Le Brésil est handicapé par sa géographie, qui oblige se politiciens à se munir de jets privés s’ils veulent se faire voir partout. Le réseau ferré est en effet inexistant et les routes sont loin d’être toutes en bon état. Mais il l’est aussi par son agriculture qui utilise à foison des pesticides (c’est le royaume de Monsanto (1)) et jonche le sol de pistes de décollage disséminées partout dans le pays. Des pistes propices aux trafiquants, qui n’na aucune difficulté à recruter des pilotes d’épandage, comme on l’a vu. Tout cela sous le regard bienveillant de politiciens qui se partagent le gâteau (fourré à la coke). Ce qui mène jusque Jaime Campos, André Puccinelli ou même José Dirceu, un homme très proche de Lula. Avec lui, on se rapproche de plus en plus du sommet de l’Etat.
Chargé à mort
Les automobilistes descendant l’autoroute SP-421, vers Lutecia dans l’Etat de Sao Paulo n’en ont pas cru leurs yeux, ce matin-là. Devant eux sur la voie de gauche, remontant vers la base de Marília, l’ancien fief de TAM (depuis devenu LATAM) circulait un camion remorque pour engins de chantiers portant un drôle de bidule.
Un avion jaune et bleu, aux ailes démontées, qui semblait sorti hors du temps. C’était en effet un Air Tractor d’ancienne facture, un modèle 401B à moteur radial Pratt & Whitney R-1340 construit à partir de 2001. Un des 69 avions de ce type rustique mais efficace, construit avant qu’il ne se fasse supplanter par les modèles à turbine Pratt & Whitney Canada.
Un engin classique au possible, de bonne taille, avec ses 15 mètres d’envergu
re mais maniable et ne dépassant pas les 250 km/h, mais pouvant emporter plus d’une tonne et demie de produits fertilisants dans sa trémie centrale (1,510 litres en fait, ici à droite), située entre le cockpit et le moteur. L’engin a été saisi la vieille sur la piste d’une ferme agricole, près de Paraguaçu Paulista, région où les pistes déclarées ou non se comptent à la pelle. La piste en pente (exemple à gauche) débouche directement au sortir d’un hangar situé en hauteur, comme on peut le voir dans le reportage TV sur la saisie de la drogue. Etonnante disposition (mais qui se comprend, l’appareil en se posant de retour d’ensemencement étant ralenti par l’escalade de la pente, façon Peter Geiger dans les Alpes… et cela permet une piste plus courte, donc). Le hangar est au milieu d’un champ de canne à sucre, à à peine 5 kilomètres de l’autoroute.
L’appareil a été retrouvé fin mars 2018 truffé de pains de Maconha, à savoir de marijuana sous forme de pâte. Il y en a… 900 kilos d’entassés dans sa trémie centrale et les policiers retrouveront dans le hangar l’abritant 400 kilos de plus.
A se demander comment on a pu faire pour charger autant la mule volante. Il y en a aussi de dissimulé dans le fuselage (tubulaire sur ce modèle) et même dans les ailes. L’avion est immatriculé PT-WUO, c’est l’ancien N90432 vendu directement en 1999 au Brésil par Air Tractor. Il est utilisé régulièrement par une compagnie d’aviation agricole située dans le Mato Grosso do Sul. Une compagnie aérienne agricole… inconnue au bataillon pourtant : « selon les rapports de police, l’avion saisi est au nom d’une entreprise qui n’a pas l’autorisation de l’Agence nationale de l’aviation civile pour effectuer des travaux agricoles et que l’inspection annuelle de l’avion est également infructueuse ». Ah, tiens. On peut disposer d’une structure de ce type, avec piste et hangar et ne pas être officiellement déclaré, au Brésil ?
L’avion d’Albano, le corsaire de la coke
Un avion complètement démonté par les policiers, pour le vider de sa cargaison, c’est pourquoi il a pris le chemin de la route après sa découverte pour faire ainsi sur autoroute une centaine de kilomètres.
Trois hommes ont été arrêtés lors de l’arrivée de la Police … qui sont tous plutôt âgés : il y a le pilote José Albano Martins da Neves (celui qui semble le plus vieux des trois et le plus reconnaissable car il porte sur son casque son prénom, comme on peut le voir ici à gauche sur sa page Facebook), Ronaldo Camilo dos Reis et John Franco, de Lacerda, qui lui est un pompier à la retraite et qui vit à Paraguaçu Paulista. Albano est visible aussi ici filmé lors du raid dans le hangar, menotté sur une chaise, visiblement abattu, pendant que l’on vidait la trémie de son appareil de ses nombreuses « briques » (ici à droite). Un groupe de vieux briscards décidés à faire un coup, il semble bien. Pour arrondir leur retraite ?
