Retour à notre mini-saga de l’été sur le Honduras, dont le lien du dernier épisode figure au bas de cet article. Découvrir en détail les deux avions trouvés cet été dans la Mosquitia est un travail fastidieux, pas vraiment aidé par les autorités qui n’ont déjà rien trouvé de mieux que d’en brûler un sur place. Autant de preuves manquantes, donc. L’engin avait beau avoir été vidé, il fonctionnait encore comme on a pu l’entrevoir quelques secondes sur des vidéos tournées par les autorités. Mais au prétexte d’un malfonctionnement, on a décidé de l’incinérer rendant l’enquête plus difficile. L’autre a été sauvegardé: on a réussi à le faire redécoller et à lui faire quitter la piste bien boueuse sur lequel il s’était posé. Allons-y donc pour tenter de découvrir qui ils étaient, et d’où ils venaient. Avec à la clé une belle surprise !
Découvrir lesquels… par élimination
Pour ce qui est des deux avions saisis, pas facile de trouver qui se cache derrière ces avions de trafiquants où d’où ils viennent Mais heureusement, pour le Beechcraft, l’examen du manuel d’exploitation des Beech 90 nous donne plein de renseignements qui vont nous permettre de limiter à une liste d’un trentaine d’avions dans lequel se cache le prétendant. Cela nous permet surtout de procéder par élimination.
L’engin est visiblement ancien, très ancien : il date d’avant 1968 en effet, d’après son apparence extérieure comme intérieure. Le genre d’avion qui se négocie aujourd’hui dans les 350 000 dollars maximum, sinon moins encore, avec par exemple ici le N5WG qui répond à tous les critères du nôtre à part son cockpit un peu différent : c’est le LJ-289 de 1967, dont le dernier propriétaire, GMB Aviation Inc, date de 2001. Il aurait pu faire le bon client, si son numéro de série de construction ne l’avait exclu des « bons critères » comme on va le voir.
L’avion saisi est d’un modèle plein d’éléments permettant d’avancer dans cette quête à la Conan Doyle. L’un des critères visibles les plus flagrants est le cône arrière et la quille du Beech découvert ; le cône est arrondi, son feu de bonne taille, alors qu’après le modèle 317 il devient plat (horizontalement) avec un feu de potion bien plus petit (ici à droite avec en comparaison l‘extrait du catalogue de pièces détachées de chez Beechcraft).
Jusque là, en ce qui concerne le modèle 133, sa porte est également, haubanée de façon différente avec un tendeur qui n’est pas horizontal une fois la porte descendue (cf ici à droite). Nous voici donc obligatoirement entre le modèle 134 et le 316. En ce qui concerne le modèle 241, les fuseaux moteurs ont une écope proéminente en dessous (ici à gauche). Voilà qui « restreint » le choix entre les modèles 134 et 242 !!! Près d’une centaine d’engins à étudier !!! Si on commence par le LJ-134; c’est vite réglé, remarquez : devenu C-GLRR après avoir été N38LA, N8156E et N815CE à sa sortie en avril 1966,il a été déclaré « broken up »… déjà un de moins dans la liste ! Idem pour le LJ-137, de Skyward Aviation, immatriculé N80GP, qui s’est écrasé à Wheeling (en Virginie Occidentale) le 13 novembre 1997. Dès que l’on reste dans la zone basse de la liste, on tombe davantage sur des épaves en effet que des modèles encore en état de vol. Tel ce N77AT de White Industries Inc, ou ce qu’il en restait en 2010… l’appareil étant le LJ-166, ex N28J sorti en octobre 1966. Le LJ-155 de la même société N40RM, ex N7HU ou N5112 et N5105 de juillet 1966 étant lui déclaré également « broken up ».
Un avion d’avant 1970, à coup sûr, et maquillé
L’engin présente toujours un tableau de bord à cadrons ronds pour les moteurs disposés en deux rangées horizontales de huit. Sur les modèles suivants, ils passeront à gauche, côté pilote à la verticale (ici sur un E90 de 1972). Nous reviendrons plus loin sur ce tableau de bord avec des images plus précises. La console centrale des manettes des moteurs est aussi apparue dans cette forme après le LJ-113.
