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Trump : anatomie d’un coup d’état raté (3)

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Aujourd’hui, je vous propose de retrouver une vieille connaissance à la manœuvre de cette opération directement dictée de la Maison Blanche. Le roi du ring, le maître en racontars et en prestations dégoulinantes : Rudy Giuliani bien sûr, fidèle allié d’un président fou qui s’est persuadé qu’il peut encore renverser la situation alors qu’au plus haut de l’Etat après lui, on vient de lui faire savoir que ce n’est pas possible juridiquement, un mot que le petit esprit présidentiel ne comprend visiblement pas. Arc-bouté dans son Bunker blanc, Donald a donc organisé une prise de pouvoir à sa façon, aidé par des amis douteux qui rêvent de mettre bas tout l’édifice depuis longtemps : la milice dangereuse des Oath Keepers, dont le patron a été choyé et envoyé dans un deuxième hôtel un peu plus éloigné, vu qu’il ne fait pas partie des intervenants au micro prévus les 5 et 6 janvier. Il y est en bonne compagnie comme vous allez le voir, s’apprêtant à refiler un coup de main à des casseurs attitrés : les Proud Boys.
Ce bon Rudy et son copain baraqué
Un autre phénomène est resté plusieurs jours à l’hôtel Trump (sinon des semaines !) et y a été photographié à l’ouvrage (en compagnie d’une jeune assistante, dont on ne sait si c’est encore Christianné Allen… ) c’est bien sûr Rudy Giuliani, on s’en serait douté. Encore une fois, il était derrière cette opération douteuse.  « En effet, non seulement il semble que Giuliani séjournait à l’hôtel de Trump pendant la période où l’insurrection a eu lieu, mais il était apparemment en réunion avec l’une des figures clés du scandale «Trump-Ukraine» 2019-2020:  un obscur candidat républicain du Connecticut  et ancien membre du Congrès nommé Robert Hyde. Le fait que Hyde fasse l’objet d’un chapitre entier de Proof of Corruption, le livre 2020 de Macmillan qui offre un récit complet du scandale Trump-Ukraine, souligne pourquoi il est impossible de résumer ici les liens de Hyde avec la famille Trump. Autant dire qu’il existe des preuves substantielles que l’homme (…) est étroitement impliqué dans la famille Trump et ses «sales tours» politiques depuis plusieurs années. » Hyde non plus ne nous est pas étranger ici. J’avais parlé de « cas psychiatrique » déjà à son propos. On y revient. Cet homme, qui est sourd (et appareillé et bénéficie de son chien « Thunder » qu’il emmène partout), est au cœur du scandale ukrainien et de l’exclusion surtout de l’ambassadrice Marie Yovanovitch exigée et obtenue par Donald Trump, alors qu’elle souhaitait mettre fin à la corruption sur place entretenue par Paul Manafort notamment, qui en tirait largement profit (et Trump aussi, donc). Il était pour ça en liaison avec Lev Parnas.
Comploteur un jour comploteur toujours, le revoici le 5 janvier, QAnoniste lui aussi, cet ancien Marines, aux préparatifs d’un autre événement discuté une dernière fois la veille de son exécution : il n’a aucun problème pour se retrouver à cet endroit, à l’hôtel Trump, à Washington, donc, en ce qui le concerne, car le siège de sa société de lobbying, Finley Hyde & Associates y réside (il possède aussi le Lightstone Group et A10 Associates, fort obscures). L’homme est plutôt violent : un juge lui a retiré l’usage de cinq armes qu’il possédait après qu’il avait menacé avec un consultant. Il est l’objet de plaintes de police à répétition, en voiture, ou pour ne pas avoir payé les droits d’amarrage de son bateau : c’est un sans-gêne complet en fait. On l’a croisé très souvent au Trump Hôtel, à croire qu’il y habite à demeure, comme ici le 15 janvier 2020 en compagnie de Don Jr ou ailleurs avec l’autre fiston, Eric.
Il a posté plein de clichés de ce lieu avec des gens comme le directeur d’abord, Mickael Damelincourt, (à gauche) Ron De Santis de Floride, Corey Lewandoski ou même Roger Stone, ou encore Eric Bolling, ce présentateur viré de Fox News en 2017 pour avoir harcelé trois collègues féminines
(ici à droite).  Il est aussi l’auteur du livre « The Swamp: Washington’s Murky Pool of Corruption and Cronyism and How Trump Can Drain It »,  sorti en 2017, qui ne pouvait que plaire à Donald… ou à sa bru !!!).
Bref, un lascar du milieu (très) proche de la famille Trump ! On tourne avec lui dans une version réduite du petit monde de Donald décortiqué l’été dernier. Mais attention comme on va le voir, Rudy sera aussi aperçu ailleurs, sortant d’un autre hôtel le samedi matin de l’attaque…. si bien que la navette qu’il effectue ne peut servir qu’à coordonner les propos à tenir, à veiller à utiliser les mêmes éléments de langage. C’est bien une attaque coordonnée, même à propos du verbe utilisé !!!
Biggs is big : deux vrais prophètes de malheur !
