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Coke en stock (CL)* : dossier Venezuela 2) le rôle primordial des « fincas »

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Cette longue enquête a vu des choses répétitives se produire : des arrivées d’avions, dans des endroits bien précis.  Des pistes d’atterrissages clandestines, souvent situées dans des propriétés terriennes agricoles appelées là-bas « fincas » (synonyme en quelque sorte des haciendas andalouses importées en Amérique du Sud).  Si bien qu’il est normal d’en arriver à étudier en détail quelques unes d’entre elles, qui, surprise, se détectent assez vite sur Google Earth, à croire que l’armée vénézuélienne est incapable de les voir elle-même avec un outil qui n’a pourtant rien de militaire.  Ou ne souhaite pas les voir, car on en trouve vite de beaux exemplaires, en effet, en cherchant de cette manière:  toutes équipées de leur piste particulière, le plus souvent celle d’appareils destinés à l’épandage agricole et détournées ainsi de leur fonction première…

Des « fincas », de grandes propriétés terriennes, vous-avais-je dit, dans le Cojedes, pour accueillir les avions de la drogue, tel que celui-ci, le Cessna XB-NVX, tombé en mai 2015  à El Baúl, admiré de près par des hommes venus à cheval de la finca « Cañaote » (1) ?  On avait découvert à bord  deux cadavres et près d’une demi-tonne de cocaïne, mais aussi deux passeports étrangers, des téléphones dont un satellitaire et l’indispensable GPS, en deux exemplaires… la panoplie complète du trafiquant.  Ce n’est pas ce qui manque, en effet, des « fincas » de ce genre, certaines équipées d’une piste d’atterrissage bien meilleure qu’une piste de terre mal entretenue.  Même Google Earth peut vous en trouver, à croire que les services de Maduro ne sont pas équipés de cette recherche trop « capitaliste » à leur goût, à coup sûr.  Dans le Cojedes ou dans l’Etat voisin, d’ailleurs.  Tenez, celle-ci, située au  9° 2’14.95″N et 67°46’51.71″O, c’est à dire à moins de 5 km au sud-est de Hato San Teresa, un autre finca, et à moins de Guardatinajas, un des petits villages de la municipalité de Sebastián Francisco de Miranda, dans l’État de Guárico au Venezuela.  Une cité dont je vous ai déjà parlé ici-même, avec ce fameux Cessna 421 retrouvé prêt à partir (loin) avec ses effarantes provisions de combustible…

 

Et on en trouve d’autres, de pistes, parfois longues de plus d’un kilomètre.  Dont une à l’est de Zaraza, à moins de 100 km de la côte Nord (9°21’0.96″N,  65°13’15.24″O).  Ou encore là, au 9°12’6.51″N, 66°18’32.19″O), à savoir au nord-ouest de San Nicola, avec son apparence d’aéroport complet :

 

Ou encore en s’approchant vers l’état de Cojedes avec (9° 7’49.27″N, 66°23’14.94″O) liée elle aussi à une « finca« , au nord-nord ouest de Mercedes del Lano :

Pour se faire une idée de ce genre d’atterrissage en Apure même, voici celui d’un Cessna à Sabanas de Alto Apure, village fort touristique à paysage de savane tropicale aux abords de la Colombie. L’avion est le Cessna YV1763.  On peut voir que c’est plutôt sportif en plein jour, en imaginant que les trafiquants font ça plutôt de nuit.  On ne peut pas parler de piste, mais plutôt de chemin dont le seul guide est la trace laissée par le décollage ou l’atterrissage précédent…  On notera à la fin l’aide précieuse apportée par le Garmin GPS Map modèle 196(copie d’écran ici à droite (2).  Se poser la nuit de la sorte représente quand même une belle prouesse.  Les pilotes qui le font ne peuvent être des novices : souvent leur âge dépasse en effet la cinquantaine.

La finca de la Violette et tout son matos

Les fincas servent-elles au trafic de cocaïne ? Sans aucun doute : en février 2017, c’en est une autre qui est concernée.  Celle de la Violeta, près de El Cruce, dans la municipalité de Jesús María Semprun dans l’Etat de Julia.  Les autorités révèlent ce jour-là la découverte d’un Cessna 210 Turbo Centurion, transporteur désormais « classique » de cocaïne sur distance moyenne, à la queue brisée net. L’avion serait venu cette fois… du Guatemala. L’un de ces pilotes, Edwin Ricardo Caal Dylsli est en effet guatémaltèque, l’autre, Felipe Rico Mira, est colombien.  L’immatriculation qu’il porte est fausse, c’est un simple autocollant arborant le sigle YV2811, celle d’un autre Cessna 210 Centurion visible sur YouTube.  L’avion est en tout cas drôlement équipé, puisqu’on distingue sur sa queue pliée deux petites antennes bien particulières : celles d’un récepteur VOR, qui permet de déterminer un relèvement magnétique par rapport à une station au sol… un Garmin est également découvert, et pas n’importe lequel non plus : un modèle GPSMA 696 sorti en 2008, à plus large écran, ainsi ce qui semble être une balise satellite.  L’avion a manifestement raté son atterrissage, son train n’étant pas sorti correctement semble-t-il (photo plus haut à gauche).  Une autre image retrouvée montre qu’il a tenté d’atterrir sur une piste clandestine et a été visiblement tiré ensuite vers les fourrés, pour ne pas apparaître lors de passages d’hélicoptères ou d’avions partis à sa recherche (ici à droite).  Une pompe électrique à essence est également trouvée à son bord.  L’engin lui-même était très attendu, puisque dans la finca, outre 11 personnes (dont 9 vénézuéliens), on découvre aussi de l’essence, beaucoup d’essence (3 200 litres !) :  l’avion a effectué 2 027 kilomètres depuis le Guatemala, et le volume d’essence sur place laissait envisager d’autres vols… ou d’autres avions attendus :  le réservoir du Centurion ne peut emporter que 340 litres; et il ne peut faire qu’un peu plus de 1200 km avec : de l’essence supplémentaire en bidons a obligatoirement été emportée à bord !  Mais on découvre aussi 7 véhicules, des armes, bien entendu (dont quatre pistolets Bereta avec leur chargeur et munitions de calibre 9 mm et un fusil à pompe) et pas moins de 12 téléphones cellulaires et un téléphone satellite !!!  Une magnifique panoplie de parfait trafiquant ! Etrangement, encore une fois la presse note que « parmi les détenus, il y a neuf vénézuéliens qui n’ont pas été identifiés pour ne pas entraver l’ enquête ».  Ou pour ne pas mener à qui on sait ?