Le modèle encore en service des parachutistes, visible ci-dessus (et ici au Montgomery Field de Californie en 2003, qui appartient à Skydive Myrtel Beach Inc depuis 2016 (la société possède aussi un Mooney de toute beauté) peut donc nous servir ici de référence et de comparaison, pour l’intérieur, en prime il vole toujours, celui-là. Skydive Myrtle est une société de parachutistes particulière car elle est dirigée par des vétérans de l’armée. Elle a été l’objet d’un long litige en 2014 au prétexte d’avoir mis en danger l’aéroport de Grand Strand Airport.par se sauts en tandem (où l’instructeur retient le parachutiste devant lui par des sangles). La FAA avait envoyé contre elle un document de 73 pages… qui ne comportait pas de quoi clore les sauts pour autant !!! Mais c’est un LJ-366… dont la queue est « plate » ! L’avion, par sa vétusté apparente, fait plutôt penser à un beaucoup plus ancien, à celui d’Air Vendée, par exemple, le F-GEDV, le LJ-150 et ses neuf enregistrements avant de finir… épave transférée au Maroc à partir de Pontoise-Cormeilles-en-Vexin !! Le LJ-143 N751PC a lui aussi fini en épave à Bates City dans le Missouri (cf ici à droite) Le LJ-151 exporté au Venezuela dès 1987, ex N28AB et N3926M semble aussi proche de ce que l’on cherche. Il avait été vendu par l’obscure Ozark Aircraft Sales Inc, installée à Miami comme son nom ne l’indiquait pas. Idem pour le LJ-154 immatriculé N5111U, ex N5104 de 1966, retrouvé ici au Space Coast Regional Airport de Brevard County, en Floride en 2000, photographié par le spotteur Ingo Warnecke, moteurs démontés, en fort piteux état.
L’épluchage de liste s’annonce long à faire… mais va nous faire passer par de vraies perles, tel ce LJ-136 photographié au Murtala Mohammed International Airport, Ikeja, de Lagos au Nigeria, la propriété alors de Peugeot Automobile Nigeria, qui deviendra ensuite 5N-ATU !!!
Des engins que l’on propose à la vente encore, comme ici chez Enaer.com, site regroupant des vendeurs sans trop de scrupules comme celui qui offre ce Beechcraft B90 hors d’état de vol (ici à gauche), avec comme commentaire « nécessite une révision générale, une peinture, un intérieur et des moteurs », l’offre étant fixée à « 70 000 dollars » seulement (à droite ici son cockpit, avec ses 16 cadrans moteurs horizontaux).
Un autre phénomène intéressant étant son repliage train avant alors qu’il tentait de redécoller, car un engin de 1967 a subi le même déboire c’est N50JJ, un Beech 65-A90, de numéro de série LJ-290 (trop « loin » déjà pour faire notre affaire). C’est le Skydive Factory Inc, visible ici à droite, que l’on ne peut retenir pourtant vu que depuis il a été scrappé. C’est donc plutôt sur la décoration extérieure que l’on doit porter en premier nos efforts de décryptage, en connaissant déjà la fourchette d’âge de l’engin qui se limite on l’a vu aux alentours de 1968… Le N20WP, par exemple, de Mountain Air Services, ici à droite, correspond en décoration, mais celle-ci est différente (le triangle bleu remontant sur les flancs à un sommet arrondi et l’avion est un modèle C90,
LJ-738 bien trop « récent » datant de 1977; à queue plate, donc). Sa photo a été prise il y a dix ans ce n’est donc pas un modèle récent de décoration. Un Beechcraft 90 LJ-1340 tchèque (OK-PRG) photographié en avril 2016 présenté le même look.
Mais d’autres lascars de chez Beech montrent le même dessin, des Beech 300 notamment qui vont nous intéresser sous peu comme vous allez le voir. Un très bel appareil de ce type est aperçu sur Pinterest, cette cochonnerie de logiciel, mais on ne peut en retrouver l’immatriculation étant donné la destruction de définition de cette aberration logicielle et le manque de lien vers l’original. Mieux, lorsque l’on tombe sur une petite annonce à propos d’un beau Beechcraft 200 chez AVBuyer, un appareil proposée par « R. Consulting & Sales, Inc », un broker « basé au Nevada » dont l’adresse de contact est située à San Marcos en Californie. Ce dernier vend en même temps un hélicoptère Airbus/Eurocopter – ex Bolkow – BO 105CBS-4, un modèle rare au USA, mais aussi ça (on remarquera la discrétion de l’annonce, sans date et sans aucune immatriculation de spécifiée ni adresse où le trouver : rien, nada !) :
On découvre vite pourquoi pas d’adresse. Le vendeur de l’avion sans référence aucune (R Consulting & Sales, Inc.) qui possède un bureau-façade dans le Nevada et qui habite plutôt sur la côte californienne dans un imposante bâtisse est en effet une femme d’affaires, qui s’occupe d’un bon nombre de sociétés dont certaines dérivées de son nom ou son prénom. Outre LR Leasing, elle dirige par exemple aussi Raquel Neptune, LLC ou Oceanfront Neptune, LLC, et Paracorp Incorporated (qui n’a pas une grosse notoriété), qui se présente avec 8 personnes pour la diriger, de la secrétaire, en passant par le trésorier, jusqu’au patron. A part que là, c’est huit fois le nom de la patronne qui apparaît… ! Sidérant ! LR a certes été créée en 2015, mais sa licence d’exploitation a expiré au 8 février dernier… et comme le document mis en ligne n’a pas de date, on ignore si l’offre était légale ou pas… d’où sort cet avion (1) ?