Dans l’Ile Mystérieuse avec Tintin, un faux prophète appelé Philipulus arpente les rues avec un tambourin pour annoncer la fin du Monde qui ne viendra pas. Aux Etats-Unis, on a fait de même pendants des mois avec Joe Biden, présenté comme une catastrophe à venir par plein de rumeurs et de fake news. Parmi ces rabat-joie, trois élus. Si Mo Brooks semble avoir été aperçu sur place, à l’hôtel Trump, deux autres élus au tambourin mauvais manquent à l’appel :  Paul Gosar et Andy Biggs. Gosar, qui ne sait toujours pas ce qu’est un masque anti-Covid19 (ici à droite), était le 6 janvier à l’intérieur du Capitole en train de faire une objection sur le vote en Arizona, pour bloquer un temps la situation. Quelques jours avant, on l’avait croisé sur America’s Voice, dans l’émission de Steve Bannon, en train de parler lourdement de fraude électorale en direct de sa voiture (ici à gauche). L’autre élu, Andy Biggs lui est aujourd’hui en train de ramer pour tenter de faire croire qu’il n’a pas eu de contacts avec Ali Alexander.  Or lors du meeting «Stop the Steal» du 19 décembre devant le Capitole de l’Etat, à Phoenix, ce dernier a diffusé un message vidéo aux spectateurs présents, directement depuis son téléphone. Il y disait ceci «Ici Andy Biggs, j’aimerais pouvoir être avec vous. Je suis dans le marais de DC en train de me battre au nom des résidents de l’Arizona et des combattants de la liberté dans tout le pays « , l’avait-on entendu dire. Il poursuivait en disant: «J’aimerais pouvoir être avec vous aujourd’hui» et «Nous allons continuer à nous battre, et je vous implore de continuer à vous battre aussi.  Que Dieu vous bénisse d’être ici aujourd’hui. Et que Dieu bénisse ce grand pays ». Biggs avait alors ajouté : « Je veux que vous le sachiez, nous marcherons tous vers D.C. le 6 janvier, et nous allons planter nos fesses sur le Capitole américain avec ou sans permis », avait-il dit sous les applaudissements. « Et ces membres du Congrès entendront parler de nous après avoir quitté cette chambre le 6 janvier. »  Paul Gosar, au même meeting, assurant lui que Trump « redeviendra président« … le 6 janvier prochain ! Une intuition, où ils avaient été mis au parfum eux aussi de ce qui se tramait ? Ce Paul Gosar, avait un autre rôle encore, on verra demain lequel…
L’autre lot de complotistes était au Sheraton et la piétaille en banlieue, vers Arlington
Un élu local républicain (casqué, ici à droite) a été vu dans le secteur Est du Capitole, lui aussi, et il a été arrêté également comme on l’a vu  (cf ici à droite).  » (Derrick) Evans n’était pas le seul républicain élu sur le terrain du Capitole ou à proximité. Amanda Chase, une sénatrice d’État et candidate au poste de gouverneur de Virginie, a publié des photos et des vidéos du rassemblement précédant le saccage du siège du gouvernement américain. (..) Chase, un républicain de Virginie ayant des liens étroits avec les extrémistes, a lancé le rassemblement à l’avance. «Je viens d’arriver à Washington et de parler à l’organisateur du rallye de demain», a-t-elle sous-titré une vidéo en direct sur Facebook le 5 janvier (le tweet est ici à gauche) . Dans la vidéo, elle s’est assise à côté d’un assortiment hétéroclite de types d’extrême droite. Parmi eux se trouvait Stewart Rhodes, chef de la milice des Oath Keepers ». Ce qui fait bien de Rhodes l’organisateur selon la sénatrice !!! Cette idiote nous donnant une des clés majeures de l’organisation !!!
« Peu de temps après la perte électorale de Trump en novembre, Rhodes est allé sur Infowars pour affirmer que sa milice était prête à prendre d’assaut DC pour défendre Trump, et que le seul moyen d’éviter un «combat sanglant» serait pour Trump de déclassifier les informations sur «l’État profond», qui permettrait à Trump de rester président ». Rhodes-Jones, voici bien un duo de choc : ils se connaissent parfaitement, car Rhodes est déjà venu à plusieurs reprises sue le plateau d’Alex Jones. Ici son intervention du 10 novembre où Rhodes évoquait un « nettoyage final » du « swamp » à venir et Jones d’appuyer en demandant de venir tous à Washington DC pour manifester bruyamment…  déjà (1) !  Ce jour-là, Rhodes se déclarait être déjà à Washington en train d’attendre les ordres de Trump !!!  Quel aveu à verser au dossier de ce coup d’Etat préparé bien avant le 6 janvier !! Rhodes désirait un « Bundy bis » dans la capitale, ce qu’il a eu au final ce 6 janvier : « Rhodes a déclaré que Trump devrait charger les chefs des forces spéciales de l’armée de rassembler et de traiter les informations car «il ne peut pas faire confiance aux services de renseignement militaires normaux». Notant qu’il s’était précédemment opposé à l’intervention militaire américaine dans les affaires intérieures, Rhodes a déclaré que dans ce cas, Trump devrait invoquer la loi sur l’insurrection pour atteindre cet objectif. Rhodes a ensuite déclaré que, à l’appui de Trump, « nous avons des hommes déjà stationnés à l’extérieur de DC comme option nucléaire au cas où ils tentent de destituer le président illégalement, nous allons intervenir et l’arrêter » (quel aveu !) et a souligné que ces hommes sont « armés » et « Prêts à entrer, si le président nous appelle. » En plus de l’activité à l’extérieur de la capitale, Rhodes a déclaré qu’il aurait des Oath Keepers à l’intérieur de la ville ce week-end prochain pour soutenir une caravane de supporters d’Infowars dirigée par Shroyer qui dit qu’ils organiseront un événement le 14 novembre. Le contingent d’Infowars est l’un des plusieurs groupes d’extrême droite qui disent qu’ils se rassembleront dans la ville pour soutenir Trump. Stewart a ajouté que son groupe faisait de la «reconnaissance» la semaine dernière dans la région de Washington, D.C. Rhodes a appelé les partisans de Trump à converger vers la capitale de la même manière que les membres de la milice d’extrême droite se sont réunis dans un ranch du Nevada en 2014 (ici à droite) pour menacer les agents des forces de l’ordre fédéraux qui tentaient de faire appliquer une décision de justice contre l’éleveur Cliven Bundy. Il a également précisé lors de sa comparution que la seule alternative au maintien au pouvoir de Trump serait la violence, en disant: «Soit le président Trump est encouragé, renforcé, [et] renforcé pour faire ce qu’il doit faire, soit nous nous retrouvons dans un combat sanglant. Nous savons tous que le combat approche.  »
Difficile de ne pas y voir les prémisses du 6 janvier : ces « reconnaissances » décrites par Rhodes pouvant très bien être les visites douteuses remarquées après coup par les démocrates, effectuées par notamment les deux congressistes récemment élues, Boebert et Greene, qui avaient auparavant exprimé leur soutien à ces milices, ou posé avec elles en photo.  Des visites permettant aux futurs conjurés de circuler plus rapidement dans le labyrinthe du Capitole pour… arrêter les leaders, destinées au lynchage, auxquels venait de s’ajouter, de la faute de Trump lui-même durant l’attaque, Mike Pence pour son refus de coopérer !  On avait même vu à l’extérieur, en plus de l’échafaud symbolique dressé, des pancartes réclamant l’usage de la guillotine !! Tout se tient parfaitement !!!
L’auteur continuant sa liste : « Bianca Garcia, responsable du PAC «Latinos for Trump» figurait également dans la vidéo avec Chase (…). Une autre personne encore assise aux côtés de Chase dans la vidéo était Joshua Macias, l’un des gardes du corps de Chase, qui a été arrêté en novembre après que lui et un autre garde du corps de Chase auraient conduit avec un AR-15 à un lieu de dépouillement des votes de Philadelphie. (Les hommes, qui croyaient que l’élection était volée à Trump, ont conduit un Hummer avec une décalcomanie QAnon.) Macias a déclaré au Daily Beast qu’il n’était pas entré dans le Capitole. Bien que Chase ne semble pas être entrée au Capitole, elle a ensuite réalisé une vidéo sur Facebook appelant ces intrus des «patriotes» qui n’avaient «pas d’autre choix» (on l’a suivie en détail ici, la fameuse sénatrice Amanda Chase). Dans un message maintenant supprimé, elle a déclaré que «ce n’étaient pas des émeutiers et des pillards; c’étaient des patriotes qui aiment leur pays ». Malgré les louanges des assaillants du Capitole, elle a également partagé un canular qui prétendait à tort que les antifascistes s’étaient déguisés en partisans de Trump pour l’attaque. Elle a ensuite dénoncé les républicains qui s’étaient éloignés de l’émeute. «La révolution commence maintenant. Patriotes, il est temps d’agir », a-t-elle écrit. Chase a ensuite été suspendu de Facebook pendant 60 jours. Un porte-parole n’a pas immédiatement renvoyé une demande de commentaire et les tentatives pour atteindre Rhodes et Garcia n’ont pas été immédiatement couronnées de succès ».
