Le voici donc ces milices qui ont donné un sérieux coup de main à la réalisation de ce saccage dûment préparé en haut lieu.
Tout un fonctionnement nous est révélé, à l’étude des photos et à l’écoute des interviews. Un plan a bien été mis en place et il a fonctionné… sauf sur un détail que nous étudierons bientôt, rassurez-vous.
Les milices privées dont je vous ai parlé cet été sont des organisations dangereuses, qui menacent la démocratie US… car ce n’est pas terminé : le FBI a fait part de menaces de groupes armés pour la journée d’inauguration dans moins d’une semaine maintenant. Au même endroit en effet, si tous les dégâts occasionnés sont réparés en temps…
Des milices bien présentes : les OathKeepers venus en masse
Les Oath Keepers, étaient ultra-représentés ce jour-là, avec leurs habituelles tenues militaires (mais sans leurs armes); Bien en ordre et donc vite repérés :
« Voici une vidéo d’une équipe paramilitaire d’Oathkeepers se déplaçant en tant qu’unité sur les marches du côté est du bâtiment du Capitole. Si vous pouvez identifier l’un de ces terroristes, veuillez contacter @jsrailton via Twitter ».
On les retrouve ailleurs, toujours par groupes d’une douzaine, ce qui là aussi laisse entendre une concertation préalable (cf ci-dessous). Pour Earth Island Journal, « la route du Capitoile passe par le Bundy Ranch » en effet (excellent titre !).
On y a vu et photographié sur place dans la foule à l’extérieur (ici à droite) leur leader, Stewart Rhodes (ici à droite), le fondateur des Oath Keepers dont j’ai expliqué ici la forte dangerosité.
Renverser le pouvoir, c’est ce dont il rêve depuis toujours. Il n’aurait pas laissé passer l’occasion, on le sait : il était déjà là avec Alex Jones, rappelez-vous, à la manifestation du samedi 12 décembre de « Stop The Steal« . Dans chaque groupe du mouvement aperçu, un équipement radio complet : ceux-là ne se sont pas déployés à l’aveuglette !!!
Tous sont en uniforme de pied en cap, les responsables semblant à l’extérieur (comme ici à gauche) à attendre quelque chose, mais quoi ? Des ordres ? Venus de où ?
Ils sont venus en masse en tout cas, car on en trouve partout sur les clichés, le plus souvent restés à l’extérieur. Toujours avec la même impression d’attendre quelque chose. Ou munis de lunettes de ski pour éviter les gaz lacrimogènes, une constante de leur équipement (ici à droite). Ou d’éviter de se faire photographier dedans !
Le fameux « Trapper » figurant ici à gauche a été identifié » lui aussi : il s’appelle Donovan Crowl, c’est un un ancien Marines de cinquante ans, qui avait servi comme mécanicien d’hélicoptère sur un navire d’assaut amphibie dans le golfe Persique, en 1990. Il a été aperçu dans la file de personnes qui se frayent un chemin à travers la foule sur les marches du Capitole, chacune avec une main sur l’épaule de celle qui se trouve devant. Ce sont ses propres sœur et mère qui l’ont identifié en déclarant à la presse qu’il était devenu de plus en plus radical ces dernières années, à la fois dans son soutien à Trump et dans son expression de vues racistes. Sa mère a dit « j’aurai appelé la police si j’avais su où il allait ». Selon un de ses amis, » il avait dit son intention de se rendre de son domicile, dans l’Ohio, à Washington, DC, pour protester contre la certification de l’élection de Joe Biden ». Celui-là n’a pas fait de déclaration depuis.
La barmaid milicienne trop bavarde sur Zello et le « false flag »
Ce n’est pas le cas de tous les Oath Keepers. « Une barmaid du comté de Champaign (dans l’Ohio) qui dirige une milice auto-identifiée, rejoint par trois autres dans son unité, s’est rendue à Washington la semaine dernière pour rejoindre ce qui s’est transformé en une invasion séditieuse du Capitole. Jessica Watkins, 38 ans, barmaid, a déclaré qu’elle ne se considérait pas comme ayant commis un crime – elle a déclaré qu’elle n’avait détruit aucun bien ni ne se heurtait à des policiers.
