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MH370 (7): la loi de Darwin appliquée au commerce des armes

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L’endroit oĂč le trafic organisĂ© par les iraniens est le plus visible est manifestement sur les cĂŽtes somaliennes et yĂ©mĂ©nites, pour des armes lĂ©gĂšres destinĂ©es aux rebelles Houthis.  Des navires amĂ©ricains, australiens, mais aussi français ont intercepté des centaines d’armes de ce genre, sinon des milliers.  Les pirates somaliens étaient Ă©quipĂ©s des mĂȘmes armes, avec parfois de belles surprises question munitions.  Mais des avions aussi ont participĂ© Ă  cette arrivĂ©e massive d’armes, et un en particulier, retrouvé abandonnĂ© Ă  Berbera, a attiré notre attention, pour nous mener Ă  un autre trafiquant, qui lui-mĂȘme va rĂ©vĂ©ler un lien inattendu avec un colonel amĂ©ricain Ă  la retraite
 qui a longtemps travaillé pour la CIA !  Une dĂ©couverte qui nous amĂšnera au Tchad, au passage

L’évolution du commerce des armes selon
 Darwin

Cette implication des iraniens dans la dissĂ©mination directe des armes notamment au Yemen, en direction des rebelles Houthis, combattus par
 l’Arabie Saoudite aidĂ©e par les USA, on la trouve plus effective encore par mer.

C’est un document implacable qui le dĂ©montre sans ambages. Il s’intitule « Dispatch From The Field, Martime Interdictions of Weapons To Somalia and Yemen ».  Il est accablant pour l’Iran en effet, car on peut y voir ce qui  a Ă©tĂ© dĂ©couvert en mars 2016 par le navire australien HMAS :  une frĂ©gate lance-missile de la classe Adelaide lors de l’arraisonnement d’un petit boutre, appelĂ© le Al Mansoor, Ă  170 miles nautiques de la cĂŽte d’Oman.  Il n’est pas le seul navire de guerre Ă  avoir fait la dĂ©couverte : des soldats de l’UAE avaient dĂ©couvert, dans une cache des rebelles Houthis dans la province de Taiz en novembre 2015, des missiles russes caractĂ©ristiques Kornet, des missiles anti-tank qui Ă©taient le frĂšre siamois de ceux que dĂ©couvrira la frĂ©gate française FS Provence en mars 2016,  avec des numĂ©ros de sĂ©rie qui continuaient mĂȘme les prĂ©cĂ©dents !  A bord du petit bateau de bois, 
« Il y avait Ă©galement 2 000 nouveaux fusils d’assaut AKM (nota : des Kalachnikov) avec des numĂ©ros de sĂ©rie sĂ©quentiels, « ce qui suggĂšre que les fusils proviennent d’un stock national, plutĂŽt que de sources non Ă©tatiques disparates. » Il y avait aussi des copies de Dragunov, le fusil de calibre .50 des tireurs d’élites, fabriquĂ©s aussi en Iran, avec des originaux russes Ă  cĂŽté  (ici photo Ă  droite):  
ont trouvĂ© que le mĂȘme numĂ©ro de sĂ©rie se sĂ©quençait, « ce qui suggĂšre que le matĂ©riel provient du mĂȘme envoi », ajoute le rapport. L’Australien HMAS Darwin a saisi plus de 2 000 armes, dont des fusils d’assaut et 100 lance-roquettes de fabrication iranienne (ici Ă  gauche). La saisie française comprenait plus de 2 000 fusils d’assaut, 64 nouveaux fusils de prĂ©cision de fabrication iranienne Hoshdar-M et neuf missiles antichars de fabrication russe. »  Bien qu’il n’y ait pas de lien direct entre le constructeur de navires et le CGR, Jonah Leff, directeur des opĂ©rations chez CAR, a dĂ©clarĂ©: « Nous avons trouvĂ© quelques anciens employĂ©s d’Al Mansoor et ils ont donnĂ© quelques informations, qui ont en quelque sorte gelĂ© et disparu. « A noter que parmi les fusils d’assaut saisis figuraient des engins fabriquĂ©s aussi en Chine, estampillĂ©s de l’étoile caractĂ©ristique (ici Ă  droite). Des armes lĂ©gĂšres venues de Chine, de Roumanie, de Bulgarie et de CorĂ©e du Nord ont Ă©galement Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©es dans certains des boutres, en effet.

