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Il y a cinquante ans, le premier pas sur la Lune (2)

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Des hommes sont allés sur la Lune et depuis on a tout oublié, en pensant peut-être que c’était facile à réaliser, tant aujourd’hui on a tendance à mépriser l’histoire ou à tout mettre en doute.  Le maître-mot de chaque journal télévisé est aujourd’hui le mot « polémique ».  Non, l’histoire de la conquête lunaire, remportée haut la main par les américains, est bien l’histoire d’efforts technologiques prodigieux, de sommes considérables dépensées et d’une course qui s’est étendue pendant une bonne décennie.

Durant près de 12 ans, dès le lancement du premier satellite, les préparatifs pour débarquer sur la Lune sont allés bon train chez les deux superpuissances. Avant de s’attaquer à ta tâche ardue de la construction de leur gigantesque fusée respective obligatoire, la Saturn V d’un côté et la N-1 de l’autre, les deux grands états vont rivaliser d’ingéniosité pour réaliser des engins pouvant fournir les renseignements nécessaires à leur projet final. La course à la Lune est une course à étapes et non un simple sprint. En étapes bien distinctes, mais faites selon des salves croisées d’envois, au bonheur des réussites ou au malheur des échecs, qui furent très nombreux. D’abord le plus simple, avec des satellites photographiques, qui s’évertueront à faire des clichés de plus en plus près et de plus en plus définis de la surface lunaire. Puis des engins qui s’y posent, afin de connaître la résistance du sol, où l’épaisseur exacte de la couche de cette fameuse poussière dont on soupçonne depuis des siècles l’existence.  Enfin des véhicules mobiles, susceptibles de servir de modèle à des engins transportant sans encombre des cosmonautes.

Une baignoire sur la Lune ?

Bizarrement, ces engins arriveront après que l’homme ait mis le pied sur la Lune, avec Luna XVII et son Lunakhod, la baignoire lunaire à roues (ici à droite le lunakhod 1).  Auparavant encore, à plusieurs reprises, les russes vont griller la politesse aux américains pour ce qui est de connaître la satellite terrestre via des sondes robots (à gauche c’est ici l’ensemble de la sonde Luna XVII : on peut s’apercevoir que la « baignoire » est juchée au-dessus de l’attendrisseur et qu’elle doit descendre sur la Lune via des rampes, disposées des deux côtés et repliées).  S’ils avouent ou jurent en 1968 de ne toujours pas viser la Lune pour une expédition humaine, préférant les « engins automatiques », on a un peu de mal à les croire.  En fait, on les croit quand même, comme j’ai pu moi-même le croire à 17 ans, car pendant près de 20 ans on ne saura rien des préparatifs lunaires des russes (1).  On ne saura que bien plus tard que ce fut leur échec le plus retentissant.  Partis premiers de la conquête spatiale, très longtemps en tête (jusqu’au sprint final !), ils finiront derniers de la conquête lunaire. Leur économie exsangue, ruinée par les dépenses folles qu’auront nécessité les efforts pour déposer Alexeï Leonov, l’homme choisi par eux en définitive pour être le premier à poser le pied sur le satellite terrestre.  L’échec de l’expédition lunaire, ce sera aussi l’arrivée plus rapide de la chute du mur de Berlin et l’effondrement d’une économie toute dévolue en priorité à l’armement.  Les dirigeants soviétiques avaient promis la Lune à leur peuple, il ne pouvaient même plus garder les pieds sur terre.  L’échec lunaire, après les premières victoires des débuts, renverse le régime, fait de dissimulations et de promesses jamais tenues.  Les soviétiques ont soif de vérité : pendant trente ans on leur a raconté ce qu’on voulait sur l’espace, aidé par de belles réalisations il est vrai. La découverte sur leur téléviseur d’images enregistrées diffusées six heures après l’exploit des américains sera un choc pour toute la nation, nourrie à la célébration des seuls héros soviétiques et à la méconnaissance des efforts de l’autre bord.  Le pied d’Armstrong sera le déclencheur d’une profonde prise de conscience qui mettra encore vingt années à mûrir.  Le 9 novembre 1989 est en prise directe sur le 21 juillet 1969. Les américains ont remporté la Guerre Froide et ce n’est certes pas au Viet-Nam, mais bien sur la Lune que ça s’est passé.  Dans les esprits, ce sont eux qui sortent gagnants :  Kennedy a réussi son pari.  Il est mort assassiné depuis six ans qu’on ne célèbre sa victoire.