Un avion replié
A force de chercher, on trouve. L’avion s’il se fait aussi discret c’est qu’il y a bien une raison, que l’on finit par trouver… en effet. En 2008, un Beech 200 de 1981 ressemblait encore à ça. Il avait bien besoin d’un petit coup de pistolet à peinture, pour en effet devenir ça. C’est chose faite en 2013, où il commence à ressembler à ça. C’est plutôt réussi. L’avion est le N111PV, acheté le 12 novembre 80 (alors N111F), revendu à Peavey Electronics Corp. Meridian dans le Massassuchets le 30 janvier 1987, arrivé chez Tarbert Aviation LLC à Indianapolis (Indiana)
le 14 mars 2002 et revendu le 9 juillet 2009 à Rotoral Corp. Ann Arbor (Michigan)… puis passé le 4 janvier 2012 chez Life Guard International Inc, de Las Vegas, lorsque le 15 Mar 2016, à Van Nuys, son tain s’est replié sous lui, abîmant ses fuseaux moteurs et ses hélices alors qu’il effectuait une opération de « medevac ». Réparé, il revole à nouveau, mais le 12 décembre 2016 même incident à Elko, dans le Nevada juste après le décollage. Réparé de nouveau, il avait ensuite repris ses vols au dessus de Las Vegas. L’engin serait donc resté depuis à Elko. On comprend pourquoi autant de discrétion sur sa revente : difficile, avec cette réputation de train récalcitrant ! (en novembre 2016, au même endroit 3 médecins et un pilote d’American MedFlight étaient morts dans une évacuation sanitaire à bord d’un Piper PA 31).. ici, vu à Elkp, leN271SM, un Pilatus PC-12/45, C/N: 622, datant de 2005 et servant lui aussi d’ambulance.
Question de déco
Le schéma de peinture particulier arboré par l’avion de la Mosquitia nous force à quelques recherches en effet. Il n’est pas très répandu, on a vu que notre avion planté au Nevada la portait il y a plusieurs années déjà. On en trouve quelque uns mais ils ne sont pas nombreux, voilà qui pourrait aider en effet à trouver la bestiole. D’abord un américain, le N64FB, un Raytheon 350 King Air (B300) de toute beauté, vu ici il y a trois ans au dessus du Norman Y Mineta San Jose International Airport (à San Jose, en Californie). Un brésilien, ensuite, le PR-OPB, qui est un Beechcraft 200, le BB-1263 enregistré en septembre 2011 là-bas : c’est l’ex N20DH qui avait une déco plus classique, les photos sont récentes, comme celle ici à Criciúma – Forquilhinh (Santa Carina). De façon plus surprenante ce type de déco a aussi été appliquée à un modèle B100, reconnaissable à ces moteurs différents : le N127TX (BE106) indiqué par la FAA comme d’Adams Air LLC de Shelby en Alabama, lui aussi magnifique. Or ce dernier est un très ancien modèle en effet :
démarré N6666K avant 1980, il a connu pas moins de 20 changements de propriétaires en passant par une société de forage de pétrole (en N568K, en 1983) pour atterrir bien sûr aux mains de l’inévitable Wells Fargo Bank Northwest NA Trustee en 2001, et devenir 10 ans plus tard Bratodd One LLC qui le rebaptise en 2011 sous le N127TX d’aujourd’hui, devenu alors propriété de Highland Paving Company LLC en 2012. Chez Bratodd, il était toujours peint de manière « traditionnelle »
(la photo date de 2005). Bref, ce schéma de peinture semble avoir été appliqué à des avions anciens pour les remettre en valeur. En comparaison on voit ici à gauche à quoi il ressemblait il y a 37 ans, vu au Dallas Love Field le 10 cotobre 1981. Et comme le style a quand même plu, semble-t-il, on trouve aussi un étonnant King Air B200 annoncé à 945 000 dollars chez Nextant Pacific qui lui est… australien (VH-OWN), lui aussi repeint ex Orange Aviation. Un avion qui a subi récemment les mêmes déboires que notre avion du Nevada (le 1er octobre 2017 son train gauche s’est affaissé) . Il avait eu la chance d’avoir un bon pilote ! Chapeau l’artiste !
Une couleur bleue qui mène loin… en effet !
Mais en cherchant bien, on en trouve un autre, beaucoup plus intéressant car portant un bleu davantage similaire (moins soutenu) à notre Beechcraft de la jungle hondurienne. Et il vole toujours, celui-là (ici en train de se poser à Leesburg, il y a 7 ans déjà). Le précédent n’est pas le même, des différences de peinture sont visibles notamment au niveau du gouvernail de queue : celui en vente est bien un clone. C’est le King Air 300 N627GB (cn FA-197, ici à gauche), cette fois, souvent croisé à Malte (que faisait-il là ?) et appartenant à l’obscure « Potomac Flight Training » dont le pilote formateur est un hollandais appelé Raymond de Haan, un ex « Aviation Adventures » de Leesburg, en Virginie (une autre école de formation installée à … Potomac Airfield, dans le Maryland, créée en 1989 par Bob Hepp, aux 14 000 heures de vol, fondateur du Manassas Airshow; il a été récompensé comme « Flight Instructor of the Year » en 2016). Une sacrée réussite : Aviation Adventures emploie 46 avions, dont 16 lui appartenant en propre. Particularité, il n’a pas été aviateur tout de suit : Bob est un ancien artilleur de l’Army, avec 21 ans de service qui a fini colonel. Notre pilote, lui, étant donné ses origines, se fait surnommer (The Flying ?) « Dutchman ».