Pour retrouver l’endroit où elle a débarqué avec ses acolytes, on ne dispose que d’un seul élément : une lampe (ci-dessus à droite). Et le fait que la vue serrée a été faite exprès pour qu’on ne distingue pas où ça a été pris, dans un endroit qui ne correspond pas trop à l’hôte actuel. Le mur derrière est en effet encore en réfection, visiblement, si bien qu’on s’attend à un hôtel de moindre classe pour ce lot de conspirateurs. Et en effet : une longue recherche permet de localiser une chambre correspondant à ces critères au sein du Sheraton Silver Spring Hotel de Starwood Hotels & Resorts situé près de près de Bethesda, dans le Maryland (acheté en 2012) doté d’énormes salles de conférence (et de 229 chambres !) : la moyenne des prix y est à 100 dollars seulement la nuit. On s’aperçoit surtout que ce n’est qu’à 11 miles à peine de la Maison Blanche en réalité (17 km), le Ronald Reagan Washington National Airport n’est qu’à 10 miles (16 km), le métro passe juste à côté à trois blocs de maisons de là, à la Silver Spring Station, c’est le ligne en U dite Red Line, et il rejoint directement au sud le Capitole en quelques minutes, et en prime l’hôtel a subi des réfections qui ont duré des mois et qui ne sont pas toutes finies (vu le nombre de chambres à rénover !) Un client commente sur Trip Advisor : « hôtel rénové, sauf qu’ils ont oublié de changer la climatisation et ce qu’il y a semble être les très mauvaises unités avec lesquelles j’ai grandi dans les années 70″. Bref, c’est notre très possible et probable candidat pour recevoir aussi des complotistes qui peuvent être sur place en très peu de temps au Capitole ! Quant à savoir pourquoi celui-là, qui dispose avec son  nombre important de chambres des possibilités énormes d’hébergement, c’est probablement aussi parce que l’hôtel attitré des Proud Boys, le plus vieux de Washington dont il squattaient le bar voisin, le Harry’s, avait fermé par précaution (ici à droite). Et ce par peur des heurts accolés invariablement au groupe violent !!! Avec leur leader arrêté avant le 6 janvier pour les mêmes raisons (remplacé par Biggs, mis en examen  depuis après ses exploits) !
Dans un coup d’état, il faut des têtes, mais aussi des exécutants. Ceux-là ont été logés dans de bien moins luxueuses conditions que leurs chefs. Dans la déposition du FBI à propos des trois membres des Oath Keepers, Thomas Edward Caldwell, Jessica Watkins et Donovan Crowl on a en effet l’indication précise de l’endroit où ils ont descendu (ils sont ici à droite en train de se diriger vers le Capitole en suivant leur chef). On est loin des fastes du Trump Hôtel et du Willard… on les a casés en effet en banlieue, à Ballston, au Comfort Inn, à 8 miles au Sud Ouest du Capitole, vers Arlington.  L’hôtel offre le transport en minibus (un « shuttle » visible ici à gauche) vers la station de Ballston/Virginia Square.  C’est à 22 minutes à peine de Metro Center, la station la plus proche de la Maison Blanche ! Autant dire qu’ils étaient disponibles en très peu de temps ! Comme leur chef, à l’autre bout de la ville !!!
Trump, côté backstage
Mettre en place plusieurs manifestations aux noms différents et les réunir sur des endroits voisins a été le maître mot de ce 6 janvier. Comme on l’a vu aussi, toutes ont dépassé le contenu de personnes initialement prévues : des addenda au contrat passé avec le propriétaire (The National Parks Services) ont été fournis au dernier moment. Les noms des manifestations ont changé au fils du temps, selon certainement l’humeur de son décideur principal, un grand lunatique on l’a vu, ou des remarques de ses conseillers, comme les meetings électoraux qui ont précédé. En janvier février c’était le « Keep America Great Rally ».
On avait eu en novembre la « Million MAGA March », qui n’avait réuni que 30 000 personnes au lieu du million claironné par Kayleigh McEnany, porte-parole jamais avare de mensonges éhontés. Les Proud Boys, à cette occasion, avaient effectué leur propre tirage d’affiche (cf ici à droite) pour annoncer leur participation ce 14 novembre, preuve flagrante de leur implication (ici à droite). Le Victory Rally lui a plutôt mal porté son nom :  c’était en Georgie pour soutenir Perdue et Loeffler qui ont été rétamés tous les deux comme on le sait. Pendant sa campagne électorale, plusieurs meetings de Trump ont été appelés « Make America Great Again Victory Event ». Ceux en particulier où le service d’ordre état déjà assuré par les Oath Keepers (ici à gauche, celui d’El Paso, Texas) !!! En septembre, la série de meetings avait été intitulé « Great American Comeback Event » , mais le nom n’est pas resté longtemps à l’affiche.  Pas davantage pour les meetings  « Jobs and the Economy » du mois d’août. Pas assez vendu comme intitulé !!!
Le 6 janvier on a vu fleurir d’autres noms : la Jericho March, par exemple, organisée par des religieux, on s’en doute, tel l’ineffable Eric Metaxas. Elle ne faisait que rééditer celle du 12 décembre, dont le logo sorti tout droit de l’usine à médias trumpienne, avec le lion repris d’une autre communication. Ici on peut lire son annonce : « Jericho March prévoit un retour à Washington  DC dans la nouvelle année et prier pour que Pence annule les élections » !!! Sur leur « pass » de meeting, ils seront répertoriés « Prayer Rally », certainement leur nom originel, modifié par la suite (ici à droite). « Metaxas et d’autres partisans évangéliques de Trump ont organisé une série d’appels à la prière du soir mettant en vedette des personnalités pro-Trump telles que Michael Flynn, un ancien conseiller présidentiel qui a plaidé coupable d’avoir menti au FBI et a ensuite été gracié par Trump, ainsi que des chefs religieux qui ont prophétisé que Trump serait réélu ». Si Dieu intercède, alors, ce devrait être bon pour lui !