L’année géophysique, ce qui a tout déclenché

Pour revenir rapidement sur le pourquoi de l’année 1957 comme année fatidique de cette incroyable course à la Lune, il suffit de se remémorer que cette année là avait été déclarée « Année géophysique internationale« , une idée promue par un américain, Lloyd Berkner, et que, pour fêter dignement l’événement, les Etats-Unis avaient décidé de tenter un lancement de satellite. Leur imposant arsenal militaire le leur permettait, notamment avec le missile Redstone développé par l’US Army, auquel participait l’équipe de Von Braun, d’Herman Oberth et de Ernst Stuhlinger, mort en 2008(tous rassemblés par le général Toftoy).  Mais Eisenhower, soucieux de ménager en même temps ses armées et sa diplomatie, avait habilement confié le projet à la… Marine, qui proposait une fusée nouvelle, dite de « recherche » qui ne pouvait pas être accusée d’être un missile inter balistique caché. On connaît la suite « Avant Garde » (Vanguard) sera un échec cuisant et son satellite minuscule, de la taille d’un pamplemousse, raillé quand les russes lanceront Spoutnik : sur la balance, les américains sont doublement ridiculisés. Dans ma revue MP, cette année-là, et le mois d’octobre justement, dans le N°13, un texte étonnant (inclus ici en texte joint) annonce que pendant dix-huit mois d’affilée, des fusées Vanguard vont lancer un satellite et que les américains doivent donc apprendre à reconnaître son « bip-bip » à l’avance.  Ils sont sûrs d’eux.  Le premier satellite au monde sera américain, c’est une évidence.  En fait de « bip-bip », c’est le chant du Spoutnik qu’ils vont recevoir, mais à l’époque ils ne se doutent absolument pas de ce qui les attend. Des « Flopnicks ».  En série. Un vrai festival d’échecs.  A gauche des vues des lancements ratés de Juno II (2).

Des fakes news disséminées par les russes

Ils le seront d’autant plus ridiculisés, que les soviétiques vont balader tout le monde pendant des années en présentant un chercheur en astronautique et en astronomie comme étant le père de la fusée russe :  Léonid Sedov, l’homme qui sera l’arbre qui cache la Taïga soviétique des vrais réalisateurs d’exploits spatiaux.  Pendant des années, il assistera à toutes les réunions scientifiques en se faisant passer pour le père de Spoutnik.  Il fera même le ravissement de Time Magazine.  Le magazine « Jours de France » lui consacrera plusieurs pages le 19 octobre 1957.  Les russes prendront un malin plaisir à fournir à la presse de faux schémas sur leur fusée, comme celui qui illustre cet article, et que recopieront les américains, qui ignoreront tout de la R7 jusqu’au salon du Bourget, dix ans après.

Pour la course à la Lune proprement dite, ce sont en effet les russes qui ouvrent très tôt le bal lunaire avec un satellite baptisé obligatoirement… Lunik, premier du nom.  Le 2 janvier 1959, les russes font en effet et à nouveau la une des journaux avec une boule de 361 kg et de 120 cm de diamètre, expédiée à plus de 300 000 km de la terre pour passer à seulement 6 000 de la Lune. Ce qu’on ne sait pas, c’est que cet exploit ne s’est pas fait sans douleur.  Dès le 23 septembre 1958, ils avaient déjà juché un Lunik « I » en haut de leur arme fatale, cette Semyorka de génie, ce faisceau de corps de fusée capable d’arracher des poids fabuleux pour l’époque.  Dans sa large coiffe supérieure, Lunik semble aussi petit que Spoutnik (3) : les russes ont de la marge, et ils le savent, et ne s’embarrassent pas avec le poids de ce qu’ils satellisent.  Ci-dessous, extrait d’un document de la CIA qui évalue les différentes coiffes de la même fusée cette fois :  les américains ont alors compris que c’est toujours la même qui a servi, de Spoutnik I  à Voskhod.  C’est l’analyse de la coiffe volée à Mexico qui leur permis ces concluions ! On notera qu’à ce moment-là ils en sont aussi arrivés à la notion de boosters obligatoires (le corps central ne pouvant déployer à lui seul autant d’énergie).

La lutte contre les kilos superflus, ils ne connaissent pas.  Hélas, à la 92 ième seconde de vol la fusée explose.  Le 11 octobre, deuxième tentative et deuxième échec :  à la 104 ième seconde cette fois.  Comme ils ont du stock avec une Semyorka produite tout de suite industriellement, en raison des besoins de l’armée dont c’est un des missiles balistiques majeurs, il remettent ça le 4 décembre, et cette fois la fusée tient… jusqu’à la 245 ième seconde de l’ascension, moment où les turbopompes des moteurs du premier étage s’enrayent, détruisant la fusée une nouvelle fois.  Kroutchev, qu’on a convaincu du satellite mais qui n’est pas pour lui la priorité absolue, s’impatiente, et certains au centre spatial sentent passer le vent du boulet du goulag, comme au tout début des lancements de la Semyorka et ces trois premiers échecs suivis de deux réussites consécutives qui suffisaient à la certifier bonne pour le service. Le « bon » Lunik I est donc en fait le quatrième lancé (4).  L’aventure spatiale, russe comme américaine, travaille à perte, c’est évident. Mais on ne voit aucune images des échecs russes, propagande communiste oblige.  A bord, Lunik 1 comme Lunik 2 comportaient deux étranges sphères composées de pentagones en acier aux armes de l’URSS, destinées à exploser sur la Lune.. histoire de franchement marquer le territoire.  La Lune vient de recevoir son premier bombardement, et en plus, il est signé.