Certains engins Ă©taient trĂšs rĂ©cents :  à gauche ici des tubes de Dehllavieh ATGW, un missile fabriquĂ© en 2015 selon ses inscriptions.  Un missile dont les iraniens sont trĂšs fiers :  ils en ont mĂȘme fait en 2012 une vidĂ©o de propagande, avec dans le rĂŽle principal l’ineffable ministre de la dĂ©fense, le Brigadier General Ahmad Vahidi.  C’est celui qui s’était rendu cĂ©lĂšbre en prĂ©sentant le chasseur invisible en carton qui avait fait rire toute la planĂšte
  Le Dehllavieh est en fait la copie iranienne du missile russe 9M133 Kornet !  « Le « pipeline d’armes » dĂ©crit dans le rapport circule depuis l’Iran vers un petit port de transbordement dans la rĂ©gion semi-autonome de la cĂŽte somalienne, Ă  la pointe de la corne de l’Afrique. La rĂ©gion cĂŽtiĂšre est en grande partie non gouvernĂ©e par les autoritĂ©s somaliennes, et un ancien ministre des Ports de Puntland a dĂ©clarĂ© Ă  Reuters que l’annĂ©e derniĂšre, 160 bateaux iraniens ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©s illĂ©galement dans les eaux somaliennes. M. Leff a dĂ©clarĂ© que dans les ports somaliens, il a Ă©tĂ© rapportĂ© que les armes venaient d’Iran qui arrivent Ă  quai ou sont ancrĂ©es au large de la cĂŽte oĂč de plus petits navires les amĂšnent vers des ports somaliens. Les armes entrent alors dans le commerce de la rĂ©gion ou se rendent au YĂ©men, camouflĂ©es dans le lourd trafic maritime qui sillonne la rĂ©gion ».

Ci-dessous la carte des arrivĂ©es des boutres dessinĂ©e par CAR : on voit que les bateaux arrivent d’abord en Somalie (des porte-containers iraniens), et que leur chargement est ensuite dispatchĂ© par les fameux boutres vers le Yemen:


« Le port le plus visités étant
celui d’Ash Shihr au YĂ©men, Ă  l’est de Mukalla, selon un enquĂȘteur en Somalie de CAR (le « Conflict Armament Research », d’origine anglaise qui faisait un excellent travail).  Un autre navire, amĂ©ricain celui-lĂ , le Sirocco, dĂ©couvrira 1 500 Kalashnikov, 200 lance-roquettes RPG, et 21 fusils de calibre .50 Ă  bord d’un second boutre. L’image des Kalachnikovs empilĂ©es dans une cale du Sirocco Ă©tait en effet trĂšs impressionnante.  Ci-dessous, la saisie toute aussi impressionnante des RPG dĂ©couvertes le 28 mars 2016 par le petit « coastal patrol ship », l’USS Sirocco  lancĂ© en 1992 (PC 6), et transfĂ©rĂ©es au destroyer USS Gravely (DDG 107).  Un autre clichĂ© montre les Kalachnikovs Ă©talĂ©es Ă  bord de la frĂ©gate Provence (ci-dessous). Les français aussi ont pu constater de visu l’implication iranienne dans le conflit au Yemen !