« Les organisateurs de Jericho March ont déclaré dans un communiqué qu’ils exigeaient que les responsables de l’administration, y compris Pence, interviennent dans les élections. «Le vice-président Pence a la capacité d’élire lui-même le président et Jericho March l’appelle à exercer son pouvoir légitime face à la fraude électorale et à la corruption flagrantes», a déclaré le groupe dans un communiqué » (nota : un pouvoir qu’il n’a jamais eu !!!). « Pence présidera le Sénat mercredi lorsque le Congrès se réunira pour confirmer les votes du Collège électoral. La loi fédérale l’oblige à accepter les listes d’électeurs qui ont été certifiées par les États, selon des experts juridiques. » Et en effet : la demande de Metaxas ne tient pas debout, preuve qu’on ne peut pas faire de la politique basés sur de la religion : des faits, ou de la croyance, il faut choisir !
Metaxas, visiblement, comptait donc bien influer sur le sentiment religieux de Mike Pence pour bloquer l’élection, ce que le Droit US ne lui octroie en rien (ce dernier n’ayant jamais fait mystère de sa foi, bien au contraire) ! La religion ou le droit, c’est-à-dire croyance et démocratie, difficile de les rendre en effet compatibles à 100% : tout le dilemme de ce « With God On Our Side » institutionnalisé (et si bien dénoncé jadis par Dylan). Mike Pence, devenu soudainement Judas à 14h24, heure de l’envoi du tweet de Donald le dénonçant à la vindicte des émeutiers :

« À travers de nombreuses heures sombres
J’ai pensé à ça
Que Jésus-Christ était
Trahi par un baiser
Mais je ne peux pas penser pour toi
Tu devras décider
Si Judas Iscariote
Avait Dieu de son côté… »

Une affaire aussi de merchandising 
Des auto-collants ont été vus, portés lors des premières manifestations March For Trump. Car le merchandising Trump fait aussi partie du jeu : le nom de Trump est déposé et donne droit à des royalties si on l’utilise : récemment encore, l’un des fils Trump, malgré la défaite, rappelait encore le18 janvier qu’il y avait encore plein de sweats marqués Trump à vendre (ici à droite) !!! Des camionnettes remplies de colifichets divers suivent ces manifestations, vendent casquettes écharpes et drapeaux…. et reversent leur quote-part à la Trump Foundation dirigée par les deus fistons. Il n’y pas pas de petits profits chez Trump !!! C’est gagne-petit, dirait un ami, mais ça remplit les caisses également, et ça pourrait faire l’objet d’une plainte pour concussion évidente si des juristes voulaient s’y pencher davantage. Chez Trump, tout, absolument tout en effet est manière à faire du fric !!
Et puis progressivement, March For Trump s’est vu accolé les qualificatifs de « Wild Protest”, pour devenir  “March to Save America”, qui là n’exposait plus le nom de l’homme de la Maison Blanche mais laissait entrevoir quelque chose de… violent. Avec comme organisateur officiel Women for America First, dont on sait que c’est le paravent des œuvres signées Ivanka Trump et Laura Trump (la belle-fille, femme d’Eric Trump). Ou sous l’appellation Eighty Percent Coalition, créée à la hâte pour la circonstance, comprenant Forward Latino, de Cindy Chafian. Un groupe nouvellement créé en effet dont le nom faisait référence au pourcentage estimé d’électeurs républicains qui ne faisaient parait-il pas confiance aux résultats des élections de 2020 !!! Et encore « The Silent Majority » de James Epley qui en profite lui aussi pour placer son propre merchandising. Un merchandising entretenu également par les changements de nom, obligeant le fan à renouveler plus souvent son attirail de soutien : avouons que c’est bien joué, commercialement parlant !!! Une partie de l’argent donné à l’association provient d’une autre, America First Policies, dirigée par Linda McMahon, la femme du complice de catch de Donald.  Une autre partie provenant de la Republican Attorneys General Association, the Rule of Law Defense Fund. En somme, les modifications par retouches successives du nom même des manifestations du 6 janvier nous donnent une excellent indication de l’état d’esprit qui régnait dans ce fou de pouvoir qui ne pouvait comprendre et accepter qu’il n’en aurait plus dans les jours à venir !!! Mais songeait toujours à l’argent à se faire avant de partir !!  . Depuis, les affaires marchent nettement moins… (2)
Si leur projet final était toutes l’attaque du Capitole, on comprend pourquoi le titre original de « March For Trump »  de décembre 2020 a été abandonné au nom de « Stop The Steal, » plus neutre disons. Une invention de Roger Stone, d’après la presse. Là encore, tout cela montre bien une intense préparation, qui va du booking des hôtels de Washington comme on l’a vu, aux divers « pass » aperçus backstage, en coulisse des endroits où ont eu lieu les prises de parole. Sans oublier la sécurité. Si celle de l’Ellipse était le fait des gens que l’on décrit ici dans cet épisode, celui de la veille, au Freedom Plaza, est le fait de deux entreprises bien particulières aussi.
Faire peur à tout prix : ces drôles de boites de « Sécurité »
On commence par First Amendment Praetorian Group (quel nom ronflant et ridicule !!), qui figure dans la demande officielle d’emplacement pour la manifestation. Son patron, qui s’appelle Robert Patrick Lewis, est un ancien Green Beret aux traits burinés qui présente un profil très orienté à sa société, très-pro Trump. Le nom de l’entreprise déjà est tout un poème, car faisant appel à toute la fantasmagorie vue chez les grands fans d’armes, les milices, ou les sociétés comme GTI, déjà citée ici (elle n’est pas la seule avec cette symbolique affichée). Sa définition est plutôt floue, voire risible : « 1AP se présente comme une équipe dédiée à fournir « des services de renseignement et de sécurité pour protéger les événements de base de la peur des agitateurs et des perturbateurs extérieurs » dans le but de « rendre les événements patriotiques et religieux à nouveau sûrs« . Tellement orientée, qu’on va même l’utiliser en propagande, lors d’un interview en tant que spectateur le 6 janvier sur l’Ellipse (ici à droite, fait par la chaîne chinoise de Epoch Times, très orientée à droite comme on le sait) ou le 5, la veille, sur la scène de la Freedom Plaza en qualité d’intervenant au micro (ici à gauche) : il fait double emploi en quelque sorte (et même triple comme on va le voir). En revanche on sait fort peu de choses sur sa boîte elle-même, à part qu’elle vient de Middle Village, (quartier de la ville de New York) et qu’elle est récente, ayant été crée en 2018. Si on a fait appel à lui, c’est à nouveau par copinage il semble bien.