Pas une première en réalité
D’autres avions agricoles ont tenté la même chose avant celui de nos vieux trafiquants. Le 15 janvier 2017, ce type d’avion avait eu un prédécesseur à Querência do Norte, qui emportait encore une soixantaine, de kilos de cocaïne (383 kilos seront retrouvés lors d’une opération de police ayant suivi sa chute), cette fois, et non de la pâte de marijuana. L’avion bleu et blanc, immatriculé PT-UCQ, avait eu moins de chance : il s’était retourné à l’atterrissage. C’était encore un Embraer EMB-201A Ipanema. Le modèle N°200569 enregistré au Brésil dès le 6 avril 2004.
Le pilote, véritable miraculé, avait réussi à s’échapper on ne sait comment. Ici le rapport du Cenipa sur la découverte de l’appareil. Rappelons aussi ici notre épisode 13, qui avait vu l’ineffable « Papacho » Viveros Cartes, se faire attraper en Uruguay… avec 450 kilos de marijuana, à bord d’un avion agricole, fait plutôt inhabituel chez lui, un Piper PA-36 Pawnee Brave 285 (le PR-AED brésilien depuis 2012, ex N9940P) visible ici à gauche (son arrivée avait même été filmée par la police).
Un vol (très) rasant
On sait que certains pilotes agricoles se permettent bien des acrobaties avec leur appareil. Le métier est dangereux on le sait et les exemples d’accidents nombreux. Au Brésil où ils sont fort exploités, notamment (un peu partout dans le pays en fait, c’est devenu en 2017 la deuxième flotte au monde d’avions de ce type). On rappelle ici un de plus pendables, avec une photo fort parlante. Le 23 février 2018, au dessus d’Assis (dans le même secteur de Sao Paulo), un pilote a en effet joué au chat et à la souris avec une voiture et même tenté de déverser dessus le contenu de sa trémie (!). On en ignore toujours la raison.
Une affaire suffisamment grave pour qu’un rapport d’incident ait été déposé au Cenipa, l’agence responsable de la Force brésilienne de la région, appelée pour enquêter sur l’événement. A voir (ici à droite) le dessus du véhicule lacéré par l’hélice de l’appareil en vol rasant, on peut se dire que c’est allé assez loin en effet comme « jeu », une action dangereuse, digne des fous volants boliviens ou paraguayens déjà décrits ici… (la vidéo des dégâts visible ici est encore plus sidérante). A gauche l’indentation provoquée sur l’hélice de l’appareil, un Embraer Ipanema EMB 202A semble-t-il. Il est vrai aussi qu’à sauter en bout de champ au dessus des lignes téléphoniques ou des arbres on les surnomme les Ninjas… quel métier de fous furieux ! Un métier dans lequel exercent pas mal de pilotes, tant les grandes exploitations sont nombreuses dans le sud du Brésil. Au recensement de 2006, les petites propriétés de moins de 10 hectares ne représentaient plus qu’à peine 2,7% de la surface agricole. Les grandes propriétés (de plus de mille hectares) occupant 43% de la surface totale ! Le Brésil se tournant de plus en plus vers la monoculture du soja (pour 63,9% en surface). Et la culture de la canne à sucre devenant préoccupante dans les Etats tels que celui de São Paulo d’où elle n’était pas native au départ.
Les politiciens leurs grandes propriété et leurs avions agricoles
Les politiciens brésiliens sont donc aussi parfois, et c’est logique, des agriculteurs. Ou plus exactement de grands propriétaires terriens, avec ce que l’on vient de voir, localisés plutôt dans le sud du pays et le Mato Grosso essentiellement, et ils possèdent des jet privés mais aussi aussi des avions épandeurs, comme le rappelle ici la presse nationale : « une enquête menée par le site Contas Abertas, basée sur des données publiées par le Tribunal électoral suprême (TSE), révèle que 49 politiciens en lice pour les élections de 2014 ont déclaré avoir 63 avions. Ensemble, ils représentent environ 43,5 millions de reais. La liste comprend cinq candidats pour les élections au Mato Grosso: le député d’état Zeca Viana (PDT, ici à gauche devant un de ses tracteurs); le député d’état Nininho Bortolini (PR); l’homme d’affaires Paulo Gasparato (PSD);
l’ancien maire de Juara, Oscar Bezerra (PSB); et Silvio Delmondes (PSD). Avec un capital total de 87 millions de reais, l’adjoint Zeca Viana, l’un des principaux articulateurs de la campagne du sénateur Pedro Taques (PDT) auprès du gouvernement du Mato Grosso, se classe au 11ème rang de la liste du site. Le parlementaire a déclaré devant le Tribunal électoral qu’il détient un quota de 50% de chacun des cinq avions qu’il possède.
Parmi les modèles, il y a des avions agricoles et un avion Ipanema. La valeur estimée de l’avion dépasse 3 millions de reals ( environ 792 000 dollars)». Outre les treize fermes (?) lui appartenant, on retrouve facilement les cinq avions appartement à Zeca Viana, dont la fortune à bondi de 1644% en 4 ans, note également finement Keka Werneck : « entre 2010 et 2014, les actifs de Zeca Viana (PDT) sont passés de 5 millions de reals 87 millions » !