Alors qu’elle et un autre homme de son unité parcouraient les couloirs du Sénat américain (elle a déclaré que les deux autres étaient âgés et restaient à l’extérieur), ils ont fait des efforts actifs pour arrêter toute destruction de propriété (elle est ici à droite sur la photo prise en Ohio). «Le fait que les choses se soient déroulées de la façon dont cela a été le cas est encore stupéfiant», a-t-elle déclaré. « Je ne veux pas appeler cela un false flag, mais ce sont des gens qui ont détourné ce qui a commencé comme un mouvement pacifique. « False flag » (faux pavillon le mot est lancé : c’est un mot fort prisé chez complotistes, qui signifie un « des actions menées avec utilisation des marques de reconnaissance de l’ennemi. » C’est exactement le schéma mis en place par les Proud Boys on le rappelle, et les Oath Keepers auraient été là pour vérifier son bon fonctionnemenrt, pour rejeter la faute sur les « antifas » ce qui sera aussitôt fait comme on l’a vu.
On commence à mieux comprendre là, la miss Watkins elle se faisant berner par ses propres responsables… Il y a bien eu un plan d’attaque préalable à cette opération, et Stewart Rhodes est dans le coup !! Beaucoup entrés casqués et lunettés, eux aussi, n’arborent pas le logo Oath Keepers et semblent ceux manipulés de leur côté par QAnon : c’est un plan en fusée à trois étages : les casseurs isolés des QAnonistes car ce sont les plus idiots, la piétaille, celle qui va se faire invariablement prendre et écoper, les provocateurs, les Young Boys aguerris dont c’est la marque de fabrique, et qui savent comment éviter de se faire attraper, eux, et les Oath Keepers comme « surveillants » pour voir si tout se passe bien… comme prévu !!! C’est machiavélique comme plan !!!
Notre barmaid, elle, a foncé tête baissée dans l’aventure en prenant deux journées de congé au moins (soient au total le lundi, pas travaillé pour elle on suppose, le mardi et le mercredi) : « Watkins et la milice ont quitté le centre de l’Ohio le 4 janvier. Elle a déclaré qu’elle était membre des Oathkeepers, qui est un sous-ensemble de la milice payant des cotisations, qui se concentre sur l’opposition au gouvernement fédéral et sur une croyance en des théories spécifiques du complot, selon Mark Pitcavage,
chercheur principal au Center for Extremism de la Ligue anti-diffamation. Des images montrent Watkins et plusieurs membres des Oathkeepers formant une ligne avec leurs mains sur les épaules de la personne en face d’eux, fendant la foule pour monter les escaliers du Capitole » (ici à gauche, pour l’AFP, « la formation, connue sous le nom de «Ranger File», est une procédure opérationnelle standard pour une équipe de combat qui «s’empile» pour percer un bâtiment – immédiatement reconnaissable par tout soldat ou marine américain ayant servi en Irak et en Afghanistan. C’était un signe effrayant que beaucoup, à l’avant-garde de la foule qui a pris d’assaut le siège de la démocratie américaine, avaient une formation militaire ou étaient formés par ceux qui l’ont fait.). « Lorsqu’on lui a demandé, elle n’a pas réfuté le fait que le discours de Trump avant la marche avait incité la foule à l’émeute. «Incité est un mot fort», dit-elle.
«Je pense que son langage était fort. Je pense que cela a incité certaines personnes. Je pouvais voir ce que ressentaient beaucoup de gens. » Watkins a demandé à l’Ohio Capital Journal de s’abstenir de l’identifier par crainte de ce qu’elle appelait le «remboursement» du public. Cela a été refusé, bien que le point de vente ait accepté de ne pas identifier sa ville de résidence ou son lieu de travail. «Je me considère comme ayant aidé les forces de l’ordre à prévenir les crimes», a-t-elle déclaré ». Ou a avoir laissé d’autres établir le chaos souhaité !!! L’idée était de laisser les plus abrutis entrer, faire peur, et de contrôler un semblant quand même (en allant jusque la prise d’otages d’élus ?): or on sait qu’avec les QAnonistes c’est prendre un très gros risque, car, par définition ils sont incontrôlables !