Un autre avion qui revenait de loin

Il y en plein d’autres, ce ne sont que quelques exemples pris au hasard.  Le gouvernement vénézuélien est plus que laxiste sur la question :  il n’y a pas de radar performant couvrant la région, et les enquêtes sur les arrivées d’appareils sont soit bâclées, soit… manipulées, comme on a déjà pu le voir ici.  Certains crashs d’avions font l’objet d’un déballage médiatique, d’autres pas.  Pourquoi donc ? Mystère : ce gouvernement n’est pas clair du tout sur la question, on le sait (et on sait aussi pourquoi) !!! Les nombreuses pistes ne s’expliquent que d’une seule façon.  Le plus étonnant étant qu’au Venezuela la pratique de la fumigation est beaucoup moins implantée qu’au Brésil, par exemple : dans les fincas, c’est plutôt de la viande ou des vaches laitières qui sont produits.  Il n’y a donc pas nécessité d’avoir une piste d’atterrissage dans chaque ferme, sauf à moins de posséder un avion privé… ou d’en recevoir un de temps en temps (de là à dire que les arrivages sont prévus, il n’y a qu’un pas).  Des avions qui se posent dans des haciendas (de grandes fermes) ou fincas là-bas, ou qui tentent de le faire.  La presse annonce  le premier avril 2015 a saisie de près d’une tonne de cocaïne (999,06 kilos!), faite par la « responsable de la la Fiscalía venezolana », à savoir la bien connue désormais Luisa Ortega Díaz (destituée depuis par la nouvelle assemblée pro-Maduro, je vais y revenir bientôt), une annonce alors reprise en cœur par Marisela de Abreu et Luis Ramírez, faut-il le signaler… De la coke découverte dans un avion ayant plus que raté son atterrissage dans une hacienda de Cogedes.  Trois hommes y ont perdu la vie, l’avion étant en miettes et les paquets de coke constellent le paysage (il y en a 863 à collecter !!!).  Un fragment visible de fuselage en miettes (ici à gauche) révèle une immatriculation… mexicaine.  Les autorités étalent les paquets de coke dans une rue de Girardot pour en montrer l’importance, et indiquent l’immatriculation découverte : c’est XB-KGS.  Celui-là a droit à bien des intentions des médias, et on va vite comprendre pourquoi en effet.  C’est celui d’un Cessna 441 Conquest II (441-0232) bien particulier à vrai dire.  Car, stupeur, sur l’un des corps des pilotes, a été retrouvé le passeport de Norberto Filemón Miranda Pérez, l’ancien chef de la Direction générale des services aériens (DGSA) du Bureau du procureur général de la République mexicaine (PGR).  Un Miranda Perez qui était à la tête de la Direction générale des services aériens de la PGR lors de l’administration de l’ancien président Felipe Calderon… autrement dit, celui à la tête des avions anti-drogue du pays !!! Mieux, ou pire encore, quand on découvre que l’avion est en état de récidive, ou presque, puisqu’il venait alors d’être revendu par l’équivalent mexicains des domaines, géré justement… par le PGR (c’était l’ancien XB-KFC, devenu ensuite XC-AA12).  L’engin a un curieux palmarès en effet.  Ça a d’abord été le  N7023D puis le VH-NIF australien avant de redevenir N443WS, sous le nom duquel  il est vendu à Aerotaxi Calamar, un société colombienne où il est alors devenu HK-3562X puis HK-3562.  Mais ce n’est pas sous cette immatriculation qu’il se fait saisir, ni pour de la coke, car on lui a donné entre temps une fausse appellation US, la N670W, sa firme ayant été subitement interdite de vol par les autorités colombiennes, et pour devenir une fois saisi le XB-ACA puis le XC-AA12 de la PGR (la Procuraduría General de la República) mexicaine.  Et le Venezuela de crier donc à l’implication directe du Mexique dans la catastrophe.  Or en fait, vendu par les domaines mexicains en 2007, il arborait depuis le XB-KFC, et avait été revendu ensuite à des trafiquants mexicains par un broker texan peu regardant (SunJet)… Ce qui n’explique toujours pas la présence du passeport, vous allez me dire !

L’épidémie continue

Mais il n’a pas été le seul à finir ainsi à la même période.  Le 24 mai suivant, c’est dans une autre propriété, la finca “La Soledad”, dans le secteur de Rómulo Gallegos, que se crashe un autre avion avec 600 kilos de coke à bord.  Son pilote est mort, son corps découvert carbonisé :  il était brésilien, celui-là.  Le second à bord a réussi à s’échapper et a disparu.  Pas de photo de disponible, seule celle de la camionnette de la police arrêtée devant l’une des entrées du ranch.  Les « investigations » sont particulières, décidément, à cet endroit… y-aurait-il quelque chose à cacher ?