Cela représente 82 millions de reals de plus en seulement quatre ans. Il est le candidat parlementaire le plus riche du Mato Grosso ». On lui trouve tout d’abord, en épluchant sa déclaration de campagne électorale, un Air Tractor AT-4028-1222 de 2009 valant un demi-million de dollars (579 000 dollars exactement), et en « copropriété » à 50% des autres Air Tractor plus récents (de 2013) le T502B-2927 (ex N10028 ici sur la droite), et l’AT502B-2929 (ex N1005Z ici à gauche), plus un Embraer Ipanema modèle BEM 202 (comme celui-ci) immatriculé PT-USQ (l’engin est vendu dans les 230 000 dollars neuf), soit environ 870 000 reals). En enfin le cinquième appareil lui appartenant et qui n’a rien d’un avion agricole, c’est un Beechcraft Baron 58 (ici à droite) lui aussi détenu à 50%, le N° TH1924, l’ancien N717VP aux USA devenu PR-JGV au Brésil (l’avion n’a pas été repeint comme on peut le constater ici à droite).
Des propriétaires politiciens qui ne respectent pas les lois
Des avions agricoles et leurs propriétaires ont été sanctionnés en 2017 pour emploi de pesticides interdits : « Operação Deriva II, une inspection menée conjointement dans les États du Mato Grosso do Sul, Mato Grosso et Parana, a donné lieu à 8,2 millions de reals en amendes et la suspension ou l’interdiction de 48 avions. Les actions ont eu lieu simultanément entre le 20 et le 24 novembre. Dans le Mato Grosso do Sul, 15 compagnies d’aviation agricole, un rassemblement central des conteneurs vides de pesticides et cinq propriétés rurales ont été inspectées dans 12 municipalités. L’action a donné lieu à l’investissement de 3 millions de reals en amendes par l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (IBAMA) et l’interdiction de 20 avions par l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC). Les principales irrégularités par IBAMA étaient l’utilisation de produits dangereux en violation de la loi,
le défaut de disposer de produits périmés, le stockage de produits de contrebande, le stockage des pesticides en contradiction avec la loi, agissant sans un permis environnemental et la présentation des rapports manquants. Le cas le plus grave a été enregistré à Ponta Pora, où la société Agricenter Aviação Agrícola a été désignée pour 1,6 million de reals d’amendes pour utiliser des produits dangereux illégalement sur 10 000 hectares et avoir soumis des rapports falsifiés ». Les avions en photo sont les PT-UCZ (à gauche), un Embraer EMB-201A (20057) (ré)enregistré le 21 juillet 2004 et le PT-VYB un Embraer EMB-202A (N°20001246) enregistré le 27 novembre 2012 (à droite). Le second appartient à la Banque du Brésil et est mis en œuvre par Alianca Aviacao Agriciola LTDA – Me de Primavera do Leste. Le premier avait été endommagé en 2003 dans la ferme de Guanabara, dans la municipalité de Nova Olímpia – Mato Grosso). A la suite de vibrations intempestives du moteur, le pilote avait choisi de larguer sa charge de pesticides et de faire un atterrissage d’urgence dans le champ de canne. L’avion avait été sérieusement endommagé, mais le pilote, s’en était sorti sans une égratignures.
« L’Opération Asphalte » : des détournements et du blanchiment d’argent, pur et simple
Les policiers brésiliens n’investissent pas que dans les avions agricoles. Certains on aussi des avions de luxe, tel l’ancien gouverneur du Mato Grosso, Jaime Campos (DEM), qui a déclaré au TSE qu’il possédait un avion Raytheon Beechcraft Beechjet 400XP, immatriculé selon les registres officiels N512XP (et RK307 en production selon la même source), d’une valeur déclarée de 6 264 020 reals (pour 76 millions de reals de fortune personnelle. L’avion lui a été remis clés en mains par qui vous savez. L’avion est ici à droite avec Jaime Campos au milieu. Il semble qu’il y ait confusion sur l’avion (cf notre épisode CLXXXIII – 18) : le RK307 est donné comme étant le N407CW, sorti en 2004, un engin qui avait été sévèrement abîmé en 2007 lorsqu’un Gulfstream lui avait déchiré le fuselage du bout de son aile.
Il se pourrait donc que l’avion de Campos soit plutôt le N513XP, RK513 (ici à gauche), qui lui date effectivement de 2007 et possède bien la décoration de l’avion vu sur les photos de Jaime Campos. En 2017. l’avion était indiqué appartenir à Banyan 2016 LLC qui a tout du trust discret du Delaware. Banyan est cette société de Floride qui est aussi broker. J’y ai déjà fait allusion ici à plusieurs reprises. En tout cas, l’appareil ayant le prix le plus élevé appartenant au candidat du gouvernement de Tocantins, Ataídes Oliveira (Pros) avec son Beechcraft-Mitsubishi PT-TRA (ici à droite, c’est l’ex N407CW) à 7,5 millions de reals
(l’homme ayant déclaré un patrimoine de 28 millions de reals).