Chez Fox News, on l’avait interviewé pour amplifier la crainte de l’antifa annoncée après les élections (on suppose après la victoire de Trump !!) là aussi de façon bien grotesque : « Y aura-t-il des troubles une fois le vote terminé ? Cherchant une réponse à cette question, Hollie McKay de Fox News (ici à droite) s’est tournée vers le chef d’une entreprise de sécurité peu connue. « L’expert » de McKay avait des prédictions qui semblent un peu paranoïaques. «Nos renseignements montrent que peu importe qui remporte les élections, ils [les Antifas] planifient une massive« offensive Antifa-Tet », résolus à détruire l’ordre mondial, ils ne sont redevables à aucun parti», a déclaré Robert Lewis à Fox News. «Leur seul but est de semer le chaos, la peur et l’intimidation.» Une «offensive Antifa – Tet» (nota  : comme la terrible attaque du Tet pendant la guerre du Vietnam) ? « Et pourquoi devrions-nous faire confiance aux prétendues informations de Lewis ? » écrit justement le truculent No More Mister Nice Blog.  Tout le discours de Lewis étant en effet pour charger les seuls « antifas » :  « nous nous concentrons spécifiquement sur les événements religieux ou politiques à la base. Les grandes entreprises peuvent se permettre d’embaucher leurs propres équipes de sécurité et de renseignement, mais nous voulons que les organisations plus petites et de base puissent assurer leur sécurité », a déclaré Lewis. Donc, cela commence à apparaître comme l’un de ces segments CNBC qui est une pure publicité pour l’entreprise de la personne interrogée. Mais continue, Hollie. Que dit Lewis d’autre? Lewis a déclaré que bien qu’ils aient commencé principalement en tant que service de sécurité, les efforts de collecte d’informations se sont intensifiés ces derniers mois, ce qui comprend un nombre important de leurs volontaires qui « s’intègrent » tranquillement avec des branches de type Antifa. Leurs efforts d’information, a-t-il dit, ont également donné vie à une multitude de documents indiquant qu’Antifa est loin d’être un méli-mélo, une mobilisation impulsive. « Nous utilisons le cycle traditionnel de fusion du renseignement – planification et direction, collecte, traitement, analyse et production, diffusion, réévaluation. Nous sommes actuellement en phase de collecte et nous disposons des capacités HUMINT, SIGINT, OSINT et TECHINT », a-t-il a continué » (lesquelles, on n’en sait rien !!!).  A droite ici, un « Spartiate » comme déguisement d’émeutier photographié le 6 janvier par l’équipe du Daily Show et un Jordan Klepper en pleine forme pour ridiculiser les participants… avec du flair, puisqu’il était tombé sur le rassemblement des Proud Boys tous repérables par leur bonnet orange (et non les antifas annoncés par notre sbire, juste avant de s’attaquer aux fenêtres de l’édifice) :
« Vous savez qu’il dit la vérité parce qu’il utilise beaucoup de mots intelligents, exactement comme il le ferait si c’était un mauvais film (…) commente l’auteur et c’est exactement l’impression que ça laisse en effet. A droite deux des employés, au vêtements uniforme : pantalon beige, veste gris sombre et masque facial noir.  « Dans la ventilation du rapport d’un événement à Washington, DC, organisé par le groupe de volontaires en octobre, le personnel a décrit Antifa comme ayant « des organisateurs, des observateurs, des personnes pour sonder nos défenses et des agents qui ont changé de vêtements plusieurs fois lors de l’événement pour essayer d’échapper à la détection » (ça nous rappelle exactement l’inverse, plutôt, avec l’extrême droite du Capitole de Lansing avec ses sbires déguisés… en Antifa, rappelez-vous !). « Ils ont également tenté de lancer des opérations PSYOPS et, si vous le croyez, d’essayer (une fois de plus) d’insérer une fausse collusion / récit opérationnel russe via un ‘acteur’ lors de l’événement », déclare 1AP. « La partie la plus intéressante est quand ils commencent de faux combats entre eux (???) pour essayer d’attirer les spectateurs dans la mêlée. » Lewis soutient également qu’Antifa est « beaucoup plus avancé que ce que les gens lui attribuent en termes de collecte de renseignements et de contre-espionnage » et qu’ils « changent fréquemment leurs tactiques, techniques et procédures (TTP) et leur logistique ». « Pour tous ceux qui pensent qu’Antifa n’est qu’une idée de base et que leurs attaques sont organiques, nous avons une réponse simple: les mouvements et les actions organiques, impulsifs du moment, ont-ils besoin de logistique ? » »a-t-il poursuivi, citant plusieurs documents open-source qui indiquent« avoir un groupe complet de financement et de planification, un groupe de relations publiques et de logistique ». « Open Source » ???
« Oh my god! Tout cela est dans « plusieurs documents open-source » ! reprend, amusé, l’auteur en laissant bien entendre que c’est de la recopie et que sa boîte n’a strictement rien trouvé de spécial en réalité !  « Donc ça doit être vrai ! C’est ce que pensent tous vos proches votant pour Trump à propos de l’antifa. Ce ne sont pas des jeunes de 24 ans sans argent. C’est un groupe très organisé de super villains genre James Bond qui pourraient être sous votre lit en ce moment et vous ne le sauriez même pas » ajoute l’auteur, plutôt moqueur, qui n’a pas crû (pas plus que moi !) une seule ligne de ce que raconte notre ex-béret vert reconverti en boîte de sécurité !! « Le site Web du 1er amendement Praetorian a une page d’accueil mélodramatique … » (ci-dessus à gauche : minimaliste, ça ressemble à un tableau de Frazetta, ou à une pochette du groupe Molly Hatchett en effet !!!). Au final on reste bien sur l’impression d’un discours destiné à entretenir la peur d’une invasion gauchiste du pays. Exactement le discours d’un… Stephen Miller, le Himmler de poche de Donald (malgré ses dénégations sur Fox ici à gauche) et le rédacteur de ses discours, aperçu lors de l’arrivée du cortège le 6 janvier (ici à droite) laissant entendre que c’est bien lui le rédacteur du dernier discours enflammé et inflammatoire de Trump…
La solution : tirer dans le tas
L’autre boîte de sécurité s’appelle Executive Security Concepts, elle est dirigée par le dénommé Chris Ragone, fan de « Kempo Karate, » installé à Roanoke Valley (à Troutville, exactement, à 185 miles soit 3h 30 en voiture de Washington). Elle prétend avoir travaillé « pour le Premier Ministre du Kurdistan et des dizaines de membres de la famille royale saoudienne, des athlètes professionnels  et des acteurs d’Hollywood ». Celui là a aussi  de drôles de façons de voir les choses. Lui aussi est partisan de faire de la surveillance, mais avec au bout, … une intervention directe, ce qui veut dire dans son langage abattre les individus !!! Un avis qu’il a donné à la presse alors qu’un vétéran employé de Virginie qui avait ouvert le feu à l’intérieur d’un bâtiment municipal après avoir démissionné de son travail quelques heures à peine avant de commettre l’attaque.  Il avait alors déclaré « que ce n’était qu’un rappel de plus de la montée de la violence au travail ». Et qu’il avait trouvé lui la solution à ça : «peu importe ce que nous faisons maintenant, les politiciens vont tous être à la gorge», a déclaré Chris Ragone, propriétaire de Executive Security Concepts. C’est pourquoi, en attendant, Ragone essaie de trouver sa propre solution. « La seule façon d’arrêter un méchant avec une arme à feu est un bon gars avec une arme à feu, et vous avez des forces de l’ordre et des entreprises comme la mienne », a déclaré Ragone. Les concepts de sécurité exécutifs basés à Botetourt se concentrent généralement sur la violence au travail, mais avec la hausse des fusillades en masse, ils assument une nouvelle tâche et forment des équipes d’élimination des tireurs actifs, ou ASET. « Localisez, identifiez et éliminez la menace », a déclaré Ragone. « Les auteurs doivent avoir raison une fois. Nous ne pouvons pas nous tromper une fois. » Des agents hautement qualifiés se fondront dans la foule, portant des gilets balistiques et des armes cachées sous leurs vêtements »…  Bref un partisan, ouvertement, du carnage comme « solution » ! Son site est relié à une société de tir et de ventes d’armes, Safeside Range and Training, où, hasard encore, on vend aussi l’étonnant Kriss déjà croisé ici (lire à cet endroit), et le drôle de fameux Tabor vu ici tout au long de cette enquête !! Tous deux en rupture de stock chez lui !!