Un collectionneur méconnu dans le Coedes

Des fincas où il se passe parfois de drôles de choses, donc : le 15 juillet 2016, ce ne sont pas des avions que l’on découvre, mais… des automobiles, dans une hacienda d’El Charcote près encore une fois de Rómulo Gallegos, et toujours dans le Cojedes. 26 véhicules appartenant à l’Etat !  On les reconnaît vite, ces voitures, en effet ce sont toutes des Dongfeng, le fournisseur chinois (c’est le deuxième du pays) choisi par l’Etat vénézuélien… l’article ajoute :  « les unités sont présumées appartenir à un fonctionnaire du gouvernement régional.  Plus de détails sur ce sujet sont attendus dans les prochaines heures ».  Le président Maduro, quand il fait visiter Caracas en conduisant lui-même une voiture (c’est une ancien chauffeur de bus et ça lui manque visiblement), ne retient pas une Dongfeng mais un Toyota Hilux 4×4 Extreme… pas vraiment la même catégorie de véhicule.  Les représentants de l’Etat, dans le Cojedes,  seraient-ils véreux à ce point ?

Chavez et les fincas

Des fincas dont l’utilité ne semblait pas avoir échappé à l’ineffable Chavez.  Celui-ci semblait s’être entiché d’agriculture, avant sa réélection.  A sa manière; ainsi le voici parti sur l’amélioration des races bovines par importation de bétail étranger et la recherche génétique… les deux devant être réalisés au départ dans la finca expérimentale  « La Esperanza » (dans le Guanare, et l’Etat de Portuguesa).  Aux commandes de la propriété, on trouvait un… Lieutenant-Colonel, José Escalona, militaire revenu un temps à ses premiers amours paysans.  C’était aussi le jeune aide-de-camp de Hugo Chavez !  Un Chavez qui préconisera aussi avec lui d’établir la pratique du « taureau socialiste », prêté entre fermiers pour la reproduction et assurera améliorer la collecte du lait… en mettant la charrue avant les bœufs, car le secteur routier en campagne restera bien délaissé.  Un Chavez qui avait aussi d’autres méthodes.  Celle pratiquée sur la finca de Diego Enrique Arria Salicetti (dit Diego Arria) a été pour le moins expéditive, puisque l’ex ambassadeur, qui avait un temps négocié le sort de Letellier avec Pinochet, et qui était devenu assesseur de l’ONU pour Srebenica et négociateur de la paix  s’est vu brusquement exproprié de tous ses biens.. et de son hacienda, la célèbre Carolina; une ferme imposante, s’étendant sur près de 370 hectares et située près de San Sebastián.  Chavez l’avait annoncé lors d’une de ses émissions de télévisions matinales, dans une de ses diatribes dont il avait le secret.  Arria y était présenté bien évidemment comme un vilain exploiteur capitaliste.  Chavez avait exproprié en même temps et en un seul trait de crayon 1 440 entreprises, et 3,6 millions d’hectares de terres du pays :  « dehors les capitalistes ». Or Chavez l’avait fait au nom de l’absence de productivité de ses fameuses fincas : or dans celle d’Arria c’était plutôt l’inverse, car elle était plutôt bien gérée.  Ses employés avaient même manifesté en faveur de leur patron (et de leur emploi) !!!  Un Arria qui demeure toujours amer :  « à cette époque, le leader bolivarien avait promis de transformer l’hacienda La Carolina en un centre de recherche génétique.  De là ont été tentées diverses initiatives, toutes horribles.  Une ferme qui possédait le plus grand troupeau de vaches de type Jersey à forte teneur génétique dans le pays, qui générait jusqu’à 35 litres par jour de lait, avec une production quotidienne de 2 000 litres de qualité, n’atteint pas aujourd’hui 500 litres par jour. Les pâturages et le semis en général  ajoute Arria sont ce qui fabriquent aussi l’une des plus importantes sources laitières de la région de Nirgua et de ses environs, dans leurs meilleurs jours ».   Et le pouvoir chaviste de montrer avec délectation  la piscine de la finca envahie par des enfants, transformant l’hacienda en colonie de vacances… mais pas en ferme productive !!!  Une remarque qui prend un drôle de sens aujourd’hui où sévit désormais la famine dans le pays, rien de moins, avec un Maduro au comble du ridicule expliquant aux vénézuéliens que le lapin ça se mange aussi, eux qui croyaient avoir chez eux un animal de compagnie…  L’histoire, en dehors d’une haine tenace et personnelle de Chavez envers Arria, ne dit pas si le leader maximo vénézuélien,  ui avait expulsé la DEA de son territoire en 2005. voulait munir chacune de ses fincas du peuple d’un petit aérodrome.. destiné à recevoir les avions s’alimentant en cocaïne de Colombie chez les Farc…