Mais le Guardian l’a retrouvée aussi rodée à l’usage du fameux Talkie-Walkie si bien implanté dans les milices, mais sous un usage nouveau : « l’audio et les journaux de discussion révèlent qu’au moins deux insurgés qui ont fait irruption dans le Capitole le 6 janvier ont utilisé Zello, une application de talkie-walkie de médias sociaux qui, selon les critiques, a largement ignoré une base d’utilisateurs d’extrême droite croissante. «Nous sommes dans le dôme principal en ce moment», a déclaré une femme membre de la milice, parlant de Zello, sa voix rivalisant avec la cacophonie d’un affrontement avec la police du Capitole. «Nous les berçons. Ils lancent des grenades, ils tirent sur les gens avec des balles de peinture, mais nous sommes ici. » «Que Dieu vous bénisse et bonne vitesse. Continuez, » a dit une voix masculine d’un environnement calme. «Jess, fais ta merde,» dit un autre. «C’est ce pour quoi nous avons vécu. Tout ce pour quoi nous nous sommes entraînés ».
L’échange frénétique a eu lieu à 14 h 44 dans une chaîne publique Zello appelée «STOP THE STEAL J6», où les partisans de Trump chez eux et à Washington DC ont discuté de l’émeute au fur et à mesure de son déroulement. Des conversations de groupe dynamiques comme celle-ci illustrent pourquoi Zello, une application pour smartphone et PC, est devenue populaire parmi les milices, qui fétichisent depuis longtemps la communication de type militaire sur la radio analogique.
Après des années de pression publique, Facebook, Twitter et Discord ont commencé à sévir contre les discours incitatifs de groupes d’extrême droite, mais Zello a jusqu’à présent évité la modération proactive du contenu. La plupart des reportages sur Zello, qui prétend avoir 150 millions d’utilisateurs sur ses plates-formes gratuites et premium, se sont concentrés sur son utilisation par les groupes de la marine cajun qui envoient des bateaux pour sauver les victimes des inondations et l’organisation de la base au Venezuela.
Cependant, l’application héberge également des centaines de chaînes d’extrême droite, qui semblent enfreindre sa politique d’interdiction des groupes qui épousent des «idéologies violentes». Répondant à une liste de plus de 800 chaînes d’extrême droite, Zello a déclaré qu’il était «prêt à prendre des mesures à ce sujet». La société a également déclaré qu’elle travaillait sur une réponse plus élaborée. En plus de verrouiller certaines fonctionnalités publiques qui aideraient les chercheurs à découvrir plus de contenu extrémiste, Zello avait commencé à purger certains groupes d’extrême droite à partir de mercredi. Les droitiers affluent vers les réseaux « alt tech -‘ alors que les sites grand public interdisent Trump. L’utilisateur de Zello qui a décrit par effraction dans le bâtiment du Capitole semble être Jessica Watkins, un barman de 38 ans de l’Ohio, qui a admis avoir participé à l’insurrection. Watkins a déclaré à l’Ohio Capital Journal qu’elle était le chef d’une milice locale appelée Ohio State Regular et membre de la milice nationale Oath Keepers.
Le nom d’utilisateur du profil Zello en question, « OhioRegularsActual – Oathkeeper », correspond aux affiliations de la milice de Watkins, faisant référence aux membres réguliers de l’État de l’Ohio, aux Oath Keepers et à son rôle en tant que chef de milice grâce à l’inclusion de « Réel » dans son « indicatif radio » virtuel. . Selon le Southern Poverty Law Center, Oath Keepers est «l’un des plus grands groupes antigouvernementaux radicaux aux États-Unis aujourd’hui», affirmant avoir dans ses rangs des dizaines de milliers de forces de l’ordre et de militaires actuels et anciens.
Les messages Zello de l’utilisateur ressemblent également fortement aux messages sur le profil Parler de Watkins , selon nos recherches: « Ouais. Nous avons pris d’assaut le Capitole aujourd’hui. Teargassed, the whole, 9 », écrit-elle sur Parler. «Nous avons poussé notre chemin jusque dans la rotonde. Je suis même rentrée au Sénat »…
La sauvagerie des III Percenters filmée
Le deuxième groupe de miliciens sur place représenté par énormément de drapeaux est celui des III Percenters, bien connu ici également. Celui-là n’a pas pour réputation d’être timoré. Ni de ne pas fricoter avec le GOP comme on l’a vu avec Matt Shea.
Démonstration sur la façade Ouest avec une des scènes parmi les lus violentes vues lors de l’assaut. Les manifestants sont alors à l’étage et tentent de rentrer par les fenêtres en les brisant, notamment à coups de batte de base-ball (ici à gauche). Ils sont arrivés là par les deux larges escaliers, une fois que les policier ont été débordés en bas, ou en escaladant à mains nues la façade Ouest comme on l’a vu.
