fameux yacht à jacuzzi déjà décrit (ici à gauche). Le fameux « Méditation » du « club Billionnaire, arborant toujours son nom en… Thaïlandais  (ci-dessus à droite) ! La page qui s’affiche en second étant celle du « Meditation », une page déjà vue où figurait un capitaine inconnu appelé Sin. Trois endroits de contacts étaient cités : Rio de Janeiro; au nom d’un dénommé Oscar Galves, un contact en Thaïlande au nom de « mohana » et un contact à Angra dos Reis, lieu hypertouristique au nom du dénommé « marc ». Un « marc » figurait déjà dans l’équipe thaïlandaise de Saken, dans la « Onboard Brochure » (ici à droite). L’une des photos exhibée présentait l’arrière du Yart Classic 80 Achilles; son intérieur ayant déjà été montré dans le site du Billonnaire, à l’identique. En fait de « yoga », on montre des jeunes mannequins, homme et femme, qui laissent une drôle d’impression, à comparer avec les deux employées de massage bien plus dans l’esprit du nom du navire, ou du but envisagé des croisières… Le site présentait la même adresse IP de domaine que YartMarine.corp, déposé au nom de « Vu Anhquang« ; lui aussi… le même renvoyant vers « pascalvuan.vwt.net » … les domaines installés en 205.234.195.64 étant tous ceux visités lors de cette longue enquête… y figure même celui de « findinglucas.com », saken sitesle site créé pour retrouver le corps de Lucas Bondezan !!! Tous ont la même origine, et tous ont été supprimés depuis !!! Mais aussi celui d’un site surprenant « agilityshipping.org » (le même existe en .net), créé en 2016 semble-t-il (le 17 octobre en fait) un site de « transfert de produits pharmaceutiques réfrigérés« , à travers le monde entier, via containers ou avions cargos…. le whois du site nous faisant retomber sur « Vu Anhquang »… aurait-on découvert-là un sujet embarrassant de plus pour notre fameux yachtman ???

Car jusqu’ici, pas un mot n’avait été prononcé sur cette étrange activité… lui, si vantard dans tous ses sites !!!  Une seule page… et rien d’autre, à moins d’une adresse mail de contact.  Et rien d’autre : pas de formulaire à remplir, pas d’historique non plus de la société… confierait-on des produits réclamant tant de soins à un tel site, la réponse va de soi, il me semble. Alors à quoi donc peut donc servir cette activité aussi sommairement décrite ???  Et pourquoi donc avoir créé ce genre d’entreprise à peine un mois après seulement l’explosion du yacht chargé de valises ??? En tout cas, si c’était l’orientation nouvelle de commerce qu’envisageait Saken, il avait eu du flair : aujourd’hui, sous la pandémie, c’est fou ce que l’on a besoin de « produits pharmaceutiques réfrigérés » !!! Mais comme on ne possède plus aucune nouvelle de lui, depuis l’accidentons on ignore s’il avait eu du flair… ou pas !