Tous ne sont pas propriétaires terriens en effet (2). Pourtant c’est à partir d’une opération policière visant des propriétaires de fermes (Operação Fazendas de Lama) qu’une découverte majeure sur des détournements de politiciens va être faite. Dans le Mato Grosso,toujours, la pénurie de routes devant cruciale, le gouvernement de l’Etat avait décidé d’octroyer de l’argent, beaucoup d’argent, pour palier à la situation. Pas moins de 10,375,039.80 de reals (2,7 millions de dollars US) en effet, investis par le gouvernement du Mato Grosso do Sul pour l’entretien des routes, pavées et non pavées, notamment à New Andradina, à 297 kilomètres de Campo Grande. L’enquête sur les bienfaits réels de cette manne va se révéler explosive et montrer tout un réseau structuré pour détourner l’argent… et acheter avec l’habituelle panoplie des biens de luxe destinés à quelques happy fews seulement dont plusieurs avions privés. L’enquête porte sur le détournement de fonds publics à hauteur de 44 millions de reals, en grande partie effectué grâce à tout un réseau d’ « oranges », comme on dit là-bas, des prête-noms, composée par des tiers de la famille ou des serviteurs des entrepreneurs de blanchiment d’argent. Selon la Police Fédérale, les valeurs détournées ont été investies principalement dans des fermes, pour un total de 67 mille hectares, dans le Mato Grosso do Sul.
Des avions « bloqués » ?
« Depuis juillet 2015, quand a été déclenchée la première phase de l’Operação Lama Asfáltica, deux avions ont été « bloqués »: un avion immatriculé PP-CMV, modèle Piper PA-31T Cheyenne (ici à gauche) et un Phenom-100, immatriculé PP-JJB (ici à droite), des appareils qui montraient des liens entre les hommes d’affaires et les politiciens, ainsi qu’un surnom particulier parmi les utilisateurs: « plein de charme ».
Avec l’immatriculation PT-TSM, le troisième avion a eu Flávio (Henrique Garcia Scrocchio) comme opérateur » (il est ci-dessous à gauche). « L’information est disponible sur le site internet d’Anac (Agence Nationale de l’Aviation Civile), qui informe également que la vente a été communiquée. L’aviation a été saisie à Campo Grande. Le troisième avion du groupe qui a escroqué des travaux publics est lié à Flávio Henrique Garcia Scrocchio, beau-frère de l’ancien secrétaire d’état des travaux et ancien député fédéral, Edson Giroto, pointé comme « front de fer ».
L’avion, d’un montant de 2 millions de reais (528 000 dollars environ), a été saisi à l’aéroport de Santa Maria, à la sortie de Três Lagoas, à Campo Grande ». Des fermes et des biens de luxe, comme on l’a dit, notamment des avions dont un petit jet Phantom, donc. « Le nom de l’opération est dû à la façon de disposer de l’avion. Selon l’enquête, le groupe a utilisé des fonds publics détournés des marchés de travaux, des fraudes par appel d’offres, des pots-de-vin et des délits de blanchiment d’argent. Dans cette troisième phase, environ 20 agents de police réunissant trois mandats d’amener et deux mandats de perquisition et la saisie des avions dans les municipalités de Campo Grande (MS), Cuiabá (MT), Rondonópolis (MT) et Tanabi (SP).
Les ordres ont été émis par la 3ème Cour Fédérale de Campo Grande ». Un autre article faisant écho à la situation, précisant que le trio à l’origine du détournement avait tenté de revendre le Beechcraft Baron, une fois leur manège repéré : « Edson Giroto, Flávio Schrocchio et l’entrepreneur João Amorim ont été arrêtés deux fois en juin et juillet 2016, par la police fédérale pour des liens présumés d’un complot impliquant la vente d’un aéronef dans le montant de 2 millions de reals. Pour la PF, l’avion était en cours de négociation, un moyen pour le trio de défaire des actifs qui avaient été acquis avec les fraudes dans des appels d’offres promus par le gouvernement de l’Etat ».