C’est là que va se passer une des scènes parmi les plus violentes. Un des policiers venu de l’intérieur, tombé, muni de son masque à gaz, tombe d’abord la tête en arrière, il est bousculé, on le tire par les pieds (ci-dessus et ici à gauche), assommé, et on se précipite pour copieusement lui asséner des coups de bâton ou de hampe de drapeau.
On lui arrache son casque : celui qui l’a fait est un de ceux activement recherché depuis par le FBI (lire ici), on s’en doute. L’homme qui a battu le policier avec le drapeau s’appelle Pete Stager, lui aussi arrêté depuis. Il avait été interviewé juste avant, proférant des menaces de mort : « dans l’une des vidéos, le suspect peut être entendu dire que « tout le monde est un traître traître », faisant référence au bâtiment du Capitole. « La mort est le seul remède à ce qu’il y a dans ce bâtiment », a ajouté Strager. »
Il a réussi à se mettre ventre à terre, allongé, en train d’étouffer et on ne cesse de le cogner (ci-dessous).
Trois individus s’acharnent dessus, recherchés bien sûr, depuis. Mais les caméras qui ont filmé sa chute et l’attitude de certains manifestants ont aussi repéré un de ceux qui, muni d’une longe matraque noire, coiffé d’une casquette MAGA, muni d’un foulard rouge
et porteur de lunettes aluminium à verres dorés, a violemment frappé le policier tombé avant qu’il ne chute. Et continué à le faire, une fois tombé (photos ici à gauche et à droite). Le même policier, tombé lui aussi, une fois à terre avait déclenché sa caméra de torse et pris un cliché saisissant du même homme, muni d’un gilet pare-balles avec sur sa gauche les lettres « Shériff »,
ce qui prête à confusion et surtout sur sa droite le logo… des 3 Percenters ! Terrible cliché de la preuve de la violence redoutée du groupe ou de certains de ses partisans !!! Les milices violentes étaient présentes, ou leurs sympathisants, et elle se sont activées contre la police qui défendait les lieux !
Des manifestants en relèveront un autre en train d’étouffer sous son masque à gaz (ici à droite), révélant toute l’ambiguïté de la journée : la compassion et la violence extrême venus du même camp !! Ou plutôt l’incontrôlabilité connue des mouvements de foule, même organisés comme cela été censé l’être !!! Ou encadré… par des milices !!! Un autre événement plus tragique en est la preuve : avant d’arriver à l’étage les manifestants côté Ouest ont été freinés par des policiers qui ont fait ce qu’ils ont pu;
et ont abandonné, contournés rapidement par la meute. Ils ne cherchent plus alors qu’à se protéger eux-mêmes. Lors des affrontements, pris à revers, un groupe de policiers n’a pas le temps de voir arriver une action d’une lâcheté incommensurable : un manifestant, arborant un bonnet de laine au nom des sapeurs-pompiers d’une ville indéterminée (C…FD) semble-t-il, arrivé derrière eux, s’est emparé d’un extincteur et l’a jeté à la hauteur de la tête de trois policiers, qui ne l’ont pas vu arriver dans leur dos. Deux portent un casque un troisième vient juste de l’enlever. Il le reçoit à l’arrière du crâne et décédera peu après : c’est le second mort de la journée après la militante QAnon abattue.
Bien entendu le FBI a lancé aussitôt un avis de recherche précis à son encontre, l’homme ayant été photographié de plus près dans la journée (ici à gauche). Celui-là risque gros désormais, car c’est bien un assassin qui a été filmé à l’œuvre. Les clichés montrés ici étant ceux fournis par le FBI. Il a depuis été identifié, lui aussi : il s’appelle Robert Sanford, il a 55 ans, il vient de Chester (c’était ça la lettre C), en Pennsylvanie
et c’est un ami qui l’a reconnu, à qui il a dit « qu’il était allé à la Maison Blanche et avait écouté le discours du président Donald J. Trump, puis avait suivi les instructions du président et s’était rendu au Capitole »... Il a été employé de la caserne de pompiers du Chester Fire Department de janvier 1994 à février 2020 et il est aujourd’hui à la retraite. Le procureur a refusé sa mise en liberté, car une fouille de son appartement a révélé la découverte chez lui d’un t-shirt… des Proud Boys !