Des lancements hasardeux alimentant les théories ridicules

Et question propagande, si les américains sont devenus la risée du monde entier avec leur Pamplemousse ridicule et sa fusée Vanguard désastreuse, c’est qu’ils ont accepté le principe de montrer en direct ce qu’ils font.  Ils prennent des risques.  Chez les russes, en regard, c’est la chape de plomb complète.  On apprend qu’un satellite est lancé quand il tourne déjà autour de la terre, ou seulement quand il est rentré sur terre.  Pire encore : pour mieux brouiller les pistes, les russes baptisent tout ce qu’ils envoient du même nom de « Cosmos ». Ou alors, on l’apprend lorsque l’un d’entre eux hors contrôle s’écrase sur terre…. avec son plutonium… Comme le 24 janvier 1978 où Kosmos 954 s’écrase dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada, libérant plusieurs dizaines de kilos d’uranium radioactif, l’équivalent de cinq bombes atomiques dit-on,répandus sur plus de 500 km… Ça ou les énormes morceaux de Cosmos 2267 tombés au Mexique en décembre 1994..  Ou aux Etats-Unis, où il devient alors obligatoirement une belle histoire d’Ovni, comme le 9 décembre 1965 à Kecksburg, dans le Michigan… Les autorités américaines avaient dépêché vite fait un camion plateau pour embarquer sous bâche ce qui était tombé ce jour là… certains avaient cru voir des « inscriptions » sur l’engin tombé : du cyrillique peut-être bien ! Un crayonné fait par un témoin le laissait envisager.  Selon beaucoup, c’était la sonde Cosmos 96, destinée à Venus, devenue hors contrôle, qui avait atterri à Kecksburg, ou son étage de propulsion. Le hic, c’est que l’affaire, qui aurait pu être claire en 2005, est retombée dans les travers des théories fumeuses… avec la disparition de documents de la NASA sur l’affaire.  Un futur Soyouz (Soyouz 7K-OK) sera lancé effectivement dès le 28 novembre 1966, lui, sous le nom de Cosmos 133… La France n’a pas été épargnée :  on a retrouvé en 1998 les débris de Cosmos 1984 sur le territoire.

Des Cosmos, tous, mais avec un numéro différent, c’est tout.  Ils en sont à 2450, aujourd’hui, ce numéro (et quel numéro !) datant du 28 avril dernier…un satellite militaire d’observation, un de plus… Si ça rate c’est un « Cosmos », si ça réussit cela peut devenir un Soyouz… ou un satellite Molnyia d’un coup de baguette magique :  la solution idéale, qui va entretenir pendant des années la légende des cosmonautes morts avant Gagarine. Une légende urbaine de plus, les ingénieurs russes tenant avant tout à la vie de leurs cosmonautes, considérés davantage comme des pilotes que les pauvres singes savants de Mercury, si bien décrits dans L’Etoffe des Héros.  Ham et John Glenn sont considérés de la même façon par l’équipe de Von Braun, sortie ne n’oublions pas des galeries de Dora et Mauthausen.  En forum, il est vrai, le coup du cosmonaute fantôme marche à tous les coups… le net, version désinformation.

Il n’y a pas que des fusées derrière ces lancements à répétition

L’exploit de Lunik I révèle aussi deux choses extrêmement importantes : premièrement, que les russes ont une infrastructure de lancement efficace, à plusieurs pas de tir (il y en a deux à Baïkonour en fait et une réserve avec le pas de tir purement militaire de Plessetsk), permettant en mois d’un mois d’ériger une fusée et de la lancer à l’endroit (presque) où l’une d’entre elles vient d’exploser.  Ce qui frappe le monde à cette époque, c’est en effet les lancements à répétition des russes, en dehors du poids de leurs satellites, tout autant que la formidable puissance de la Semyorka, ce monument de l’astronautique, c’est bien cela qui intrigue et fait peur aux américains.  La deuxième chose, est leur étonnante capacité de calcul.  Arriver à frôler l’astre lunaire n’est pas chose aisée.  Les américains soupçonnent les russes d’avoir de super-ordinateurs, ce qui est complètement faux.  Les russes sont très en retard dans le domaine, mais se rattrapent avec leur matière grise.  On s’en apercevra quand les américains désosseront un Mig-25P échappé de l’URSS et posé par Viktor Belenko au Japon, à Hokodate, le 6 septembre 1976 : en fait d’électronique à bord, l’engin fonctionne encore avec des tubes et non des transistors.  Rustique, voilà le mot, et même efficace, les tubes étant moins sensibles au brouillage ou aux conditions météo (ce sera la grande leçon de Desert Storm avec des F-16 cloués au sol en raison de leur électronique défaillante)… les USA ont aussi leur armé de tâcherons calculateurs :  à Pasadena, ce sont des femmes pour la plupart, qui pallient à la main ou mécaniquement aux calculs encore balbutiants des premiers ordinateurs (ici à droite).