Les anti-vaccins venus profiter de l’aubaine d’une tribune nationale
Les troupes de Trump ont ratissé large, on le sait et ont pleinement profité de la vague anti-vaccins démarrée avant l’arrivée de la pandémie et qui s’est même vue renforcée chez certain par cette même pandémie, vécue et présentée comme une atteinte à la liberté individuelle fondamentale si chère aux américains. C’est donc sans surprise aussi que l’on trouve des représentants de la tendance anti-vaccin sur scène le 5 janvier, sur la Freedom Plaza.
On y a vu , présenté comme le  » MAGA Health Freedom Event of the Century, » Del Bigtree (ici à gauche), venu d’Austin au Texas, bastion trumpien, qui a aidé Mikki Willis, à réaliser son film conspirationniste « Plandemic », à partie de sa société Elevate, reposant sur des témoignages de gens pas fiables comme Judy Mikovits, déjà étudiée ici dans la catégorie des « félées trumpistes ».  L’association Informed Consent Action Network (43 000 followers sur Facebook) de Del Bigtree a grandement été aidée par l’administration Trump pour répandre ses fausses infos : elle a touché 166 000 dollars en mai au nom de l’aide aux entreprises en difficulté… à cause du Covid19 !! Une situation surréaliste comme seul un Trump a su créer (ça où la société de masques en plein avec son beau-fils Jared qui elle aussi a touché le pactole, souvenez-vous.. comme on se souvient de l’argent investi par Richard Burr et Kelly Loeffler, qui vient de se faire jeter à l’élection récente en Georgie).
Ce n’est pas le seul à être venu critiquer l’attitude vis-à-vis de la pandémie, dans un sens favorable à ce qu’a pu faire Trump, c’est à dire ne pas la prendre au sérieux et atteindre aujourd’hui presque 470 000 morts. Un individu aussi a eu une attitude étonnante sur la scène du Freedom Plaza, en conseillant aux gens dans le public de s’embrasser ou de se câliner (hug) sans porter le masque, faisant de l’assemblée un hotspot pandémique (« cluster »), automatiquement. Celui-là s’appelle Clay Clark, il tenait jadis une émission de radio « DJ Connection  » et a fondé en 2014 Thrive15.com, un site de conseils à la noix pour entrepreneurs à partir du Make Your Life Epic Success Institute en 2007. Il a démarré tôt dans l’animation radio : il avait été nommé « Tulsa Metro Chamber of Commerce Entrepreneur of the Year » à 20 ans.  Aujourd’hui il sévit sur Thrivetime avec Dr.Z (Robert Zoellner). des « podcasts for entrepreneurs ». Bien entendu il n’a fait aucune étude médicale, mais a néanmoins fait un procès au maire de Tulsa G.T. Bynum et à Bruce Dart, le direct du Tulsa Health Department, pour avoir imposé le port du masque dans la ville. Avec comme argument débile comme quoi c’est le masque qui rend malade les gens ! Il avait fini par faire machine arrière et retirer sa plainte. La troisième larronne montée sur scène étant médecin , c’est Simone Melissa Gold elle aussi présente sur scène mais après vue dans le Capitole sous la rotonde en train d’haranguer la foule au mégaphone et d’être pour ça un temps recherché par le FBI. A côté d’elle figurait le porte-parole de son mouvement, John Herberd Strand, arrêté aussi depuis par le FBI.
Le quatrième à profiter du micro ouvert pour ventiler le plus profond possible dans le public un discours faussé, est un duo d’escrocs notoires, Ty et Charlene Bollinger, qui se sont déjà illustrés dans la lutte contre le cancer… avec des arguments tout aussi faux. Elle a aussi comme son mari a soutenu la thèse ridicule de Judy Mikovits en l’interviewant, disant que « Trump l’avait écoutée « … Hélas !!! Ceux-là paieront un jour j’espère leurs propos, cette fois, à défaut de les empêcher de fourguer leurs recettes miracles qui n’en sont pas.  « Je lui ai dit … qu’ils prennent d’assaut le Capitole, et il m’a regardé et a dit: » Dois-je rester ici ?  » Je savais qu’il voulait y aller. J’ai dit: «Chérie, vas-y», alors il l’a fait », a-t-elle dit. Charlene Bollinger a ajouté que Ty lui avait envoyé un texto et lui avait dit qu’il était «à l’extérieur» du Capitole. Elle a alors prié « pour les patriotes qui sont là maintenant à l’intérieur. Ils essaient d’entrer dans ce Capitole. Seigneur, utilise ces gens pour éradiquer ce mal, ces créatures des marais. »  Ou quand on mélange intérêt personnel, mensonge dangereux et politique… et que l’on soutient un mouvement anti-démocratique !!
L’ex-congressiste pressé
Ave son large manteau beige, on aurait pu le confondre avec Ty Bollinger, lui aussi. Je vous avais expliqué le 22 janvier dernier que l’attitude de ce gars (ici à droite) m’avait particulièrement intrigué, rappelez-vous. Il avait remonté Pensylvannia Avenue avec les manifestants, comme Trump leur avait intimé l’ordre de le faire à la fin de son discours, et soudainement, arrivé devant les barrières, côté Est donc, il avait manifestement laissé faire ces derniers qui avaient bousculé fort rapidement les maigres protection disposées, lui sans intervenir mais sans chercher à les en empêcher non plus, traçant sa route de gars pressé, flanqué à ses côtés d’un assistant porteur de sac à dos léger. Il cherchait manifestement en somme pressé à rejoindre le Capitole, lui aussi, ou la zone du Capitole. Mais pas pour y siéger comme on va le comprendre. J’avais réussi à capter l’image flou de son badge… mais sans plus (ici à droite). Or en fouinant backstage, lors de la soirée de la veille, j’avais retrouvé des porteurs de badge similaires : des employés de sécurité, estampillés Stop The Steal et donc ceux d’Executive Security Concepts, ou de First Amendment Praetorian Group  (ici à gauche, équipé d’Air-Pods pour communiquer entre eux) !!! L’homme possédait un badge similaire en fait, un « All Acess » réservé aux Happy Fews pouvant se réunir dans la loge des « artistes » invités, à savoir ici la grande tente blanche dressée sur le côté droit de l’estrade. J’ai longtemps cherché à savoir qui c’était (depuis la parution, le 22 janvier pour finir par tomber sur quelqu’un de ressemblant mais fort compromettant… pour le GOP si c’est bien lui (3) .