On l’a vu d’abord aux commandes d’un petit Cessna 172S N1057R, inscrit chez l’aussi obscur Anesthesia Aviation LLC de Loudoun (en Virginie) qui possède aussi le Cessna P210N (pressurisé donc) N731CB (P21000545), il est visible en détail ici chez Las Vegas Sales. Voilà qui intrigue un peu déjà… Une page Facebook vide; un site internet aussi indigent (rempli de photos non contractuelles empruntées un peu partout), une seul avion à disposition, cela met mal à l’aise comme « école » qui évoque ailleurs 15 personnes et un bon chiffre d’affaires. Et que faisait donc cet avion à Malte, tremplin des vols vers la Libye, comme on le sait si bien ? Le même parcours que faisait souvent un dénommé David Tokoph, mort depuis, et dont il faudra que je vous reparle bientôt…
on suppose. Qui donc est exactement Raymond de Haan ? Un simple instructeur de vol ?
Les questions ne manquent pas, à son égard comme envers son entreprise. L’engin a pris ses nouvelles couleurs du temps de chez Potomac, arrivé le 13 janvier 2010 car apauravant… il était bien moche chez Yancey Bros Co, Austell GA, enregistré là le 29 mai 2001 sous N416DY… avec les couleurs de l’époque (ici à droite).
Car il y a d’autres choses à savoir : « l’Operations Manager » de la Potomac Flight Training s’appelle Harry Arthur, or c’est également celui de « MAG Flight Services », une division de MAG Aerospace dont il est aussi un des dirigeants. Ici un de ses avions de ses débuts… aux couleurs civiles bien classiques. Ces couleurs et cet avion avec ses réservoirs particuliers, dont MAG dissimule auourd’hui l’immatriculation, je les avais repérés déjà dans un article sur les profiteurs de guerre paru le 19 juillet 2016 : c’est le N120RL, visible ici. Un visiteur habituel de l’aéroport de la Ceiba ! « Un Beechraft 200, immatriculé N120RL (ici au Costa Rica), qui avait abandonné en 2010 son costume civil d’antan pour endosser ses habits militaires réels. Un appareil enregistré chez une bien obscure compagnie, Mag Defense Services LLC, une société privée, qui fournit de l’assistance pour la surveillance de territoires. L’avion, doté d’un dôme radar et d’une « boule » de caméras FLIR travaillant pour les narcotiques US. L’avion stationnait régulièrement sur l’aérodrome San Andrés Gustavo Rojas Pinilla International, en Colombie. (où il a été photographié). Dans une vidéo de présentation, Momentum Aviation Group n’hésitait pas à comparer les forêts de l’Amérique Centrale… à l’Afghanistan ». L’intuition à propos du Beech 300 N627GB se confirme vite, elle provient d’un fan d’aviation, un ex de la RAF : sur Twitter, le 27 mai et le 18 juin 2018, c’est récent en effet, il avait repéré l’avion au dessus de la Méditerranée, sur Flight Radar, venant de Libye !!! Bingo !!! L’avion portant la même livrée que celui trouvé au Honduras est bien un avion de surveillance ISR et « l’école de Potomac » a donc bon dos !
Une société en contrat avec le Pentagone !
Et là, avec cette découverte, figurez-vous que l’on change en effet totalement de catégorie, car c’est une firme particulière, c’est le moins qu’on puisse dire, à voir l’avion ici à droite que ce bon Arthur manage donc… un Dash 8, mais pas n’importe lequel. Un avion d’ISR (de surveillance aérienne, donc) aux couleurs bien connues (le N354PH) qui a possédé un temps un jumeau (le N355PH )… retrouvé celui-là planté en Afrique, en raison d’une bête mauvaise gestion de l’essence par ses pilotes mercenaires (on dit « contractant avec le Pentagone » , pour faire poli)….un avion parfois présenté comme une carte postale, pourtant, pour faire plus « civil », sans doute.