Un Robocop attentiste
Etrange vision à l’étage où le policier s’est fait tabasser par terre: celle d’un assaillant entièrement caparaçonné,
couvert de plaques de protection façon police spécialisée des émeutes que l’une des caméras suivra à plusieurs reprises dans son drôle de comportement puisque malgré son sur-équipement, il n’osera jamais affronter directement les policiers en face, se contentant de déployer sa matraque télescopique d’un geste brusque, puis de la replier contre un mur. En vidéo, ça laisse l’impression d’un poseur complet. Voire d’une poseuse, car on a du mal à déterminer son sexe sous sa tenue de Dark Vador. Pourquoi venir ainsi pour y faire si peu de choses ?
L’étrange milice du New Jersey, la plus symbolique
Le nom est tout une histoire en fait : Michael Brian Vanderboegh, avant de créer les Three Percent en 2008, avait commencé par un groupe appelé milice des Sons of Liberty en 1990. Le nom faisant référence à l’histoire, une organisation secrète de patriotes américains, pendant la rébellion des Treize colonies contre l’Angleterre. L’appellation « Fils de la Liberté » provenant en fait des cercles de la franc-maçonnerie; fort répandue à l’époque. Leur symbole étant un drapeau à neuf bandes verticales (5 rouges et 4 blanches) correspondant au nombre de colonies représentées au Stamp Act Congress. Il se sont illustrés avec le coup du de Boston Tea Party, la cargaison de trois bateaux anglais jetée par dessus bord. Le drapeau de Taunton, Massachusetts, ou Liberty and Union Flag, vu aussi à la manifestation, adopté en 1974 représente le même chose, où les restés fidèles à la couronne anglaise ont été chassés de Taunton. Cette fois-ci on en a vu ressurgir à Washington… de ses « Fils de la Liberté », mais visibles sur une seule photo, qui reste donc un beau mystère, car ils arborent tous dessus un uniforme nickel, à haut noir sur pantalon beige, certains équipés d’un bouclier de l’armée et révèlent comme appellation contrôlée « Sons of Liberty-Newjersey »… et c’est tout (des Proud Boys ?). Tous équipés de radios ou de téléphones mis en position photo sur leur gilet pare-balles et arborant des insignes et des drapeaux Betsy Ross.
Le nom Sons of Liberty étant fort revendiqué il semble. « Après le siège, un groupe de Boogaloo Bois appelé les Last Sons of Liberty, qui comprend des militants de Virginie, a publié une vidéo sur Parler prétendant documenter leur rôle dans l’incident – un clip qui montre des membres à l’intérieur du Capitole. Une confédération lâche de militants antigouvernementaux, les Boogaloo Bois ont été liés à un complot visant à kidnapper le gouverneur du Michigan Gretchen Whitmer et au meurtre de deux agents des forces de l’ordre en Californie. ProPublica et FRONTLINE n’ont pas été en mesure de confirmer indépendamment leur implication. »
C’est aussi le nom d’un magasin d’armes, le « Sons of Liberty Gun Work »s de San Antonio Texas, fondé par Mike Mihalski en 2020, qui parle de « golden age” aujourd’hui pour ce genre de société : ça se vend comme des petits pains depuis l’ère Trump ! Un autre grand malade, celui-là… et un homme au CV bien chargé : « lors d’un incident (la photo à droite datée ce moment-là), sa mère a appelé la police. Lorsque la police est arrivée, la mère a ressenti le besoin de les avertir qu’il pourrait aller chercher leurs armes.
Les agents ont trouvé un Mihalski hostile en train de crier après une autre personne. Selon le rapport, Mihalski était également en colère contre sa mère disant qu’elle devrait «prendre un pistolet de très gros calibre et lui faire sauter la tête». Il a également fait d’autres commentaires concernant son agression au point de pouvoir voir son cerveau.
Mihalski a fait des menaces contre des officiers Il y a eu un comportement de harcèlement contre les officiers de police en 2009. Puis, en 2010, Mihalski a été arrêté pour alcoolémie publique. Lors de l’arrestation, Mihalski a affirmé avoir tué le sergent Bocko, Bocko était l’un des policiers qui avaient survécu à l’attaque de Denny contre des policiers par Jamie Lichtenwalter.