La finca de Walid Makled

Le cas de Walid Makled, celui qui a accusé Chavez d’avoir laissé faire le trafic de coke dans le pays (ainsi que son successeur…) avait commencé dans le district sud de New York où on l’avait accusé d’être le responsable d’un vol d’avion, d’immatriculation vénézuélienne YV1467, disparu le 31 mars 2009, à l’aéroport métropolitain de Charallave.  Le fait est que l’avion volé était réapparu après s’être écrasé, quelques mois après sa disparition, sur l’île d’Utila, au Honduras, avec plus d’une tonne et demie de drogue à l’intérieur (ici à gauche) avait convaincu le juge US chargé de son cas…  En novembre 2008, la découverte de 400 paquets de cocaïne saisis dans l’Hacienda El Rosario, situé dans Tocuyito, État de Carabobo, dans l’entreprise familiale Makled avaient achevé de le convaincre.  L’achat de la compagnie “Línea Aeropostal Venezolana” (à droite un de ces DC-9 -51 l’YV-22Cavait en effet décuplé les imports et les exports de coke, avec la fameuse Finca de El Rosario comme centre de commandement du trafic.  Makled, le 2 août 2010, avait signé son arrêt de mort en effectuant un appel téléphonique de Colombie dans lequel il réclamait le paiement d’environ 200 000 dollars dans le cadre du transfert de cocaïne lié à ce vol.  Il était déjà écouté par le DEA, à cette époque.  Ce à quoi on pouvait ajouter les 12,46% des entrepôts du port de Puerto Cabello lui appartenant, à lui seul, pour les opérations maritimes et le transfert de quantités bien plus importantes de coke.  Francisco Larrazabal était le propriétaire précédent de sa Finca. Retrouvé mort assassiné, dans des circonstances plus que troubles, sa propriété de 400 hectares avait vite attiré les convoitises… dont celle de Walid Makled, qui en avait ainsi « hérité ».  Un homme qui avait été kidnappé entre temps, l’industriel Boulton viendra au tribunal raconter en 2012 que la propriété avait effectivement fortement intéressé Walid Makled, car elle possédait une piste adjacente pour petits avions qui semblait beaucoup l’intéresser en effet. »  Makled était intéressé par la propriété car ses avions pouvaient y atterrir« , et c’est pour cela qu’il était devenu propriétaire des terrains en 2006 « sans jamais avoir vraiment effectué tous les versements » qu’il aurait dû faire.  Il en a avait assumé deux seulement, et encore « pour un faible pourcentage de la somme due » .  « Selon l’accusation, la drogue apportée par avion sur la dite piste, et de était transportée à la maison dont Makled était propriétaire, à travers un chemin qui, selon plusieurs témoins, se connectait directement à la ferme El Rosario . »  Un employé des haras avait confirmé la venue et le débarquement de « boîtes blanches, transportées par camionnette à l’hacienda de Makled ». « Un des travailleurs Haras San Francisco, qui a refusé d’être identifié par crainte, dit que son patron a été tué pour avoir parlé.  Pour cette raison, il craint d’être la prochaine.  Cinq écuries avec plus de 500 chevaux, trois hangars, un théâtre et des animaux de laboratoire en ville et l’exploitation de deux gorilles, trois zèbres, des autruches, des deux un chameau et un hippopotame, tous les biens du Safari Valencia étaient les actifs les plus précieux de Larrazabal » peut-on lire.  Les animaux ont vite disparu, et et la ferme a périclité ensuite.  Boulton, retenu par un mercenaire d’extrême droite avec lequel Chavez discutait pourtant, était venu ce jour là charger Makled au possible.  Pour ajouter à cela, l’Institut National des Terres avait exproprié une partie des terrains de Larrazabal, pour en faire des terres constructibles et y installer des habitations, un projet qu’avait accepté le vétérinaire la veille de son décès. Depuis, d’autres bâtiments avaient gagné du terrain sur les 400 hectares de départ… à l’hacienda (finca) de Makled, on trouvera effectivement deux petits avions, plutôt de type ULM (ci-dessus, deux Magic GS 700 fabriqués en Colombie, ils peuvent emporter 300 kilos, pilote compris).  La piste bitumée à côté de la propriété avait pourtant 950 m de long… on verra aussi des militaires vénézuéliens découvrir des bidons d’essence dissimulés dans les fourrés près de la piste de l’hacienda (ici à droite), très certainement pour ravitailler des avions plus imposants.  Et la drogue était effectivement dissimulée dans des boîtes blanches… portant le signe de la Croix Rouge !  Des boîtes montrées à la presse par Tarek El Hassimi, (ici à gauche) qui devait ce jour-là se dire qu’enfoncer Makled lui évitait surtout d’être pris dans la même tourmente :  à plusieurs reprises on a pu entendre sur place que l’« arabe » (le surnom de Waild) avait soudoyé Fizar El Aissami (le frère du ministre de l’Intérieur et de la Justice, Tarek El Aissami).  Selon Makled, ce dernier aurait « placé plusieurs de mes collègues au sein de la police judiciaire. »  En 2016, c’est pourtant bien un collaborateur direct de Makled,  Víctor Rafael Reales Hoyos, qui sera reconnu responsable de deux meurtres :  celui du vétérinaire Francisco Larrazábal, l’ancien propriétaire de son hacienda, mais aussi du journaliste qui avait révélé l’affaire, Orel Sambrano (62), tués respectivement les 5 et 16 janvier 2009.  Avant que n’éclate l’affaire Makled.