Ou celui, là repéré ici dans un site spécialisé le 22 janvier 2014 (un jour où on avait lu un de mes articles au préalable : il était paru un an avant, 1er février 2013), dont MAG Aerospace assure également la formation des pilotes. « MAG », pour « Momentum Aviation Group », rappelons-le. En fait un des niveaux Pilatus EC-12 de l’armée afghane, le modèle 1443 dont voici ici le 1392 de passage à Glasgow Prestwick lors de son convoyage vers Kandahar. Le Pilatus N392NG,livré comme étant HB-FRR devenu YA1392RF dans l’inventaire afghan. Des avions fournis pas Sierra Nevada... contractante de la CIA comme on le sait !!! Nous voici de plus en plus mal à l’aise en avançant dans l’enquête !!! Ci-dessous la liste des 6 premiers des 18 prévus (et en photo ci-dessus les gens de MAG en Afghanistan devant un des Pilatus fournis):
HB–FRD | PC-12/47E | 1378 | SIERRA NEVADA CORP. | N378NX | 16/01/2013 | |
HB-FRI | PC-12/47E | 1383 | SIERRA NEVADA CORP. | N383NX | 03/05/2013 | |
HB-FRM | PC-12/47E | 1387 | SIERRA NEVADA CORP. | N387NX | 03/05/2013 | |
HB-FRR | PC-12/47E | 1392 | SIERRA NEVADA CORP. | N392NG | 24/05/2013 | |
HB-FSG | PC-12/47E | 1407 | SIERRA NEVADA CORP. | N407NX | 02/08/2013 | |
HB-FSS | PC-12/47E | 1419 | SIERRA NEVADA CORP. | N419NX | 06/11/2013 |
MAG, en Afghanistan, s’occupe aussi des hélicoptères, comme on peut le voir ici et là également. A bien regarder, c’est peut-être bien d’ailleurs le Pilatus, tel ce N616EL, un PC-12/45 de 2005 (N°616) qui avait donné de « la » de ce genre de décoration « civile ».
Lui s’était déclaré chez « Empire Air » de Spokane (dans l’État de Washington, près de Seattle) pour ne pas avouer qu’il travaillait pour la CIA (ici il est photographié à gauche au Mali)… Empire Airlines étant bien un alias de la CIA. En avril 2017, MAG fièrement annonçait avoir racheté Discovery Air Fire Services (de Dryden), société travaillant avec des Beech (« twin turboprop ») King Air 200s aux US et au Canada, mais utilisant aussi des Cessna Caravan. Et il y a plus gênant encore. Dans le site de MAG, on montre des exemples de surveillance par avion. Or l’une des deux montre un petit avion et des gens qui en descendent pour effectuer il semble une transaction; l’autre montre clairement un campement avec ce qui semble bien un stock de cocaïne prêt à partir, avec autour de lui des tas de bidons. Des clichés qui semblent avoir été pris en Amérique du sud… l’avion en train de trafiquer, blanc et bordeaux, étant immatriculé en HK.
Parmi les vues prises du Beechraft de MAG, on peut distinguer un appareil qui semble bien immatriculé en HK, à savoir en Colombie. Sa décoration intrigue, car il y a peu de Piper Seneca dont la couleur de flanc remonte à l’arrière de l’appareil pour rejoindre l’embase du gouvernail. Ce n’est pas du tout un schéma classique de peinture. On ne l’a trouvée jusqu’ici que sur un modèle… brésilien, un Piper PA-34-220T Seneca IV N°3447026 immatriculé au Brésil PT-WJO. C’est en effet très surprenant en comparaison. Il avait été photographié en 2014 par le spotter Caio Henrique, sur l’Aéroclub de Mirassol D’Este. En 2013, le 2 janvier, l’avion appartenant à Romildo Rosa Do Nascimento qui avait vu son certificat de vol suspendu. Le problème est que ça n’est pas lui, de toute manière : le bleu du bout des ailes occupe une surface moins importante et les fuseaux moteurs à entrée d’air angulaire ne sont pas celles d’un modèle IV Seneca; en fait l’engin est plutôt un modèle Navajo-Chieftain (c), ces fuseaux moteurs le trahissant. L’engin est muni de winglets (récentes, donc) et son ombre portée montre bien que son arrière est plus haut que celui d’un Seneca au sol. Et effectivement… puisqu’un document plus ancien, au nom de Momentum, nous donnait déjà en 2013 sur YouTube une autre version de la même captation, où l’on pouvait distinguer un peu plus précisément l’immatriculation de l’avion qui débutait par « HK-33 »… A savoir aussi qu’un Navajo, immatriculé HK-2509-P s’était écrasé le 10 mars 1988 en Colombie: parti de Bucaramanga il n’avait pas atteint l’El Dorado International Airport de Bogota.
MAG et ses mystères
MAG Aerospace, société privée contractante du Pentagone, a comme toute société besoin de se faire e la publicité pour que l’on sache ce qu’elle fait. Elle est soutenue financièrement par une « private equity », un fond d’investissements qui s’appelle New Mountain, et qui est new-yorkaise. Ici, on peut considérer que c’est un erreur de sa part, car elle nous révèle que ce qu’on annonce comme des interventions des gardes-côtes US, par exemple, peuvent aussi être le fait de ce genre de profiteurs privés. Dans le site de la société, on trouve d’autres interventions dont elle se vante. Après les hangars à cocaïne, voici qu’elle nous montre des bateaux cette fois. Une image en noir et blanc prise en infra-rouge au départ (ici à gauche) nous montre cinq canots bas de flottaison appelés narco-subs, typiques avec leur tuyau d’échappement de moteur circulant le long du pont (comme celui-ci ,ou plutôt celui-là-).