Et comme ça ne semble jamais avoir de fin, on peut ajouter la dĂ©couverte le 30 aoĂ»t dernier de «  plus de 1000 Kalachnikovs », selon les premiĂšres informations apparues, une saisie d’armĂ©es effectuĂ©e, dans le Golfe d’Aden, dissimulĂ©es encore une fois dans un petit bateau Ă  voiles, appelĂ© lĂ -bas un « dhow », encore un boutre en fait. La prise a Ă©tĂ© faite lorsque les marins du destroyer Ă  missiles guidĂ©s USS Jason Dunham (du nom d’un jeune Marines qui s’est sacrifiĂ© en Irak en 2004 en se jetant sur une grenade pour sauver ses camarades) ont observĂ© au loin, Ă  la jumelle, le boutre se dĂ©lester discrĂštement de colis dans un skiff plus petit, Ă  moteur.  Un hĂ©licoptĂšre Ă©tait allĂ© filmer la scĂšne (ici Ă  gauche, on peut la voir ici en action).  AprĂšs recomptage, les marins du Dunham ont comptabilisĂ©  2521 armes
 dissimulĂ©es dans des sachets plastiques verts (ici Ă  droite).  Il en serait restĂ© 500 dans l’esquif qui commençait Ă  couler, et a donc Ă©tĂ© mitraillĂ©.  Il semble que les modĂšles trouvĂ©s soient des AKMS, Ă  crosse rabattable, en 7,62x39mm. Sortie en 1959, à boĂźtier de culasse embouti et fabriquĂ©s Ă©galement en Hongrie (la disposition des rivets visible ici faisant pencher pour une type 56 chinoise (de Norinco avec une type 56-1, celle avec une crosse mĂ©tallique se pliant sous l’arme comme on peut le voir ici). En tout cas, des armes provenant d’un lot ancien du temps de l’ùre soviĂ©tique !!!  On distingue trĂšs bien le sĂ©lecteur de tir en tĂŽle emboutie, qui permet le fonctionnement en automatique.  Selon NBCNews, les armes « provenaient d’Iran« . Dans l’article on prĂ©cise bien qu’en mĂȘme temps, dans le mĂȘme secteur, le trafic de drogue a explosĂ© : 32 300 livres d’hĂ©roĂŻne (14,6 tonnes !) et 175 917 de haschich (79 tonnes) avaient Ă©tĂ© saisi(e) s depuis 2012, mais dĂ©but 2018 ce sont 6 600 livres d’hĂ©roĂŻne (prĂšs de 3 tonnes) et 66 000 de marijuana (30 tonnes) qui l’ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© !  Ci -dessous les Kalachnikovs empilĂ©es extraites de leurs sachets :

Des pirates aussi armés par un loup ?

Ce n’était pas la premiĂšre  fois pourtant : on s’était aperçu dĂ©jĂ  de ces arrivĂ©s d’armes, mais d’une autre maniĂšre.  Ça tenait en une seule photo.  Celle d’un bĂȘte sac plastique montré par les marins de l’USS Kid, et saisi Ă  des pirates somaliens qu’ils avaient arrĂȘtĂ© dans le golfe d’Oman.  Dedans, des chargeurs de Kalachnikovs, mais aussi et surtout des balles sĂ©parĂ©es, encore pour certaines dans leurs boĂźtes d’origine
 Et lĂ  surprise : en photo, en grand (ici Ă  droite) , une marque de visible : Wolf.  Un distributeur de munitions amĂ©ricain trĂšs connu sur le marchĂ©, la marque commerciale grand public de Sporting Supplies International (SSI), dont les balles proviennent pour la plupart de
 la Tula Cartridge Plant installĂ©e à
  Tula, dans le District du mĂȘme nom, c’est Ă  dire en
 Russie !!! (la sociĂ©tĂ© produit aussi Ă  l’Ulyanovsk Machinery Plant).