Le sergent Bocko est décédé dans un accident de moto plusieurs années après l’attaque. Mihalski prétend avoir été ami avec Lichtenwalter et selon l’article du KSAT, Lichtenwalter a travaillé pour la mère de Mihalski pendant environ huit mois. Lors de l’arrestation pour l’alcoolémie, Mihalski a tenté d’attaquer les officiers et a affirmé qu’il les tuerait.Un homme qui a voulu tuer sa mère,
a voulu qu’elle se suicide, a voulu qu’elle rôtisse en enfer «… comme un shishkabob avec des poivrons sur un bâton». Il a non seulement félicité son copain pour avoir tiré sur des agents, mais il s’est également attribué le mérite d’avoir tué lui-même des agents et menacé d’en tuer d’autres. Mais tout va mieux maintenant. Je suppose que toute cette colère et cette haine ont disparu dans une bouffée de fumée. Ou se pourrait-il qu’il ait trouvé une façon différente de se sentir en train de dénigrer les forces de l’ordre? Quelque chose comme en profiter ? »…
Les Proud Boys incognito
Les Proud Boys, ont l’a vu, ont choisi de ne pas se faire remarquer, à la suite de la réunion avec Donald Trump de leur leader Enrique Tarrio. Au même endroit le 12 décembre ils avaient effectué une démonstration de force qui s’était terminée par des heurts violents. Ci-dessous sur l’image (elle est en grand format ici pour vérifier) on peut distinguer qu’une grande partie fait le signe suprémaciste et que, très organisés, leurs leaders sont tous équipés de talkie-walkie radios très efficaces… mais un journaliste plus curieux que d’autres, connaisseur de la question, a fini par trouver quel moyen de reconnaissance entre eux ils avaient sélectionné cette fois, après les ordres reçus de leurs chefs de se fondre davantage dans la masse : ce sont les couleurs du drapeau américain, arboré en foulard, en masque, ou en t-shirt !!!
La photographe Sandi Bachom les avait vu arriver… fort discrètement, vêtus en effet de noir (ci-dessus) mais chantant tous « fuck antifa »…
Le dernier groupe est lié un incident particulier et fort représentatif à l’extérieur du Capital, celui de l’incendie du matériel de journalistes, jeté à terre puis incendié par des manifestants. Devant les débris a été photographié un manifestant arborant un logo très particulier selon Business Insider.
Celui du National Anarchist Movement ou NAM, à l’origine lié au National Front anglais, qui recoupe là-bas une notion fort différente : « contrairement à l’anarchisme traditionnel, qui est antiraciste, le Mouvement national anarchiste est un groupe antisémite d’extrême droite qui prône le séparatisme racial.
Le site Web de l’organisation déclare qu ‘«une coterie d’élite de juifs et de leurs alliés a effectivement manipulé les événements mondiaux pour leurs propres intérêts ».
Il nous aura décidément tout ramené, côté fascisme, à Washington, Donald !!! Rappelons ici une de ses phrases-clés : « the media is the enemy of the people.” Inutile de traduire je pense…
Président et pas président
Une première conclusion s’impose : « la responsabilité de Donald Trump dans ces événements est totale. Il a organisé le rendez-vous, la manifestation. Il a tenu un discours devant les manifestants. Il a donné le coup d’envoi. Sa responsabilité est absolument totale du début à la fin : sa contestation des résultats avant et après le scrutin, le fait qu’il dise : « Nous ne concéderons jamais »… Il s’agit d’une incitation à l’émeute » nous dit ici Amauric Henneton, maître de conférences à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. « À leur meilleur, les paroles d’un président peuvent inspirer; au pire, elles peuvent inciter » a dit Joe Biden dans une intervention qui a précédé celle de Trump, qui lui a dit aux manifestants de « rentrez chez vous, on vous aime ». L’un a eu ce jour là une stature de président l’autre pas. Trump ne l’avait jamais eue en fait: cela restera comme quatre années de tournée de cirque, son mandat. Le même jour, le second ne l’était plus officiellement dans la nuit, car la nomination avait repris, juste après l’émeute et son bilan de 5 morts ce jour-là, dont un policier (et 6 aujourd’hui avec le suicide d’un émeutier – Christopher Stanton Georgia- qui avait été arrêté). Nota : l’un des derniers arrêtés, William Arthur Leary, d’Utica, dans l’Etat de New York est un grand fan d’Infowars, d’Alex Jones. Un de plus dans le lot ! Une autre étant Emily Rainey (ici à droite). Un plus grand danger, avec elle, contrairement à son apparence…