L’anecdote est aussi connue : en 1975, lors des visites préliminaires à la rencontre Soyouz-Apollo, base du réchauffement politique de Nixon et de la fondation d’un station spatiale universelle, les cosmonautes et les officiels américains auront le droit de visiter Baïkonour.  Arrivés devant le centre des opérations, ils demandent à voir les calculateurs.  A leur grande surprise, on leur répond que c’est possible.  On ouvre une porte, et ils se retrouvent devant une cinquantaine d’hommes et de femmes en blouse blanche, assis derrière un bureau vide, où ne figure qu’un crayon, une gomme et une règle à calcul. Hilarité des russes, et totale incrédulité des américains, qui ne sauront jamais si c’était un gag ou pas. Pour beaucoup d’observateurs, ça ne l’était pas (à gauche l’IBM Card-Programmed Electronic Calculator (CPC) à cartes perforées utilisé depuis 1949 pour calculer la balistique des tirs de missiles américains en 1961, notamment de la fusée Redstone qui emportera Shepard). Les russes avaient plusieurs génies des mathématiques, dont Syatoslav Lavrov, le responsable de la balistique de Korolev, et la preuve de ce que je raconte est même… aux Etats-Unis.  Les américains, désireux un temps d’arriver à satelliser un cosmonaute via un avion, le X-15 (que pilotera Neil Armstrong !), vont faire calculer toutes ses trajectoires à la main, sans aucun calculateur mécanique, à l’époque encore au stade des cartes perforées (à droite Katherine Johnson, un des « cerveaux » des calculs de trajectoire chez les américains :  chez les 5 premières femmes noires recrutées, on pratiquait encore la ségrégation avec un bureau séparé !!!). Ils feront de même en ayant recours à un véritable génie des maths pour les calculs des premières configurations de navette spatiale, Ken Illif (ici à gauche décédé en 2016 à 75 ans il avait aussi travaillé sur le X-29 et les « fers à repasser volants » prototypes de navette spatiale), dont vous pouvez lire l’histoire complète ici.  Lunik I sera tiré directement vers la Lune, et non lancé après une orbite terrestre, ce qui renforce encore la notion d’exploit de trajectoire. Les russes tirent direct !  Lunik I traverse aussi la ceinture de Van Allen, récemment découverte par les américains et enverra quelques renseignements sur la composition magnétique de l’astre lunaire.  Des années après, les russes révéleront qu’ils avait avaient scellé sur Lunik les emblèmes soviétiques, pour qu’ils soient parmi les éléments visibles à rester à la surface en cas d’impact !  C’est bien une guerre froide, ou comme le dira si justement le fils de Nikita Kroutchev « spoutnik, c’est un incident de l’histoire militaire » !

Les essais ratés de sondes Lunik

L’impact véritable, et donc le contrôle parfait de la trajectoire avec gomme et crayon, se fera très tôt :  dès le 18 juin 1959, un Lunik II est lancé, mais la fusée perd l’usage de son contrôle à inertie à la 153 ième seconde. Echec, la fusée est détruite.  Le 12 septembre, un second Lunik II décolle de Baïkonour… vole 33 heures et 30 minutes et s’écrase sur la Lune près de Palus Putredinis (qu’ira visiter Apollo XV)  : c’est le premier coup au but de l’ère spatiale.  Trente minutes après, le dernier étage de la fusée qui l’a amené s’écrase aussi sur l’astre lunaire :  premier arrivé et déjà premier pollueur ! Le 4 octobre 1959, date symbolique pour les soviétiques, c’est un autre formidable exploit que réalisent les russes en prenant un cliché affiché le 6 octobre dans les journaux :  la première photo de la face cachée de la Lune. Une seule, tout d’abord et de piètre qualité, mais un cliché qui assomme encore une fois les américains.  Les russes ont le contrôle de la trajectoire lunaire et ont déjà commencé à répertorier les sites qui les intéressent (la face cachée étant un leurre destiné à marquer les esprits) :  c’est sûr, ils y vont aussi.. peuvent se dire les spécialistes de la Nasa.  L’engin avait pris 29 clichés de la face cachée, grâce à sa caméra et son imposant décodeur terrestre, mais ne pourra en transmettre que 17 avant de tomber en panne.  Il deviendra ensuite le premier engin à se mettre en orbite autour du soleil, comme l’est la terre, en étant aussi le premier à prouver l’existence du vent solaire (5).

Envoyer une boule de balsa sur la lune ?