Pas vraiment une inconnue, qui nous ramĂšne Ă  toute une sĂ©rie d’articles sur la circulation des armes dĂ©couvertes en Afghanistan, dans lesquels Wolf avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© citĂ© : ses balles avaient Ă©tĂ© dĂ©couvertes cĂŽtĂ© taliban aprĂšs un accrochage avec l’armĂ©e amĂ©ricaine.  Le New-York Times avait fait un trĂšs bon article Ă  ce sujet.  Son enquĂȘte aboutira plus tard Ă  la dĂ©couverte du jeune fournisseur de Floride appelĂ© EphraĂŻm Diveroli.  Les mĂȘmes Ă©taient de retour, donc 
 car en prime, lors de l’inspection du bateau des assaillants, une autre dĂ©couverte Ă©trange avait eu lieu : celle d’un SAR-80 dĂ©muni de sa crosse comme pistolet-mitrailleur, Ă  la place des fameuses Kalachnikovs, dont une chinoise similaire Ă  celles retrouvĂ©es à Marhah, en Afghanistan, et des yougoslaves, une arme datant des annĂ©es 80 et produite Ă  Singapour


Une histoire étouffĂ©e, maquillĂ©e, et rapidement oubliĂ©e

En Somalie, on vient de le voir, c’est la cĂŽte nord qui reçoit les arrivages.  L’aĂ©roport qui pourrait aussi servir Ă  ces transferts, pour doubler celui des porte-containers iraniens, pourrait donc bien ĂȘtre celui de Bosaso, Ă©galement connu sous le nom du Bender Qassim International Airport, localisĂ© en effet au 11 ° 16’32 « N 49 ° 9’0 » E et situĂ© à la pĂ©riphĂ©rie de la ville de Bosaso, qui est la capitale commerciale du Puntland, le pays des
 trafiquants et des pirates, comme chacun sait.  Mais sa piste de 800 mĂštres en 2010 n’en fait pas un bon client pour de gros porteurs.  LĂ -bas mĂȘme un LET a fini par rendre l’ñme et on peut y voir un Dash 8 ou un Twin Otter plutĂŽt.  Non, c’est plus Ă  l’Ouest que se niche l’aĂ©roport de Berbera qui dispose lui d’une piste e 4,140 m (13,582 ft), en fait une des plus longues pistes en Afrique.  Celle-ci fait plus que parfaitement l’affaire en effet !  Construite par l’Union SoviĂ©tique dans les annĂ©es 70,  elle a Ă©tĂ© un temps louĂ©e par la NASA 40 millions de dollars par an pour servir de piste de secours de la Navette Spatiale, de 1980 à 1991, avant que ne tombe le gouvernement de Siad Barre.  Sur le bord de la piste gĂ©ante, dans le sable gĂźt une Ă©pave d’avion :
Vu comme ça, c’est davantage un gigantesque planeur
 sans aucun moteur.  Des avions pour supplĂ©er les bateaux, on s’en doute en effet.  Or un trĂšs Ă©trange cas concernant un trafic d’armes trĂšs particulier semble avoir Ă©chappĂ© Ă  tout le monde depuis
 huit ans.  L’évĂ©nement (un procĂšs aux USA) n’a fait que des entrefilets Ă  l’époque dans la presse, et a Ă©tĂ© vite tassĂ©.  L’affaire Ă©tait en effet plus qu’étrange, car, comme l’a noté  d’Haaretz dans un excellent article paru le 1er juin 2010, et que je recommande de lire, il avait Ă©tĂ© citĂ© comme lieu d’atterrissage d’avions chargĂ©s d’armes un endroit
 qui n’existait pas : «  Banderal », avait-on Ă©crit en effet.  Nageait-on en pleine féérie ?  Ou dĂ©sirait-on plutĂŽt cacher quelque chose de trĂšs, trĂšs embarrassant, plutĂŽt ?  Voici ce qu’en avait dit Melman : « des sources europĂ©ennes – le personnel de sĂ©curitĂ© et d’assurance travaillant en Somalie, qui connaĂźt bien la rĂ©gion – ont dĂ©clarĂ© Ă  Haaretz que les autoritĂ©s peuvent dissimuler une autre histoire. Par exemple, l’acte d’accusation indiquait que les armes avaient Ă©tĂ© envoyĂ©es dans une ville appelĂ©e Banderal, dans le nord de la Somalie.  Mais un coup d’Ɠil sur une carte de la Somalie rĂ©vĂšle que ce nom est fictif:  aucun endroit de ce type n’existe en Somalie.  En outre, les documents d’expĂ©dition indiquaient que la cargaison Ă©tait destinĂ©e au « MinistĂšre de la dĂ©fense de la RĂ©publique somalienne ». Mais le Somaliland ne se dĂ©signe pas comme la « RĂ©publique somalienne ».  Depuis le coup d’État militaire de 1969, le nom officiel est la RĂ©publique dĂ©mocratique de Somalie.  Et surtout, il y a la question de pourquoi le gouvernement somalien, aurait eu recours à Hanoch Miller, un armurier israĂ©lien, alors que cela pourrait ĂȘtre fait Ă  partir des États-Unis ou de l’Éthiopie, qui tous les deux le soutiennent. Il y a plusieurs rĂ©ponses possibles  »  Mais on en en dĂ©finitive, vous allez le voir, n’en trouver qu’une seule de plausible Ă  la fin