Pour se rendre à la finca, le moyen le plus simple…

Et les avions d’atterrir ou de tomber avec régularité donc dans ses fameuses fincas. Parfois, les trafiquants, pour rejoindre leur finca préférée, ne s’embêtent pas à acheter un appareil, même d’occasion.  Le 22 avril dernier (2017) trois individus cagoulés pénètrent dans l’enceinte de l’Aéroport « José Tomás Montilla » de Valle de La Pascua, dans l’Etat de l’Aguiro et volent un Cessna 206 immatriculé YV2935, appartenant à Agustin Pereira et Luciano Lemmo Pascualino.  Deux jours plus tard, l’avion est retrouvé…dans une finca,  “El Cambural”, cette fois, située dans le secteur de San José de la Costa Aguide, dans la municipalité de Píritu y Acost (au bord de la côte nord du pays).  Il a parcouru plus de 380 km.  Les enquêteurs remarquent que le Cessna possède un coffre supplémentaire sous la cabine, dont l’écoutille est restée ouverte.  A côté il y a une Toyota, modèle Samurai, immatriculée XVD226.  Les voleurs avaient dû choisir leur avion… sur You Tube, où on avait pu l’apercevoir le 4 mai 2016 arrivant sur l’aéroport de « Don Edmundo Barrios » de San Tomé et et se ranger derrière le Cessna Citation 500 YV2982, exporté le 1er mai 2013 au Venezuela.  Cet avion est censé appartenir au directeur de la Comisión Nacional de Telecomunicaciones (Conatel), et il pose lui aussi problème, semble-t-il.  Car ce dernier, qui a plusieurs fois attaqué l’opposition (et Capriles) sur l’usage de jets privés se fait aujourd’hui rattraper par les employés de l’aéroport José Leonardo Chirinos de Coro qui ont remarqué que des vols commerciaux ont été annulés alors qu’un jet privé appartenant à Prosperi Air restait à demeure sur place à la disposition, justement, d’Andres Eloy Méndez : « il n’est pas possible que, alors que près de 200 travailleurs aéroportuaires n’ont pas de salaire minimum, Andrés Eloy Méndez, utilise près de trois fois par semaine cet avion, qui coûte un million (de dollars, pas des bolívars qui ne feraient que 750 dollars) pour le maintenir en vol et qu’il utilise comme un bien lui appartenant, car cette dépense est payée par l’argent de tous les vénézuéliens « , a déclaré l’un des employés.  Ah, le Venezuela et les avions, tout un poème !

L’Apure, ou l’Etat des Farc… et ses voisins 

Mais pourquoi donc certains états (ou régions) du Venezuela sont-ils (elles) touché(e)s plus que d’autres par la vague d’avions des narco-trafiquants, finit-on par se poser comme question.  La réponse est en fait très simple et une seule carte nous le démontre sans ambiguïté ; c’est celle de ses fameuses régions avec… le territoire vénézuélien où s’étaient installés les Farc, principaux pourvoyeurs en cocaïne des vénézuéliens, de la coke provenant de Colombie ou de Bolivie.  Des Farc carrément installés en Apure, avec 5 zones dirigées de façon militaire par des commandants spécifiques :

Le domaine de vol d’El Gago

Une carte où l’on distingue que le Guarico, le Barinas, Cojedes et Portugesa son directement reliés à des localisations de leaders des Farc,à savoir l’Apure.  On s’aperçoit de l’importance à la fois de l’endroit et du rôle de certains pilotes avec l’annonce de l’arrestation  le 24 décembre 2014 du dénommé Germán Arturo Rodríguez Ataya, surnommé « El Gago » le pilote attitré des Farcs. Surpris dans une finca, celle de la Manga de Coleo de Elorza, près de la municipalité de Rómulo Gallegos, en plein Apure; justement. Il venait juste d’effectuer le 23 décembre qui précédait un vol qui s’était terminé sur une piste clandestine près de Cinaruco, selon le journaliste Javier Mayorca. L’avion qu’il pilotait venant de Toluca au Mexique était alors « le Grumman N3888RL », selon lui (l’immatriculation ne donne rien en recherche).  El Gago un proche de Germán Briceño Suárez, alias « Grannobles » un des principaux leaders des Farcs.  L’homme avait pourtant déjà été arrêté en 2005, dans le district de l’Arrosa, accusé de travailler alors pour les frères Rios. Et même selon d’autres sources bien avant, à Arauca, le 26 Août 2002, où l’on avait trouvé chez lui « 6 636 grammes de cocaïne une substance narcotique parvenant à établir que M. Germán Arturo Rodríguez Ataya faisait partie des avant 10 et 16 des FARC »… Caché en Apure, dans une finca appelée Ebria, sur la commune de Rómulo Gallegos, El Gago avait même créé une société pétrolière dont il était le financier, décrit comme résidant alors Ciudad Ojeda, près de Lagunillas, dans l’état de Zulia (plus au Nord-Ouest).  A Ebria, il possédait sur place 1000 têtes de bétail !  Il votait même aussi dans l’école Don Bosco de la paroisse d’El Socorro, dans la municipalité de Valencia, dans l’Etat de Carabobo :  difficile pour les autorités de l’ignorer.  Il aurait assuré de nombreux vols, semble-t-il, avec des avions retrouvés régulièrement abandonnés en plein Apure, tel ce Beechcraft 90 à moteurs à 5 pales d’hélice (un modèle plutôt rare) retrouvé en 2011 à Pedro Camejo, près de Santa Elena del Meta, dissimulé encore à moitié sous les arbres.  Un an après, au même endroit, les forces bolivariennes découvraient un autre avion un Piper Navajo YV2704, lui aussi à moitié caché sous les arbres, en affirmant sans sourire que « c’était le premier avion aperçu là cette année… (c’était il est vrai le 8 janvier !) » l’avion (ci-contre) avait été vu à Aruba en 2011.  L’avion avait été « exporté » au Venezuela le 27 juillet 2010, peu de temps avant de servir de transport de cocaïne.  Un effarant document a recensé les avions ayant connu des « accidents » aux Venezuela de 2004 à 2011.  Or surprise, le 19 juin 2015, avec l’annonce de la remise « en liberté sans restrictions » de Germán Arturo Rodríguez par la Cour suprême du Venezuela.  Le voilà à nouveau libre par la grâce du régime en place et de sa protection des Farcs.  Un peu avant, le 26 mai 2015, (voir ici) c’est un brésilien qui s’était écrasé.  Dans une « finca » de Cojedes, bien sûr encore et toujours, à Ricaurte exactement, à l’est de Libertad.  L’avion est  un Embraer EMB-820 (un Piper Navajo fabriqué au Brésil) recouvert d’auto-collants YV-1246, qui dissimulent maladroitement son immatriculation d’origine, PT-RCN.  L’avion apportait 616 paquets de coke.  Il est particulièrement mis en scène par les autorités, qui rappellent encore une fois qu’il a été « abattu« , ce que rien ne démontre à l’examen des débris.