Une tentative ratée qui avait en fait alerté la Police : « l’escroquerie aurait eu lieu un an après le début de l’opération Lama Asfáltica, dont la première phase avait débuté en juillet 2015. L’argent recueilli par la vente de l’appareil a été réparti entre les trois ». Un homme politique était concerné : « ces actes délictueux, selon les enquêteurs, ont eu lieu dans les directions d’André Puccinelli, MDB, qui a dirigé le Mato Grosso du Sud de 2007 à 2014, un autre état impliqué dans le régime frauduleux. Dans un compte encore présumé, le système aurait détourné 2 milliards de reais des caisses de l’Etat. » S’en était suivi une arrestation menottée plutôt remarquée, deux ans après le début de l’enquête (ici à gauche) : « le 14 novembre 2017, Puccinelli a été arrêté préventivement dans la cinquième phase de l’opération, intitulée Papiros de Lama. L’ancien gouverneur a été cité par le FP comme le principal bénéficiaire de pots-de-vin, ayant reçu en un an seulement 20 millions de reals ». Pour ce qui est de Zeca, le député semble lui plus intéressé par la gestion de ses terres que par l’Assemblée de son Etat : « selon un sondage publié ces derniers jours par le site O Livre, le député d’État et qui dispose d’une base électorale à Primavera do Leste, Zeca Viana (PDT), est le plus absent des 24 députés de l’actuelle législature en référence à l’année 2017. Selon les chiffres officiels publiés, le parlementaire n’était pas présent dans 78 des 132 sessions tenues l’année dernière, ce qui est très proche d’une absence de 60%. «
Le cas « exemplaire » de José Dirceu, confident de Lula
C’est une dénonciation tardive, celle-là, qui révèle une fois de plus l’ampleur de la corruption rampante au Brésil : celle d’un lobbyiste bien en cours à une époque, appelé Milton Pascowitch. Avec au cœur de l’affaire à nouveau un avion. C’est en fait l’informateur qui a mis en route l’Opération Pixulexo, un dossier supplémentaire à l’intérieur des enquêtes de l’épais dossier Lava Jato, qui ressemble en fait à des poupées russes avec des affaires imbriquées les unes dans les autres. Selon cet informateur, il aurait en effet fourni gracieusement un jet à l’ex ministre José Dirceu de Oliveira e Silva. L’homme n’est pas n‘importe qui : ex-embre d’un groupe révolutionnaire armé dans les années 60 (il avait été le chef de la contestation étudiante contre le régime militaire) fondateur du Parti des travailleurs devenu son président de 1999 à 2002, très proche de Lula (ils sont ensemble ici à droite), le confident de l’ex-président a été surnommé Raspoutine, par ses détracteurs, tant son influence sur l’ex-président a été grande auprès de lui.
C’est lui l’instigateur du « mensalao », ce procédé véreux consistant à verser des pots-de-vin aux membres du Congrès pour obtenir l’approbation de certaines lois allant dans le sens du gouvernement. Ce que révèle Pascowitch, c’est que c’est lui en tout cas à qui a en effet offert une part de l’achat d’un Cessna Citation 560 XL (soit 1.071.000 de reals) avec de l’argent provenant des pots-de-vin du plan de corruption installé à Petrobrás, ceci au nom de l’entreprise-écran de Pascowitch, la société Jamp Engineering (ici le dossier de justice le précisant). Selon le procureur qui a hérité de l’affaire, c’est un autre lobbyste de la société Jamp Engineering, Julio Camargo, qui avait tout d’abord réglé les frais des voyages effectués par l’avion avec à bord Dirceu, sans que ce dernier n’injecte de l’argent dans l’appareil, donc. Pour dissimuler l’usage fréquent de l’avion, Dirceu et Camargo en étaient arrivés un peu plus tard à rédiger un protocole d’accord entre eux, selon lequel Milton investissait 1,071 millions de reals dans la société appartenant à Julio Camargo, José Dirceu devenait ainsi le propriétaire déguisé et caché d’ 1/3 de la valeur de l’avion. Selon le procureur, il s’était bien agi d’une acquisition cachée en effet et d’un pacte rédigé de corruption évidente. Un magazine avait dénombré 113 vols à son bord, totalisant 105 000 kilomètres, l’équivalent de deux tours et demi au monde !!!
Tout un système de corruption
L’enquête avait fait remonter à la surface deux paiements douteux, effectués par JD Assessoria e Consultoria, une société de l’ancien ministre, soupçonnée d’avoir participé à Lava Jato. JD Assessoria e Consultoria, aurait été utilisé par Dirceu pour masquer la réception des pourboires provenant des détournements de fonds de Petrobras (s’inscrivant donc dans le dossier Java Lato. Deux avions étaient cités dans l’enquête : le fameux Citation Excel, immatriculé PT-XIB et un autre, plus petit, un Citation Mustang numéroté PP-EVG (ici à gauche et là en photo à Canela en 2011). C’est le premier qui avait été « acheté » par Dirceu en 2011, avant qu’il ne le revende en voyant venir les enquêteurs vers lui. Le deuxième est détenu par la société Riomarine, et a aussi été utilisé par Mario Goes, selon le blog O Antagonista (3).