Les américains, pas découragés pour autant, vont pendant ce temps mettre en place patiemment leur projet de cartographie lunaire en deux temps : d’abord au plus simple avec une série d’engins, les Ranger, chargés de photographier des site en rafale, juste avant de s’écraser dessus.  Au départ, les cinq premiers Rangers devaient comporter une boule protégée par du balsa (?) devant s’éjecter au dernier moment à la surface, mais ses échecs successifs la firent remplacer par une caméra supplémentaire. Ranger IV avait bien impacté la Lune dès le 26 avril 1962, mais il était hors contrôle et n’avait rien transmis du tout. Avant Ranger, les américains avaient vainement tenté pendant deux ans (1959-1960) de lancer huit sondes Pioneer consécutives, chargées de se mettre en orbite lunaire dans une suite sans fin d’explosions de fusées Atlas-Able.  Une seule sera mise sur orbite et se perdra dans l’espace.  Le zéro pointé pour ce programme.  Les russes peuvent alors légitimement pavoiser.

Les appareils Ranger ne feront guère mieux au début et essuieront échec sur échec jusqu’au 7 ième du genre qui atteint et photographie (enfin !) la Mare Cognitum. Les sites futurs d’atterrissages humains sont d’emblée les « mers » lunaires, des deux côtés, en raison de leur nombre moindre de cratères. L’image transmise de la dernière prise d’un lot de 4308 au total, la 199 ième, interrompue par le crash, restera dans toutes les mémoires.  Trois réussites sur 9, ce n’est pas folichon.  Surtout quand on connaît l’addition : le programme Ranger coûtera 1,3 milliard de francs de l’époque au contribuable américain ! Leur programme Orbiter sera beaucoup plus ambitieux et nettement plus réussi :  de 1965 à 1967, ces engins vont révolutionner la vision que l’on a du satellite terrestre.  Avec des procédés assez particulier :  Orbiter est muni d’un scanner, qui « lit » chaque cliché pris et l’envoie par tranche à la Terre. Il réalisera ainsi un véritable atlas de la Lune, consultable ici. Ils vont aussi mettre au point les appareils de transmission (l’image du clair de terre d’une des sondes préfigurera celle d’Apollo VIII).  Mais aussi les appareils de contrôle fin de l’altitude qui seront repris sur le LEM, le vaisseau de descente vers la Lune.  Le programme Orbiter sera une réussite totale qui vengera les échecs de Ranger.

Enfin une vraie réussite

Très satisfaits du résultat, les américains fourbissent leur dernière arme :  Surveyor, le robot qui va analyser la surface lunaire, y creuser, et vérifier s’il y a de la vie ou de l’eau… en se posant en douceur.  Le premier d’entre eux le faisant le 30 mai 1966.  Manque de chance, ce sont les russes qui vont lui griller la priorité, encore une fois avec Luna IX, (le programme Lunik est devenu Luna) qui se pose en douceur le 3 février 1966,près de quatre mois avant. Cette fois, les russes vont utiliser un autre moyen subtil de propagande : en mettant pour la première fois leurs émetteurs d’images à bord de Luna IX au standard mondial, ils étaient certains d’être interceptés, et le seront inévitablement. Des journaux américains afficheront les premiers clichés de la surface directement sans avoir à attendre que les soviétiques les sélectionnent : psychologiquement l’impact est énorme : les russes paraissent désormais sûrs d’eux, ne craignent pas d’être surveillés et décortiqués, et l’équipe de Von Braun craint toujours de se faire griller l’herbe sous le pied avez un atterrissage (alunissage) humain russe.

Ce qu’elle ne sait pas exactement (mais elle s’en doute fortement !), c’est que le programme Luna a essuyé un nombre important d’échecs.  L’atterrissage lunaire a été tenté depuis le Lunik4 (-Luna 4), lancé dès le 4 janvier 1963 et, entre le Lunik III (1) et Luna IX, il y aura eu neuf tentatives infructueuses pour y arriver, en deux années, dont un « Cosmos » (6).

Des deux côtés on essuie des échecs, mais on ne le dit pas toujours, on s’obstine et on continue, course à la puissance militaire oblige.  C’est une gabegie, tout le monde le sait, ça n’apporte que peu de choses à la science, mais ce n’est pas le problème.  Le problème, c’est d’aller taguer en premier USA ou CCCP (URSS) sur l’astre lunaire.  Et pour ça, tous les moyens sont bons.  Y compris la propagande :  pour Luna, les russes vont sortir le mathématicien Mstislav Vsevolodovich Keldysh pour venir faire son Sedov.  Devenu président de l’académie des sciences en 1961, ayant travaillé avec Glouchko, c’est lui qui présente l’exploit à la presse.  Un cratère de la Lune porte même son nom !