Le texte fondamental décrivant le désastre 

Il y a bien un problème de « fincas » en Apure, et c’est le journal Climax qui par la voix de Miguel Cardoza l’exprime (enfin) le 3 mars 2016.  C’est le premier à faire le constat avec autant d’acuité.  « La précarité des zones peu peuplées, de vastes étendues de terres non protégées, la peur, les menaces et la complicité ont fait de l’État du Llanero un lieu favori pour la criminalité.  C’est devenu un pont pour les millions de dollars d’affaires de stupéfiants.  Bien qu’aucun laboratoire n’a été détecté jusqu’ici, l’Apure est impliqué dans différents dossiers d’enquêtes judiciaires sur le trafic de drogue.  Tous dans la commune de Pedro Camejo sont connus. Comme autrefois, par les pistes ou les bruits, même de loin, quelqu’un sait ce qui s’est passé, d’où c’est venu ce qu’on cherchait à l’endroit. Lorsque vous entendez un véhicule, même par le son, les habitants savent qui il est, parce que tout est connu ici de tous.  La « coexistence » le permet (…) Beaucoup ne tombent pas dans les griffes du mal, mais pourraient par inadvertance finir par aider les responsables du trafic international de stupéfiants.  Ils sont en charge de vastes étendues de terres.  Pour l’espace, ils n’ont aucun contrôle sur eux, en plus du facteur d’intimidation opaque de toute tentative d’opposition à une action criminelle.  Dans certains cas, ce sont des «fondateurs», ils se disent être  les responsables de la terre, de la production, des animaux et de la maintenance. Plusieurs propriétaires vivent en dehors de l’état, ne visitent que les zones en vacances, car elle vraiment à la détente ou au moins à bien se déconnecte de la ville (…)  C’est la vox populi qui a déterminé que, dans certaines zones, des groupes irréguliers fournissent les drogues.  « Pour l’exercice du trafic de drogue, il n’y a pas de frais. Le principal est qu’ils utilisent des territoires de certains finqueros pour faire atterrir de petits avions « . On ne peut être plus clair ; sans être nécessairement une coopération, c’est une espèce d’accord tacite ente personnes sans le sou et trafiquants désireux de passer inaperçus.  « Dans les troupeaux, il y a des gens ordinaires.  Les « coopérateurs » peuvent être confondus avec d’autres travailleurs. Il est difficile de savoir qui est au service des trafiquants.  » Tout le monde peut l’être. La généralisation n’est pas la bonne chose à faire. Il y en a quelques-uns. Et même lorsque des saisies ou d’autres faits ont été connus avec l’avion ou la cargaison, la majorité des personnes impliquées ne sont pas de l’Apure. Ils viennent avec une tâche confiée à d’autres domaines ».  L’Apure en tout cas ne produit pas, il ne fait que faire transiter la coke : « La drogue passe par l’Apure.  L’état est une cachette temporaire.  Il n’y a pas de laboratoire.  Au moins, c’est ce qu’on sait jusqu’ici.  Les trois municipalités situées dans la frontière sont les plus enclines à des activités illégales en raison de la solitude et de la faible présence humaine.  Ceci est certifié par le recensement de la population de 2011, dans Pedro Camejo a eu en moyenne 1,5 habitants par kilomètre carré et à Rómulo Gallegos de deux par mille mètres carrés.  Il y a suffisamment d’espace pour improviser les pistes et les pistes illégales. Il y a une partie des circonstances qui contribuent au problème. Est-ce une société de complices? Non.  Plutôt, la tranquillité, le territoire, la propriété et la vie sont en jeu.  Pour ceux qui vivent dans ces pays, c’est très difficile à surmonter (…) .

Le cas du pilote des Farc évoqué

Une tête de pont découverte, mais combien de complices, explique plus loin  Cardoza ? « Le président n’a pas donné de noms, mais au moins reconnu le problème en janvier 2014.  Dans les médias et dans les couloirs de la justice ont couru le cas de la ferme de San Rafael dans la municipalité Rómulo Gallegos, à plusieurs heures de Elorza.  Le propriétaire, Germán Arturo Rodriguez Ataya (50 ans), un ressortissant colombien et il est nommé par certains comme étant  le « pilote des FARC, » il a été capturé en 2014 et accusé de la traite, de la fabrication ou de la possession de stupéfiants et de complot  aggravé pour trafic de drogues sur une demande d’Interpol et, en juin 2015, la chambre criminelle de la Cour suprême de justice a ordonné sa libération parce que le ministère colombien des Affaires étrangères a rejeté la demande d’extradition vers ce pays, ainsi que le mandat d’arrêt.  Rodriguez Ataya « fait partie d’une organisation criminelle dirigée par des paramilitaires colombiens au Venezuela dédiés à la collecte de drogues dans la région, aux enlèvements et au trafic de drogue international, » la déclaration 409 sur son dossier qu’il décrit comme un  » une personne clé pour l’organisation, car elle est chargée d’obtenir du carburant, des voitures et du recrutement de personnel pour le transport de drogues et leur envoi ultérieur dans d’autres pays « , selon le journal Nouvelles Noticias ». 