On nous cachait manifestement des choses
L’annonce signĂ©e Laura Rozen était parue ainsi dans Harper’s et dans Politico :  « Un grand jury fĂ©dĂ©ral Ă  Miami, en Floride, a inculpĂ© un consultant en dĂ©fense israĂ©lien et un citoyen amĂ©ricain, lesquels ont conspirĂ© pour transfĂ©rer des centaines d’AK-47 dans le nord de la Somalie. (C) Hanoch Miller, un ingĂ©nieur aĂ©ronautique israĂ©lien (ici Ă  droite) qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© cadre avec la sociĂ©tĂ© d’aviation Radom en IsraĂ«l, a Ă©tĂ© mis en examen le 17 juin, 2010 sur sept chefs d’accusation de complot en vue d’exporter du matĂ©riel de dĂ©fense Ă  une nation frappĂ©e d’embargo, la Somalie, de blanchiment d’argent, en fournissant de faux certificats d’utilisateur final, et des charges connexes ». Une prĂ©cision semblait manquer :  « le nom de son coaccusĂ© est expurgĂ© dans l’acte d’accusation mais est dĂ©crit comme un citoyen amĂ©ricain ».  Tout laissait croire que l’on avait affaire Ă  un gros poisson amĂ©ricain, donc derriĂšre !!! « à partir d’avril, selon l’acte d’accusation, « Miller a conspirĂ© avec son coaccusĂ© amĂ©ricain pour trouver un service de fret aĂ©rien pour faire voler des centaines de fusils AK-47 de la Bosnie (retenons l’endroit !) Ă  la ville Somalienne du nord de Banderal, en utilisant de faux certificats d’utilisateur final du Tchad, en violation des lois US sur le contrĂŽle des exportations d’armes. La Somalie est sous embargo des Nations Unies sur les armes. Mais la source des services de transport contactĂ©e s’est avĂ©rĂ©e ĂȘtre un informateur pour les États-Unis de l’Agence des douanes et de l’immigration (ICE), dĂ©crit l’acte d’accusation ». L’article est plus prĂ©cis encore : « Le 15 Avril 2010, [le nom expurgĂ© du co-dĂ©fendeur] a envoyĂ© un courriel Ă  un informateur de l’Immigrations et des douanes et a demandĂ© si un Antonov 12 ou d’un type similaire [d’avions] Ă©tait disponible pour deux vols charters de Bosnie pour se rendre en Afrique pour soulever 12 tonnes par vol pendant deux vols aller-retour en atterrissant en Afrique « pour dĂ©charger des Ă©quipements militaires » et retourner en Bosnie pour un second voyage « , lit-on dans l’acte d’accusation. « Le 21 Avril 2010, [censurĂ©] envoyĂ© un courriel Ă  l’accusé et a informĂ© que la cargaison serait:  des boĂźtes d’AK-47s de 6 Ă  7,6 tonnes et qu’il pourrait choisir d’utiliser un AN26 ou un AN12 de Tuzla en Bosnie Ă  Banderal, au nord de la Somalie et que le paiement serait en espĂšces, avant le dĂ©part. « « Le 21 avril 2010, [le nom est noirci] a envoyĂ© Ă  l’accusĂ© qu’il avait suffisamment de fret pour 100 vols si le premier vol Ă©tait rĂ©ussi. » « Le 28 avril 2010, [nom effacĂ©] a envoyĂ© un e-mail au à Chanoch Miller et l’a informĂ© qui Ă©tait l’acheteur en IsraĂ«l et qui signerait le contrat et qu’il avait acceptĂ© le prix au moins verbalement, mais qu’il espĂ©rait faire le premier vol fait plus tĂŽt. «  Miller, par le biais du mĂȘme informateur confidentiel, a achetĂ© 700 AK-47, 200 aux États-Unis. et 500 au Panama, et les envoyer au Somaliland plus tĂŽt ce mois-ci. Le 15 juin 2010, dans les documents d’accusation, Miller a cĂąblĂ©s 116 000 dollars d’une banque israĂ©lienne Ă  une branche du comtĂ© de Broward, en Florid , chez Wells Fargo de payer pour les services, y compris une commission de 2 000 dollars pour son coaccusĂ©, dit l’acte d’accusation ». L’affaire contre Miller a Ă©tĂ© portĂ©e aux États-Unis par le district sud de Floride. Miller a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 18 juin, montrent des documents judiciaires et devait ĂȘtre traduit en justice aujourd’hui. L’acte d’accusation de son coaccusĂ© est scellĂ© jusqu’à son jugement ou le 9 aoĂ»t 2010, selon la premiĂšre Ă©ventualité ».  Tout y est donc, à part ce que le secret dĂ©fense US et La CIA ont noirci sur les documents. L’avion Ă©tait bien un Antonov 12, et il avait chargĂ© ses armes en Bosnie ! Il  y a mĂȘme la banque Wells Fargo (celle oĂč Viktor Bout avait dĂ©posĂ© deux grosses sommes pour racheter deux DC-8 !) en cause