Détail à noter, qui a son importance auprès de ceux dont j’ai déjà parlé ici et pour qui tout cela n’est qu’invention.  Il existe une preuve supplémentaire de la présence humaine sur la Lune.  C’est Surveyor III qui nous la donne.  En une seule image, tout d’abord.  Celle où on le voit, lui qui n’avait pas été photographié depuis avril 1967, lors de son lancement.  Au loin, derrière lui, le LEM d’Apollo XII,la seconde mission sur la Lune, posé non loin du site (a 183 m exactement !) dans l’espoir de retrouver Surveyor et d’en ramener des éléments, dont la caméra verticale surmontée de son miroir orientable. Les photos prises par Conrad et Bean démontrent aussi que les techniciens de la NASA s’étaient trompés dans leurs calculs de vitesse de chute ou d’action de rétrofusée : l’engin avait très nettement rebondi, au moins deux fois ! On en avait fait rebondir sciemment un autre, Surveyor 6, le 17 novembre 1967, en déclenchant ses fusées quelques fractions de seconde, pour le voir rebondir à 3,60m de haut, tourner sur son axe, et évaluer en même temps la dureté du sol et la faculté de la poussière lunaire à se faire éjecter au loin.  Avec cette expérience, la NASA savait déjà que les tuyères, sur la Lune, ne laisseraient presque aucune trace sur le sol, ce qui en avait intrigué plus d’un.

Exportation de bacilles terrestres

Surveyor III démontre aussi avec quelle légèreté avaient agi les scientifiques de la NASA : l’appareil n’avait pas été stérilisé avant son départ ! Conrad et Bean, les deux cosmonautes chargés de démonter des éléments de Surveyor pour les examiner après un séjour de 31 mois à la surface de la Lune vont donc logiquement découvrir (enfin les spécialistes à qui ils vont rapporter les morceaux) que cette caméra contenait toujours des bactéries, un Streptococcus mitis, resté accroché au polystyrène chargé de servir de protection contre le froid.  Un énorme document PDF (de 308 pages) est disponible aujourd’hui attestant des recherches de bactéries sur l’engin lunaire. Il semble aujourd’hui que la contamination n’existait pas sur la Lune mais provenait d’une erreur de manipulation terrestre au retour.... Les deux cosmonautes avaient longuement préparé l’opération ramassage de morceaux avant. Leur succès montrait aussi aux russes la qualité de leur positionnement sur le satellite terrestre :  moins de 200 m d’écart avec la cible est une prouesse d’une haute teneur. Pour les coupeurs de cheveux en quatre (il y en a, hélas !), signalons que les photos du démontage de Surveyor sont en noir et blanc, car en déballant sur la Lune sa caméra couleur, Alan Bean l’avait malencontreusement dirigée vers le soleil, grillant complètement son capteur.  La seconde expédition lunaire humaine n’a pas de photos couleur, c’est étonnant, mais ça s’explique.  Mais les négationnistes de la présence lunaire ne vous parlent jamais de Surveyor III.  De là à dire qu’ils ignorent son existence… sciemment.  La photo de la caméra récupérée, criblée de micro-impacts lunaires, devrait suffire à les calmer.  Mais j’en doute, à lire le flot de bêtises et d’âneries sur la question.

Orbiter aussi se fera doubler par Luna X :  le 31 mars 1966, les russes enchaînent leur énième première avec la mise en orbite de leur satellite d’observation lunaire.  France-Soir peut titrer  : « Luna X repère les terrains où se poseront les cosmonautes » :  on ne saurait mieux dire. Lancé après une orbite terrestre, à partir d’une fusée R-7 de type militaire (SS-6), l’engin démontrait que, trois ans avant le premier pas sur la Lune, les russes qui cachaient encore leurs nombreux échecs, avaient résolu tout ce qu’il fallait effectuer comme étapes pour une expédition lunaire.  Il ne leur manquait encore que la rentrée à 40 000 km/h au retour de l’astre lunaire :  mais cela, personne ne l’avait fait, et c’est bien pourquoi d’ailleurs Apollo VIII sera si important.  Tout le reste, rendez-vous spatial (très tôt dès le 23 juin 1963, avec le Vostok de Valery Bykovski et celui de Terechkova !) sortie dans l’espace et injection sur une trajectoire lunaire après orbite terrestre ils savaient le faire.  Le 23 avril 1967, le lancement de Soyouz I avec Komarov à bord, qui devait être suivi de celui de Soyouz III de Beregovoï , un vaisseau pouvant accueillir trois hommes à bord (à l’étroit dans le module de rentrée) et prêt à effectuer au premier vol un rendez-vous spatial ravive leurs craintes.  A ce moment-là, les américains s’estiment battus d’avance.  Mais Soyouz I sera une catastrophe sur toute la ligne, avec son panneau solaire à demi déployé et son parachute vrillé, et Komarov y perdra la vie, laissant deux bonnes années minimum de répit à Von Braun.