L’implication obligatoire des militaires 

Le système des fincas accueillant les avions ne marche pas qu’avec des paysans sans le sou et de riches trafiquants.  C’est bien d’un narco-état dont parle désormais Cardoza, qui dénonce aussi le rôle des militaires :  « Il ne s’agit pas seulement de troupeaux et de propriétaires, mais il y a quelque chose au-delà: une collaboration officielle.  Il serait beaucoup plus compliqué pour les réseaux de trafic de drogue d’étendre leurs activités si le personnel militaire, sous une forme ou une autre, n’était pas impliqué.  Il n’est pas possible, en tant que pays, d’avoir une présence dans les ports et les aéroports européens s’il n’y a pas un niveau de complicité structurelle qui garantit le passage des drogues », a déclaré Julio Montoya (il est député), ajoutant:  « Le Venezuela a progressivement remplacé les cartels de Medellin et Cali, pour une nouvelle caste militaire  » (…)  Il est très difficile de déterminer combien de soldats sont impliqués dans l’entreprise.  Le gouvernement n’a pas entamé d’enquêtes formelles à cet égard. La justice locale exige des éclaircissements sur certains points.  Par exemple, d’enquêter sur leur proportion et sur le thème du « cartel des soleils » et de savoir si cela  n’attaque pas les forces armées, parce qu’elle croit avoir plusieurs généraux impliqués dans le trafic de drogue et que cela génère une démoralisation et la démotivation « , explique l’assemblée ». L’homme mis en cause étant bien entendu Walid Makled celui par qui tout est arrivé :  « ces sentiments se développent lorsque l’existence d’une route appelé Makled est mise en évidence.  »  Walid Makled, qui est arrivé à avoir une carte de la Garde nationale, une autre de la Cour suprême de justice (TSJ) et des concessions – presque une coutume privée de l’aéroport de Michelena à Valence.  Il a également contrôlé près de 30% des exploitations de Puerto Cabello et un crédit de concession d’Urea dans Pequiven, qui a utilisé comme précurseur dans le chlorhydrate de cocaïne pour remplacer l’acétone, entre autres « , a déclaré le législateur.  Le député dit que l’enquête a déterminé que la route était vers Arauca, Alto Apure – et les zones adjacentes de l’état.  Par terre ou par avion, il est arrivé à Valencia et plus tard en Amérique Centrale. Makled lui-même a déclaré lors d’une interview avec Univisión en 2011 qu’ « à San Fernando de Apure arrivent chaque jour, cinq ou six avions sont chargés de cocaïne au Honduras, du Honduras au Mexique et du Mexique aux États-Unis », tout en soulignant des complicités supposées de l’armée vénézuélienne.  Pour Montoya, « il était clair qu’Apure n’est pas protégé. L’extension de l’état et les conditions géographiques favorisent les indices clandestins dans de nombreuses fermes et favorisent le développement des narco-opérations « .  Le député Julio Montoya affirme que Apure est mentionné dans les dossiers internationaux sur la question, car c’est une route terrestre qui tend les routes vers la Colombie.  C’est aussi une voie aérienne vers l’Amérique centrale, le Mexique et les États-Unis. En plus petite dimension vers le Brésil. « Cela a déclenché diverses opérations comme celle du Clotilde: le blanchiment d’argent qui comprenait des gens de la Banque d’Andorre et de la Mafia russe. La DEA, avec le gouvernement colombien et mexicain, étudie la zone pour les connexions avec le «cartel de Sinaloa».  Les faits concluants ont montré une relation étroite entre le «Cartel de Sinaloa» et ce que l’on appelle au Venezuela le Cartel de los Soles, qu’on ne sait pas s’il s’agit d’une affiche avec ses propres caractéristiques ou son travail pour le Sinaloa », a-t-il expliqué. Montoya, en rappelant que «Apure est le lieu du passage».  Le 2 mars 2016, le chef des crimes spéciaux de DIJIN, la police judiciaire colombienne, a déclaré qu’il avait démantelé un réseau de trafic de cocaïne qui «a déplacé environ deux tonnes et demi par mois aux États-Unis, lié aux cartels vénézuéliens, Honduriens et avec l’affiche du Zeta au Mexique « .  Selon le fonctionnaire, 12 personnes ont été capturées, « parmi lesquelles le responsable du réseau, les partenaires capitalistes, les propriétaires de laboratoires, les routes, les moyens de transport et les liens internationaux », a déclaré DIJIN dans un communiqué détaillant que  » opéré par voie aérienne dans des pistes clandestines dans l’État vénézuélien d’Apure avec des stupéfiants qui partent pour que le Honduras soit distribué à différentes cartels « , a cité un câble de l’agence de presse AFP.  Sur Makled lire ici ce qui a été rédigé en 2015.

Les militaires visés : enfin des noms !