Comme ceux décrits au tout début de cette mini-série spécial Honduras. Cinq exemplaires photographiés en même temps, cela signifie aussi que MAG Aerospace était tombé sur un des lieux de leur fabrication et non sur une tentative de transport de coke. Voilà qui intrigue tout autant. Car tout récemment comme on l’a vu, on a découvert l’homme qui les fabriquait et le lieu de fabrication : or c’est au Suriname et non au Honduras. Les avions de MAG ont un bon rayon d’action il semble bien !!! A droite la photo de celui découvert par la DEA sur la rivière Saramacca.
La seconde image étant celle d’un canot filant à toute allure sur l’eau (ici à droite), celle généralement décrite comme ayant été prise par un avion des gardes-côtes US comme l’Orion. MAG et ses mercenaires les remplace, il semble donc bien ! On comprend un peu mieux pourquoi dans ses offres de recrutement elle tient à préciser qu’un « eligibility for a Secret Security Clearence is preferred » … car le travail est disons… spécial.
Les avions particuliers de MAG
Cette intrigante entreprise privée utilise donc des avions en plus de celui de chez Airtec. Là encore, sur son site, elle nous renseigne sur leur provenance. Un Beechraft 90 est ainsi montré, posé sur une piste enneigée. Un logo y est presque lisible. C’est celui de Walsten Air, un société canadienne installée à Kenora, dans l’Ontario.
L’engin est un modèle C-90 immatriculé C-GTWW (un LJ-657), « trop récent » pour être celui qu’on cherche : il date de 1975. Aileurs dans le même site on tombe sur le C-GTWW new-look : MAG l’a repeint depuis (la photo visible ici au Pembroke Airport, Ontario été prise le 10 juin 2011). MAG semble vouloir unifier en look toute une flotte, car le même type d’appareil arbore le N°157 sur la queue (pour le C-GTWW), ou le 151 pour celui visible relogé chez MAG Canada, division de Mag Aerospace. Le site montre aussi trois Beechraft 200, dont un aussi qui provient de Walsten :
le C-GJL, numéro de fabrication BB-347. Sur le site, à des endroits différents, on peut le capter portant ou non son appellation d’origine (ici à droite). En 2012, cet avion, ex N424CR de SAR Aviation LLC, N24110 à son arrivée en 1978, était passé chez Discovery Air Fire Services Inc, racheté récemment par MAG. La firme a aussi racheté en juin dernier (2018) North American Surveillance Systems (NASS), une entreprise de Floride créée en 2007 travaillant avec des… Cessna Caravan !!! L’autre surprise du site est la découvert d’un Cessna 206T, « TC Station Air » bête curieuse récemment apparue qui est en fait un Cessna classique mais équipé d’une boule FLIR manipulable par le pilote avec un petit joystick.
En France, la douane a le même. Je vous ai expliqué le principe ici dans le « Coke en stock (CLXXXVII) : la découverte et la chute des fournisseurs d’avions (22) » avec le Cessna N202BW revendu à des trafiquants, dont un fils de chef de cartel !
On constate que MAG ne souhaite pas que l’on sache l’immatriculation de son avion : il l’a abondamment flouté… ou retravaillé l’image comme c’est la mode en ce moment, hélas.
Mais au hasard de la recherche, on finit par tomber – ailleurs- sur l’engin qui est en réalité immatriculé N72626, un Cessna 206 Stationair, appartenant à un certain Robert W. Ficklin, encore en 2016…
Or, énorme surprise encore, son adresse est à Punta Blanca dans les îles de La Bahia, à… Roatan, au Honduras !!! A côté de Punta Gorda !!! … le 4 septembre 2017, la police du Honduras avait arrêté à Punta Blanca un trio de vendeurs de drogues, dont de la coke. L’un détenait un 9 mm. Le floutage avait été fait de même avec d’autres appareils, tel ce Twin Commander 690 à pistons montré aussi sans aucun signe d’immatriculation :
Outre le N120L (BT-9) déjà décrit, la société possède aussi un N140RL (BT-22) un autre Beech 200T et le N859GA, encore un 200T (le BT-12), qui est le clone du N12L avec ses réservoirs… et son allure bien civile quand on oublie la boule ISR sous son fuselage. Il est surtout bardé d’antennes de communication qui en font un mini porc-épic. Il faut bien ça pour envoyer l’imagerie au sol ! Il a été un temps japonais, dans les garde-côtes (ici le JA-8824) . Mais aussi un « Gulfstream Aerospace », le N690TP (15001, « Jetprop 900« ) car c’est un Rockwell Commander modèle 690 (est-ce que c’est le même que ci-dessus qui aurait été repeint ?) mais encore un Boeing 737-7AX (c’est là que l’on voit la taille conséquente de l’entreprise !)