Un site qui avait retrouvé photo à l’appui (ici à droite) un autre Cessna immatriculé PR-BRS dans lequel Lula avait voyagé avec sa femme (photo ici à droite). Pour trouver que l’avion appartenait à une société appelée « Brasif Duty Free Shop » dont le propriétaire était le même que celui du Citation 560L PT-XIB !!! Un PT-XIB racheté depuis par Rui Thomaz de Aquino, qui a aussi été le président de TAM Táxi Aéreo. L’avion était passé entre-temps entre les mains d’Ailanto Marketing, une société créée par Ricardo Teixeira (président de la Fédération brésilienne de foot) en connivence avec l’espagnol Sandro Rosell, l’ancien président du club de Barcelone (aujourd’hui derrière les barreaux, il a été arrêté en 2014, puis à nouveau en 2017, on revient toujours au football au Brésil !!!). Un avion devenu sulfureux, encore une fois. Via un pacte de corruption hispano-brésilien en quelque sorte : dans les reproches faits à Rosell, le détournement de pas moins de 14,97 millions d’euros, destinés au départ à la Confédération du football brésilien et celui des droits de retransmission de 24 matchs de la Seleção non déclarés en Espagne par Rosell et empochés en fait par RicardoTeixeira, le président de la Fédération brésilienne de 1989 à 2012 !!! Rosell, empêtré également dans le cas du transfert de… Neymar !!! Dirceu n’en était pas à son premier usage de jet privé ne lui appartenant pas : en 2006 il s’était par exemple déjà rendu en Bolivie à bord d’un jet appartenant à l’entrepreneur Eike Batista.
En avril 2007, un journal de Tocantins avait rapporté qu’il Dirceu avait circulé pendant « au moins trois jours d’affilée dans la région à bord d’un avion Cessna Citation enregistré pour le compte d’une compagnie de taxi aérien à Fortaleza« . Il avait aussi emprunté à plusieurs reprises le Cessna Citation Jet 525, immatriculé PR-EOB (ici à gauche, il a été repeint), inscrit au nom de l’entreprise Aerofar Táxi Aéreo Ltda. Selon des témoignages de la sénatrice Kátia Abreu (DEM-TO), qui avait alors demandé des éclaircissements, le voyage aurait coûté au moins 200 000 reais. En plus de cela, Dirceu jonglait dangereusement avec les genres pour maintenir un train de vie : même devenu ministre, il avait gardé par exemple ses deux florissantes sociétés, un cabinet de conseil et un cabinet d’avocats, tous deux installés à Vila Mariana, à São Paulo.
L’homme vivant ostensiblement dans un certain luxe : sa maison de Vinhedo, à 76 km de São Paulo. avec 300 mètres carrés et trois chambres, quatre salles de bains, deux bureaux et piscine extérieure (ici à droite) a été évaluée à 500 000 reals. Une fois le dossier du procureur bouclé, Dirceu est donc arrêté pour corruption et blanchiment le 3 août 2015. L’ancien ministre a d’abord été envoyé dans le complexe médico-pénal, de Pinhais, dans la région métropolitaine de Curitiba. Le dossier de l’affaire est consultable ici. En mai 2017, il est néanmoins libéré par la Cour suprême du Brésil. Dans l’attente du procès en appel, on lui avait alors imposé le port d’un bracelet électronique. Il est lourdement condamné en mai 2016 en première instance à 32 années de prison. En 2018, en appel, il hérite de trente années de prison pour corruption (il avait reçu 12 ans en 2012, on le signale) pour cette fois « blanchiment d’argent, corruption passive et appartenance à une association de malfaiteurs ». Mais coup de théâtre en juin dernier, il est à nouveau libéré en ayant réussi à faire appel à la Cour suprême fédérale (STF) qui suspend sa peine jusqu’à ce que les juridictions supérieures analysent l’affaire, redonnant ainsi emport à Lula de faire de même dans les mois à venir… et en même temps laissant l’impression d’une justice brésilienne qui part totalement en quenouille, chaque décision d’un jour étant remodelée le lendemain.