« Un cas récent concerne cinq hauts fonctionnaires militaires, dont le colonel d’Aviation Rafael Ponce Delgado, âgé de 46 ans, accusé par le ministère public d’aggraver le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, une association pour commettre des crimes et la formation de groupes armés. Il était responsable de la zone de communication de la Tour de contrôle de l’aéroport de Las Flecheras à San Fernando. Des crimes semblables ont été attribués au commandant de la Force aérienne de base de Sucre (Maracay), le Major Fernando Antonio Silva (40 ans); et au capitaine Rafael Vargas Arreaga (37 ans ) rattaché au groupe de soutien logistique de ladite base; au lieutenant Rider José Silva (36 ans); appartenant au département de supervision et de contrôle 2911 de l’escadron de surveillance et de contrôle de la ville de San Fernando de Apure; en plus du lieutenant Juan José Mujica (24 ans), qui a travaillé dans cette dépendance. Ont également participé le major militaire retraité Fernando Alonzo Pereira León (68 ans); et son frère, le second sergent technique de la Garde nationale bolivarienne, Jonny Alfredo Pereira León (48 ans). Selon le 7e et 30e bureau du Procureur national de l’État d’Aragua, par Marisela de Abreu et Eylin Ruiz, «l’enquête date du 18 mai 2015 lorsqu’il a été signalé à la Direction générale du contre-espionnage militaire qu’un groupe de personnes appartenant à plusieurs composantes des forces armées nationales bolivariennes, ont été prêtées pour permettre les départs et les entrées d’aéronefs non autorisés par le Commandement stratégique opérationnel du territoire aérien vénézuélien « .  Non précisé, le ministère public a révélé qu’un officier militaire de haut rang, pour faciliter les vols illicites sans rapport, a offert de payer une somme importante en dollars par mois.  Aucun des fonctionnaires n’a été reconnu coupable et l’enquête est en cours.  Cependant, Juan José Gil Flores (58 ans), Léon Darío (59 ans) et son frère Cesar Marín Zapata (42 ns), ainsi que José Omar Umaña (49 ans), ont été condamnés à cinq ans de prison et ont dmis les trois crimes mentionnés.  Une décision de la Cour d’Appel est attendue, alors que le Bureau du Procureur ne sera pas d’accord avec la peine et fera appel de la décision. »

Une tentative ratée de se rendre en Apure

Et même sans la présence d’El Manga, cela a continué et parfois dans un sens inattendu ou plutôt dont on soupçonnait l’existence depuis toujours :  le 29 octobre 2015, en Colombie, un avion de la société Saviare, de Villavicencio, le Cessna HK-5058 s’apprête à décoller pour un vol de routine.  A bord, trois occupants, le pilote et deux passagers embarqués pour selon eux  « reconnaître une ferme et du bétail dans la ville d’Arauca ». Après quelques minutes de vol, les deux passagers tentent de prendre le pilote en otage en lui imposant d’aller atterrir en Apure, non sans avoir dit qu’ils étaient des Farc.  Le pilote, pas décidé à se laisser faire plonge au dernier moment sur l’aéroport de Santiago Perez Quiroz, situé à deux pas de la frontière avec le Venezuela, qu’il survolait alors pour tenter un atterrissage d’urgence :  la manœuvre brusque réussit, l’avion affaisse son train gauche, les deux occupants ont raté leur coup mais ils ont néanmoins réussi à fuir, en partant par le quartier de Matevenado, pour arriver ensuite à Piquetierra, à la frontière avec l’État d’Apure.  Ils y sont le soir-même, à pieds, et sans l’avion !  En voilà un en tout cas qui ne transportera pas de coke !  Même topo ou presque, en 2016, à Tumeremo, dans la municipalité de Sifontes de l’Etat Bolivar, cette fois, ou quatre hommes, Gustavo Armando Eslava, Fabián Eliecer Carreño, Camilo Andrés Berbesi Carthagène (des colombiens) et Marlos Alberto De Paula Balcacar (un brésilien) tentent de s’emparer dans un hangar du minuscule aéroport local d’un Cessna 206, immatriculé YV-1672, appartenant à la société touristique Aerocopter, avec en tête bien sur le trafic de drogue. Des policiers les en empêchent.  Le journal Pableysa Ostos évoque à leur égard d’être des membres du Cartel de Sinaloa.  Ils auraient été aidés par une femme travaillant au Service Météo des Armées de la region orientale de San Tomé dans l’Etat d’Anzoátegui.  Elle s’appelle Eucaris Gabriela Pérez Bello, avait-on dit dans un premier temps. Elle prétendait avoir été leur otage.  Au tribunal il sera en fait conclu que l’équipe lui avait proposé 10 000 dollars pour son silence et son aide pour voler l’appareil.  Balcacar avait été cité en 2009 à Coxim au Brésil dans une affaire de tentative de corruption dont il aurait été la victime ;  il semblait être un habitué des prétoires.  Bref, des avions sont volés, d’autres se posent et d’autres encore s’écrasent.  A un point tel qu’ils deviennent parfois une attraction touristique inattendue ;  ainsi ces restes de Pipe Seneca rencontrés par hasard en 2015 sur le bord du Rio Capanaparo, qui traverse l’Apure en venant de Colombie (tout un symbole, au travers du parc national Santos Luzardo,) lors d’une expédition de touristes effectuée en 4×4… celui-là, personne ne sait d’où il est venu ni comment il a atterri là.

(*) et oui, c’est le 150 ième épisode cette saga si la cocaïne… pour ceux qui auraient du mal avec les chiffres romains… ce petit rappel sur les chiffres de 1 à 400…

(1) la Finca Cañaote appartient en fait depuis septembre 1995 à un anglais, David Clulow, un (très) riche opticien passionné d’horticulture et d’arbres, devenu intarissable sur la question; il est inscrit à l‘International Dendrology Society.  Il a laissé son nom à une espèce de Magnolia.  Très affairé en Angleterre avec sa chaîne de magasins de lunettes (une sorte d’Afflelou bis), il n’est donc pas souvent sur place, au Venezuela, pour surveiller les ravages du Strategus aloeus, par exemple sur ses beaux palmiers.

(2) http://viyoutube.com/video/ZRRlAAs-SmA/aterrizaje%20yv1763%20sabanas%20de%20alto%20apure

Le journal citoyen est une tribune. Les opinions qu’on y retrouve sont propres à leurs auteurs.

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