La photo ici à droite prise il y a quelque temps semble le démontrer (je l’ai inversée symétriquement pour une meilleure comparaison).
Or, celui-là, ce n’est pas un inconnu en effet : c’est l’ex-congressiste qui était la veille (le 5 janvier) doté du même badge (ici à gauche) et qui était monté sur scène vers 15h 28 environ cette après-midi là, sous la pluie naissante, présenté comme étant « l’ami » d’Ali Alexander, pour tenir une courte allocution, mais plutôt musclé sur le « vol de l’élection« , et dresser au passage un panégyrique complet de Donald Trump. « Je m’en fiche de gagner ou perdre la prochaine élection » criera-t-il fort excité », citant le débarquement de Normandie comme exemple de « combat » à mener selon lui !!! Fichtre !! Son nom ? Anthony Kern, ancien député de l’assemblée de l’ Arizona House of Representatives.  Il venait de se faire fait battre le 3 novembre (lui aussi !) par deux femmes (une démocrate et une républicaine, il y avait deux sièges à pourvoir et il a fini troisième !) et effectivement ce n’est pas vraiment une flèche….nous explique-t-on ici : « quelques semaines après avoir prêté serment (en 2016; il était passé tout juste avec 50,6 % des voix), il a décidé d’aller à un rassemblement Trump à Phoenix pour prendre la parole, et où il a sorti le «LOCK HER UP!» la rhétorique contre Hillary Clinton, quatre mois après l’élection non seulement comme un chant marqué, mais quelque chose qu’il a en fait suggéré et qui devait être revisité en tant que politique réelle. Le plus intéressant était que ce rassemblement comprenait plusieurs membres de la milice anti-gouvernementale, les Oath keepers,et des gens aboyant d’autres grandes opinions, comme le début du «génocide libéral» et la déportation de tous les musulmans ou de tous les juifs d’Amérique. (on y verra quelqu’un affirmer que le regretté McCain aurait été un agent communiste déguisé !!!) Vous ne connaissez, rien qui ressemblerait du tout au genre de chose que les néo-nazis hurleraient à haute voix »… note ici l’auteur fort sarcastique de l’excellent blog The Crazy/Stupid Republican of the Day, qui a répertorié les nombreuses âneries commises par Anthony Kern durant son mandat ou avant même. Tel le fait d’avoir été viré de la police en 2014 pour avoir menti à son supérieur… (4)
« L’ancien représentant Kern était également présent aux événements du 6 janvier, l’appelant le jour «Jour J» du rassemblement du matin. Comme les autres, Kern a répandu des théories sans fondement sur la fraude électorale dans les semaines précédant l’insurrection. À 15 h 02 le 6 janvier, Kern a tweeté une photo des marches occupées du Capitole à proximité, en remarquant: «À Washington, le soutien de @realDonaldTrump et @CNN @FoxNews @MSNB crache à nouveau des mensonges. #vérité. » Le tweet est ici à gauche, on peut voit qu’il a été envoyé au large de la zone où on l’a vu se précipiter pour rejoindre le Capitole. En tout cas, quand la photo est prise, les manifestants sont déjà là en train de fracasser la porte… « Fin décembre, Kern a rejoint le procès raté du représentant américain du Texas, Louie Gohmert, contre le vice-président Mike Pence, exigeant que Pence rejette les électeurs de l’État pour Biden et les choisisse lui-même (nota : ce qui est impossible en droit). L’organisateur de «Stop the Steal», Ali Alexander, a déclaré qu’il avait organisé les événements avec deux des représentants américains de l’Arizona, Paul Gosar et Andy Biggs, et avec le représentant de l’Alabama, Mo Brooks, tous membres du Freedom Caucus. Le 12 janvier, les démocrates de l’État de l’Arizona ont demandé au FBI d’enquêter sur Biggs, Gosar, Finchem et Kern pour leurs rôles dans la planification et la participation aux événements du 6 janvier. Le premier tweet de Kern (ici à droite) avait été envoyé au moment où c’était encore Donald Junior sur scène (ici à droite). Il avait écrit dedans noir sur blanc que Trump avait été « légitimement élu » (duly elected) !!! Sidérant de la part d’un ex-élu lui-même !!!
Et ce n’est pas tout le concernant : « L’ALEC (L’American legislative Exchange Council, dont fait partie Kern, c’est une organisation regroupant des politiciens conservateurs et des représentants du secteur privé, qui font des propositions de loi) a d’autres liens avec l’événement et le lancement de l’insurrection. Comme l’a rapporté CMD, ALEC a un partenariat avec le groupe étudiant de droite Turning Point USA (TPUSA), qui a initialement prétendu envoyer 80 bus aux événements du 6 janvier via son bras politique (ici à gauche c’est au départ de Boston) , Turning Point Action, et un autre affilié, Students for Trump (Charlie Kirk a retiré APRES le tweet visible ci-dessus où il celui-célébrait son savoir-faire dans l’opération : 80 bus, ce n’est pas rien, cela fait en moyenne de capacité à 60 personnes 4800 transportés !).
« Turning Point Action a été répertorié comme partenaire de la coalition sur le site Web «March to Save America», avec l’Association républicaine des procureurs généraux (RAGA), Stop the Steal, les Tea Party Patriots et d’autres groupes conservateurs (…); A droite ici un bus parti de Ypsilanti, patrie des Oath Keepers, avec comme organisateur James Madison, sur la droite iciLes législateurs du GOP qui ont participé à l’insurrection du Capitole «doivent démissionner ou être expulsés de leurs bureaux, et leurs dirigeants doivent s’excuser auprès du peuple américain pour le rôle du Parti républicain dans l’attaque violente de notre démocratie», a déclaré Jessica Post, présidente du Comité de la campagne législative démocrate. un communiqué de presse. De nombreux autres politiciens de l’ALEC ont pris part à la campagne de désinformation de masse autour de la fraude électorale présumée qui a alimenté le soulèvement pro-Trump. Près de deux semaines après que leur État ait certifié la victoire de Biden, les trois présidents d’État de Pennsylvanie de la ALEC ont envoyé une lettre à la délégation du Congrès de Pennsylvanie les exhortant à se présenter aux électeurs de l’État au Congrès le 6 janvier. l’ALEC a l’habitude de s’associer avec plusieurs extrémistes d’extrême droite et de refuser de condamner leurs actions racistes et même potentiellement criminelles. Même après que son président de l’État de Washington d’alors, Matt Shea (ici à droite), ait été accusé de terrorisme intérieur suprémaciste blanc, ALEC ne l’a jamais dénoncé publiquement ni n’a coupé les liens avec lui. Shea a finalement mis fin à son mandat de représentant de l’État de Washington le 11 janvier 2021″. Matt Shea ? Belle espèce aussi, lui, décrit ici... très lié Anthony Bosworth, un milicien. Ancien shérif de Yakima County, ce dernier a été accusé en avril 2016 d’avoir exercé des violences sur sa fille de 17 ans !!!