Les russes désormais en retard

Le retard pris par les soviétiques pour rendre sûr le vaisseau fiche en l’air la théorie des cosmonautes fantômes : si ça avait été le cas, on n’aurait pas interrompu aussi longtemps le programme Soyouz, indispensable pour se rendre sur la Lune :  ni Vostok ni Voskhod ne le permettent. C’est Georgy Beregovoï  (âgé de 47 ans !) qui, le 26 octobre 1968 signalera à bord de Soyouz III que la course à la Lune reprend de plus belle.  L’engin est bien prévu pour une orbite lunaire, à peine modifié en LOK. Mieux encore, son lancement a été précédé d’un Soyouz II entièrement automatique avec lequel il devait s’amarrer.  Sans y réussir en fait.  Ce sont Soyouz 4 et Soyouz 5, tous deux pilotés, qui vont réussir à le faire, le 16 janvier 1969. Les américains peuvent tout craindre à partir de cette réussite.  Les russes savent tout faire.  Ne leur manque qu’une fusée de la veine de Saturn V.  A droite, l’arrivée à Moscou de Beregovoï qui vient de redonner espoir aux soviétiques :  il est accueilli par Brejnev en personne.  Il est décédé en 1995, à 74 ans.

Les préparatifs russes.. en secret

Dix-huit cosmonautes s’entraînent déjà depuis deux ans, dont Gagarine et Léonov, et des lancements d’étranges Cosmos semblent confirmer que les russes ont un véhicule en test pour se poser sur la Lune. Et surtout une photo de leur satellite espion dérange les chercheurs de la NASA depuis fort longtemps déjà, dès 1963.  Celle qui révèle la construction d’un gigantesque pas de tir.  On répand alors des milliers de tonnes de béton, de quoi supporter un poids énorme.  Des espions qui citent aussi d’étranges circuits de bateaux entre Samara et Baïkonour, avec à bord d’inquiétants morceaux des sphères aux dimensions colossales.  Un hangar tout aussi colossal a été bâti dès 1963 à proximité.  James « Jim » Webb,un des meilleurs administrateurs qu’ait eu la Nasa, décortique les photos en mai 1964 et annonce : « Il existe certaines preuves que les Soviétiques travaillent sur une fusée plus grande, mais nous ne pouvons pas encore le dire avec certitude » (7)

” En septembre 1966, c’est la presse US qui l’annonce : « en septembre 1966, des articles parus dans le Washington Post et le New York Times affirmaient que les États-Unis savaient que l’Union soviétique «développait un propulseur de fusée plus grand et plus puissant que son propre Moon Rockettt non encore éprouvée, Saturne-V». Un article du York Times estimait que la poussée de la fusée allait de 7,5 à 10 millions de livres, contre 7,5 millions de livres pour le Saturn V. Mais les deux articles ont déclaré que les analystes américains du renseignement n’avaient pas encore vu la fusée elle-même « .  Enfin, en décembre 1967, alors que Webb vient demander une rallonge budgétaire au Congrès, qui commence à rechigner à payer la note de plus en plus salée de la NASA, les satellites espions US la surprennent enfin érigée sur son pas de tir (c’est un KH-4B, de la série « Gambit » et les américains ne peuvent montrer le cliché au grand public sans révéler le programme qui doit rester secret !).  » En décembre 1967, pour la première fois, des satellites espions américains photographiaient la fusée soviétique sur la rampe de lancement. Les Soviétiques ont désigné cette fusée la N-1. Avant qu’il n’apparaisse, Sayre Stevens et ses collègues analystes de la CIA l’avaient initialement qualifiée de «grande mère», jusqu’à ce que leurs supérieurs se voient dire qu’un terme aussi salé n’était pas une désignation de renseignement appropriée. Maintenant que la fusée a fait ses débuts en public pour les experts américains du renseignement, ils ont commencé à l’appeler «oiseau Jay» ou «véhicule J».  En septembre 1968, Webb insiste pour que les cliché de la « Jay Bird » soient montrés à Johnson : « en septembre 1968, Webb demande à la CIA de demander l’autorisation de montrer des photographies de reconnaissance satellite du complexe J au président Johnson ». Webb, en agitant adroitement la cloche N-1, va réussir à maintenir son programme lunaire au delà de ses espérances.  Les choses s’accélèrent des deux côtés, bientôt ce sera la fin de la guerre froide… par KO lunaire, c’est sûr.  La photo ici à droite est tardive, elle a été prise le 24 juin 1971, alors que les jeux avait déjà été faits dès le 21 juillet 1969.

Le danger qui se rapproche  : le programme Zond

Les russes, fin 1968, depuis 11 ans ont le parcours en tête, et ils ne sont pas décidés à laisser les américains mettre les premiers le pied sur la Lune.  Ils s’activent pour y arriver avant, mais à l’époque, je le répète, on ne le sait pas.  En 1968, ils avaient déjà effrayé un peu plus les américains :  une sonde automatique Russe Zond-5 avait été lancée vers la Lune le 15 sept 1968 l’avait contournée, et était revenue se poser sur Terre ou plutôt avait plongé à grande vitesse dans l’Océan Indien  :  les russes dominent déjà la terrible rentrée à 40 000 km/H (le véhicule rentre bien brûlé cependant) !