Les fermes paraguayennes au Brésil et le trafic de drogue
Revenons sur terre, et à nos fermiers. Les fermes brésiliennes fort rentables appartiennent aussi à des étrangers, dont des paraguayens. Parmi eux, des trafiquants venus y blanchir leur argent. C’est pourquoi la lutte contre le fléau ne peut pas se circonscrire à un seul état. Un excellent article de deolhonosruralistas.com expose ici clairement le problème : « le nombre de cas impressionne. Un certain fermier brésilien – avec un passé établi dans l’élevage de bétail ou d’agriculture – apparaît dans les allégations de trafic de drogue. Et il a été arrêté. Un regard porté sur les ruraux ont rassemblé quelques-uns de ces cas. Ils montrent que les frontières entre le Brésil et le Paraguay ne sont pas un territoire fermé, où les marchandises transitent uniquement, sans structure locale. Et sans apparences de légalité. Le trafic international de drogue a son côté agraire. Odacir Antonio Dametto, par exemple, a déjà été défini comme le «roi du soja» au Paraguay. En 2010, un envoyé d’O Globo a visité l’une de ses 19 fermes (…) et a identifié 12 000 hectares dans les mains du trafiquant. Il a été arrêté en 2004, accusé de trafic de 13 tonnes de marijuana et de blanchiment d’argent. Il est décédé en 2012, d’une crise cardiaque, à Pedro Juan Caballero. Mais sa fortune a migré vers ses enfants, Renato et Rodrigo Dametto. Au Paraguay, la famille Dametto continue à pleine vapeur. Les frères du trafiquant décédé, Ivaldo et Ivanor, possèdent plusieurs fermes dans le pays voisin. Accusés de blanchiment d’argent au Brésil, ils maintiennent les entreprises Tupi S.A. Industria y Comercio de Granos et, dans le district de Capitán Bado, Agroganadera Tupi Guaraní SA Import Export. Les frères ont présenté en février un rapport d’impact sur l’environnement pour un projet dans le Tupi – le Cantera Tupi-Guarani – dans la colonie de Cerro Cuatia, où il existait auparavant une réserve forestière. En avril, un camion de marijuana a été trouvé à proximité, près d’une plantation de soja. Et en 2010, une zone de plantation de marijuana ». Le 9 mars 2018, c’est à dire récemment, on trouvait dans le secteur proche de María Auxiliadora dans l’Itapúa un avion de type ancien, un Cessna Cessna 185A, immatriculé ZP-TWE (ici à gauche), chargé de bidons de combustible, prêt à emporter une charge de drogue que l’on pense être de la cocaïne.
A côté de l’appareil il y avait en effet deux jerrycans chargés de carburant d’aviation, les quatre sièges enlevés et une tuyauterie pour charger l’hydrocarbure en vol. En octobre 2017, c’est un Beechraft Bonanza V35B (le modèle à queue « papillon » en V, ici à droite) qui avait été retrouvé abandonné sur l’aérodrome d’Agro Altona, un avion appartenant à Arnaldo Moreira de Macedo, alors détenu au Brésil… pour trafic de drogue. L’homme est présenté comme le successeur du célèbre trafiquant Mendes Mezquita. L’avion, immatriculé ZP-BLI, n’en emportait pas, mais il avait été fortement suspecté de participer à un trafic.
Au départ, un héritage falsifié
Chez Odacir Antonio Dametto (ici à droite), et sa famille, tout est en fait parti d’un papier falsifié chez un notaire, d’après l’enquête menée par le magazine Globo. « Au Brésil, la justice de Mato Grosso do Sul a transféré à Renato et Rodrigo Dametto, dans la même année de 2012, une propriété de 32 mille hectares, la Fazenda Aurora. Estimé, à l’époque, à 250 millions de reals. La chaîne immobilière dans les municipalités de Bela Vista et Jardim (MS), selon l’Etat, fait référence à un testament qui aurait été rédigé dans un registre du Paraguay en 1936. Détail: ce document fait référence à une zone « dans le Mato Grosso do Sud, « un Etat créé plus de quarante ans plus tard en 1977 (…). Ce qui ressort de l’affaire est le fait que la décision était fondée sur un document rejeté par la justice dans des arrêts antérieurs sur le même sujet. Cette fois, cependant, le juge Marcos de Brito Rodrigues a transféré la propriété des 32 mille hectares de la Ferme Aurora à Rodrigo Fioravante Dametto, 20 ans, et à Renato Fioravante Dametto, âgé de 22 ans. La sentence est datée du 1er avril 2011. Rodrigo et Renato sont les enfants d’Odacir Antônio Dametto, condamné par les juges du Mato Grosso do Sul et de Rio de Janeiro pour trafic de drogue. Dans l’une de ces condamnations, en 2005, il a été condamné à sept ans de prison. Dametto est mort d’une crise cardiaque à San Juan Caballero, au Paraguay, le 22 mai (…) ». On notera que la fameuse Fazenda possède une piste de terre longue de près d’1,3 km de long (située au 21 27 09S/53 21 12 W). Soit largement au-dessus de ce qui nécessite un appareil type Air Tractor pour se poser ou décoller :
« L’intrigue a comme pièce maîtresse Ivo de Lima, un éleveur de bétail né en 1930, qui n’a pas été localisé par le rapport. Dans les diverses actions menées devant la Justice, Lima se présente comme héritier de la zone. Dans les procès, il est toujours à côté de quelqu’un qui lui a acheté le droit supposé aux 32 mille hectares. C’est le cas des frères Dametto, qui ont signé avec Lima en janvier 2011 un contrat pour lequel ils paieraient 75,7 millions de reais pour la zone d’Aurora. Le problème est que le prétendu droit de Lima est basé sur un testament considéré comme faux dans des jugements antérieurs. Dans un cas, le juge a attiré l’attention sur certaines incohérences. La première est que le testament, rédigé dans un bureau d’enregistrement paraguayen en 1936, parlait dans une région du Mato Grosso do Sul, État créé seulement en 1977.