On le voit, tout nage dans la pire extrême droite existante, avec des gens d’une hypocrisie rare, comme Charlie Kirk qui tente de minimiser sa participation ou la sénatrice Chase qui ne voit que des « patriotes » là où tout le monde a vu des casseurs de bas étage. On en a encore à découvrir, parmi ceux rameutés par le responsable de la Maison Blanche devenu bunker lançant ses dernières troupes de jeunesse à l’assaut… venus drapeaux au vent. L’œuvre d’un fou !
(1) chez l’extrême droite, toujours irresponsable, en quoi que ce soit, on fusille vite ce qu’on a adoré. L’envahissement du Capitole et une prise de pouvoir par la force était sans nul doute l’œuvre de sa vie, pour Stewart Rhodes. Trump avait accepté sous sa pression d’y avoir recours, et ça a dégénéré assez vite, avec les Proud Boys venus pour y faire la casse. L’ordre donné par un Trump effrayé de ce qu’il avait lancé (une des caractéristiques aussi de fonctionnement) de retourner chez soi, au milieu de l’assaut, a donc été logiquement vécu comme une trahison par Rhodes, et par delà donc tous ses disciples des Oath Keepers qui ont vu leur jour arriver pour être profondément déçus. Le 20 janvier cette déception immense se mue donc en haine profonde.. contre Trump, en direct dans une émission d’Alex Jones : « Eh bien, je pense que ce que nous devons réaliser, c’est que, vous savez, Trump a en fait échoué. C’est impopulaire mais je considère que c’est un manquement au devoir et, franchement, une lâcheté face à l’ennemi. Je serai franc. Nous l’avons appelé à utiliser la loi sur l’insurrection tout au long de l’été, il ne l’a pas fait et jusqu’au dernier moment, il aurait pu le faire (bel aveu de tentative d’influence !!). Et le [directeur des renseignements nationaux] nous a tous fait savoir que oui, la Chine est intervenue dans l’élection (???), il a confirmé que nous savions déjà. C’est à ce moment que Trump aurait dû agir et aurait dû le faire. Mais il ne l’a pas fait. Il a donc laissé tous ses partisans en suspens.  Je pense qu’il a fait politiquement. Il n’a pas fait ce qu’il avait le pouvoir de faire. Et je suis sûr que je recevrai beaucoup de courriers haineux pour avoir dit cela et toutes sortes de personnes disant toutes les mêmes excuses que nous avons toujours entendues. «Eh bien, il était entouré de mauvaises personnes. Eh bien, à qui était-ce la faute ? C’était sa propre faute. Et il est toujours le commandant en chef – ou il était le commandant en chef – il avait le devoir et la responsabilité de se mobiliser. Mais il n’a pas fait cela et il a autorisé une marionnette ChiCom à la Maison Blanche et je pense que nous devons maintenant simplement déclarer que pour être illégitime et refuser de se conformer à tout ce qui sort de sa bouche, tout ce qu’il signe, tout ce qui est passé comme tel – appelée législation. Étiquetez-la «loi de simulation» comme l’ont fait les pères fondateurs« . Son idole, incendiée sur l’autel du coup d’Etat tant espéré et manifestement raté ! Trump, ce soir-là, a bel et bien été lâché par l’extrême droite !!!
(2) Et pas qu’un peu : « Shopify, la société qui gère les sites de commerce électronique de plus d’un million de commerçants, a déclaré jeudi qu’elle avait fermé deux magasins en ligne liés au président Trump, y compris ceux gérés par l’organisation Trump et la campagne Trump. Un représentant de l’entreprise a déclaré que les sites enfreignaient une politique qui interdit le soutien d’organisations ou de personnes «qui menacent ou tolèrent la violence pour promouvoir une cause». Les utilisateurs qui ont navigué vers des sites tels que TrumpStore.com et shop.donaldjtrump.com ont reçu des messages indiquant que les sites n’étaient pas disponibles. Les versions mises en cache des sites montrent qu’ils avaient vendu des marchandises telles que des paires de flûtes à champagne de la marque Trump à 45 $, des chapeaux à 30 $ «Make America Great Again» et une affiche à 24 $ d’un dessin animé de M. Trump frappant dans les airs. »
(3) Et hésité à vrai dire entre lui et Peter O’Neil de Asis, (ici à droite) qui fait aussi dans la sécurité, en sachant que la firme est à Alexandria, qui est situé tout près de Washington, une firme de sécurité de renom qui a signé avec le Federal Bureau of Investigation (FBI) un Memorandum of Understanding, pour une meilleure collaboration, et que l’un de ses dirigeants, Jack Lichtenstein, a quitté Asis pour rejoindre l’administration Trump en 2017, (il avait été Task Force Communications Director à la  Maison Blanche en 1998) , après 22 ans de service.  Et O’Neil ressemble assez aussi à notre intercepté en vidéo !
(4) celui là est fabuleux comme crétin avéré raconte le bloggeur de he Crazy/Stupid Republican of the Day : « aujourd’hui, nous avons une sorte de grande mise à jour sur Anthony Kern, car en 2019, il a parrainé une législation qui permettrait aux forces de l’ordre de voir leur nom retiré de «The Brady List», qui est une base de données de responsables de la police soupçonnés malhonnêteté répétée. Maintenant, alors que nous avons déjà établi que Kern, un ancien agent de la paix, semble aimer l’idée que l’Arizona soit un État fasciste où la police peut faire tout ce qu’elle veut, et qu’il est un menteur … et voici, il s’est avéré qu’il avait une raison égoïste de vouloir que les noms soient retirés de la liste Brady… IL EST DEDANS. Non seulement Kern a harcelé sexuellement une collègue en 2010, mais il a déjà menti aux responsables de la police en disant qu’il avait déjà travaillé pour rembourser un ordinateur portable du département qu’il avait «perdu». Maintenant, il essaye de réviser l’histoire pour que rien de tout cela ne soit jamais rapporté… »
Le journal citoyen est une tribune. Les opinions qu’on y retrouve sont propres à leurs auteurs.
Articles précédents:
https://www.centpapiers.com/trump-anatomie-dun-coup-detat-rate-1/
https://www.centpapiers.com/trump-anatomie-dun-coup-detat-rate-2/

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