le N738A (30182) qui a choisi comme déguisement une sorte de logo nébuleux faisant penser à une compagnie charter de vacances (c’est l’ex Saudi ARAMCO Aviation ce doit-être ça, l’engin avait démarré N1785B en 2000 !). Enfin MAG possède aussi un Cessna M337B, fort bizarrement décoré, façon nostalgique de l’armée et du Viet-Nam, le N611MG (337M0081). En août dernier, il faisait des ronds au dessus de Pinhurst / Southern Pines, NC... On peut ajouter à la liste un autre avion, mais il n’appartient pas à MAG. C’est un autre long Beechraft (modèle 350) à l’allure civile:
C’est un avion de la police malaisienne, venu se former aux techniques de l’ISR chez GAM… qui ne travaille donc pas uniquement avec les Etats-Unis. L’avion dont MAG a flouté encore une fois la référence mais c’est un parmi les 9M-PTA, le 9M-PTB, le 9M-PTE, le M-PTC, (le 9M-PTE ,le FL-683 , est visible plus en détail ici).
Le dernier mystère de la Mosquitia
Pourquoi donc l’avion de trafiquants avait-il emprunté la robe affichée par ses « contactors » particuliers est une bonne question… laissée sans réponse à ce jour. La découverte, inattendue, jette le trouble en tout cas !!! Je vous avoue que je ne m’y attendais même pas (et pourtant cela fait des années que j’évoque le sujet des rapports troubles entre la CIA et le marché de la cocaïne !). Mais un phénomène particulier découvert après moult triturations photographiques grâce à Photoshop nous laisse encore plus méditatifs. On avait visiblement eu l’impression que le Beech 90 abandonné, avait subi des salissures manuelles sur ses flancs, comme si on avait tenté de masquer quelque chose sur cet appareil repeint avec un schéma de couleurs disponible sur Internet mais destiné à un modèle 200… ou utilisé par la CIA pour ses avions d’ISR déguisés en avions civils comme on vient de le voir.
Un schéma appliqué également au modèle N85DR (ici avec sa livrée précédente vue à Glendale et à gauche dans son hangar); un Beech 90 cette fois, comme on peut le voir ici chez jdaircraftsalesllc.com. (et ici à gauche). C’est le LJ-767 datant de 1978: dix années d’écart au moins avec celui que l’on cherche, qui a été repeint dans un hangar discret situé Stearman Avenue, à Pasco, dans l’Etat de Washington, sur l’aéroport du lieu (ici à gauche). Un endroit très discret, ma foi, bien desservi par voir ferrée et navigable. L’engin n’a pas la même livrée vu de près, et il est à moteurs à hélices quadripales (notre trafiquant n’en présentant que des tripales).
Bonne intuition, en tout cas, de modifier l’image pour clore le dossier de cet intrigant Beech 90 : la trituration à l’extrême du cliché révèle en effet des lettrages, sous la boue étalée (on peut aussi y lire « OPE ou OPL « par exemple, en plus de ceux cités sur l’image, mais dont la recherche n’a hélas rien donnée. Le « Beech » brésilien PT-OPE est hélas trop récent (LJ-940 comme le montre son cockpit à LCDs) pour être le bon. Bref, impossible cette fois d’aboutir, pour l’instant !!! Et de conclure : est-ce un avion simplement de trafiquants, ou bien celui « perdu » par la CIA, ou la société de contractors roulant pour elle, dont on sait qu’ils sont capables de tout, parfois (1) ? Car pourquoi donc des trafiquants se seraient-ils ingéniés à le déguiser ainsi ? Ils en ont vu passer au dessus de leur tête, des avions de ce genre !!
Et puis c’est la télévision…
… hondurienne, HCH-TV, qui nous donne un renseignement précieux le 11 juillet : selon elle, « le deuxième avion narco, parmi ceux trouvés à Brus Laguna La Mosquitia, a connu un accident mercredi alors qu’il se préparait à prendre son envol vers Tegucigalpa. Selon les autorités, au moment du décollage de l’avion, le train d’atterrissage s’est brisé. Cependant, aucune des personnes à bord n’a été blessée. Il a été signalé que des réparations et les dispositions nécessaires sont prises pour amener l’aéronef aussitôt que possible dans la capitale », l’article donnant ensuite une référence : selon ses infos, l’avion aurait été le PT-OVP. Ce serait donc le modèle LJ-152 enregistré au Brésil le 20 octobre 2005, l’ ex N8180, ex Plasticom en 1993, et ex Metro Air Northeast Inc en 1990. Un avion construit en… 1966 (et plutôt bien entretenu d’après la photo ici gauche) !