site transfert

Aucun regret exprimé et une scène surréaliste de plus

sakenvanu-siteAucun des nombreux sites de Pascal Saken n’a exprimé de regrets sur cette malheureuse disparition: leur mise à jour était de toute manière totalement aléatoire, à croire que cela ne l’intéressait pas d’appâter des clients pour lemanupulations amener à utiliser ses yachts (ses pages « billionnaire » n’ont quasi aucun lecteur selon les compteurs de statistiques, qui situent par exemple le site « yartmarine » avait alors  une valeur de 2,28 dollars tout juste, soit le minimum que vaut un site internet !),   Rien n’avait été modifié dedans depuis août 2014,  de toute façon… sauf cet incroyable ajout, en date du 6 avril de cette année 2016 (avant la catastrophe, donc). On pouvait y voir notre incroyable personnage affirmant avoir assisté à la réunion de Genève de l’ONU de crise sur l’immigration en montrant quatre clichés comme « preuve ».Or cette fois encore, on a eu droit à un bluff éhonté.faux-discours  Derrière un des clichés (ici à gauche), on distinguait clairement des lycéens en visite guidée : l’ineffable Saken avait profité d’une journée porte ouvertes pour aller poser devant les podiums encore dressés, s’installer comme s’il faisait un discours… devant une salle vide (ici à droite) et même s’asseoir à une table vide de l’hémicycle… en retouchant grossièrement le panneau devant lui sous Photoshop pour y faire figurer « Vanuatu » (les « franges » chromatiques de copie JPEG décelables ne trompent pas sur le fait que le texte en noir a été ajouté sur le fond blanc !!!). C’est grotesque et complètement dément ! N’importe quel débutant en Photoshop pourrait déceler la manipulation !!!  C’est tout simplement lamentable de sa part, un tel comportement qui bafoue les représentations aux Nations Unies !!! L’organisation s’est elle rendue compte de ce détournement, l’-at-elle depuis banni des lieux, on ne sait.
D’anciens amis douteux revus avant de s’évaporer
trioDepuis, plus rien… tout a disparu, donc : les 28 sites ont tous été effacés… il reste peu de clichés, sauf une autre bien étrange rencontre, fin décembre 2016.  Celle de Pascal Saken en villégiature à l’hôtel Sheraton Hôtel Four Points, à Penang, en Malaisie (pas vraiment la grande classe selon certains), et de deux de ses plus anciens amis. D’abord un chanteur local devenu très riche depuis ses débuts, Ahmad Dhani (de son vrai nom Dhani Ahmad Prasetyo, le leader de Dewa 19 et du Ahmad Band, il est aussi le descendant d’une famille juive installée en Indonésie à la fin du XIXeme), vdhani-nazi01un chanteur qui a défrayé la chronique en répudiant sa femme -Maia Estianty, avec qui il avait eu trois enfants en 14 ans de vie commune- pour une chanteuse de duo Mulan Jameela (autrefois appelée Mulan Kwok, bien plus jeune (autrefois mariée à Harry Nugraha : sa décision de vivre avec Dhani en a fait la femme la plus haïe d’Indonésie, où on ne transige pas avec le mariage, dans un pays profondément musulman). En 2014, autre scandale, avec un clip vidéo de « cover » d’une chanson de Queen dans laquelle il supporte le politicien Prabowo Subianto (un ancien militaire) d’une bien drôle de façon, puisqu’en s’affichant portant une veste portant les insignes nazis d’Himmler (cf ci-contre à droite) !!!  Comme soutient politique, on a fait mieux, pour s’opposer au président Joko ‘Jokowi’ Widodo ! Une opposition tenace : le 2 décembre 2016 il a même été brièvement incarcéré au nom d’un possible « complot » en préparation contre Joko ‘Jokowi’ Widodo.
Frime et compagnie avec son double

Bref, encore un drôle de sbire… comme son voisin de table lors de la réunion, puisqu’il s’agît du dénommé Boyke Imansyah (ici à gauche) celui-là, dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’il cache bien ses activités… industrielles, tout ce qu’on peut trouver à son propos étant l’investissement de sa compagne dans une activité bien floue appelée « Glamour Indonesia« , qui baigne dans le même bling bling de surface que ce que fait l’ineffable Saken (c’est le nom d’une boutique d’accessoires en réalité !). Que fait donc exactement et réellement Boyke Imansyah, difficile à savoir, en tout cas. Tout ce qu’on peut voir, c’est son goût pour l’argent, la frime, les voitures de sport, les poses de faiseur, les vacances perpétuelles sur la côte australienne (la « Gold Coast, si chère aux trafiquants de drogue du pays comme on l’a vu dans cette longue enquête, encore un hasard, c’est sûr) et.. le bling bling !

On peut le voir aussi en grande discussion lors d’un repas avec James Corden (rien à voir avec la vedette TV interviewer en voiture), le fondateur de « Pigeon Barrels Limited », qui comme son nom l’indique est une sorte de club privé récent (créé en 2015) réservé à ceux qui pratiquent la chasse au pigeon d’argile… une autre forme de bling-bling (son site n’était pas vraiment encore au point avec son affichage de « lorem ipsum » pour boucher les trous !). Corden s’étant fait remarquer après pour « scam »  (une version du SPAM, dite nigériane)… quand il ne se prend pas en photo devra la plaque de l’hôtel Carlton. Dans lequel il n’est pas nécessairement descendu !! Tout lui est bon pour frimer : c’est un Pascal Saken bis. D’ailleurs, il appelle celui-ci « mon frère » !!!