Quel était le nom sous les gros aplats de feutre noir ?
Evidemment, on cherche qui est celui dont le nom a Ă©tĂ© si consciencieusement noirci dans tous les documents de ce procĂšs.  Et on finit par le trouver :  c’est Joseph Fitsanakis d’IntelNews.org qui le rĂ©vĂšle le 6 juillet 2010 : « un colonel Ă  la retraite US Air Force, qui a Ă©tĂ© accusĂ© d‘armes de contrebande lors du scandale Iran-Contra dans les annĂ©es 1980, a Ă©tĂ© mis en accusation Ă  nouveau, cette fois pour essayer de faire de la contrebande d’armes automatiques en Somalie.  Les autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales amĂ©ricaines accusent Joseph O’Toole, maintenant ĂągĂ© de 79 ans, d‘avoir complotĂ© avec le citoyen israĂ©lien (C)hanoch Miller, ancien ingĂ©nieur aĂ©ronautique de la sociĂ©tĂ© de dĂ©fense israĂ©lienne Radom Aviation, pour transporter prĂšs de 2000 AK-47s de la Bosnie Ă  Banderal, en Somalie.  L’opĂ©ration de contrebande, a employé de faux certificats d’utilisateur finaux émis au Tchad, violant ainsi les  rĂ©glementations amĂ©ricaines de contrĂŽle des exportations (
) .  C’est la deuxiĂšme fois que O’Toole est accusĂ© de conspirer pour faire passer des armes.  En 1989, il a Ă©tĂ© accusé d’avoir travaillĂ© avec son compatriote amĂ©ricain, Richard Saint-François et l’israĂ©lien prĂ©sumé ancien agent du Mossad, Ben-Ari Menashe (ici Ă  droite), pour vendre plusieurs avions cargo C-130 au gouvernement iranien.  Fait remarquable, le gouvernement des États-Unis a abandonnĂ© toutes les accusations contre O’Toole en 1991 ».  L’article oublie une chose :  dans l’accusation, O’Toole avait aussi Ă©tĂ© nommĂ© comme ayant tentĂ© de vendre 712 missiles Stinger « Ă  un inconnu ».  Or cette histoire de missiles Stinger, on la connait parfaitement :  ce sont ceux que les amĂ©ricains ont offert aux Talibans pour lutter contre les soviĂ©tiques et qu’ils ont ensuite rachetĂ©s Ă  prix dorĂ©s une fois ces derniers partis, trop effrayĂ©s de voir les nouveaux vainqueurs afghans en retourner plus tard contre eux, ce qu’ils ne seront pas priĂ©s de faire (combien d’hĂ©licoptĂšres US abattus dĂ©clarĂ©s ayant eu un problĂšme technique, on ne les compte plus.) OubliĂ© aussi de dire Ă  qui appartenaient les C-130 : « Ben-Menashe, O’Toole et St. Francis avaient Ă©tĂ© accusĂ©s de conspirer en 1989 pour vendre trois C-130 pour 12 millions de dollars chacun Ă  l’Iran sans autorisation prĂ©alable.  Les avions cargos qui ont Ă©tĂ© des chevaux de trait pour les les militaires des États-Unis pendant des dĂ©cennies, Ă©taient la propriĂ©tĂ© du gouvernement israĂ©lien ».
Un colonel, un vendeur d’armes israĂ©lien
 et la CIA !