Ce dont on se doutait fortement, donc ! En voilà un qui avait échappé au sort d’épaves de sa génération ! Avec beaucoup de chance, on peut même entendre ici le bruit typique de ses turbines montant une à une dans les tours avant qu’il ne prenne une vois menant à la piste de décollage de l’aéroport de São José do Rio Preto au Brésil. L’avion était encore au nom de Paulo Panarello Neto ces derniers mois, mais il avait changé de mains. L’homme, richissime, est mort depuis 5 ans : fondateur et PDG de Distribuidora Farmacêutica Panarello Ltda, qui est plu
s grand distributeur de produits pharmaceutiques du pays, né à Goiânia, avait été retrouvé mort subitement à 61 ans, chez lui en janvier 2013, dans son énorme tour appelée Excalibur. En 2009, le groupe contrôlait 30 000 pharmacies et et 17% du marché de gros du pays avant que son directeur ne la revende au groupe allemand Celesio. On avait noté à cette occasion « qu’avec ses 482 véhicules, dont des avions, Panarello transporte 1 million de boîtes de médicaments par jour à travers le pays ». Le Beechcraft devait servir à ça, sans doute. Chez Paranello, on comptait par exemple le Falcon 2000EX immatriculé PR-PPN enregistré au Brésil le 28 janvier 2005 et gardé deux ans sur place seulement (ex CS-TLP, N240EX, N888NX, PH-CHT et redevenu en 2012 N131A). Le PP-PPN un Dassault Falcon-2000LX lui appartient également enregistré conjointement chez Colt Texi Aereo Ltda.
Il est aux mêmes couleurs que le précédent. La firme Panrello possédait aussi en 2012 le Falcon 2000LX n° 247 PP-NPP, ex F-WWGK, devenu N818CX chez Bank of Utah Trustee qui l’a ré-exporté au Brésil le 8 mai 2018 dernier sous le vocable PP-MXM. En 1994, le PT-OVP était inscrit chez Táxi Aéreo Florianopolis Ltda, qu possédait aussi le PT-WAE (ici à gauche),en fait le LJ-191, ex N737K, le PT-DYK (un PA-31 Navajo, N° 31-718, muni plus tard d’une perche électromagnétique pour l’industrie pétrolière) et le PT-OQH (un RC690 N°11011, ex N9211N).
L’ultime surprise étant que le tout dernier propriétaire répertorié du Beechcraft PT-OVP s’appelle « Agitus Attritus Pneus Eireli », une société qui est installée en banlieue de Maracana-Anapolis (cf ici à droite), dans un quartier défavorisé où beaucoup de maisons ont des grilles ou des clôtures électriques sur leurs façades, symboles de l’insécurité qui y règne. Comme son nom l’indique, c’est un tout petit garage qui vend des jantes et des pneus (ici à gauche) !!! On est loin, très loin de l’avion du milliardaire !!!
Trop de Red Bull nuit
Pour ce qui est du scénario pour savoir s’il pourrait s’agir d’un Beechraft de la CIA, à savoir d’un panne qui serait survenue, l’obligeant à se poser, et à l’abandonner (mais ça parait assez farfelu (2)) on peut aussi penser pour dérider un peu cette atmosphère un peu lourde à ce qui est arrivé aussi en juin dernier mais qui n’a été rendu public que cet été, le 10 août. Un MC-12W Liberty (Beechraft 350 avec coûteux radar à radar à synthèse d’ouverture ou RSO) de l’armée a subi un incident inattendu, occasionnant des réparations évaluées pour l’instant à 7000 dollars. Un copilote, tout heureux de déboucher sa canette de Red Bull (ils marchent aussi à ça ?) l’a laissée tomber sur la console centrale de l’avion, ce qui a produit des cours circuits et « dégagé une odeur d’incendie« . L’avion est aussitôt retourné à sa base de Will Rogers Air National Guard, à Oklahoma City, interrompant sa mission… Pour War Zone, les dégâts seraient sans doute plus importants…
(1) difficile de le localiser. Pour la seconde annonce avec le Bolkow c’est plus simple. Derrière-lui il y a un autre hélicoptère, une ambulance aérienne connue, celle de Emergency AirLift dans le hangar duquel été placé l’hélicoptère, avec derrière lui aussi une prise d’air de réacteur qui ne trompe pas : celle d’un Falcon 50, qui s’avère être immatriculé N260ER qui appartient en réalité à Moro Aircraft Leasing, I… (merci l’ami Falcon !) dont le tout dernier vol remonte au 1e septembre dernier avec un trajet Honolulu-Klamath Falls; vers son point d’attache qui est situé dans l’Oregon. Société en pleine expansion qui se sépare donc ici d’un appareil ancien. Pour le Beecraft, aucune localisation, en revanche à part de le supposer être resté à lko, dans le Nevada, ce que la photo semble montrer, tant la ville semble être un bout du monde rural !!!
(2) il y en a eu d’autres du genre : lors d’un crash de Dash 8 au Panama (leN356PH ex Horizon Air)), qui effectuait la même surveillance, employé par Sierra Nevada, on s’apercevra que le pilote qui volait pourtant de nuit avec des lunettes à vision nocturne était… borgne (lire ici le détail). L’avion avait foncé tout droit sur la côte sans se soucier de son altitude. Il n’avait pas déclaré son infirmité et Sierra n’avait effectué aucun visite médicle pour s’en apercevoir. Or l’avion était placé sous une très haute autorité : « Le responsable de l’opération était le Colonel Edward Topps, le responsable de « Big Safari », une division (voire un programme) de la CIA. «
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