La seconde est que Lima est née 15 ans après la mort de son père, qui serait le premier propriétaire de la terre. En 1995, le ministère public a également souligné l’incohérence des dates. Le document a noté que « curieusement, le légataire de la région est le fils de l’auteur de l’héritage, qui est mort 15 ans avant la naissance de l’enfant. » Derrière le conflit se dissimule aussi un autre propriétaire, l’homme d’affaires Jamil Name Filho, dont les terres jouxtent celles de la famille des trafiquants.
L’objet de la lutte entre lui est la famille Dametto porte sur une propriété particulière, la Fazenda Figueira, qui s’étend sur 9 500 hectares, et qui, surprise a aussi appartenu un temps au célèbre révérend Moon (le voilà qui resurgit au Paraguay !!!).
En photo à droite la liste de Moon de la Fazenda Nova Esperança, à Jardim, dans le Mato Grosso do Sul (à gauche la même fazenda vue d’avion) Rappelons au passage que le révérend, en 1986, après avoir produit le film documentaire anti-communiste « Nicaragua Was Our
Home » (sur les indiens Mosquitos) avait aidé à financer un coup d’État militaire bolivien ayant des liens avec des cartels de la cocaïne pour renverser le gouvernement démocratiquement élu (lire pour cela « Cocaine Politics: Drugs, Armies, and the CIA in Central America » de Peter Dale Scott, et Jonathan Marshall). Moon avait soutenu Nixon durant le Watergate et après la famille Bush, rappelons-le aussi. Des terres valant une fortune, évaluées en effet à 8 000 euros par hectare, soit 76 millions de reals (soit 20 millions de dollars !). A noter que le même Jamil Name Flho a aussi été en conflit avec un…. footballeur, en 2008, le milieu de terrain de Flamengo et de l’équipe nationale brésilienne, Diego (ici à gauche),
pour une transaction portant sur 1600 têtes de bétail, d’une valeur de 10 millions de reals. Le footballeur avait perdu en justice devant le propriétaire terrien.
Pour ce qui est de la dernière coupe du monde de football (je vous ai dit plus haut que c’est inévitable au Brésil), les trafiquants l’ont fêté à leur manière le 9 juin 2018, en envoyant au Mato Grosso un Cessna immatriculé PT-IDV,- un 182P N°18261218 enregistré le 24 avril 2012 au Brésil, aperçu ici en octobre 2012 sur l’aéroport de Goiânia, fief narco comme on le sait, et venu de Bolivie avec dedans 300 kilos de cocaïne, chaque paquet étant orné du logo de la coupe se jouant en Russie (voir ici les trois clichés de la découverte, dont celui à droite montrant une des « briques » de coke au logo de la Coupe 2018, une saisie faite au moment même où je rédige ces lignes) !!!
(1) « les Brésiliens consomment 7,5 litres de pesticides par an et par habitant » !
(2) pour la campagne de 2018, un site s’est fait le relais de l’info comme quoi l’ancien ministre Walfrido dos Mares Guia aurait acheté un Cessna 560 Citation XLS + à « environ 10 millions de dollars ». « Ses émissaires sont allés secrètement en Floride pour négocier l’avion, qui est le même modèle qui a eu pour victime Eduardo Campos. L’ancien Cessna 525, immatriculé PR-BIR (ici à droite), souvent utilisé par l’ancien président du PT pour ses déplacements à travers le pays, serait vendu à Construtora Barbosa Mello – qui nie tout intérêt dans l’avion ». Walfrido dos Mares Guia est en réalité passé par une belle porte judiciaire : accusé en novembre 2007 d’avoir participé à l’épisode connu sous le nom de « mensalão mineiro », en fait une collecte d’argent irrégulière pour la campagne du gouvernement de d’Eduardo Azeredo du Minas Geiras. Il avait alors dû démissionner de son poste pour être remplacé par le député fédéral José Múcio Monteiro, du PTB de Pernambuco. Mais il a fini par bénéficier de la prescription en raison de son âge, 70 ans en 2012… son jet personnel PR-BIR, avait été on le rappelle abondamment utilisé par Lula lors de ses déplacements.
(3) le site a soulevé depuis un autre lièvre : « Le MPE d’Amazonas enquête sur un contrat de plus de 5,6 millions de reals signé par le gouverneur Amazonino Mendes avec la société Giuliani Security & Safety, rapporte Folha. La société est détenue par Rudy Giuliani, un ancien maire de New York, connu pour sa politique de «tolérance zéro» sur le crime pendant son mandat dans la ville et aujourd’hui membre de l’équipe des avocats de Donald Trump. Le ministère public veut connaître les raisons de la renonciation à soumissionner dans le contrat, qui prévoit la fourniture de «services consultatifs et des conseils pour réprimer la criminalité» dans l’Etat ». Quand il y a de l’argent à prendre, les sbires de Trump répondent toujours à l’appel ! Guiliani, le roi de la sécurité….
Le journal citoyen est une tribune. Les opinions qu’on y retrouve sont propres à leurs auteurs.
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