Ou encore de poser avec Saken en compagnie du gouverneur  du Jawa Barat en 2018 (le « Governor Of West Java ») Kang Ridwan Kami, un ancien architecte fort connu là-bas (ici à droite). Ces gens-là essaient tout le temps de songer un entregent pouvant un jour les couvrir ! Pas sûr que ça ait marché avec celui-là dont la réputation est l’opposée de la leur ! Et les mêmes ne sont vraiment pas finauds : lorsque Boyke Imansyah se montre à bord d’une Ferrari, à Paris, en plus, laissant largement supposer qu’elle lui appartient, on découvre vite que c’est celle d’un loueur parisien bien connu, qui facture l’escapade une bouchée de pain…. 89 euros (sur un tout petit parcours à réaliser !) !!! La prochaine fois, j’espère, il pensera peut-être à maquiller la plaque du véhicule sur ses photos Instagram de frimeur… ce dégourdi ! Lorsqu’il retrouve Saken chez lui comme invité (ici à droite et à gauche), le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne vit pas vraiment dans un palace… c’est bien la même esbroufe !!!
Un cas toujours pas résolu, quatre ans plus tard
pascalsaken04sm Le problème, donc, demeurait toujours en 2016. A l’époque, je m’étais posé la question :  quand donc va-t-on s’intéresser au cas de Pascal Saken, et à celui du Phocéa, qu’il détient sans en avoir le droit véritable m’étais-je dit ?  Combien de temps allait-on encore le laisser sévir de la sorte ? Quand donc des gens allaient-ils se décider à parler, pour révéler ses véritables activités ?  Quand allait-on se décider à enquêter sur ce qu’il advenu réellement et juridiquement du Phocéa, et comment ses véritables propriétaires l’avaient-il lâché, pour servir leurs seuls intérêts financiers ou pour éviter d’être mêlés à un énorme scandale ?  Quand saura-t-on qui exactement avait bien pu le contacter pour lui confier le Phocéa ? Quand allaitt-on sérieusement s’intéresser à ses liens très spéciaux avec les politiciens du Vanuatu ou des Tongas, ou de leurs nobles aux pouvoirs ayant peu à voir avec la justice démocratique, dont certains d’ailleurs; mouillés dans l’affaire, dorment désormais en prison ?  De ses compromissions avec des ministres qu’il a tenu par l’épaule; comme de vieux amis ?  De ses amitiés douteuses telle celle avec Reiko Opitz et sa faune (tel Alimzhan Tokhtakhounov) ? Et de ces mensonges ministériels répétés ?  Quand allait-on enfin s’apercevoir que ça se passait devant nos yeux, que l’homme se glorifiaitde sa propre perpétuelle aventure, la mettant en scène copieusement sur Internet sans jamais en être inquiété ??? Ou bien qu’il se moquait éperdument de la représentation politique en se faisant accorder aussi facilement des titres de complaisance ?  Maintenant qu’il y avait eu mort d’homme, allait-on (enfin) s’intéresser sérieusement à lui ?

Des questions restées sans réponse… mais qui ont resurgi ce 21 février dernier avec une image que l’on aurait aimé ne jamais voir un jour (ici à gauche). La fin véritable, cette fois… du Phocéa, dont je vais vous parler demain, si vous le voulez bien…

(1) un exemple récent encore avec cette catastrophe récente survenue en Indonésie. Celle du « Zahro Express » parti de Jakarta avec 250 personnes à bord pour rejoindre l’île de Tidung.

l’adresse du rapport sur le Vanuatu :

http://www.apgml.org/documents/sear…

le reportage de Marianne, deux ans après mon premier article :

http://www.dailymotion.com/video/x1…

sur le Phocea :

http://www.dailymotion.com/video/xu…

Un très bon reportage à l’époque sur l’arrivée du Phocéa au Vanuatu. Au détrour du reportage, on le voit avec dans le même champ de vision de la caméra le Blue Gold, qui a mal fini, lui aussi…

 

 

 

Les 28 sites de « Pascal » (notez le « Phocea-saken » !) : plus aucun ne marche (depuis 2019-2020)…

billionaireyachtclub.com

chuniversity.org

embassyofvanuatu.com

goldminesbrazil.com

highlifeyachts.com

mangustacharters.com

mangustayacht.com

pascalsaken.com

pascalsakenvanuatu.com

pascalsakenvanuatugold.com

phoceasaken.com

phoceayacht.com

sakencentreafrique.com

sakenenigma.com

sakenpascal.com

sakenpascalafrica.com

sakenpascalboxing.com

sakenphocea.com

sakensecurityprinting.com

sakenvanuatu.com

www.sakenvu.com

sakenvuanhquanpascal.com

sakenyacht.com

spa-cial.net

stealthmarine.net

theluxuryyachts.com

yacht-meditation.com

yartcarbon.com

yartmarine.com

Le journal citoyen est une tribune. Les opinions qu’on y retrouve sont propres à leurs auteurs.


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