« Mais le colonel de l’US Air Force semble avoir Ă©chouĂ© Ă  tirer des leçons de cette expĂ©rience.  Cette fois, la source que lui et Miller ont essayĂ© d’enrĂŽler pour transporter les AK-47s en Somalie Ă©tait en fait un informateur de l’agence des douanes et de l’immigration, qui a dĂ©noncĂ© les deux.  Laura Rozen a contactĂ© la femme d’O’Toole, qui a refusĂ© de commenter l’acte d’accusation de son mari.  Mais l’affaire a incitĂ© Yossi Melman, correspondant de la presse israĂ©lienne pour le journal israĂ©lien Haaretz, Ă  se demander pourquoi tant d’IsraĂ©liens sont arrĂȘtĂ©s au sujet des transactions d’armes illĂ©gales dans le monde »  Selon Haaretz, « Miller Ă©tait impliquĂ© dans un contrat de 10 millions de dollars et Radom avec la RĂ©publique du Tchad, qui consistait Ă  remettre en service les hĂ©licoptĂšres soviĂ©tiques Mi-17, ainsi que les avions suisses Pilatus, fabriquĂ©s pour la formation et combattre les rebelles de ce pays ».  Miller, aprĂšs voir quittĂ© Radom, a fondĂ© ensuite Yehud, en IsraĂ«l, une autre sociĂ©tĂ© indĂ©pendante spĂ©cialisĂ©e dans la guerre Ă©lectronique et les Ă©quipements de vision nocturne, avait ajoutĂ© le journal.  Pour le Tchad, le travail qui l’attendait a pris une autre tournure le 15 aoĂ»t 2017, avec une trĂšs violente tornade qui avait dĂ©truit le hangar du Pilatus et des hĂ©licoptĂšres.  Trois des six AS350/AS550C Fennec avaient Ă©tĂ© trĂšs gravement endommagĂ©s  (voir ici le dĂ©sastre) ainsi que deux Sukkhoi Su-25 et le Pilatus PC-12.  Le Tchad avait Ă©tĂ© abondamment fourni par l’Ukraine, auparavant :  « bien que le Tchad n’a pas Ă©tĂ© l’un des principaux bĂ©nĂ©ficiaires d’armes de l’Ukraine dans la pĂ©riode 2005-2009, l’Ukraine semble avoir Ă©tĂ© le principal fournisseur d’armes du Tchad au cours de cette pĂ©riode.  Selon les rapports annuels du Service d’Etat sur le contrĂŽle des exportations, le Tchad a reçu une sĂ©rie d’articles militaires pendant cette pĂ©riode, y compris 119 vĂ©hicules  de combats d’infanterieBMP, 12 vĂ©hicules de combat d’infanterie BTR-3U, au moins 4 avions d’attaque au sol Su-25 (dont 1 Su-25UB), 6 hĂ©licoptĂšres de combat Mi-24, 31 000 fusils et carabines, 350 mitrailleuses lĂ©gĂšres, 500 lance-grenades portables, 1000 canons antichars portables et une quantitĂ© de munitions inconnue.  