En réalité, il s’agit du nouveau vaisseau habitable Soyouz revu et corrigé, lancé par une puissante fusée Proton L1, avec à bord des graines, des insectes, des tortues, des bactéries et des reptiles.  Les américains se verront obligés de répondre avec Apollo VIII, qui fera la même chose le 21 décembre, mais avec trois hommes à bord.  En décembre 1968, tout le monde sait que les américains sont prêts pour y aller, mais personne dans le grand public n’imagine que les russes sont eux aussi sur le point d’y arriver.  A noter que c’est la première fois que les russes récupèrent dans l’eau un vaisseau spatial (dans l’Océan Indien).  C’est la première fois que l’on récupère un vaisseau donc à 40 000 km/ vers la Terre.

Mais hélas, chez eux, c’est le décès surprise de Korolev, le véritable roi de l’astronautique soviétique qui va tout désarçonner, pour une raison médicale qui aurait pu être évitée sans l’entêtement de l’establishment russe (il sera opéré par le ministre de la santé en personne, un chirurgien incompétent !), figé par les décisions venues d’en haut.  Cela, et l’échec total et catastrophique de sa monstrueuse fusée, mal conçue, pour une fois (à droite c’est le lancer e Zond 5 qui est ne fusée Proton, le « plan B » des russes pour aller sur la Lune).  Mais c’est déjà une autre histoire, que nous verrons demain… si vous le voulez bien.

(1) j’y reviens bientôt, tant cette tentative ratée a scellé la fin de l’espace soviétique.

(2) les lancements seront nombreux, mais statistiquement le taux restera faible : on lance en 1959 jusqu’à 287 missiles dans l’année à Cap Canaveral (plus tard Cap Kennedy).  Au point de former une équipe spéciale de plongeurs appelée The Undertakers pour aller chercher au fond des eaux les morceaux de fusée défectueuses.

(3) le Lunik III sera l’objet d’une incroyable affaire d’espionnage se produisant à Mexico :  les américains alors bluffés par la réussite russe tenteront (et réussiront) à subtiliser le clone du véhicule spatial alors en tournée médiatique dans le monde, après un vol rocambolesque.  A l’origine du projet, la surveillance de l’industrie électronique soviétique alors très en retard, avec l’envoi d’un espion bien particulier en Russie :  Lee Harvey Oswald !!! J’ai retrouvé par hasard cet épisode resté à ce jour mal connu.  Le Lunik « volé » donnera par défaut le diamètre du lanceur russe, dont on ignorera encore longtemps en revanche la disposition en faisceau des boosters.  La CIA elle-même a fini par admettre le détournement de la tête de fusée russe exposée à Mexico et à montrer en 1995 des extraits de son rapport !

(4) la mission de Lunik IV, (Luna IV) pesant une tonne et demie, ressemblant déjà aux modèles suivants, semble avoir été une tentative ratée de déposer un vaisseau sur la Lune.  Elle a été lancée par une variante de la Semiyorka plus longue, à 4 étages et non 3, la fusée Molnya.

(5) depuis. une sonde chinois a réussi à se poser sur la face cachée, le 3 janvier 2019.  En 2012, les sondes jumelles Grail (Gravity Recovery and Interior Laboratory) avaient déjà filmé la même face, révélant un tout autre aspect, sans « mers » (saut la Mare Orientale) de la surface lunaire à cette endroit.  Le plus bel artefact étant l’énorme cratère Drygalski avec au milieu sa pointe centrale vestige de l’astéroïde qui l’avait créé.

 

(5) à noter que les russes fabriquent toujours des engins « fermés », à savoir des enceintes closes disposant d’une atmosphère d’argon à l’intérieur, alors que les américains laissent leurs transistors au contact du vide spatial.

C’est pourquoi les engins russes sont le plus souvent des sphères (fermées donc).  Luna IX n’échappe pas à la règle : c’est aussi une sphère, juchée au sommet de son engin porteur et éjecté au dernier moment et qui, après avoir roulé sur le sol lunaire, ouvre ses 4 pétales qui ne contiennent même pas de cellules solaires :  l’engin ne fonctionne que sur batteries, à savoir pendant un temps assez court, le temps de prendre quelques clichés et de les envoyer sur Terre…  Sur l’image à droite, la sphère est enfermée dans une protection thermique (plus sombre, à droite) qui s’éjecte avant l’impact.  Ci-contre à gauche une vue d’artiste des deux éléments :  l’image montre en fait l’élément porteur détruit à l’impact, dessiné ici à gauche encore en entier.

(7) j’y reviendrai plus en détail très bientôt.

 

Article précédent:

Il y a cinquante ans, le premier pas sur la Lune (1)


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