Il a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© que l’unitĂ© d’exploitation tchadienne des Su-25 et Mi-24 et les Mi-17 hĂ©licoptĂšres a Ă©tĂ© mise sous le contrĂŽle de l’Ukraine sous forme de personnels sous contrat. Il a Ă©galement Ă©tĂ© dit que les pilotes Ukrainiens ont Ă©tĂ© impliquĂ©s dans une attaque impliquant des avions de combat Su-25  et un Mi-24, hĂ©licoptĂšre de combat, contre des insurgĂ©s tchadiens Ă  la frontiĂšre entre le Tchad et la rĂ©gion du Darfour au Soudan en mai Ă  2009.  Et enfin qu’un Su-25 a Ă©galement Ă©tĂ© utilisĂ© lors d’une attaque en dĂ©cembre 2009 contre des insurgĂ©s qui avaient attaquĂ© une unitĂ© de l’armĂ©e tchadienne. » note le SIPRI.  D’autres Pilatus PC-9 tchadiens semblent plutĂŽt ceux dont devait s’occuper O’Toole.  Les avions avaient Ă©tĂ© apportĂ©s par Habib Boukharouba , un franco-algĂ©rien, de chez Griffon Aerospace.  J’avais expliquĂ© cette armĂ©e type « SystĂšme D » ici.  Et lĂ  Ă©galement.  Et lĂ  pour conclure.  Trois Ă©pisodes pour trouver au milieu le dĂ©nommé Abakar Manany, retrouvĂ© par le Canard EnchaĂźnĂ© :  « Manany faisait partie, avec GuĂ©ant et J.D. Levitte de la dĂ©lĂ©gation française qui a pris langue avec Bachir Saleh, en 2007 Ă  Syrte.  Sans doute pour parler des vertus du palmier-dattier.  Depuis des annĂ©es, le gentil coursier a multipliĂ© les allers-retours en jet privĂ© entre le Bourget et Tripoli »  Aujourd’hui,  Boukharouba  vole sur le magnifique Magister F-AZXV/479/2-HB.  Ici au RIATT 201.  L’avion appartient à Sandrine Zandotti la liquidatrice de Griffon !  On la retrouve chez n Hawker Hunter T.68 biplace immatriculĂ© en Afrique du Sud !!).  Lorsque Joseph O’Toole dĂ©cĂšde, le 4 septembre 2017,  le Washington Post titre Ă  son propos sans hĂ©siter « Joseph P. O’Toole, Air Force colonel and CIA employee »  Ah et bien voilà c’est dit, ils auront mis le temps !  Le colonel travaillait bien pour la CIA
 main dans la main avec un ancien du mossad israĂ©lien !!!  Il dĂ©cĂšde le 13 octobre 2017 Ă  86 ans.  On ne trouve pas de photos de son procĂšs, Ă  part une trĂšs floue. :  il voulait, on le suppose, garder ses habitudes de discrĂ©tion.  Mais on a nĂ©anmoins pu le voir s’activer en 2013 dans une manifestation anti-immigrants, comme responsable rĂ©publicain local (du » Mt. View Republican Club« , ou sur une page Facebook dĂ©diĂ©e par ce club lors de sa disparition).  Dans son faire part de dĂ©cĂšs, aucune allusion Ă  ce qu’il a rĂ©ellement fait pendant des annĂ©es.

 

Le journal citoyen est une tribune. Les opinions qu’on y retrouve sont propres à leurs auteurs.

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MH370 (6) : le Syrian Express

 

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